Développement des "bio"carburants 2ème génération

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Re: Développement des "bio"carburants 2ème génération

par energy_isere » 09 août 2021, 08:28

Le biokérosène, espoir dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre par l'aviation, franchit une nouvelle étape

Par Loïc Chauveau le 06.08.2021

Les partenaires français du programme "bioTfuel" annoncent ce début août 2021 le succès de leurs tests sur les unités de démonstration du processus de fabrication d’un kérosène issu de déchets agricoles et forestiers. L’enjeu : la réduction des émissions de gaz à effet de serre du transport aérien.

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Réduire les émissions de gaz à effet de serre de 90% des transports aériens et routiers, c’est tout l’enjeu du programme "BioTfuel" engagé en 2010 par Bionext, un organisme coordonnant les efforts de six partenaires, deux organismes de recherche (IFP Energies nouvelles et le CEA), les fournisseurs de technologie (Axens société qui commercialise les innovations de l’IFPen, et Thyssenkrupp) et deux industriels, Avril qui regroupe les activités en biocarburant des filières agricoles et Total Energies nouvelles. Il a fallu une dizaine d’années de recherche pour prouver la validité d’une technologie différente permettant de produire un carburant à partir de résidus végétaux qui n’entrent pas en concurrence avec la production alimentaire.

La première génération des biocarburants utilise en effet les fruits et graines des plantes cultivées pour en extraire huiles et sucres. L’alcool extrait des plantes sucrières - principalement la betterave et la canne à sucre - est la base du bioéthanol ajouté à l’essence (le symbole E5 ou E10 sur les pompes des stations-service). Les huiles produites à partir du colza, du tournesol, du maïs, du soja, du palmier à huile sont transformées soit par réaction avec du méthanol, soit par hydrotraitement produisant un gazole paraffinique de synthèse. Cette voie est condamnée à court terme tant par les règlements européens que français du fait d’une concurrence sur l’usage des terres. Elle devrait s’arrêter à la fin de la décennie. Ces biocarburants sont déjà très critiqués tant par les scientifiques dans le récent rapport commun de l’Ipbes et du GIEC que par les ONG. Ainsi, Total Energies nouvelles vient-il d’annoncer qu’il renonçait à traiter des huiles de palme dans sa raffinerie de la Mede (Bouches-du-Rhône) tout en maintenant l’utilisation d’huiles de colza et de tournesol.

De la torréfaction à la synthèse Fischer-Tropsch

(abonnés)
https://www.sciencesetavenir.fr/nature- ... lle_156377

Re: Développement des "bio"carburants 2ème génération

par energy_isere » 29 juil. 2021, 21:54

À Venette, le site Bionext participe à la production de biocarburant avancé grâce à la biomasse
C'est une première mondiale : le projet BioTfueL®, lancé en 2010, a terminé d'être testé fin juin et a été approuvé après avoir été validé et optimisé sur les sites Bionext à Venette et Dunkerque. L'objectif ? Fabriquer du biocarburant avancé (de 2e génération) à base de biomasse (paille et bois) pour les secteurs de l'aérien. Porté par des partenaires et industriels européens, ce projet est prêt à être industrialisé à plus grande échelle et préfigure la bioraffinerie de demain.

PAR VIRGINIE KUBATKO 28 JUILLET 2021

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Le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari (à dr.), est venu visiter le site Bionext à Venette en pésence de Laurent Bournay, directeur de projet, et Corinne Orzechowski, préfète de l'Oise.

C'est une grande avancée pour la filière de biocarburants de 2e génération. Il aura fallu onze ans pour approuver le projet de démonstration BioTfuel®, une technologie de pointe permettant de fabriquer du biocarburant de 2e génération – notamment du biokérosène - à partir de biomasse produites à base de résidus agricoles et forestiers. Ce projet a été en démonstration (de 2019 à 2021) afin de tester la viabilité de sa production et de son environnement (chaîne complète, transports, logistique, etc.) sur les sites industriels de Bionext à Venette (60) et à Dunkerque (59). Le premier accueille l'unité de torréfaction de la biomasse, il est également situé sur le site industriel du partenaire Avril. Le second – mis à disposition par TotalEnergies - gazéifie cette biomasse torréfiée avant de synthétiser les biocarburants liquides. L'opération de ces unités de démonstration a permis de prouver avec succès la technologie BioTfuel®. Et l'enjeu est majeur et impressionnant : cette technologie permet de réduire des émissions de gaz à effet de serre de plus de 90% !

Une technologie qui rentre dans le cadre du rapport gouvernemental visant notamment à éclairer la représentation nationale sur la possibilité d'atteindre un niveau de production suffisant pour permettre l'obligation d'incorporation de 1% de biocarburants de nouvelle génération pour les carburéacteurs aéronautiques au 1er janvier 2022. « La décarbonation est nécessaire pour la transition énergétique », rappelle-t-on chez Bionext. Car le biocarburant avancé 2e génération représente la voie du thermo-chimique où l'hydrogène est essentiel, un gaz qui double la production du biocarburant avancé.

Une économie circulaire

Concrètement, le projet BioTfuel® est basé sur un concept novateur reposant sur sa capacité à traiter la plus large diversité possible de biomasse, constituée de déchets forestiers (feuillus, bois dur ou tendre), de résidus agricoles (paille), pour l'essentiel. Cette flexibilité permettra de garantir la continuité de l'approvisionnement des futurs unités industrielles tout en réduisant le coût de production. Et les sites industriels sont un véritable bijou de technologie. Quatre étapes sont nécessaires à la fabrication du biocarburant avancé à partir de la biomasse : le pré-taitement par torréfaction de la biomasse, la gazéification, la purification et la synthétisation Fisher-Tropsch. « La technologie de torréfaction (thyssenkrupp Industrial Solutions) consiste en un séchage poussé de la biomasse qui est chauffée quelques minutes à plus de 250°C en l’absence d’oxygène et qui en ressort friable et imputrescible et densifiée énergétiquement. Ensuite, la biomasse torréfiée est ensuite transportée sur le site de Dunkerque pour être gazéifiée », précise Sébastien Gonnard, responsable de l’unité de torréfaction. Des étapes effectuées dans les Hauts-de-France, entre Venette et Dunkerque où se trouve également la matière première. « L'idée est d'être au plus près de la matière première et des ressources pour créer une économie circulaire », précise-t-on encore chez Bionext.

Si la région des Hauts-de-France s'inscrit, encore une fois, dans la troisième révolution industrielle avec ce projet révolutionnaire, le projet BioTfuel® est porté, au sein de l'entreprise Bionext, par des partenaires européens leaders dan leurs secteurs ainsi que des organismes de recherche (IFP Energies nouvelles et CEA) et des industries (Axens, Avril, TotalEnergies et l'allemand Thyssenkrupp. Ces partenariats représentent un réel atout pour le développement de BioTfuel® au niveau mondial... pouvant même propulser la France en leader mondial dans ce domaine. « La technologie BioTfueL® peut également évoluer en fonction des conditions et des opportunités du marché. Par exemple, un approvisionnement externe en hydrogène permet d’améliorer de façon significative le rendement global de la chaîne. Cette solution permet de plus d’envisager l’introduction d’hydrogène vert dans les transports sous forme de e-Biofuels en s’affranchissant des difficultés de manipulation, de stockage et d’utilisation de l’hydrogène pur dans les transports en général et pour les aéronefs en particulier (le carbone de la biomasse constituant alors le stockage de l’hydrogène », explique Jean-Pierre Héraud, ingénieur développement des procédés de production. Au total, 180 millions d'euros dont 33,2 millions de financement public (Ademe, Région Hauts-de-France, Feder) ont été nécessaires pour mettre en place les sites de démonstration.

Vers l'industrialisation
Après la phase de démonstration, l'heure est à l'industrialisation et la future commercialisation. Alors que les sites produisent actuellement 2 tonnes de biocarburant avancé par heure, l'objectif est d'en produire de 50 à 200 000 tonnes par an. Bionext en appelle au Gouvernement pour cette étape cruciale. « La démonstration est finie, l'heure est à la confiance pour passer à l'étape de l'industrialisation et l'aide de l’État est nécessaire », a rappelé l'équipe de l'industrie au ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, venu visiter le site de Venette, le 27 juillet. « Cette première démonstration est la preuve que l'enjeu de faire de la France le leader mondial dans ce domaine est possible, a confié le ministre. L'idée est d'aller le plus vite possible pour intégrer le biocarburant dans le secteur aérien. »

Lors de cette visite, le ministre a annoncé la mise en place d'un Appel à projets de 200 millions d'euros à destination des projets de décarbonation. Un premier appel sera lancé le 15 octobre, pour une secondé étape prévue à l'été 2022.
https://www.gazetteoise.fr/article/a-ve ... a-biomasse

Re: Développement des "bio"carburants 2ème génération

par energy_isere » 23 mai 2021, 01:24

ah, enfin !
Première production de biokérosène lignocellulosique à Dunkerque pour BioTfuel

PAR FRÉDÉRIC DOUARD · 18 MAI 2021

C’est l’IFPEN qui l’annonçait en avril 2021, onze ans après le lancement du projet, la société Bionext qui porte le projet BioTfueL® est parvenue à produire du biokérosène à faible teneur en carbone, par la production de produits de synthèse Fischer-Tropsch à partir de déchets de bois. Cette production à l’échelle semi-industrielle valide la chaîne torréfaction-gazéification-synthèse Fischer-Tropsch pour la production flexible de carburants alternatifs durables destinés à l’aviation, de biodiesel synthétique à partir de biomasse lignocellulosique. La technologie BioTfueL® est une solution qui permet de réduire les émissions de GES de plus de 90 %.

Une gazéification stable et continue de diverses biomasses lignocellulosiques prétraitées par torréfaction a ainsi été réalisée pendant plusieurs semaines sur les unités préindustrielles, permettant la conversion du gaz de synthèse en produits Fischer-Tropsch.

Plusieurs charges renouvelables issues de déchets de biomasse ont déjà été qualifiées. Le programme se poursuit actuellement avec la validation de charges supplémentaires et l’optimisation des conditions opératoires.

Le procédé

La technologie BioTfueL®, dont les unités de démonstration sont situées à Venette (Oise) pour la torréfaction et à Dunkerque pour la production du gaz de synthèse et la synthèse Fisher-Tropsch, repose sur quatre étapes clés : la torréfaction de la biomasse, la gazéification, le traitement et la purification du gaz de synthèse produit, puis, sa conversion en biocarburants avancés par synthèse Fischer-Tropsch.

Le concept novateur de BioTfueL® repose sur sa capacité à traiter un large spectre de biomasses lignocellulosiques, qui n’entrent pas en concurrence avec les usages alimentaires. Grâce à sa grande variété de charges potentielles, cette technologie peut être déployée partout dans le monde. Cette flexibilité permettra de garantir la continuité de l’approvisionnement des futures unités industrielles tout en réduisant le coût de production.

La synergie d’un partenariat industriel

Le projet BioTfueL® a été lancé en 2010 en vue de tester, de valider et d’optimiser une chaîne complètement intégrée pour la production de biokérosène et biodiesel avancés. Le programme a été soutenu par les partenaires de Bionext, par le gouvernement français via une subvention de l’ADEME et son Fonds Démonstrateur de Recherche, par la région Hauts-de-France et la Communauté Européenne via le Fonds Européen de Développement Régional (FEDER), ainsi que par l’association française des producteurs d’oléagineux via le fonds FASO.

Le projet est piloté par Bionext, qui assure la coordination de l’expertise apportée par ses six partenaires et actionnaires : les organismes de recherche (IFP Energies nouvelles et le CEA), les fournisseurs de technologies (Axens et Thyssenkrupp Industrial Solutions) et les acteurs industriels (Avril et Total).

Données clés du projet BioTfueL®

Partenaires : Avril, Axens, le CEA, IFP Energies nouvelles, Thyssenkrupp Industrial Solutions, Total.
Budget : 190 millions d’euros dont 33,2 millions de financement public.
Localisation du démonstrateur de prétraitement de la biomasse : site d’Avril à Venette.
Localisation du démonstrateur de gazéification, purification et synthèse : site de l’ancienne raffinerie Total de Mardyck à Dunkerque.
https://www.bioenergie-promotion.fr/894 ... -biotfuel/

Re: Développement des "bio"carburants 2ème génération

par energy_isere » 07 déc. 2020, 19:20

energy_isere a écrit :
29 sept. 2020, 23:50
J'ai trouvé de l'info sur le BioTfueL sur le site de IFP, mais c'est mince.
Il y a du nouveau.
Les biocarburants de deuxième génération prêts à passer à l'industrialisation

XAVIER BOIVINET le 07/12/2020

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À Dunkerque, le projet BioTfuel touche à sa fin. Il doit valider la production de biocarburants de deuxième génération par voie thermochimique, à partir de biomasse lignocellulosique. Et ainsi ouvrir la voie à l’industrialisation.

Le vent souffle à arracher les casques. Les luminaires virevoltent. Les portes résistent à l’ouverture. Il faut lutter pour avancer, tendre l’oreille pour écouter. « Il y a souvent du vent, mais rarement comme ça, admet Jean-Philippe Héraud, ingénieur chez IFP Énergies nouvelles (Ifpen). Il ne faut pas avoir le vertige. » À 25 mètres du sol, les rafales sont d’autant plus violentes, mais la vue est imprenable : à nos pieds, le dépôt pétrolier de Total, au loin, le terminal méthanier, et plus à droite, le site d’ArcelorMittal et ses panaches de fumée emportés par les bourrasques.

Nous sommes à Dunkerque (Nord), sur la plate-forme qui surplombe l’énorme gazéifieur du projet BioTfuel. « C’est la pièce maîtresse du procédé », souligne Jean-Philippe Héraud, chargé du projet. Au cœur d’un labyrinthe de tuyaux qui grimpent jusqu’à 50 mètres, c’est elle qui permet de passer de la biomasse au gaz de synthèse – mélange d’hydrogène (H2) et de monoxyde de carbone (CO) – pour produire ensuite des biocarburants de deuxième génération, ou avancés. C’est-à-dire produits à partir de ressources qui n’entrent pas en compétition avec l’alimentation.

Plusieurs types de biomasse
Lancé il y a dix ans avec un budget de 180 millions d’euros, le projet BioTfuel arrive à son terme. En 2021, les partenaires (Ifpen, CEA, Total, Avril, ThyssenKrupp et Axens) devront avoir démontré la faisabilité industrielle de ce procédé thermochimique de production de biocarburants avancés, principalement tourné vers le biogazole et le biokérosène. Chaque étape a été longuement testée, et l’ensemble intégré : de quoi montrer que la production de biocarburants de deuxième génération à un coût compétitif est un objectif atteignable.

La biomasse utilisée ici est principalement du bois. Penché sur le sol, Jean-Philippe Héraud en ramasse des morceaux noircis de quelques centimètres. Écrasés entre ses doigts, ils sont réduits en poudre. « Avant d’arriver ici, le bois subit un prétraitement qui élimine les composés volatils et les molécules structurant sa fibre de façon à le rendre friable, explique-t-il. Cela limite le besoin en énergie pour l’étape de broyage. » Le prétraitement a lieu sur le site d’Avril à Venette, près de Compiègne (Oise). Les morceaux de bois sont d’abord séchés, puis torréfiés entre 250 et 300 °C sous atmosphère réductrice (sans oxygène). Acheminés à Dunkerque par camions, ils sont broyés pour alimenter le gazéifieur à un rythme de 3 tonnes par heure.

En plus du bois, d’autres ressources sont envisagées pour la France : la paille ou les cultures à vocation énergétique comme le miscanthus, une plante herbacée. Mais le procédé a vocation à être déployé à l’international, souligne Jean-Philippe Héraud. D’où l’ambition de traiter un large éventail de matières premières. « L’idée est de pouvoir utiliser des coques de noix de coco, du bambou, ou d’autres résidus comme la bagasse de canne à sucre. »

Un gazéifieur unique au monde
D’un point de vue technologique, les enjeux les plus importants résident dans les étapes de gazéification et de torréfaction. « Le four de torréfaction était éprouvé sur d’autres types de charges, mais pas sur de la biomasse qui génère de nouvelles difficultés, indique Jean-Philippe Héraud. Quant au gazéifieur, il est unique au monde. » L’installation de ThyssenKrupp, de type Prenflo direct quench, est une version améliorée d’une technologie que l’industriel allemand a déjà commercialisée pour produire de l’électricité à partir de charbon à Puertollano (Espagne). À son pied, une benne,[… abonnés]
https://www.industrie-techno.com/articl ... tion.62803

Re: Développement des "bio"carburants 2ème génération

par Remundo » 30 sept. 2020, 00:31

Merci pour les précisions Energy...

la production du syngas, ça n'est que le tout début du process...

déjà là il faut purifier le syngas, puis parfois le "rééquilibrer" dans ses proportions CO/H2 en injectant de l'eau.

J'ai rédigé un document d'une page qui résume les choses : http://sycomoreen.free.fr/docs_multimed ... cohols.pdf

Re: Développement des "bio"carburants 2ème génération

par energy_isere » 29 sept. 2020, 23:50

J'ai trouvé de l'info sur le BioTfueL sur le site de IFP, mais c'est mince.
DÉMARRAGE DE LA GAZÉIFICATION SUR LE SITE BIONEXT À DUNKERQUE

13 mai 2019

Un test probant de gazéification a eu lieu sur la plateforme de démonstration du projet BioTfueL® dédié à la production de biocarburants avancés. Les équipes R&I de Bionext* et des opérations de Total établissement des Flandres ont réussi l’allumage séquentiel de tous les brûleurs permettant ainsi la production d’un gaz de synthèse en condition réelle. Ce premier succès vient couronner les efforts conjoints de tous les partenaires, notamment des équipes d’IFPEN très impliquées dans les opérations des deux unités de démonstration du projet BioTfueL®.

L’objectif du projet BioTfueL® est de développer une chaîne complète pour la production de biocarburants avancés (biogazole pour le transport et biojet pour l’aviation). Celle-ci comprend une étape de conditionnement et de torréfaction de la biomasse suivie de sa gazéification, du traitement et de la purification du gaz de synthèse produit qui est ensuite transformé dans une unité de synthèse Fischer-Tropsch.

* porteur du projet mené en partenariat avec Avril, Axens, le CEA, IFPEN, Thyssenkrupp Industrial Solutions et Total
https://www.ifpenergiesnouvelles.fr/art ... -dunkerque

Re: Développement des "bio"carburants 2ème génération

par Remundo » 29 sept. 2020, 15:51

l'acétate est la forme basique de l'acide acétique. En phase gazeuse l'acide acétique est ultra majoritaire. En phase aqueuse ça dépend du pH, mais peu importe.
c'est probablement de l'acide acétique CH3COOH qui réagit effectivement avec le méthanol pour former de l'acétate de méthyle (cette dernière réaction ne sert à rien puisque le méthanol est relibéré à la fin mais elle est probablement inévitable.).
Bien au contraire, la formation de l'acétate de méthyle est stratégique, car c'est sur cette forme estérifiée que peut s'appliquer une hydrogénolyse CH3-COO-CH3 + H2 -> CH3-CH2-OH + CH3OH

finalement le méthanol a une sorte de rôle de catalyseur dans la réaction (en plus du catalyseur solide) puisqu'il est consommé puis reformé à la sortie.

Donc ça marche ainsi
[1][Carbonylation du méthanol]
CH3OH+CO -> CH3COOH (Méthanol+Monoxyde de carbone -> acide acétique)

[2][Estérification]
CH3COOH + CH3OH -> CH3COOCH3 + H2O (acide acétique + méthanol -> acétate de méthyle + eau)

[3][hydrogénolyse de l'ester]
CH3COOCH3+ 2 H2 -> CH3CH2OH + CH3OH (acétate de méthyle + 2 dihydrogène -> éthanol + méthanol)

Bilan global [1]+[2]+[3]
CH3OH + CO + 2 H2 -> CH3CH2OH + H2O (méthanol + monoxyde de carbone + 2 dihydrogène -> éthanol + eau)

Re: Développement des "bio"carburants 2ème génération

par GillesH38 » 29 sept. 2020, 11:20

Remundo a écrit :
29 sept. 2020, 08:48
en effet, Enerkem a démarré ses installations pilotes en 2012 ; un bon article à ce sujet
L'usine d'Enerkem se distingue également par sa grande modularité. « Nous pouvons adapter le procédé à des profils de déchets très différents, notamment des résidus de construction en bois, des résidus agricoles ou encore des déchets municipaux », explique Marie-Hélène Labrie, directrice du développement et du marché. Et ce n'est pas tout : cette modularité permet également d'ajuster la nature du produit fini en fonction du marché : « Si un jour l'éthanol n'est plus un débouché intéressant, nous pouvons supprimer la dernière brique du procédé pour sortir du méthanol, ou rajouter un module pour produire une autre molécule d'intérêt. »
L'usine produit avant tout du méthanol (CH3OH)

Si la conversion du syngas en méthanol n'est pas trop compliquée (synthèse directe à partir d'un catalyseur), le passage à l'éthanol n'est pas simple, mais j'ai "à peu près" compris les grandes lignes. Ils récupèrent le méthanol et le combine à CO (carbonylation) pour migrer vers de l'acétate CH3COO, ce qui donne la chaîne à 2 carbone du futur éthanol.
l'acétate tout seul ça n'existe pas, il n'y a que des acétates "de quelque chose", c'est probablement de l'acide acétique CH3COOH qui réagit effectivement avec le méthanol pour former de l'acétate de méthyle (cette dernière réaction ne sert à rien puisque le méthanol est relibéré à la fin mais elle est probablement inévitable.).

Mais ça met à combien le litre d'éthanol à la fin , comparé à celui plus conventionnel à partir de la fermentation de glucides ?

Re: Développement des "bio"carburants 2ème génération

par Remundo » 29 sept. 2020, 08:48

en effet, Enerkem a démarré ses installations pilotes en 2012 ; un bon article à ce sujet
L'usine d'Enerkem se distingue également par sa grande modularité. « Nous pouvons adapter le procédé à des profils de déchets très différents, notamment des résidus de construction en bois, des résidus agricoles ou encore des déchets municipaux », explique Marie-Hélène Labrie, directrice du développement et du marché. Et ce n'est pas tout : cette modularité permet également d'ajuster la nature du produit fini en fonction du marché : « Si un jour l'éthanol n'est plus un débouché intéressant, nous pouvons supprimer la dernière brique du procédé pour sortir du méthanol, ou rajouter un module pour produire une autre molécule d'intérêt. »
L'usine produit avant tout du méthanol (CH3OH)

Si la conversion du syngas en méthanol n'est pas trop compliquée (synthèse directe à partir d'un catalyseur), le passage à l'éthanol n'est pas simple, mais j'ai "à peu près" compris les grandes lignes. Ils récupèrent le méthanol et le combine à CO (carbonylation) pour migrer vers de l'acétate CH3COO, ce qui donne la chaîne à 2 carbone du futur éthanol.

A partir de l'acétate, il y a estérification encore avec un méthanol et ça donne CH3COOCH3 (acétate de méthyle),

Enfin, une hydrogénolyse (H2) vient casser l'ester en 2, et on sort l'éthanol CH3CH2OH et le méthanol CH3OH

en fait le méthanol "re-réagit avec le syngas CO/H2" par des processus complexes. Le méthanol regénéré peut se recombiner avec un nouveau CO dans le réacteur etc... pourvu qu'on apporte au fur et à mesure CO/H2.

Ainsi c'est un processus dont le produit méthanol se recombine avec des produits du syngas et c'est original.

Il n'a pas été simple d'y arriver car cela nécessite des catalyseurs et des conditions opératoires que l'on ne découvre qu'empiriquement, j'ai trouvé la trace d'une thèse en 2009 où Enerkem était associé : https://savoirs.usherbrooke.ca/bitstrea ... sequence=1
à lire pour les plus motivés, moi je l'ai survolée un peu... y'a du boulot qui a été fait !!

Re: Développement des "bio"carburants 2ème génération

par mobar » 29 sept. 2020, 07:38

La différence en Enerkem et Total c'est dans le but poursuivi

Enerkem a cherche depuis le début a mettre au point un procède performant répondant a une logique économique d'où les évolutions de la biomasse vers les déchets et du méthanol vers l'éthanol
Total est depuis le début, BioTfuel était déjà dans le Programme National de Recherche sur les Biocarburants dans les annees 2000, dans une logique de communication. Pyrolyse, gazéification, synthèse FT du début a intégré la torréfaction qui n'apporte rien au plan technique si ce n'est de la complexité et rallonge les délais d'industrialisation
De même les choix de process FT qui ont été fait par Total, Gasel de chez Axens encore a l'étape de pilote, garantissent un résultat au calendes grecques, ce qui n'aurait pas été le cas si ils avaient choisi les process slurry de synthèse de Sasol, industrialises depuis des dizaines d'années, qu'il suffisait de licencier et de construire

On ne verra jamais BioTfuel devenir une réalité industrielle, mais comme ce n'a jamais été le but poursuivi, tout le monde est content ... sauf le contribuable qui finance les subventions

Re: Développement des "bio"carburants 2ème génération

par Remundo » 28 sept. 2020, 15:11

il y en a eu mais je ne sais pas en quelles proportions.

J'ai épluché leur page Wiki
À titre de président et chef de la direction, Vincent Chornet a été l’âme dirigeante derrière la croissance d’Enerkem de 2000 à 2019, ayant obtenu 504 millions $CA de financement privé et d’aide gouvernementale et fait passer l’effectif de l’entreprise à 200 employés. Enerkem a commencé l’exploitation de sa toute première usine commerciale à pleine échelle à Edmonton, au Canada, et d’autres bioraffineries sont actuellement en développement en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde.
pour la petite histoire, Vincent CHORNET est décédé d'une maladie grave à 45 ans. Il était le fils d'Esteban CHORNET, le père et cofondateur d'Enerkem, lui est toujours vivant "président d'honneur" d'Enerkem.

perso j'aime beaucoup cette entreprise, ce ne sont pas des requins, mais des vrais entrepreneurs familiaux avec une sorte d'ancrage paysan. Le "vieux" Esteban était le fils d'un propriétaire de scierie, ça lui a donné envie de s'intéresser à la biomasse, de fil en aiguille ils sont arrivés à la gazéification de déchets urbains convertis en alcools courts après des décennies de recherche et de travaux en famille + partenaires privés.

Chapeau à eux.
ENERKEM, entreprise Québécoise créée en 2000 (littéralement la Chimie de l'Energie) développe depuis plusieurs années des installations industrielles capables de valoriser des déchets organiques en carburants grâce à une gazéification conduisant à un Syngas (CO ; H2) .
[]
Leurs recherches sur les catalyseurs permettent d'orienter la synthèse sur le Méthanol et l'Ethanol, et plus récemment, à partir du méthanol, la production d'un carburant compatible avec l'aviation (équivalent au kérozène).
Dossier complet + vidéos disponibles ici

Re: Développement des "bio"carburants 2ème génération

par energy_isere » 28 sept. 2020, 14:46

Remundo, tu as regardé si par hasard Enerkem avait pas eu de subventions du gouvernement du Canada pour mettre au point le procédé et ce avant le projet BioTfuel ?

Re: Développement des "bio"carburants 2ème génération

par Remundo » 28 sept. 2020, 14:33

bien sûr la sciure a d'autres usages, notamment en panneaux agglomérés, mais parfois aussi directement balancée en chaudière.

c'est pourquoi de mon point de vue il faut recenser des déchets organiques emmerdants à stocker qui ne trouvent pas de débouchés, une fois éliminés les métaux et les minéraux, on a de l'organique. Le point dur est donc le prétraitement. ENERKEM a compris le truc et s'est franchdment bougé le derch, gros partenariat avec les déchetteries de la ville, si j'étais au Gouvernement ou à l'IFP, j'irais voir ce qu'ils font de plus près... en plus ils sont francophones !

ils ont fait sauter plusieurs verrous
* épuration du syngas (virer tout ce qui n'est pas C,O et H, notamment S et Cl)
* catalyseur vers le méthanol et surtout l'éthanol
* plus récemment, nouveau procédé ATJ (méthanol vers équivalent kéro).

Eux ne dessinent pas leurs usines avec des coloriages comme certains... elles sont plantées et elles produisent...

Re: Développement des "bio"carburants 2ème génération

par energy_isere » 28 sept. 2020, 14:18

Remundo a écrit :
28 sept. 2020, 13:28

on a aussi la sciure dans l'industrie du bois qui serait intéressante car fatale et déjà en particules fines, plutôt que d'aller chercher de la biomasse spécialement dans l'environnement et de la déchiqueter exprès.
La sciure de bois est déjà en de nombreux endroits utilisée pour la fabrication des ''granulés de bois''. Mais je ne crois pas que 100 % du territoire soit concerné à ce jour.

Re: Développement des "bio"carburants 2ème génération

par Remundo » 28 sept. 2020, 13:28

je peux rassurer Kercoz parce que le projet n'a pas dû produire grand chose.

Par contre je partage ses inquiétudes quant aux choix de la matière organique : il ne s'agit pas d'aller "piller" des milieux naturels qui doivent garder de la biomasse dans le sol, mais plutôt d'utiliser des "vrais déchets fatals" comme tous les plastiques, les produits manufacturiers déposés en décharges (caoutchouc, tissus...), les boues d'épurations, les gros déchets de jardins (arbres, haies...)

on a aussi la sciure dans l'industrie du bois qui serait intéressante car fatale et déjà en particules fines, plutôt que d'aller chercher de la biomasse spécialement dans l'environnement et de la déchiqueter exprès.

Enfin bon, ce projet BioTfuel est plus un démonstrateur et pourra sans doute s'adapter un peu à d'autres sources organiques.

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