Nous mangeons du pétrole.

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Hoagie
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Nous mangeons du pétrole.

Message par Hoagie » 18 juil. 2005, 23:20

Food study reveals hidden £9bn costs of transport
La distance moyenne parcourue par la nourriture dans les transports a augmenté de 15% en 10 ans. C'est au Royaume-Uni, mais cela ne doit être plus brillant en Europe continentale ou aux Etats-Unis...

Illustration: le yaourt aux fraises allemand
Cette étude a 12 ans, je parie que ça s'est aggravé depuis...

More than 30% of our food is thrown away - and it's costing billions a year
Au Royaume-Uni toujours (et probablement dans le reste de l'Europe), 30% de la nourriture est jetée. Ca laisse une certaine marge si la productivité agricole devait baisser, mais cela nécessiterait beaucoup de changements de mentalités et une refonte de la logistique de pas mal d'entreprises (restauration/grande distribution)...

Illustration: picky stores force farmers to dump veg
Les critères pour qu'un légume puisse être vendu dans un supermarché anglais...

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phyvette
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...!

Message par phyvette » 16 mars 2006, 22:44

Dans Liberation du 16 mars, l'exemple du pot de yaourt aux fraises est repris. Une scientifique de l'institut allemand Wuppertal pour l'environnement a calculé que, pour qu'un pot de yaourt aux fraises atterrisse dans votre frigo, il a fallu parcourir 9 115 kilomètres et consommer 0,006 litre de gazole (soit environ 40 g de pétrole pour 1 kg de yaourt).[/code]

l'après pétrole bon marcher sa va pas être de la tarte...(aux fraises)

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GillesH38
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Message par GillesH38 » 24 mars 2006, 15:00

Quand on s'amuse à additionner le nombre de km accumulés par tous les ingrédients d'un yaourt aux fraises, j'ose pas imaginer le même calcul appliqué à un PC !
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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rammstein
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Jus d'orange pétro-dépendant

Message par rammstein » 18 sept. 2006, 09:26

Un article trouvé sur Yahoo actualités :

****

Le jus d'orange
Par Terra Economica

dim 17 sep, 10h47

Plus de 550 millions de litres de jus d'orange sont engloutis chaque jour sur la planète, dont la moitié en Europe.

Direction le Brésil. Etat de Sao Paulo. C'est d'ici que part l'essentiel de la production mondiale de jus d'orange (avec l'Etat de Floride aux Etats-Unis). En fait, 80 % de ce liquide consommé par les Européens est d'origine brésilienne. Il parcourt donc 12 000 kilomètres pour atterrir en Allemagne notamment, le premier consommateur de l'Union. Mais pour embarquer dans les conteneurs, le jus d'orange a dû subir auparavant quelques transformations.

Afin de réduire les coûts de transport, il est transformé en concentré par évaporation de l'eau qu'il contient, grâce à un système de chauffage. Détail : pour produire une tonne de concentré de jus, cette opération nécessite 100 kilos de pétrole. Une fois l'Atlantique traversé, la tonne de jus doit reprendre sa forme originelle. 24 tonnes d'eau lui sont alors ajoutées. Les chiffres sont encore plus déboussolants pour le jus en provenance de Floride. Un seul litre nécessite une tonne d'eau et 2 kilos de pétrole. Selon une étude menée par Suren Erkman, il faudrait l'équivalent en surface de cultures de trois planètes Terre pour étancher la soif de tous les êtres humains, s'ils consommaient autant que les Allemands : 21 litres de jus d'orange par an.

Vers une écologie industrielle, Suren Erkman, Ed. Charles Léopold Mayer, 15,00 euros.

***

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vincent128
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Re: Jus d'orange pétro-dépendant

Message par vincent128 » 18 sept. 2006, 13:53

Si on analyse les chiffres :

Premier exemple : 100 kg de pétrole donnent une tonne de concentré auquel on ajoute 24 tonnes d'eau. Donc la recette est :
Pour faire 25 tonnes de jus d'orange, prenez 24 tonnes et une tonne de concentré et mélangez bien. Pour faire cette tonne de concentré il aura fallu 100 kg de pétrole.
Ramené au litre de jus d'orange fini (=1 kg), ça donne : 0.96 kg d'eau, 0.04 kg de concentré, pour lequel il a fallu 0.004 kg de pétrole (4 grammes)

Deuxième exemple (Floride) : par litre (de jus d'orange fini? Le contexte l'indique mais il pourrait aussi s'agir de concentré), il faut 1 tonne d'eau et 2 kg de pétrole. Soit 1040 fois plus d'eau et 500 fois plus de pétrole que dans l'exemple précédent : y'a comme un blème.
Même si c'est par litre de concentré, ça fait toujours 41 fois plus d'eau et 20 fois plus de pétrole que dans l'exemple précédent.

On peut supposer que dans le deuxième exemple, la différence est dûe au fait qu'ils prennent en compte l'eau d'irrigation, mais pour le pétrole, ce facteur 500 (ou 20 si concentré) est dur à expliquer!

Ca montre que ces chiffres, sans explication sur les hypothèses de calcul, ne signifient pas grand chose.

Enfin, l'article ne propose aucune alternative. Si les Allemands pressaient leur propre jus d'orange, ils le feraient avec des oranges venues d'Espagne par la route en hiver, mais aussi d'Afrique du Sud ou du Brésil en été! Quel serait l'éco-bilan de cette pratique, comparé au jus fabriqué à partir du concentré? Probablement pas meilleur!

Et sinon, comment dissuader les européens de consommer du jus d'orange???

Par ailleurs, quand je vais au supermarché, je constate une tendance lourde : on trouve des fruits et légumes toute l'année, provenant de tous les pays du monde, pas plus chers que les productions locales. Ca c'est pour les fruits et légumes frais. De même, les produits transformés parcourent de nombreux kilomètres (exemples bien connus du pot de yaourt aux fraises, etc.), et leur fabrication et conservation consomme beaucoup d'énergie.

Se focaliser sur le jus d'orange, avec des chiffres douteux, c'est vraiment regarder le problème par le petit bout de la lorgnette. Ca revient aussi à culpabiliser le consommateur sur un seul détail, sans lui donner les élements qui lui permettraient de comprendre le problème global. Ce n'est pas avec cela qu'on va augmenter la prise de conscience globale des consommateurs.
Le fond de l'air est frais.

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Tovi
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Yaourt

Message par Tovi » 12 mars 2009, 17:46

Le yaourt
De l’étable à la table, nature ou parfumé aux fraises, le produit star du rayon frais n’est pas toujours blanc comme neige. Quant à son pot, il pourrait vous pousser à changer de crèmerie.
Le 02/03/2009, par Louise Allavoine , Simon Astier



En 1993, une jeune chercheuse allemande décide de pister le yaourt aux fraises. Son objectif ? Retracer, depuis l’étable jusqu’au magasin en passant par l’usine, le parcours de ce produit laitier. Elle opte pour la version pot de verre, fabriqué dans une coopérative de Stuttgart. Au final, elle va crapahuter avec lui durant 9 115 km.

Ce périple débouchera sur une étude étonnante, largement relayée par les médias et publiée par l’Institut pour le climat, l’environnement et l’énergie de Wuppertal (Allemagne). Que contient-elle de si croustillant ? Du lait fermenté, certes. Mais aussi le détail des incroyables pérégrinations du petit pot. Stefanie Böge, la thésarde allemande, a mis bout à bout les kilomètres effectués par chaque ingrédient avant le mélange et l’empotage, puis y a ajoutés ceux du transfert jusqu’aux grandes surfaces de la région.

Un aller Paris-La Réunion

Mais comment l’itinéraire d’un produit de consommation aussi basique peut-il égaler la distance séparant Paris de La Réunion ? C’est la mondialisation, ma p’tite dame ! Les fraises sont récoltées en Pologne. Si le lait et les betteraves sucrières proviennent de fermes régionales, les ferments prennent, eux, des chemins de traverse de plusieurs centaines de bornes. Le verre est produit à 260 km à partir de sable et de zinc extraits, eux, à 546 km de Stuttgart. Le papier de l’étiquette affiche plus de 600 km au compteur. Sans parler des films en plastique importés de France et du carton ondulé provenant d’Autriche.

Ça fait beaucoup pour un yaourt de 150 grammes. Trop même aux yeux du chercheur français Christophe Rizet. Non pas que ce résultat soit bancal mais l’interpréter de cette façon n’a pas beaucoup de sens pour ce directeur de recherche à l’Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité (Inrets). « Il faut en effet pondérer les kilomètres parcourus par l’énergie utilisée et le poids transporté », explique-t-il. Or, les fraises et les ferments sont des queues de cerises : « Ce qui pèse, c’est le lait. Et même s’il est transporté par la route, il vient de près. »

Plantage de poubelles

Si Christophe Rizet connaît bien le sujet, c’est qu’il a lui aussi étudié le cas du yaourt ainsi que celui du jean, « des produits emblématiques ». Ses résultats sont sortis en juin 2005. Et ce qui l’a vraiment étonné, c’est l’importance du trajet magasin-maison dans les consommations totales d’énergie du yaourt.

« Dans le cas d’achats faits en hypermarché, le parcours effectué par le consommateur nécessite presque autant d’énergie que celle dépensée par le yaourt entre l’usine et le magasin », relève-t-il. Car le client en voiture transporte beaucoup moins de pots qu’un camion. Le ratio d’efficacité énergétique n’est donc pas à son avantage. Et 70 % des Français font leurs courses alimentaires dans des grandes surfaces, selon l’Insee.

Mais qui dit acheter ne dit pas forcément manger… Parfois, le consommateur jette ses yaourts sans même les avoir ouverts. Pas de pot, une ONG britannique antigaspi, le Waste and Resources Action Programme, s’est amusée à les compter. Ainsi, chaque année, outre-Manche, 484 millions de « yoghurts » finissent à l’incinérateur sans que l’opercule n’ait été percé. What a shame !

Et quand le consommateur jette, il se plante souvent de poubelle. Car, contrairement aux idées reçues, le récipient en plastique d’un yaourt ne se recycle pas. « Seules deux familles de plastiques sont retraitées : celle des bouteilles, le PET, et celle des flacons, le PEHD », indique Anne de Lander, d’Eco-Emballages, l’organisme en charge du recyclage des conditionnements ménagers. Rien à voir avec le pot d’un yaourt qui est fabriqué en polystyrène (PS) ou polypropylène (PP). « Ces matières constituent un gisement trop faible pour qu’une filière de recyclage dédiée soit rentable d’un point de vue économique comme écologique », explique-t-elle.

Fort comme une ampoule

Sauf besoin urgent d’un téléphone-pot de yaourt pour les enfants, le récipient en plastique sera donc valorisé à l’incinération. Selon Rexam, un des leaders mondiaux de l’emballage des produits de consommation, la combustion d’un pot de yaourt en plastique dégage assez d’énergie pour faire scintiller une ampoule de 60 watts pendant une heure. Quant au récipient en verre, pas la peine de le privilégier, il n’est pas plus vertueux.

Au contraire. « Même s’il n’est pas recyclé, le pot en plastique a moins d’impact sur l’environnement parce qu’il est beaucoup moins lourd à transporter que le verre, et qu’il demande moins d’énergie à produire », souligne Catherine Klein, chez Valorplast, société de recyclage des plastiques.

L’échec du pot écolo

Certains industriels se sont quand même frottés au pot écolo. En 1998, Danone a lancé en Allemagne une petite boîte en polymères biodégradables par compost, le PLA. Mais « cette fabrication a été arrêtée parce que le consommateur n’a pas reconnu l’intérêt de cette innovation, et le coût du matériau était très élevé », peut-on lire dans le rapport développement durable 2007 du numéro 3 mondial du secteur laitier. Zut. Le chaland serait donc rétif au changement.

Autre piste : « Certains industriels se sont essayés à supprimer l’enveloppe de carton extérieure des packs de yaourts. Mais ils ont dû abandonner parce que les acheteurs s’en détournaient », constate Anne de Lander, chez Eco-Emballages. Si les fabricants se montrent vertueux, ils reconnaissent agir par intérêt. Car écologique doit rimer avec économique.

Depuis 1970, le pot de yaourt en plastoc est passé de 12 g à 5 g. « Réduire le poids des matériaux et optimiser le transport permettent de réduire les coûts. Par ailleurs, la contribution financière au recyclage est calculée en fonction du poids et du matériau des produits », précise-t-on chez Eco-Emballages.

Danone, le grand Khan du lait fermenté façon bulgare, affiche aujourd’hui un objectif de réduction du poids de ses emballages de 10 %. Selon l’analyse de cycle de vie réalisée par la multinationale, un kilo de yaourt nature (1) pèse 1,8 kg équivalent CO2 sur l’environnement, soit les émissions d’un trajet de 12 km en voiture. — (1) En pots de 125 g.


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Le bio au goutte-à-goutte

Un Français avale, en une année, 40 kg de desserts « ultrafrais », c’est-à-dire des yaourts, des fromages frais et des desserts lactés. Notre appétit pour le lait fermenté est stable depuis cinq ans. La production ne varie donc pas. Comptez 1,54 million de tonnes de pots pondus en 2007 pour un chiffre d’affaires de 2,1 milliards d’euros. Danone se taille la plus grosse portion de la crème avec 35 % des parts de marché, suivi de Yoplait et de Nestlé. Mais ce sont les marques de distributeurs qui vendent le plus de yaourts (37 %).

La version bio du produit ne représente, elle, qu’une goutte de lait face à la crémerie industrielle : 9 000 tonnes annuelles. Pourtant, les consommateurs d’aliments biologiques plébiscitent les produits laitiers. 40 % consomment régulièrement des yaourts, selon le baromètre 2008 de l’Agence Bio. Et pourquoi ne pas ressortir la vieille yaourtière de mamie ? A la clé, des desserts faits maison avec du lait bio, pas de récipient en plastoc non recyclable ou en verre trop énergivore… C’est souvent dans les vieux pots qu’on fait les yaourts verts.
Si vous ne faites pas partie de la solution, alors vous faites partie du problème.
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Re: Yaourt

Message par energy_isere » 28 mars 2016, 12:36

Deux-Sèvres : un poids lourd contrôlé après 49 heures de route presque non-stop

28 Mars 2016,

S'il est vrai que les produits frais doivent être rapidement livrés, l'équipage d'un poids lourd portugais en provenance d'Espagne et se rendant en Grande Bretagne a néanmoins fait du zèle.

Samedi vers 19 heures, les gendarmes du peloton d'autoroute de La Crèche effectuent le contrôle de ce semi-remorque qui transporte des fraises au niveau de l’échangeur de l’A 83 et de l'A 10 dans les Deux-Sèvres.
..................
http://www.leparisien.fr/faits-divers/d ... 666915.php

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