oleocene.org

Il faut d'abord que tu redresses le PH de ton sol avec des apports de chaux, puis il te faut une analyse des éléments fertilisants PK.

Cette recommandation est à prendre avec des pincettes, pour plusieurs raisons.
La première, c'est qu'un pH de 6 pour un sol est très courant, ton sol n'est que légèrement acide. Tel qu'il est, il peut accueillir bon nombre de cultures, sans nécessiter de modifier son pH.
A titre de comparaison, le pH des horizons superficiels dans une forêt de feuillus (exemple: chênaie) est souvent compris entre 5.5 et 6.5, ce qui correspond à de l'humus de type MODER (soi ce que te donnera in fine le BRF). Les pH de 7 et plus ne se trouvent que dans les sols de prairies (humus de type MULL).
Un apport de chaux sur ton sol me semblerait hasardeux. "La chaux enrichit le père et ruine le fils" est un dicton toujours valable. C'est à dire que la chaux, de par son effet activateur de la minéralisation de la matière organique, va améliorer la fertilité à court-terme, mais peut la mettre en péril à long terme. Par ailleurs, si elle n'est pas dosée assez parcimonieusement (et si on ne vise qu'une faible correction de pH, l'erreur peut être vite faite) elle peut générer des problèmes dans l'assimilation du phosphore par les plantes. C'est à dire que le phosphore sera toujours là, mais plus sous une forme assimilable. Chose qu'une analyse des teneurs en P et K ne serait pas capable de détecter, car elle te donnerait les concentrations absolues et non la biodisponibilité, qui est ce qui t'intéresse.

Pour ma part j'ai un potager sur un sol dont la teneur en argile est entre 70 et 90% selon la zone.
Le souci de ce type de sol est effectivement le risque d'engorgement en matière organique. Sur mon terrain j'essaie de développer au maximum l'activité microbienne du sol, en facilitant la pénétration du soleil en printemps et été : pas de paillage, et ameublissement superficiel. Je fais un apport de brf en début d'automne, je l'incorpore superficiellement (gare à ne pas l'enfouir pour éviter l'engorgement), la colonisation par les mycéliums y est très rapide. Mieux (si tu as la place), étale ton brf à l'ombre sur une épaisseur de 30 cm maxi, il se fera coloniser par les mycéliums et sera en quelque-sorte prédigéré lorsque tu l'incorporeras à ta zone cultivée.
Les engrais vert pertinent seraient ceux qui occupent le sol en période fraîche, par exemple le seigle que tu sèmerais en septembre-octobre et faucherais dès avril.
Après, la terre n'est pas "lourde" de façon fixe, cela fluctue selon la façon dont tu la travailles, et bien sûr selon le régime des précipitations. Ce sera donc à suivre au fil de chaque saison.

shutdown a écrit :Bonjour,

ma question concerne le BRF.

Je viens d'acheter 3000 m2 de prairie et je souhaite la mettre en culture sachant que le sol est relativement acide 6,0 et pauvre (j'ai fait faire une analyse de terre).

Sachant que j'ai 30% d'argile, 36% de limon et 33% de sable, le labo a qualifié la terre de lourde.

Comment utiliser le BRF ?
J'ai lu que sur une terre lourde, il faut faire très attention car risque d'asphyxie ?

Des conseils ?

10 cm de BRF en Automne ?
Ou engrais vert puis BRF 1cm ?

????

Il faut d'abord que tu redresses le PH de ton sol avec des apports de chaux, puis il te faut une analyse des éléments fertilisants PK.

Ensuite tu pourras éventuellement envisager un apport en BFR.

A ta place, je ferai simple : chaux + apport engrais organiques , puis un couvert végétal ( engrais vert)

Bonjour,

ma question concerne le BRF.

Je viens d'acheter 3000 m2 de prairie et je souhaite la mettre en culture sachant que le sol est relativement acide 6,0 et pauvre (j'ai fait faire une analyse de terre).

Sachant que j'ai 30% d'argile, 36% de limon et 33% de sable, le labo a qualifié la terre de lourde.

Comment utiliser le BRF ?
J'ai lu que sur une terre lourde, il faut faire très attention car risque d'asphyxie ?

Des conseils ?

10 cm de BRF en Automne ?
Ou engrais vert puis BRF 1cm ?

????

Actuellement c'est ""LE"" bon plan : greenmode, c'est un besoin premier , tu peux au moins manger l'invendu ou le transformer
En ce moment j'alimente qqs voisins et famille ...c'est structurel pour le maraichage /jardinage , a certaines periode , surproduction ...ce qui me fait dire qu'à terme , en cas de problèmes econosociéto , ce créneau assez facile pourra etre saturé .D'un autre coté , de façon affective , le client ne cherchera pas le moins cher , un certain seuil de rentabilité inferieur ne devrait pas etre dépassé pour une petite structure . A la limite , si ça baisse , tu vends moins cher , mais il vient se les chercher ses salades!

oui je parlais de maraichage...

OK, mais : maraichage ? ou élevage ?
Je doute que cultiver en bio 2 hectare d'avoine remplisse le porte monnaie, avoir 24 chevres non plus... il reste le maraichage, la culture de fruitier et la vigne. Tu parlais de maraichage ?

C'est simple: 0 intermédiaires et une clientèle fidèle a developper.

ni chaud ni froid a écrit :

Pourquoi des agriculteurs bio arrivent a vivre sur 2 ou 3 hectares

je suis curieux, quel type d'agriculture pratiquent ils pour s en sortir sur si peu de terrain ? polyculture / elevage ?

Légumes bio = $$

Pourquoi des agriculteurs bio arrivent a vivre sur 2 ou 3 hectares

je suis curieux, quel type d'agriculture pratiquent ils pour s en sortir sur si peu de terrain ? polyculture / elevage ?

Justement comme je passe une petite partie de ma ferme en bio, je discutais la semaine derniere avec un agriculture bio depuis 10 ans et il me disait qu'il n'avait jamais eu de probleme avec des semences non traites...
Mais evidemment cela les cooperatives agro industrielles actuelles ne veulent pas en entendre parler...
Pour le mais il faut placer un maximum de semences traitees au cruiser pour augmenter la marge... De toute facon ce n'est pas complique, il suffit de faire peur aux agriculteurs en leur disant qu'ils vont perdre des quintaux... Cela semble fonctionner tres bien...
Il faut sauvergarder le modele coute que coute... mais heureusement de plus en plus d'agriculteurs qui certe reste une minorite se revolte contre ce systeme... Consommer et produire local, tel devrait etre le credo et pas seulelemt dans l'agriculture... D'ailleurs dans le lait seuls les producteurs industriels se plaignent (a juste titre), quand les producteurs bio eux se portent plutot bien...
Pourquoi des agriculteurs bio arrivent a vivre sur 2 ou 3 hectares alors que d'autres qui en exploitent 300 avec des aides se plaignent et ne s'en sortent pas financierement...Toujours plus pour moins cher, tel est le credo de l'agriculture industrielle mais nous en voyons maintenant les limites. Cela etait possible avec un petrole a 10 dollars pas avec un petrole a 80...
Il faut donc repenser ce modele et il faut que les agri se reapproprient la valeur ajoute en allant jusqu'au consommateur final ce qui permettra de creer des emplois et pour le consommateur de retrouver des produits qui ont du gout.

energy_isere a écrit :Je ne resiste pas à vous envoyer le scan du courrier des lecteurs de cette semaine dans le Nouvel Observateur.

Samedi 17 avril 2010, Claude et Lydia Bourguignon étaient les invités de Fabienne Chauvière (émission de France Inter, les Saventuriers).
Le MP3 : Ici

Je ne resiste pas à vous envoyer le scan du courrier des lecteurs de cette semaine dans le Nouvel Observateur.

Une intervention de Claude et Lydia Bourguignon.
Et un petit coup de pub pour le dernier film de Coline Serreau.

Je me suis installe 3 ans plus tot que lui et j'ai finit de payer le gros emprunt que j'avais contracte pour racheter les parts de la societe a mes parents il y a deux ans. Je suis marie depuis 12 ans a mon epouse japonaise et nous n'avons pas d'enfants et j'ai finit de payer mon appartement l'an dernier.
Je ne roule pas en 4x4 et je prends le velo, le train pour aller sur mon exploitation et la voiture sur quelques kilometres pres de la gare.
Je prends la voiture une fois par semaine pour amener mes legumes en ville et durant la periode d'hiver je bosse pour une societe semenciere et j'ai moins d'hectares que le monsieur de rue 89.
J'achete du materiel d'occasion et je m'en fous de bosser avec 2 vieux tracteurs sur mon exploitation.
Comme j'ai pu le lire aujourd'hui dans mon journal local il y en a qui se plaignent de devoir rembourser du materiel neuf couteux mais on ne les a pas oblige a l'acheter et sur mon exploitation, je suis tres diversifie au niveau cultures et je pratique le semis direct donc beaucoup moins de charges et moins d'heures de tracteur...
Par contre pour l'elevage, ce qui les plombe, ce sont les mises aux normes des batiments. On les a oblige a le faire pour respecter l'environnement. Leur projet a ete fait sur un prix du lait beaucoup plus eleve et ils doivent donc rembourser ce batiment avec moins de rentrees d'argent.
Attention toutefois car les gros elevages ont ete les premiers obliges a se mettre aux normes avec des subventions qui etaient en gros le double de ceux des elevages plus petits... On voit bien qui on veut privilegier.
Tout cela pour dire que la crise je m'en fous un peu meme si les cereales ont fortement baisse cette annee, je ne me suiciderais pas demain et je pourrais continuer d'aller au japon une fois par an meme si le prix du billet d'avion double... De toute facon le prix remonteront.
Ma femme prends le bus pour aller a son boulot ou bien y va a pied et je reflechis a m'acheter un velo electrique pour aller de la gare a ma ferme. J'ai une vieille camionette pour les besoins de mon exploitation.
Evidemment si le meme couple que moi a des enfants a charge, ont besoin de deux voitures, possede un 4x4 pour aller dans les champs, s'achete le materiel dernier cri pour l'exploitation ce sera beaucoup plus dure...
Tout cela pour dire qu'aucune exploitation agricole n'est identique a l'autre et qu'a nombre d'hectares equivalents la situation peut etre tres differente et cela est vrai dans tous les secteurs d'activites. En tant que chef d'entreprise, je dois etre opportuniste. Si je developpe mes paniers de legumes bio c'est parce qu'il y un marche auquel je compte repondre et pas seulement pour l'amour de la nature.
J'aime bien les belles voitures et j'espere demain encore pouvoir entendre un V8 ferrari sur la route, mais ce n'est pas mon objectif dans la vie ni celle de mon epouse que de s'acheter une porsche cayenne ni d'avoir une maison avec un jardin. Comme on n'a pas d'enfants cela n'a pas d'interet. J'emprunte des livres a la mediatheque de ma ville ce qui m'evite d'en acheter (bon la je vais un peu loin et j'en achete aussi... surtout que j'adore les auteurs japonais....).
Tout cela pour dire que les situations sont tres differentes et un agriculteur avec 80 hectares peut degager plus de revenus que le meme sur 300 hectares s'il est pluriactif ou developpe d'autres activites sur son exploitation...
Evidemment je ne suis pas representatif de la majorite des agriculteurs et comme je ne me plains pas je ne risque pas d'interesser les medias...

Salut akochan,

tu aurais un avis éclairé sur cet article dans Eco89 ?
http://eco.rue89.com/2009/10/27/damien- ... ros-123468

Damien, agriculteur céréalier pour 1.000 euros par mois

Concernant les manifs de paysans et le plan sarko pour les paysans ca me laisse froid.
Qhelque fois il y a des claques qui se perdent pour certains paysans comme par exemple ceux qui n'ont rien change a leur habitudes comme le fait d'epandre de l'engrais en septembre. En septembre 2008 ils ont ete comme d'habitude a leur coop preferee sans s'interesser au prix le la potasse et de l'acide phosphorique et l'ont paye 3 fois le prix de maintenant.
Moi l'an dernier j'ai diminue mes apports de 80% au final. Comme je ne stocke pas d'azote ce qui n'est pas le cas de la majorite des paysans de ma region j'ai pu la prendre en mars 2009 a moitie prix.
Il y en a qui font n'importe quoi.
Comme 2007 et 2008 s'annoncaient bien il y en a qui ont investis n'importe comment dans du materiel couteux. Quand je vois le prix des tracteurs neufs jamias je n'en acheterait... et je ne sais pas comment certains font, alors evidemment avec un effet de ciseaux ca va faire mal...
A titre perso, je diversifie mes cultures, je pratique le semis direct et je n'utiliserais cette annee encore presque exclusivement des amendements organique dans le cadre d'un echange paille fumier et seul une partie de mes parcelles est amendee, mais il y aura une rotation. Mais resultat restent tres bons et je ne pleure pas meme cette annee. Ce n'est pas encore cette annee que je serais a la soupe populaire.
L'an prochain je develloperais mes paniers bio et je ne ferais pas de poullailler industriel comme me le conseille mon conseiller de gestion. ( il y a 4 ans cette meme personne me disait le contraire)
Pour moi, il faut changer le modele d'agriculture productiviste. Il y a des petites fermes qui font de la vente directe et qui s'en sortent tres bien et sans demander de subventions y compris dans la filiere laitiere.
Malheureusement, cette annee encore les techniciens de cooperative feront peur aux paysans en leur disant que s'ils ne mettent pas d'engrais dans leur champ ce sera la catastrophe et s'ils ne balancent pas de pesticides les plantes seront malades et les rendements s'effondreront...
Cette annee, mon rendement en betterave est de 90 tonnes avec 0 fongicides. Un voisin avec qui je travaille et qui a epandu 2 fois des fongicides a fait 2 tonnes de plus a l'hectares, donc non seulement il a perdu de l'argent mais il a pollue inutilement.
J'arrete la les exemples que je constate sur mon exploitation en comparaison des autres... Heureusement il y a des paysans qui reflechissent mais il y en a si peu et on ne les ecoute pas de toute facon...
Les cooperatives qui sont devenues des multinationales n'ont d'autres objectifs que d'ameliorer leur MBA sur le dos des paysans...