par Clarkie » 12 juil. 2012, 21:05
Le plan définitif :
Doel 1 et 2 fermés dès 2015
Le Comité restreint a marqué son accord sur le plan d'équipement proposé par le Secrétaire d'Etat Melchior Wathelet. Les réacteurs de Doel 1 et 2 seront fermés, tandis que celui de Tihange 1 sera prolongé de 10 ans. Le sp.a, opposé à tout changement du calendrier, a toutefois obtenu deux concessions: la fermeture de Doel I et II aura lieu en 2015, comme prévu par le calendrier initial. Une capacité de 1000 MW sera mise sur le marché, contre 900 MW initialement prévus dans la proposition de M. Wathelet.
Le Conseil des ministres restreint ("kern") a adopté ce mercredi le plan pour la sécurité d'approvisionnement du pays en électricité, proposé par le Secrétaire d'Etat à l'Energie Melchior Wathelet. Son objectif? Organiser la fermeture progressive des centrales nucléaire, tout en garantissant "la sécurité d'approvisionnement, des prix acceptables et le respect de contraintes environnementales".
Le "kern" a marqué son accord sur la fermeture de Doel I et II et la prolongation de 10 ans de Tihange I. Il a également décidé de mettre à disposition des fournisseurs une tranche de 1000 MW de production nucléaire (20% du total produit en Belgique), une mesure de mise en concurrence dont l'objectif est de faire baisser les prix à la consommation.
Le sp.a, opposé à tout changement du calendrier, a toutefois obtenu deux concessions: la fermeture de Doel I et II aura lieu en 2015, comme prévu par le calendrier initial. La capacité mise sur le marché sera de 1000 MW, contre 900 MW initialement prévus dans la proposition de M. Wathelet.
L'article 9 de la loi de 2009, qui prévoit la possibilité de déroger au calendrier de fermeture par simple arrêté royal, a été abrogé. Cette décision confirme l'engagement du gouvernement belge à sortir du nucléaire selon un calendrier précis.
Le gouvernement réaffirme, par ailleurs, sa volonté de percevoir une rente durant la législature.
En "bon centriste", M. Wathelet a trouvé un "juste milieu" entre les différentes positions. Pour rappel, CD & V, cdH et MR prônaient le maintien des centrales, tandis que le sp.a et l'Open VLD souhaitaient s'en tenir au calendrier initial. Le PS s'en réfère à la loi de 2003, tout en étant d'avis qu'il est "plus prudent" de prolonger la centrale de Tihange 1 pour éviter un "blackout".
Ecolo, initiateur de la loi de sortie du nucléaire, estime pour sa part le "plan Wathelet" insuffisant. "La Belgique avait pourtant l’opportunité de prendre le sillon de l’Allemagne, 2ème économie exportatrice au monde, qui a décidé de fermer l’ensemble de son parc nucléaire tout en se dotant d’objectifs trois fois plus ambitieux que la Belgique en matière de réduction de CO2 d’ici 2020 (moins 40%). Cette stratégie est déjà gagnante puisque l’Allemagne compte aujourd’hui plus d’emplois dans les secteurs verts que dans le secteur automobile", lit-on dans un communiqué d'Ecolo.
La loi de sortie du nucléaire, adoptée en 2003 à l'initiative des partis écologistes, prévoit de fermer les trois plus vieux réacteurs, Doel 1,2 et Tihange 1, en 2015. Les quatre autres, plus récents, seront éteints d'ici 2025.
Comme aucune alternative sérieuse n'a été prévue par les gouvernements successifs lors des neuf dernières années, le Secrétaire d'État à l'Énergie proposera au "kern" de modifier la loi de 2003 afin d'éviter une rupture d'approvisionnement du pays en électricité. Et de donner un cadre légal aux investisseurs. L'article 9 de la loi permettait de déroger au calendrier de fermeture par un simple arrêté royal (clause de sauvegarde). Il sera abrogé pour confirmer le caractère définitif de la sortie du nucléaire.
Un nouveau calendrier de sortie sera introduit. Concrètement, Melchior Wathelet propose de prolonger la durée de vie du réacteur nucléaire de Tihange 1 (962 MW) de dix ans. Cette tranche prolongée sera mise à disposition du marché afin d'augmenter la concurrence. Par contre, les installations de Doel 1 (433 MW) et Doel 2 (433 MW) seront fermées. Cette fermeture devrait avoir lieu en 2015, après l'hiver, au lieu de février-décembre 2015 comme prévu dans la loi de 2003.
→ Pourquoi prolonger Tihange 1? Selon l'administration de l'énergie, il existe un risque de manque de capacité de 1.100 MW à 2.000 MW entre 2015 et 2017. En effet, durant cette période, des centrales au charbon et au gaz seront elles aussi fermées. La Creg, le régulateur de l'énergie, a averti le gouvernement depuis 2007 sur ce risque, mais aucune solution n'est venue l'écarter.
Un élément nouveau est apparu ces dernières années: le risque de surcapacité lié au mix énergétique belge. Les centrales nucléaires, fonctionnent 24 heures sur 24, tandis que les unités de production à partir du renouvelable (éolien, solaire, biomasse) tournent parfois en phase de production élevée. Ce qui peut entraîner une surproduction, en particulier en l'absence d'un réseau intelligent ("smart grid"), dans lequel la Belgique n'a pas encore investi. Il est en effet pratiquement impossible de stocker l'électricité. En cas de surproduction, la Belgique est obligée de vendre les électrons à perte. Le retrait de Doel 1 et 2 permettra d'alléger le réseau.
Autre argument en faveur du maintien de Tihange: les investissements nécessaires pour garantir la sécurité en cas de prolongation de ce réacteur sont moins élevés que ceux qui concernant Doel 1 et 2. Selon nos informations, les frais liés à la prolongation des trois réacteurs sont estimés à un milliard d'euros. "Un peu moins de la moitié" suffirait pour Tihange 1 seul.
Pour garantir la flexibilité d'approvisionnement, le "plan Wathelet" prévoit de lancer un appel d'offres pour mettre en place une capacité de production d'électricité à partir du gaz, c'est-à-dire une (ou plusieurs) centrale (s) TGV d'une capacité de production totale de 1.000 MW. Afin de garantir la rentabilité de cette nouvelle capacité, les investisseurs se verront octroyer une rémunération garantie qui sera activée lorsque les prix du marché ne permettront pas de rentabiliser ces outils.
La fermeture des réacteurs de Doel 1,2 entraînera une diminution de la taxe sur la rente nucléaire. Pour rappel, Electrabel doit payer une taxe de 550 millions d'euros par an pour les sept réacteurs en service, ceux-ci étant entièrement amortis. À partir de 2015, cette taxe sera de 370 millions, soit 2/3 de la taxe. Le producteur ne paiera plus de taxe sur la tranche prolongée de Tihange. Par contre l'État prélèvera une partie des bénéfices de cette production via le mécanisme "Cost +". Le gouvernement garantira une "rentabilité juste" à Electrabel - un minimum situé entre 42 et 45 euros par MW - au-delà de laquelle le producteur devra verser ses gains à l'État.
Pour éviter que la menace de fermeture de centrale puisse être utilisée comme moyen de pression sur le gouvernement, le "plan Wathelet" prévoit aussi un projet de loi interdisant à tout producteur de fermer ses centrales si cela met en danger l'approvisionnement du pays.
http://www.lecho.be/actualite/entrepris ... 0-3025.art
Le plan définitif :
[quote][size=150]Doel 1 et 2 fermés dès 2015[/size]
[i]Le Comité restreint a marqué son accord sur le plan d'équipement proposé par le Secrétaire d'Etat Melchior Wathelet. Les réacteurs de Doel 1 et 2 seront fermés, tandis que celui de Tihange 1 sera prolongé de 10 ans. Le sp.a, opposé à tout changement du calendrier, a toutefois obtenu deux concessions: la fermeture de Doel I et II aura lieu en 2015, comme prévu par le calendrier initial. Une capacité de 1000 MW sera mise sur le marché, contre 900 MW initialement prévus dans la proposition de M. Wathelet.[/i]
Le Conseil des ministres restreint ("kern") a adopté ce mercredi le plan pour la sécurité d'approvisionnement du pays en électricité, proposé par le Secrétaire d'Etat à l'Energie Melchior Wathelet. Son objectif? Organiser la fermeture progressive des centrales nucléaire, tout en garantissant "la sécurité d'approvisionnement, des prix acceptables et le respect de contraintes environnementales".
Le "kern" a marqué son accord sur la fermeture de Doel I et II et la prolongation de 10 ans de Tihange I. Il a également décidé de mettre à disposition des fournisseurs une tranche de 1000 MW de production nucléaire (20% du total produit en Belgique), une mesure de mise en concurrence dont l'objectif est de faire baisser les prix à la consommation.
Le sp.a, opposé à tout changement du calendrier, a toutefois obtenu deux concessions: la fermeture de Doel I et II aura lieu en 2015, comme prévu par le calendrier initial. La capacité mise sur le marché sera de 1000 MW, contre 900 MW initialement prévus dans la proposition de M. Wathelet.
L'article 9 de la loi de 2009, qui prévoit la possibilité de déroger au calendrier de fermeture par simple arrêté royal, a été abrogé. Cette décision confirme l'engagement du gouvernement belge à sortir du nucléaire selon un calendrier précis.
Le gouvernement réaffirme, par ailleurs, sa volonté de percevoir une rente durant la législature.
En "bon centriste", M. Wathelet a trouvé un "juste milieu" entre les différentes positions. Pour rappel, CD & V, cdH et MR prônaient le maintien des centrales, tandis que le sp.a et l'Open VLD souhaitaient s'en tenir au calendrier initial. Le PS s'en réfère à la loi de 2003, tout en étant d'avis qu'il est "plus prudent" de prolonger la centrale de Tihange 1 pour éviter un "blackout".
Ecolo, initiateur de la loi de sortie du nucléaire, estime pour sa part le "plan Wathelet" insuffisant. "La Belgique avait pourtant l’opportunité de prendre le sillon de l’Allemagne, 2ème économie exportatrice au monde, qui a décidé de fermer l’ensemble de son parc nucléaire tout en se dotant d’objectifs trois fois plus ambitieux que la Belgique en matière de réduction de CO2 d’ici 2020 (moins 40%). Cette stratégie est déjà gagnante puisque l’Allemagne compte aujourd’hui plus d’emplois dans les secteurs verts que dans le secteur automobile", lit-on dans un communiqué d'Ecolo.
La loi de sortie du nucléaire, adoptée en 2003 à l'initiative des partis écologistes, prévoit de fermer les trois plus vieux réacteurs, Doel 1,2 et Tihange 1, en 2015. Les quatre autres, plus récents, seront éteints d'ici 2025.
Comme aucune alternative sérieuse n'a été prévue par les gouvernements successifs lors des neuf dernières années, le Secrétaire d'État à l'Énergie proposera au "kern" de modifier la loi de 2003 afin d'éviter une rupture d'approvisionnement du pays en électricité. Et de donner un cadre légal aux investisseurs. L'article 9 de la loi permettait de déroger au calendrier de fermeture par un simple arrêté royal (clause de sauvegarde). Il sera abrogé pour confirmer le caractère définitif de la sortie du nucléaire.
Un nouveau calendrier de sortie sera introduit. Concrètement, Melchior Wathelet propose de prolonger la durée de vie du réacteur nucléaire de Tihange 1 (962 MW) de dix ans. Cette tranche prolongée sera mise à disposition du marché afin d'augmenter la concurrence. Par contre, les installations de Doel 1 (433 MW) et Doel 2 (433 MW) seront fermées. Cette fermeture devrait avoir lieu en 2015, après l'hiver, au lieu de février-décembre 2015 comme prévu dans la loi de 2003.
→ Pourquoi prolonger Tihange 1? Selon l'administration de l'énergie, il existe un risque de manque de capacité de 1.100 MW à 2.000 MW entre 2015 et 2017. En effet, durant cette période, des centrales au charbon et au gaz seront elles aussi fermées. La Creg, le régulateur de l'énergie, a averti le gouvernement depuis 2007 sur ce risque, mais aucune solution n'est venue l'écarter.
[b]Un élément nouveau est apparu ces dernières années: le risque de surcapacité lié au mix énergétique belge. Les centrales nucléaires, fonctionnent 24 heures sur 24, tandis que les unités de production à partir du renouvelable (éolien, solaire, biomasse) tournent parfois en phase de production élevée. Ce qui peut entraîner une surproduction,[/b] en particulier en l'absence d'un réseau intelligent ("smart grid"), dans lequel la Belgique n'a pas encore investi. Il est en effet pratiquement impossible de stocker l'électricité. En cas de surproduction, la Belgique est obligée de vendre les électrons à perte. [b]Le retrait de Doel 1 et 2 permettra d'alléger le réseau.[/b]
Autre argument en faveur du maintien de Tihange: les investissements nécessaires pour garantir la sécurité en cas de prolongation de ce réacteur sont moins élevés que ceux qui concernant Doel 1 et 2. Selon nos informations, les frais liés à la prolongation des trois réacteurs sont estimés à un milliard d'euros. "Un peu moins de la moitié" suffirait pour Tihange 1 seul.
[b]Pour garantir la flexibilité d'approvisionnement, le "plan Wathelet" prévoit de lancer un appel d'offres pour mettre en place une capacité de production d'électricité à partir du gaz, c'est-à-dire une (ou plusieurs) centrale (s) TGV d'une capacité de production totale de 1.000 MW.[/b] Afin de garantir la rentabilité de cette nouvelle capacité, les investisseurs se verront octroyer une rémunération garantie qui sera activée lorsque les prix du marché ne permettront pas de rentabiliser ces outils.
La fermeture des réacteurs de Doel 1,2 entraînera une diminution de la taxe sur la rente nucléaire. Pour rappel, Electrabel doit payer une taxe de 550 millions d'euros par an pour les sept réacteurs en service, ceux-ci étant entièrement amortis. À partir de 2015, cette taxe sera de 370 millions, soit 2/3 de la taxe. Le producteur ne paiera plus de taxe sur la tranche prolongée de Tihange. Par contre l'État prélèvera une partie des bénéfices de cette production via le mécanisme "Cost +". Le gouvernement garantira une "rentabilité juste" à Electrabel - un minimum situé entre 42 et 45 euros par MW - au-delà de laquelle le producteur devra verser ses gains à l'État.
Pour éviter que la menace de fermeture de centrale puisse être utilisée comme moyen de pression sur le gouvernement, le "plan Wathelet" prévoit aussi un projet de loi interdisant à tout producteur de fermer ses centrales si cela met en danger l'approvisionnement du pays.[/quote]
[url]http://www.lecho.be/actualite/entreprises_energie/Doel_1_et_2_fermes_des_2015.9209540-3025.art[/url]