par energy_isere » 29 avr. 2024, 23:22
suite de ce post du 26 avril 2024
http://www.oleocene.org/phpBB3/viewtopi ... 3#p2390213
TOTALENERGIES : POURQUOI TOTALENERGIES NE DÉBARQUERA PAS DE SITÔT SUR LE S&P 500 À WALL STREET
29 avril 2024 tradingsat.com
La major pétrolière a indiqué réfléchir à venir sur New York pour sa cotation principale. Mais pour arriver sur l'indice emblématique de Wall Street, le groupe doit être domicilié aux Etats-Unis, ce qui ne fait pas partie de ses plans.
L'annonce de Totalenergies a fait l'effet d'une petite bombe sur la place parisienne, vendredi. Le PDG de la major pétrolière, Patrick Pouyanné, a déclaré à Bloomberg puis aux analystes que le conseil d'administration du groupe lui avait demandé d'étudier une cotation principale à la Bourse de New York.
Le groupe est actuellement absent de la place américaine, avec seulement une "ADR" (american deposit receipt), un certificat de dépôt qui permet aux investisseurs américains de se positionner sur des groupes étrangers et qui ne constitue pas une "vraie cotation", comme Patrick Pouyanné l'a dit aux analystes vendredi.
L'idée est de se rapprocher de la base actionnariale du groupe, alors que les investisseurs américains détiennent près de 50% du capital de la major. Surtout, les actionnaires américains montent en puissance dans le capital du groupe alors que les Européens ont tendance à en sortir. "Nous sommes confrontés à une situation où les actionnaires européens vendent ou maintiennent leur participation, et où les actionnaires américains achètent", a expliqué Patrick Pouyanné à Bloomberg.
Une question de domiciliation
Pour autant, est-ce que Totalenergies pourrait prétendre à une entrée dans le grand indice de référence aux Etats-Unis, à savoir le S&P 500? La question est loin d'être anodine à l'heure à la gestion passive, qui consiste justement à investir dans des fonds répliquant les grands indices (ETF), monte en puissance. Selon Morningstar, cité par le Financial Times, les actifs sous gestion passive aux Etats-Unis se sont élevés à 13.300 milliards de dollars l'an passé contre 13.200 milliards pour la gestion active.
Patrick Pouyanné a lui-même répondu à cette question vendredi après-midi, posée par un analyste de Goldman Sachs. "Vous connaissez la réponse à la question et vous savez très bien que vous ne pouvez pas intégrer le S&P 500 si vous n'êtes pas domiciliés aux Etats-Unis, ce que nous ne voulons pas faire", a-t-il avancé. "L'indice (S&P 500, NDLR) serait un plus mais ce n'est pas au programme", a-t-il conclu.
Les règles posées par S&P Global stipulent en effet qu'une société doit être "domiciliée aux Etats-Unis" pour intégrer ses indices références. Or, Totalenergies a précisé à plusieurs reprises vouloir conserver son siège social en France.
"Je tiens à Total, je tiens au siège français de Total, Total est une entreprise française et doit rester une société française", a d'ailleurs déclaré dimanche soir le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire. Toutefois le dirigeant politique reconnaissait que le constat du groupe pétrolier était "lucide". "Il n'y a pas d'argent en Europe", a cinglé le dirigeant. "Si on veut que le siège boursier de Total reste en Europe il faut qu'on lui offre les moyens de se développer", a ajouté Bruno Le Maire.
Rendez-vous en septembre?
Pour l'anecdote, une inclusion dans le S&P 500 comporte d'autres obligations, que Totalenergies remplirait aisément. Parmi elles, une capitalisation boursière supérieur à 18 milliards de dollars (le groupe dépasse les 170 milliards de dollars), et un bénéfice net positif sur le dernier trimestre ainsi que sur le cumul des quatre derniers trimestres, en données comptables américaines (US GAAP).
Ce sujet de la domiciliation peut également expliquer pourquoi Stellantis, qui est coté à New York, Milan, et Paris, ne soit pas pas présente au S&P 500. La société issue de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler est domiciliée aux Pays-Bas.
Toutefois, Royal Bank of Canada mentionnait en septembre le cas du britannique Ferguson, société spécialisée dans la distribution d'articles de chauffage, de produits sanitaires, et qui a justement choisi de transférer sa cotation principale à New York. Cette entreprise n'a pas déménagé son siège social mais elle dispose aux Etats-Unis d'un "siège opérationnel" et juge ainsi être éligible pour une inclusion dans le S&P 500, rapportait la banque canadienne. Cela n'est toutefois pas encore arrivé.
Pour revenir à Totalenergies, Patrick Pouyanné a souligné que, quand bien même son groupe ne rentrerait pas dans le S&P 500, "lorsque je discute avec les actionnaires américains", avoir accès directement à l'action aux Etats-Unis "serait un 'plus' plutôt que via l'ADR ou l'action à Paris (avec le taux de changes comme risque, NDLR)".
Le dirigeant a précisé qu'il soumettrait sa réflexion au conseil d'administration sur la potentielle cotation principale à New York d'ici à septembre prochain.
Rappelons également que rien ne dit pour l'heure que le groupe n'optera pas pour une double cotation, tant à Paris qu'à New York.
"La réflexion de Totalenergies "souligne le désavantage structurel auquel les grandes entreprises européennes sont confrontées par rapport à leurs homologues américaines. Nous ne sommes pas convaincus que le groupe franchira effectivement le pas (d'une cotation principal à New York, NDLR), mais il s'agit au moins d'un rappel utile des différences de valorisation relatives dans un contexte mondial", a commenté vendredi Royal Bank of Canada.
https://www.tradingsat.com/totalenergie ... 14181.html
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[quote] TOTALENERGIES : POURQUOI TOTALENERGIES NE DÉBARQUERA PAS DE SITÔT SUR LE S&P 500 À WALL STREET
29 avril 2024 tradingsat.com
[b]La major pétrolière a indiqué réfléchir à venir sur New York pour sa cotation principale. Mais pour arriver sur l'indice emblématique de Wall Street, le groupe doit être domicilié aux Etats-Unis, ce qui ne fait pas partie de ses plans.[/b]
L'annonce de Totalenergies a fait l'effet d'une petite bombe sur la place parisienne, vendredi. Le PDG de la major pétrolière, Patrick Pouyanné, a déclaré à Bloomberg puis aux analystes que le conseil d'administration du groupe lui avait demandé d'étudier une cotation principale à la Bourse de New York.
Le groupe est actuellement absent de la place américaine, avec seulement une "ADR" (american deposit receipt), un certificat de dépôt qui permet aux investisseurs américains de se positionner sur des groupes étrangers et qui ne constitue pas une "vraie cotation", comme Patrick Pouyanné l'a dit aux analystes vendredi.
L'idée est de se rapprocher de la base actionnariale du groupe, alors que les investisseurs américains détiennent près de 50% du capital de la major. Surtout, les actionnaires américains montent en puissance dans le capital du groupe alors que les Européens ont tendance à en sortir. "Nous sommes confrontés à une situation où les actionnaires européens vendent ou maintiennent leur participation, et où les actionnaires américains achètent", a expliqué Patrick Pouyanné à Bloomberg.
Une question de domiciliation
Pour autant, est-ce que Totalenergies pourrait prétendre à une entrée dans le grand indice de référence aux Etats-Unis, à savoir le S&P 500? La question est loin d'être anodine à l'heure à la gestion passive, qui consiste justement à investir dans des fonds répliquant les grands indices (ETF), monte en puissance. Selon Morningstar, cité par le Financial Times, les actifs sous gestion passive aux Etats-Unis se sont élevés à 13.300 milliards de dollars l'an passé contre 13.200 milliards pour la gestion active.
Patrick Pouyanné a lui-même répondu à cette question vendredi après-midi, posée par un analyste de Goldman Sachs. "Vous connaissez la réponse à la question et vous savez très bien que vous ne pouvez pas intégrer le S&P 500 si vous n'êtes pas domiciliés aux Etats-Unis, ce que nous ne voulons pas faire", a-t-il avancé. "L'indice (S&P 500, NDLR) serait un plus mais ce n'est pas au programme", a-t-il conclu.
Les règles posées par S&P Global stipulent en effet qu'une société doit être "domiciliée aux Etats-Unis" pour intégrer ses indices références. Or, Totalenergies a précisé à plusieurs reprises vouloir conserver son siège social en France.
"Je tiens à Total, je tiens au siège français de Total, Total est une entreprise française et doit rester une société française", a d'ailleurs déclaré dimanche soir le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire. Toutefois le dirigeant politique reconnaissait que le constat du groupe pétrolier était "lucide". "Il n'y a pas d'argent en Europe", a cinglé le dirigeant. "Si on veut que le siège boursier de Total reste en Europe il faut qu'on lui offre les moyens de se développer", a ajouté Bruno Le Maire.
Rendez-vous en septembre?
Pour l'anecdote, une inclusion dans le S&P 500 comporte d'autres obligations, que Totalenergies remplirait aisément. Parmi elles, une capitalisation boursière supérieur à 18 milliards de dollars (le groupe dépasse les 170 milliards de dollars), et un bénéfice net positif sur le dernier trimestre ainsi que sur le cumul des quatre derniers trimestres, en données comptables américaines (US GAAP).
Ce sujet de la domiciliation peut également expliquer pourquoi Stellantis, qui est coté à New York, Milan, et Paris, ne soit pas pas présente au S&P 500. La société issue de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler est domiciliée aux Pays-Bas.
Toutefois, Royal Bank of Canada mentionnait en septembre le cas du britannique Ferguson, société spécialisée dans la distribution d'articles de chauffage, de produits sanitaires, et qui a justement choisi de transférer sa cotation principale à New York. Cette entreprise n'a pas déménagé son siège social mais elle dispose aux Etats-Unis d'un "siège opérationnel" et juge ainsi être éligible pour une inclusion dans le S&P 500, rapportait la banque canadienne. Cela n'est toutefois pas encore arrivé.
Pour revenir à Totalenergies, Patrick Pouyanné a souligné que, quand bien même son groupe ne rentrerait pas dans le S&P 500, "lorsque je discute avec les actionnaires américains", avoir accès directement à l'action aux Etats-Unis "serait un 'plus' plutôt que via l'ADR ou l'action à Paris (avec le taux de changes comme risque, NDLR)".
Le dirigeant a précisé qu'il soumettrait sa réflexion au conseil d'administration sur la potentielle cotation principale à New York d'ici à septembre prochain.
Rappelons également que rien ne dit pour l'heure que le groupe n'optera pas pour une double cotation, tant à Paris qu'à New York.
"La réflexion de Totalenergies "souligne le désavantage structurel auquel les grandes entreprises européennes sont confrontées par rapport à leurs homologues américaines. Nous ne sommes pas convaincus que le groupe franchira effectivement le pas (d'une cotation principal à New York, NDLR), mais il s'agit au moins d'un rappel utile des différences de valorisation relatives dans un contexte mondial", a commenté vendredi Royal Bank of Canada.
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