Ma conception de l’avenir est qu’il vaut mieux prévenir que guérir et donc empêcher que l’on ne se retrouve dans une situation inextricable. Seulement, l’adoption d’un « plan B » ne me suffit pas, car pour l’instant (mais je ne désespère pas), ses chances de réussites ne sont pas probantes ; j’envisage donc son échec possible et adopte au cas ou, un « plan C » : le survivalisme (la dernière alternative lorsque toutes les autres aurons échouées).
ATTAC, pour ne pas les nommer, fait un diagnostic et donne les outils historique et économique pour cela. Mais ce n'est pas un "plan B" tel que tu le définis. Ce n'est donc pas un parti politique. Disons que il se constitue plus comme un contre pouvoir citoyen, qui lorsque il participe à une campagne comme sur le TCE, fait toute la différence, même face à des médias 98% pro libéraux. C'est aux partis, aux citoyens, aux collectivités, aux régions, aux nations de définir leur "plan B". Disons que les altermondialistes participent à la prise de conscience citoyenne, pour que, à l'instar de quelques pays de l'Amérique du Sud, une masse critique voit le jour en Europe.
Et lorsque je vois l'évolution du "discours" de partis politiques comme l'UDF, les gaullistes de l'UMP, le PS, les Verts, le PC, et la LCR, indéniablement, il y a une prise de conscience. Manque les actes. D'où la masse critique.
Et l'occurrence, penser que le monde est "fixe" ou ne peut connaître un autre développement que celui du néo libéralisme, c'est s'incliner face à la pensée unique des néolibéraux.
En ce sens, les survivalistes jouent plus les vigies que les pompiers ou les autruches ;
Des vigies un peu individualistes. La veille citoyenne ne se limite pas à être survivaliste. Elle doit prendre en compte que la démocratie est la garantie de notre survie humaniste. L'état nation, même avec tous ses nombreux défauts, garantie en espace de liberté et un bouclier qui répartit une "certaine" justice sociale, et notamment une protection indispensable dans le rapport de force entre les nations belliqueuses comme les USA.
Rien à redire ; pareil pour moi ; sauf peut-être pour le partage des ressources. Attention je ne suis pas plus pour tout prendre que pour tout donner ; je suis avant tout pour mieux gérer les ressources et éviter leur gaspillage et leur dilapidation.
J'oubliais de préciser que je suis très anti colonialiste, y compris contre celui de "goooche" (colonisation par l'éducation). Je suis donc pour l'autodétermination des peuples. Je suis issue d'un modèle occidental (pourri sur la gestion des ressources) et j'en ai tiré les leçons. Chaque pays doit gérer ses propres ressources, avec lorsque le pays est géographiquement défavorisé, il faut une coopération multilatérale, par echange (si possible). Je pense que c'est l'approche la plus partagée au sein des altermondialistes. Mais par exemple, des peuples qui n'accepteraient pas une technologie pour cause de bouleversement sociétal, je trouverais cela plutôt sage. La meilleur sensibilité sur ce point précis vient de Médecin Sans Frontière. Aider au soin sans modifier leur vie sociétale. Pas facile et ils sont toujours sur un brèche.
ne pas vouloir envisager la défaite, c’est se couper de toute retraite possible, de toute alternative mûrement préparée et réfléchie.
Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Les altermondialistes sont sur le front citoyen pour donner les éléments de notre changement sociétal, mais par pour dicter un "plan B". C'est une boite à outil, libre de droit. Si les humains ne font pas l'effort de changer par eux même leur contexte, nous irons au mur, tous ensemble. Ils ont bien des défauts (les alter), mais il faut leur reconnaître ceci : c'est une masse critique sur lequel il faut compter, maintenant, en Europe et particulièrement en Amérique du Sud, mais aussi en Afrique.
Pour eux, le peak oil est dans un tout. Personnellement, je trouve que ce sujet n'est pas assez prioritaire chez eux, mais leur vue n'est pas "spécialisé", elle est globale.
De plus, la mondialisation est très complexe, et lorsque le peak oil sera vraiment là, qui peut connaître la réaction de la communauté mondiale. Imagine qu'ils décident d'un prix fixe du baril et de quotas par pays. Le survivaliste sera alors juste préparé un peu mieux que les autres (et encore, peut être moins qu'un décroissant), et il se fondra dans un plan plus large de transition énergétique, nation par nation.
Rappelles toi les manifestations montrent contre la guerre Irak : les citoyens ne veulent plus de guerre, y compris de ressources. Ils veulent que cela se règle à l'ONU.
Par le terme : « ils sont debout ! », est ce que tu insinue que ce n’est pas le cas du survivaliste « lambda » ?
Disons que l'altermondialiste et le décroissant ont pour objectif une bien meilleure répartition des richesses, car socialement, c'est devenu impossible, le libéralisme a fait bien trop de ravage, et ceci y compris dans les pays riches.
Le survivaliste est à mon sens dans SA propre résistance, posture qui ne me plait que très moyennement. Il peut monter un réseau, mais en autarcie, et avec une arrière pensée évidente : fédérer sa défense (que je dirais futile en cas de hordes urbaines).
En ce sens, le survivaliste accepte finalement les dogmes néolibéraux et les fait sienne, du point de vue sociétal. Le néolibéral prône un individualisme acharné, mais de façon masqué claironne son réseau de connaissance fait de petits soldats du libéralisme. Tu ne vois pas une ressemblance comportementale, malgré les objectifs divergents ?
C’est probablement le cas de la plupart des survivalistes anglo-saxons ; très politisés (conservateurs ou d’extrême droite). Ce n’est pas mon cas (je ne fait pas de politique) et je ne désire en aucune façon vivre en tribu, clan ou secte (pas plus avec des survivalistes qu’avec des décroissants ou je ne sais qui). Ma vision perso du survivalisme est politiquement neutre (bien que je sois curieux de la politique en général) et ouverte sur le monde et les autres (comme n’importe quel altermondialiste) et non replié sur son petit microcosme et sur des idées rigides.
Ma remarque était de l'ordre général, je suis rarement pris en flagrant délit de procès d'intention. Ton site montre que tu as fait une réflexion très approfondie sur toutes ses questions. Mais le survivaliste (qui a peut être raison) est un comportement que je définirais de "limite" : il accepte de façon induit que le peak oil va produire incessamment sous peu un génocide. Les décroissants et les altermondialistes ne peuvent supporter cette posture de "laisser faire".
L’ennemi n’est pas en dehors, mais au dedans de soi
Dans ce cas, que penses tu des stratégies défensives élaborées par les survivalistes, disons paramilitaires ?
Posséder une arme, c'est accepter de façon induite de s'en servir, et donc de tuer.
Ce n'est pas une provocation, c'est une réflexion que j'aimerais mener avec toi. Pour l'instant, la seule arme que je possède doit être un couteau de cuisine, et je ne sais si c'est une erreur ou un sain comportement, dans la perspective "survivaliste".
Je pense que tu est en train d’interpréter malencontreusement cette phrase : Le survivalisme est en soi une philosophie de vie née avec l'humanité et que l'homme moderne a laissé tomber en désuétude. Ce n’est pas parceque cette philosophie est vieille comme le monde qu’elle appelle à revenir aux sources de ce monde. L’art est né avec l’humanité, ainsi que toutes les activités humaines ; en appel t-on pour autant à les pratiquer comme les premiers hommes ?
Disons que le diagnostic fait sur l'Etat Nation est très négatif. Vraisemblablement, tu ne fais pas parti de la branche la plus radicale du survivaliste, mais tu es aussi semble t il en minorité (déjà au niveau anglo saxon, mais aussi en France).
Le survivalisme ne prend pas modèle sur les peuples primitifs, ni tout autre peuple ou civilisation.
Comme j'ai des contacts perso avec eux, je peux te dire qu'il existe une certaine fascination pour les "peuples primitifs", que je n'arrive pas encore à bien cerner, mise à part une durabilité de certains peuples par rapport au monde dit "moderne".
"Quelques tentatives pour relancer une nouvelle civilisation industrielle verront peut-être le jour, mais sans espoir aucun de réussite (il n’y aura plus assez de ressources fossiles pour cela et les énergies renouvelables ne suffirons pas).
Faux : les USA ont à peu prêt 250 ans de charbon sur leur territoire, qui leur permettraient, même après le PO, de faire une transition énergétique accompagné d'une sobriété drastique, en attendant un saut scientifique (fusion froide ou chaude).
Et ils auraient les autres nations quémandant du charbon pour financer leurs projets de domination.
L'effrondrement des Etat Nations est un postula très hasardeux.
L’effondrement sera irréversible et définitif. L’humanité ne connaîtra donc plus jamais les niveaux de vie et de démographie contemporains."
Au saut scientifique près.
Finalement, si on considère le fil de la vie sur Terre, les énergies fossiles étaient là pour être exploiter par une espèce. Ce choix a été fait sur les humains, mais cela auraient pu être par une autre espèce. C'est ainsi.
L'humain n'a que 2 choix possibles qui dépendent tout 2 de lui : soit il atteint un niveau scientifique et technologique qui le fera outrepasser sa dépendance aux fossiles de la planète (saut scientifique, civilisationnel et écologique), soit il épuise sans découverte fondamentale les ressources fossiles énergétiques, et dans ce dernier cas, il devra se contenter de reculer à un niveau bas du rapport esclave énergétique/citoyen.
Mais il est clair que la Terre ne redonnera pas une chance à une même espèce. Il faudra attendre des dizaines de millions d'années pour que cette "chance" se renouvelle. Un grand cycle entre les extinctions massives planétaires.
En ce moment, force est de constater que l'espèce humaine fait comme si elle n'avait pas compris ce cycle naturelle : la Terre possède et donne à une espèce dite "dominante" son ticket gagnant, et si cette espèce n'est pas assez intelligente pour bien l'utiliser, c'est tant pis pour elle. Les ossements des dinosaures sont dans les musées humains, montrant bien la fragilité de n'importe quel espèce. Le film d'Al Gore le montre bien aussi, nous sommes perdus dans l'espace, sur un petit point bleue dans le vide interstellaire.
Mais pour la démographie, sur Terre, c'est une évidence.
Alter egaux, d’où tient tu toutes les informations que tu expose ici ? Connaît tu personnellement des survivalistes ?
Oui. Comme tu le sais, j'aime à me connecter à des réseaux locaux, le plus large possible (altermondialiste, sympathisant vert, antilibéraux, décroissant, survivaliste, ...). Un de mes réseaux est survivaliste (lieu précis, rencontre physique, projet commun...).
On peut être altermondialiste et avoir plusieurs cartes dans son jeu, pour sécuriser les différents scénarios. Tu parlais de "prévoyance"...

Le réseau est donc 100% français, disons critique sur les courants anglo saxons, mais fortement influencé par leur écrit. Sociétalement, très avancé sur le diagnostic des nations impérialistes dont la France fait parti (Francafrique, PO, Réchauffement climatique, lobbies, stay-behing, 911, etc...), et bien entendu à gauche (pas celle représentée par les socio libéraux).
Mais comme c'est pour moi une découverte, disons récente, je sonde leur "âme" pour savoir où j'ai mis les pieds. Et par certains cotés, je suis heurté par une certaine radicalité.
Mais tes écrits (et les leurs) me font bien plus avancer dans la réponse à mes doutes, infléchissant ou confirmant les certitudes. Bref, c'est très enrichissant, et j'espère aussi les renrichir.
Le survivalisme, à son origine, à son état "premier" est juste une philosophie de vie qui se souci de survie et des moyens de survivre ; point barre ; rien d'autre.
C'est une vision édulcorée de la vie (et de la survie). L'homme n'est plus une bête comme les autres. Elle est idéologiquement positionnée, dans ses actes de tous les jours.
Sur ton forum, comme sur celui d'oleocene, tu trouveras des gens en contradiction avec tes vues humanistes. Soit tu passes outre et tu seras débordé, soit tu modères et ton site sera fuit pas une partie du prisme politique. Regardes le vote 2007 sur oleocene : profondément à gauche, pour ne pas dire à l'extrême gauche. Mais cela n'exclu pas la droite, qui est aussi représenté. Mais il faut être réaliste, libéraux.org est à l'opposé de oleocene, sur de nombreux points.
Le survivaliste, s'il est de droite, n'a rien a envier des groupuscules fascistes para militaires dans les pays anglo saxons, qui pendant la guerre froide dormaient dans des abris anti atomiques, et qui maintenant se préparent activement au PO (voir le château dans le film "29 jours après").
Le survivaliste de gauche est sur une brèche bien étroite, mais on est là pour en discuter.