Richard Heinberg

Présentation de livres, de films ou de sites traitant de la déplétion ou de sujet connexes.

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Re: Richard Heinberg

Message par Aerobar » 13 nov. 2010, 15:24

la critique est facile, au regard du travail considérable que ce dernier à fait.
Je ne vous savais pas si prudent, cher ami : vous critiquâtes par le passé un certain nombre d'hommes politiques qui ont pourtant beaucoup travaillé pour arriver là où ils sont (la participation aux pince-fesses genre Bilderberg ou le Siècle en étant bien plus la conséqunce que la cause).
Personnellement, je n'ai aucun problème à critiquer les travaux des autres et cela ne me dérange pas qu'il en soit de même avec les miens, du moment qu'il n'y a pas de mauvaise foi dans la critique.
Tiens, par exemple, j'aime bien critiquer Schumpeter, le fameux théoricien de la "destruction créatrice", qui a probablement choisi le métier d'économiste parce qu'il n'était pas assez bon pour faire de vraies études. Qu'apporte le concept de la "destruction créatrice" ? C'est juste une reformulation pédante d'une évidence, à savoir que de temps en temps c'est en enlevant quelque chose qu'on arrive à faire autre chose ; le grand nettoyage de printemps chère aux ménagères, c'est de la destruction créatrice. D'ailleurs, que savent faire les ménagères sinon la gestion (nomos en grec) de la maison (oikos) : oikos+nomos = économie !
Quant à RH, il n'est même pas économiste, il a traîné en fac sans vraiment acquérir de diplôme. Point intéressant qu'on trouve dans le wikipédia anglophone : il a été l'assistant personnel de Vélikovsky jusqu'à sa mort. Vélikovsky, vous connaissez ? On l'a lu par hasard un jour de maraude à la bibliothèque municipale, c'est très rigolo :
l'Exode serait selon lui la conséquence d'une catastrophe planétaire, dont les traces se retrouveraient dans toutes les civilisations : la Chine (dynastie des Yao), la Polynésie, chez les Indiens d'Amérique du Nord comme du Sud, les peuplades du nord de l'Europe, les Celtes, en Inde et chez les aborigènes d'Australie. Il démontrerait ainsi l'universalité du cataclysme.
Immanuel Velikovsky développe cette théorie dans son livre Mondes en collision (Worlds in collision), paru en 1950. Les grands bouleversements cosmiques qui ont affecté la Terre expliqueraient nombre d'évènements comme l'extinction brutale d'espèces entières pourtant adaptées à leur milieu (tel le mammouth). En particulier, il imagine qu'un corps de la taille d'une planète, qu'il appelle « comète », a été, voici 3 500 ans, expulsé du système de Jupiter vers les planètes intérieures. Les errances de cette « comète » expliquent, selon lui, l'ouverture de la mer Rouge devant Moïse, ou bien la suspension de la rotation de la Terre demandée en prière par Josué . Après maintes divagations, cette « comète » aurait fini par trouver une orbite stable et serait devenue la planète Vénus.
Avec un tel mentor, il est compréhensible que RH ait décidé de faire carrière dans le catastrophisme à son tour. Mais il a compris, face à la critique unanime des élucubrations de Vélikovsky, qu'il était dangereux de réécrire l'Histoire : mieux vaut inventer un futur catastrophique, si possible non daté.
C'est donc ainsi que RH s'est lancé avec succès dans sa chronique d'une fin de l'humanité annoncée, en jouant de la possibilité (qu'il transforme en certitude) que lorsque le Feu Fossile va s'éteindre, des milliards d'hommes en surnombre vont s'entretuer car il ne leur sera plus possible de manger à leur faim.
Cette thèse effrayante ne peut que ravir notamment les misanthropes américains qui cherchent des raisons impersonnelles à leur désir personnel de s'extirper de la société et de s'enfermer dans un ermitage quelconque, d'où ils se gausseront des hommes dont ils ont fui la compagnie.
Nous sommes tous voués à devenir ennuyeux.
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Re: Richard Heinberg

Message par phyvette » 03 déc. 2011, 21:55

Un an déjà de votre dernier rappel contre la croissantite fulgurante. La date est même dépassée.
Ne tardez plus a vous administrer de toute urgence le traitement salvateur contre la fièvre acheteuse avant l’épidémie de Noël.

Une petite piqûre de rappel pour être à jour de ces vaccins.
Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

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Re: Richard Heinberg

Message par phyvette » 21 mars 2012, 09:20

Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

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Re: Richard Heinberg

Message par Vegman » 01 avr. 2012, 14:56

Ce livre n'est pas encore disponible. Il faut attendre encore un peu...
L'homme est une espèce invasive. Elle colonise la moindre parcelle viable et dégrade ou détruit les écosystèmes dont le sien.

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Re: Richard Heinberg

Message par epe » 01 avr. 2012, 18:09

Aerobar a écrit :l'Exode serait selon lui la conséquence d'une catastrophe planétaire, dont les traces se retrouveraient dans toutes les civilisations : la Chine (dynastie des Yao), la Polynésie, chez les Indiens d'Amérique du Nord comme du Sud, les peuplades du nord de l'Europe, les Celtes, en Inde et chez les aborigènes d'Australie. Il démontrerait ainsi l'universalité du cataclysme.
Ah mais il est démontré que la terre, la vie sur terre et même l'humanité ont vécu de multiples cataclysmes d'origine terrestre (volcanisme) ou spatiale (météorites)

En ce qui concerne l'humanité il est effectivement très probable que de tels cataclysmes soient à l'origine de mythes et légendes souvent comparables quelles que soient les civilisations. L'humanité a bien failli disparaître à plusieurs reprises, cela est démontré par une variabilité génétique très faible incompatible avec l'âge de l'espèce. Elle a du être réduite à quelques centaines ou milliers d'individus alors qu'il y avait déjà plusieurs millions d'hommes avant le ou les cataclysmes.

Le problème du catastrophisme est d'une part qu'il génère quantité de théories abracadabrantes sans fondement scientifique, d'autre part que personne ne peut prévoir si le prochain cataclysme aura lieu dans 5 minutes ou dans 50 000 ans.
-Il vaut mieux pomper même s'il ne se passe rien que de risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas.
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Re: Richard Heinberg

Message par Vegman » 02 avr. 2012, 01:37

Précision de l'éditeur hier soir par mél: le livre de Richard Heinberg " La fin de la croissance" sera disponible en première quinzaine de Mai 2012.
L'homme est une espèce invasive. Elle colonise la moindre parcelle viable et dégrade ou détruit les écosystèmes dont le sien.

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Re: Richard Heinberg

Message par Vegman » 31 mai 2012, 13:48

Les éditions demi-lune me confirme ce matin que l'ouvrage tant attendu de Richard Heinberg, "La fin de la croissance" sera disponible aux environs du 15 juin 23012 :smt082
L'homme est une espèce invasive. Elle colonise la moindre parcelle viable et dégrade ou détruit les écosystèmes dont le sien.

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"La fin de la croissance " de Richarg Heinberg

Message par Vegman » 24 juin 2012, 22:39

Après Pétrole, la fête est finie ! voici le nouveau livre capital de Richard HEINBERG :
Comprenez pourquoi la croissance ne reviendra pas, et ce que cela signifie pour chacun d'entre nous...
L'AUTEUR


Richard HEINBERG est mondialement reconnu comme l’un des principaux et des meilleurs communicants sur les questions de l’énergie en général, et du pic pétrolier en particulier. Journaliste, conférencier et chercheur à l’Institut Post-Carbone (en Californie) son domaine de réflexion et d’expertise couvre des problématiques fondamentales comme la crise économique actuelle, l’alimentation et l’agriculture, et le développement soutenable. Il est l’auteur d'une dizaine d'ouvrages dont Powerdown, Blackout, et Pétrole, la fête est finie ! véritable livre de référence sur le sujet de la fin annoncée et prévisible des énergies fossiles et ses conséquences. Le présent ouvrage tire les conclusions logiques de ses précédents travaux, en les appliquant au secteur de l’activité industrielle et à l’économie. Grâce à son approche réaliste basée sur des faits, l’auteur révèle le caractère fragile et fugace de notre mode de vie actuel et offre une perspective raisonnée pour la nécessaire transition vers un futur réellement soutenable.
Son blog (en anglais) : heinberg.wordpress.com
Son site (en anglais) : richardheinberg.com
« HEINBERG dépeint les trois principaux facteurs de la crise inévitable à venir – limites des ressources, problèmes environnementaux, et faillite du système financier – et démontre en quoi il ne s’agit pas de défis distincts, mais bien d’une crise systémique globale. Quand vous aurez terminé ce livre, deux conclusions s’imposeront à vous. Tout d’abord, que nous ne sommes pas confrontés à une récession, mais bel et bien à la fin de la croissance économique. Ensuite, que ce n’est pas le problème de nos enfants, mais le nôtre. Il est temps de nous y préparer, et cela commence par la lecture de cet ouvrage. »
- Paul GILDING,
ancien directeur de Greenpeace International.
«Richard HEINBERG n’est pas du genre à esquiver les sujets difficiles, et La Fin de la Croissance en est une nouvelle preuve. Il met à plat les réalités économiques et environnementales actuelles, lesquelles sont effrayantes à regarder en face. Mais croyez-moi, ne pas les affronter serait bien pire encore. Et comme l’explique HEINBERG, plus tôt nous aurons cette discussion absolument nécessaire sur la manière dont nous devons agir et nous comporter sur cette seule petite planète qui est la nôtre, mieux cela sera pour chacun d’entre nous.»
- Annie LEONARD, militante altermondialiste, auteur de L’Histoire des choses.
Préface de Paul ARIÈS
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Re: "La fin de la croissance " de Richarg Heinberg

Message par phyvette » 24 juin 2012, 23:04

Vegman a écrit :Après Pétrole, la fête est finie ! voici le nouveau livre capital de Richard HEINBERG :
Comprenez pourquoi la croissance ne reviendra pas, et ce que cela signifie pour chacun d'entre nous...
L'AUTEUR
Je suis passé à la Fnac hier samedi comme je le fait réguliérement depuis le 22 Mars.
"La Fin de la Croissance." n'est toujours pas disponible et il n'y a aucune info de la part de l'éditeur.

Alors je me suis rabattu sur "Les limites à la croissance (dans un monde fini)." de Dennis Meadows, plus un seul exemplaire disponible, petite mise en place. J'ai du le commander.
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Re: Richard Heinberg

Message par Vegman » 25 juin 2012, 15:22

Phyvette,
Le livre de Richard Heinberg sort aujourd'hui. L'éditeur m'a confirmé cela hier soir.
L'homme est une espèce invasive. Elle colonise la moindre parcelle viable et dégrade ou détruit les écosystèmes dont le sien.

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Re: Richard Heinberg

Message par phyvette » 27 juin 2012, 00:30

Toujours pas de Richard Heinberg à la Fnac ce mardi.
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Re: Richard Heinberg

Message par phyvette » 15 avr. 2018, 16:36

Le dernier papier de Richard Heinberg explique qu'en 2017, les deux tiers du pétrole brut américain ont été produits à perte . Le seul espoir de rentabilité de l'industrie pétrolière est la hausse des prix, mais voila des prix plus élevés réduiraient la demande de pétrole et provoqueraient une nouvelle économique. Il dit que l'idée de fin de la croissance se confirme. Que les brut et gaz de schiste aux États-Unis ne seront q'un feu de paille.

Richard Heinberg y fait la critique de son livre de 2012 : "La Fin de la Croissance", il admet que ce livre était quelques années en avance sur son temps, sans pour autant remettre en question le fond de sa thèse.

Il estime que la transition énergétique vers de l'énergie renouvelable est impossible sur une échéance de trois ou quatre décennies sans réduire considérablement la consommation totale d'énergie, et que cette baisse de consommation est incompatible avec la croissance, croissance indispanssable pour assurer le service de la dette mondial (300 % du pib), qui explose depuis 2008.

Le peu de croissance de ces 10 dernières années est captée par les 1% les plus riches au détriment des 99% autres et au profit de politique de bulle qui appauvri de fait l’immense majorité.

La fin de la croissance a été reportée par des artifices comptables aussi longtemps qu'il est humainement possible, mais la fin de la cavalerie financière est proche.

http://www.postcarbon.org/the-end-of-gr ... ars-later/
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Re: Richard Heinberg

Message par mobar » 15 avr. 2018, 17:28

Pour frapper plusieurs sites en Syrie dans la nuit de vendredi à samedi, l'armée française a utilisé 6 navires, 17 avions et 12 missiles de croisière. Ces missiles, dont 3 tirés depuis un navire - une première pour la France - auront coûté un peu plus de 16 millions d'euros.
Tant que l'on est capable de gaspiller des milliards à des conneries sans aucun intérêt autre que de la com, c'est que le changement de paradigme n'est pas pour demain

Ce n'est pas d'avoir produit une analyse avec 6 ans d'avance que l'on peut créditer Heinberg, mais d'avoir tapé à coté de la plaque

La cavalerie financière sert à financer toutes les conneries qui passent par la tête de l'oligarchie et les 99% se pressent pour récupérer les miettes, pas demain la veille que ça s'arrête
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »

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Re: Richard Heinberg

Message par phyvette » 27 mars 2020, 16:51

Si l'on se fie à l'histoire, la pandémie actuelle du Covid-19 pourrait bien modifier l'ordre mondial pour les décennies à venir.
Article de Richard Heinberg paru le 24 Mars 2020 dans Post Carbon Institute
Ces dernières semaines, je me suis replongé dans l'un de mes livres préférés, "Fléaux et peuples", du célèbre historien William H. McNeill. Sa pertinence pour les titres d'aujourd'hui est assez évidente. Ce qui rend ce livre si convaincant, c'est la sensibilité écologique de McNeill : il comprend les êtres humains comme des organismes biologiques intégrés dans des systèmes vivants. Pour lui, les conquérants comme Genghis Khan sont des macro-prédateurs, les organismes pathogènes sont des micro-prédateurs, et l'histoire de l'humanité est l'histoire de la façon dont les deux ont façonné les niveaux de population et les degrés relatifs de pouvoir social.
Dans sa discussion sur le rôle des maladies dans les développements politiques de l'Europe du XVIIIe siècle, McNeill fait cette observation remarquable :
L'essor de la Grande-Bretagne par rapport à la France au cours du XVIIIe siècle dépendait, entre autres, de la remarquable croissance démographique qui s'est amorcée plus tôt et s'est poursuivie plus longtemps en Grande-Bretagne qu'en France. Les institutions politiques, la distribution du charbon et du minerai de fer, les structures sociales, les valeurs et l'inventivité individuelle ont tous joué un rôle dans la définition du résultat global : mais à la lumière de ce que l'on peut dire aujourd'hui sur le recul de la peste, de la malaria et d'autres maladies infectieuses dans les campagnes anglaises, ainsi que sur l'avance de l'Angleterre dans la lutte délibérée contre la variole, il semble assez clair que les expériences divergentes des deux pays en matière de maladies ont eu beaucoup à voir avec leurs histoires démographiques divergentes.
McNeill poursuit en citant la gestion réussie des maladies infectieuses par l'Angleterre comme l'un des développements critiques de l'histoire du 18ème siècle, favorisant la montée de l'Empire britannique et remodelant ainsi l'ordre mondial, des Amériques à l'Asie. Il attribue également la montée de visions philosophiques et sociales "éclairées" du monde au cours de cette période, au moins en partie, au développement de méthodes scientifiques de suppression des maladies.
Tout cela m'amène à envisager la pandémie actuelle de coronavirus dans le contexte de l'histoire, et à proposer une thèse simple : La façon dont les nations réagissent aujourd'hui à la pandémie déterminera en grande partie leur destin au cours des deux prochaines décennies au moins, et peut-être au-delà. Les nations qui parviennent le mieux à contrôler la maladie et à réduire le nombre de décès jouiront d'une plus grande cohésion sociale, tandis que celles qui retardent les mesures actives visant à contrôler sa propagation connaîtront un stress social plus important et une perte de confiance du public dans les dirigeants et les institutions.
Bien entendu, les nations qui jouissent déjà d'un niveau élevé de cohésion sociale et d'un leadership solide sont mieux placées pour contenir avec succès la pandémie. Ainsi, le coronavirus peut finir par n'être qu'un amplificateur des tendances déjà en cours. S'il est vrai, comme certains l'ont fait valoir, que les États-Unis sont un empire en déclin, le virus pourrait simplement accélérer l'érosion de son influence mondiale. Et si certaines nations asiatiques semblent destinées à occuper une place plus importante dans la politique et le commerce internationaux, la pandémie pourrait les propulser encore plus rapidement à cette position.
Quant aux impacts économiques, il n'y a peut-être aucun moyen d'éviter des dommages extrêmes et durables sur les marchés et les chaînes d'approvisionnement. Retarder les mesures d'endiguement afin de maintenir le statu quo risquerait d'entraîner une surcharge des systèmes de santé et, par conséquent, une augmentation des taux de mortalité. La crainte d'une contagion entraînerait alors probablement des perturbations des échanges et du commerce au moins aussi graves que celles déclenchées par les mesures de confinement proactives qui ont déjà été adoptées dans certains des pays les plus avancés dans le cycle de la pandémie - notamment la Chine, dont l'activité économique semble avoir remarquablement diminué au cours des deux derniers mois. D'une manière ou d'une autre, il semble que nous soyons confrontés à une dépression mondiale. Mais, comme pour la pandémie, la capacité des nations à traverser des périodes économiques difficiles peut dépendre en grande partie de facteurs de leadership et de cohésion sociale.
Il est déjà évident que les messages clairs du gouvernement, les tests à grande échelle et les mesures de confinement anticipé dans des pays comme Taïwan ont permis de limiter l'épidémie et de favoriser un respect généralisé des recommandations du gouvernement. Comparez cela aux commentaires parfois dédaigneux et souvent contrefactuels du président Trump sur la pandémie, à l'échec du gouvernement américain à mettre en place un programme de test solide et à ses efforts tardifs de confinement. Bien entendu, la politique américaine était déjà très polarisée, ce qui compliquait la tâche de coordination d'une réponse cohérente à grande échelle par les gouvernements locaux, étatiques et fédéraux. Mais les erreurs cruciales commises au début du cycle peuvent finalement conduire à encore plus de divisions, car les tensions économiques et sociales résultant de l'augmentation du nombre de victimes et des mois de confinement érodent la patience d'un public réticent.
La récente stratégie de Boris Johnson, aujourd'hui annulée, consistant à laisser le virus se propager au Royaume-Uni afin de développer une "immunité collective" contraste fortement avec les succès historiques de son pays dans la lutte contre la maladie il y a trois siècles.
Alors que l'inoculation contre la variole a commencé comme un remède populaire en Arabie, en Afrique du Nord, en Perse et en Inde dans un passé lointain, l'introduction de cette pratique en Angleterre par Mary Wortley Montagu - après en avoir été témoin en Turquie en 1717 - a conduit à son adoption générale dans toute l'Europe. Dans ce cas, les efforts déployés en Grande-Bretagne pour lutter contre les maladies ont permis non seulement de sauver des vies, mais aussi de renforcer la confiance générale dans la méthode scientifique naissante. En revanche, les messages zigzagants de Johnson sur les coronavirus n'ont jusqu'à présent semé que confusion.
Nous verrons bien. Les tendances sont encore en train de se développer, nous sommes encore au début du cycle de la pandémie, et il est encore temps que les stratégies changent. En tout état de cause, les événements qui se déroulent actuellement s'avéreront probablement décisifs sur le plan historique.

Richard Heinberg

This article was originally published on Undark. Read the original article
(publié par J-Pierre Dieterlen)
https://www.postcarbon.org/like-previou ... f-nations/
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Re: Richard Heinberg

Message par mobar » 27 mars 2020, 17:14

proposer une thèse simple : La façon dont les nations réagissent aujourd'hui à la pandémie déterminera en grande partie leur destin au cours des deux prochaines décennies au moins, et peut-être au-delà. Les nations qui parviennent le mieux à contrôler la maladie et à réduire le nombre de décès jouiront d'une plus grande cohésion sociale, tandis que celles qui retardent les mesures actives visant à contrôler sa propagation connaîtront un stress social plus important et une perte de confiance du public dans les dirigeants et les institutions.
Bien entendu, les nations qui jouissent déjà d'un niveau élevé de cohésion sociale et d'un leadership solide sont mieux placées pour contenir avec succès la pandémie. Ainsi, le coronavirus peut finir par n'être qu'un amplificateur des tendances déjà en cours. S'il est vrai, comme certains l'ont fait valoir, que les États-Unis sont un empire en déclin, le virus pourrait simplement accélérer l'érosion de son influence mondiale. Et si certaines nations asiatiques semblent destinées à occuper une place plus importante dans la politique et le commerce internationaux, la pandémie pourrait les propulser encore plus rapidement à cette position.
Le nombre de décès n'est pas le seul critère pertinent a prendre en compte pour évaluer l'impact de la pandémie de Covid19 sur l'évolution future du monde !
Ce qui sera surtout important ce sera le temps que mettra l'économie d'un pays à repartir et l'état psychologique dans lequel sera ce pays lorsque le virus aura été éradiqué
On sait aujourd’hui que le taux de morbidité est probablement de l'ordre de 0.5% et que tant que 65% de la population mondiale ne sera pas immunisée l'épidémie se maintiendra
Ce qui veut dire que 5 milliards d'humains devront être immunisé avant que le virus ne disparaisse. La pandémie fera, si on ne met pas au point un vaccin rapidement, un maximum de 25 millions de morts prématurées ; pour l'essentiel des personnes âgées de plus de 60 ans souffrant de multiples pathologies. Sans vaccin cela prendra plusieurs années même si le rythme actuel de progression de la maladie s'accélère

Les pays qui résisteront à la pandémie et échapperont à la faillite seront ceux qui auront continué à pouvoir fonctionner malgré tout grâce à leur stratégie de lutte contre le Virus ... et à leur indifférence par rapport à l'impact plus psychologique qu'économique de la pandémie

Actuellement, ils ne sont pas nombreux, on a la Chine , Taiwan, la Corée, le Japon et l'Allemagne

On commencera à pouvoir identifier les pays qui seront encore en capacité de poursuivre la partie à l'été 2020 !
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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