Total et le carburant propre DME

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par Iguane » 28 juin 2006, 21:08

Comme le précise Philippe, un des avantages du DME est de faciliter l’exploitation des réserves de gaz naturel éloignées en évitant les difficultés et les coûts du transport par gazoducs sur longues distances ou par méthaniers et terminaux spécialisés.

Il y a aussi le fait que tant le GPL que le gaz naturel ne peuvent pas être brûlés en cycle diesel à cause de leur haut indice d’octane alors que le DME permet d’exploiter le haut rendement et donc les émissions de CO2 moindres des diesels tout éliminant leur désavantage par rapport aux moteurs allumage commandé en termes d’émissions de NOx et de suies.

L’Agence Suédoise de l’Energie (Energimyndigheten) vient d’accorder à AB Volvo un crédit de 62.2-millions de couronnes (8,4 millions de $ US) représentant la moitié du coût de développement technique et de construction dans la période 2006 - 2010 de 30 poids-lourds de 3ème génération alimentés au DME. Les essais de ces camions doivent se dérouler en 2009 et 2010. Selon Volvo, le DME est carburant alternatif présentant à la fois le meilleur rendement énergétique ainsi que les émissions toxiques et de CO2 les plus basses. Il est particulièrement attractif dans les contrées comme la Suède où l’industrie de la pâte à papier est importante car il peut être produit à partir de la « liqueur noire » un produit résiduel de la fabrication de pâte à papier.
http://www.greencarcongress.com/dme/index.html
http://www.vs.ag/ida/index_dmefact.htm

Un question à laquelle je n’ai pas de réponse est le coût de production du DME comparé au gazole Fischer-Tropsch (GTL), à contenu énergétique équivalent bien entendu.

Re: TOTAL et le carburant propre DME

par echazare » 26 mai 2005, 17:12

Selon ce que j'ai pu lire, le prix du petrole a base de charbon se situe entre 35 et 55$ le baril...

Re: TOTAL et le carburant propre DME

par nopasaran » 25 mai 2005, 17:59

Philippe a écrit :La voie à laquelle on pense généralement est le GTL (gas-to-liquids), utilisée par les Allemands pendant la guerre et l’Afrique du Sud de l’apartheid, le procédé Fischer-Tropsch inventé en 1923, mais c’est encore très cher, et cela consomme une fraction significative du gaz matière première.
J'ai entendu 25$ le baril pour le GTL, si c'est le cas c'est déjà rentable. Pour le CTL (procédé Fischer-Tropsch appliqué au charbon) je n'ai pas d'ordre de grandeur ?

TOTAL et le carburant propre DME

par Philippe » 24 mai 2005, 13:34

L’une des explications est fournie par le dernier paragraphe du message d’Inside.

Il faut savoir qu’il existe beaucoup de gisements de gaz découverts dans le passé, et qui sont encore inexploitables. On appelle cela, en jargon, du « stranded gas ». C’est-à-dire que le coût d’amenée chez le consommateur est prohibitif (en clair, on ne peut justifier ni un gazoduc, ni une usine de liquéfaction).

Une façon de rendre économique ces gisements de gaz (de les « monétiser », toujours en jargon) peut être d’en faire des carburants liquides, plus faciles et moins coûteux à transporter que les gaz. La voie à laquelle on pense généralement est le GTL (gas-to-liquids), utilisée par les Allemands pendant la guerre et l’Afrique du Sud de l’apartheid, le procédé Fischer-Tropsch inventé en 1923, mais c’est encore très cher, et cela consomme une fraction significative du gaz matière première. La solution diméthyléther est peut-être une alternative intéressante pour les pétroliers, pour pouvoir exploiter ce stranded gas.

par Stéphane » 24 mai 2005, 10:36

Cette nouvelle m'inspire quelques remarques (je ne suis décidément jamais content ! ;) ):
+ les masses mentionnées dans l'article (qq milliers de tonnes par jour) semblent bien dérisoires face aux quelques 2 à 2,5 millions de tonnes de brut extraits quotidiennement. Mais cela suffirait sans doute à faire voler les jets privés et les voitures avec hauffeur des grands de ce monde :-D
+ le gaz n'est pas plus une ressource inépuisable que le pétrole, et plus on l'utilisera intensivement pour pallier la déplétion du pétrole, et plus son propre déclin sera accéléré
+ je ne saisis pas très bien l'intérêt de ce nouveau carburant par rapport au GNV déjà existant : il est fait à partir de gaz naturel, ce qui implique des transformations physico-chimiques, avec à la clé un surcoût environnemental et énergétique. Pourquoi donc aller s'embêter avec des processus irréversibles (entropie, mon amour!) qui font chuter dle rendement et ont un coût supérieur ? :shock:

Mais, en fait, je pense avoir saisi le fond de la chose :
+ d'une part, si les gaz à effet de serre émis par les acieries japonaises peuvent servir de matière première pour un quelconque produit dérivé, ça semble tout bénéf. En effet, dans le cadre du marché de réduction des émissions de GES (Kyoto), ces sociétés ont tout intérêt à valoriser leurs "déchets" pour les défalquer de leur bilan CO2.
+ d'autre part, le Japon étant extrêmement dépendant des produits pétroliers, tout processus permettant de "recycler" une partie de leurs émissions gazeuses en carburant est bon à prendre. Ce serait une manière d'amortir un tout petit peu la facture énergétique du pays lorsque le prix du baril va s'envoler ! Mais bon, je doute vraiment que cela suffise ... :?
+ concernant Total, l'initiative serait clairement de l'ordre de la communication que cela ne m'étonnerait pas : nous préparons l'avenir, nous apportons notre contribution au développement durable, blablabla ...

Total et le carburant propre DME

par Inside » 23 mai 2005, 19:31

Total s'allie avec des Japonais pour un carburant "propre": le DME


Le géant pétrolier français Total s'est allié à un consortium japonais pour mettre au point un nouveau carburant "propre", le DME, à partir de gaz naturel. Objectif: le commercialiser à l'horizon 2010.

C'est à Kushiro, dans le grand nord du Japon, sur l'île de Hokkaïdo, qu'est installée l'usine pilote de DME (diméthyléther), au milieu d'une lande souvent enneigée.

Le DME ressemble à de l'eau pure mais sent l'éther. Sitôt répandu sur le sol, le liquide s'évapore en quelques secondes à la température extérieure. Lorsqu'on l'allume, la flamme est bleue. C'est un gaz.

"Quand on produit le DME, il y a beaucoup moins de CO², ou d'autres types de rejets. Et quand on l'utilise, il n'y a pas plus d'émissions de CO² qu'avec le GNL (gaz naturel liquéfié), et beaucoup moins qu'avec le charbon", assure Hubert de Mestier, représentant de Total pour l'Asie du Nord-Est.

"Cela peut remplacer à terme le diesel et le GPL (gaz de pétrole liquéfié). Il n'y a pas besoin de pot catalytique et c'est sans doute moins cher que les carburants conventionnels", plaide M. de Mestier.

Ce système de production de DME est un procédé japonais.

"Au Japon, depuis des années, les aciéries étaient confrontées à la question: que faire des gaz des hauts fourneaux ? Au lieu de rejeter ce gaz, on pourrait l'économiser. C'est comme ça qu'on a essayé de mettre au point une technologie pour utiliser ces gaz", raconte Osamu Inokoshi, directeur général du projet DME de JFE Holdings, deuxième producteur d'acier nippon.

Les recherches ont commencé en 1989 à Todaï, l'Université de Tokyo.

Au hasard des travaux, le sidérurgiste NKK Corp (dont la fusion avec Kawasaki Steel a donné naissance en septembre 2002 au groupe JFE Holdings) a découvert la réaction du DME par synthèse directe à partir de gaz naturel.

En 1997, un premier projet pilote de production de cinq tonnes de DME par jour a démarré à Kushiro, avec des subventions du ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie (METI).

En octobre 2001, Total a noué une alliance avec un consortium de huit compagnies japonaises (JFE Holdings, Idemitsu Kosan, Nippon Sanso, Toyota Tsusho, LNG Japan, Hitachi, Marubeni, Inpex). Depuis, Japex a rejoint ce groupe.

La compagnie française, grand fournisseur de GNL au Japon, a apporté son expertise de pétrolier-gazier, sa connaissance de la pétrochimie et du raffinage.

Le projet est financé à 65% par le METI. Le reste est réparti entre les partenaires. L'ensemble représente environ 250 millions de dollars sur cinq ans, sans compter les subventions accordées séparément par le METI à l'industrie japonaise pour développer certains aspects particuliers (turbines, moteurs diesel, etc).

En décembre 2003, a été mise en service une nouvelle unité pilote de production de DME à Kushiro avec une capacité de production de 100 tonnes par jour.

Depuis et jusqu'à la mi-décembre 2004, trois séries de tests --les "runs 100, 200 et 300"-- ont été conduits à Kushiro, soit plus de 150 jours d'essais pour une production de près de 8.000 tonnes de DME très pur.

Un quatrième test de longue durée est prévu en 2005. Les essais prendront fin en 2006.

"Après, nous avons l'intention de passer à une réalisation industrielle. On n'a pas l'intention de la faire en France ou au Japon mais dans un pays où il y a du gaz, probablement au Moyen-Orient", expliquait récemment à l'AFP le pdg de Total, Thierry Desmarest, lors d'un forum sur le développement durable à Tokyo.

Dans un premier temps, l'objectif de Total est de construire une usine commerciale de 6.000 tonnes par jour, sans doute au Qatar, d'ici 2010.

Il faut une production minimum de 3.000 à 6.000 t/j pour que le DME soit rentable sur le marché actuel de l'énergie.

"La liquéfaction du gaz naturel est une activité industrielle très capitalistique qui ne se justifie que pour des gisements importants", soulignait M. Desmarest.

"Un des enjeux de la coopération nouée entre Total et ses partenaires japonais est précisément de s'affranchir de cette contrainte de taille pour obtenir des hydrocarbures liquides à partir de plus petits gisements de gaz", expliquait-il.

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