Muad'Dib 1.2 a écrit :En voulant tout protéger (nature, océan...) nous allons retomber sous l'emprise de nouvelles dictatures ?
Oui. Bernard Charbonneau n'a pas cessé d'alerter sur ce qu'il voyait poindre dès les années 1970 au sein des mouvements écologistes qu'il fréquentait par conviction personnelle, mais où il s'est bien rendu compte que le recyclage allait concerner autant les parcours politiques que les déchets ménagers.
Ainsi, il écrivait :
La protection de la nature suppose un minimum d’organisation, mais celle-ci étant l’antithèse de la nature, l’organiser équivaut le plus souvent à la détruire [...] D’instinct, la société industrielle se défend de cette puissance qui la menace, elle prend les devants pour la contrôler, et dans cette entreprise d’intégration trouve la complicité des individus. Les passionnés de la nature sont en général à l’avant-garde de sa destruction
Wolfgang Sachs et Gustavo Esteva, dans le même registre, écrivent aussi dans leur ouvrage "Des ruines du développement"
Puisque leur sens écologique se contente d’une cure d’efficacité pour les moyens et ne remet pas en question la croissance constante des objectifs, ils ne peuvent s’empêcher de pousser plus loin la rationalisation du monde au nom de l’écologie [...] Se dessine ainsi au nom de l’écologie l’occidentalisation du monde poussée plus loin, un colonialisme culturel (non intentionnel) qui finalement, se retourne contre l’objectif premier qui est de trouver la paix avec la nature