Cet Article : Naomi Klein : A qui profitent les crises ? amène un éclairage interressant sur le sujet...
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Ces quatre dernières années, j’ai mené des recherches sur ce domaine peu exploré de l’histoire économique : la manière dont les crises ont préparé le chemin de la révolution économique droitière tout autour du globe. Une crise frappe, la panique se répand et les idéologues colmatent la brèche en réorganisant rapidement les sociétés dans l’intérêt des entreprises les plus importantes. Je désigne cette manœuvre sous les termes de « capitalisme du désastre ».
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A coup sûr, les pays désespérés acceptent généralement d’endurer toutes les contraintes pour obtenir un financement. Une atmosphère de panique laisse également les coudées franches aux politiciens pour mener des réformes radicales qui auraient été bien trop impopulaires en d’autres circonstances, comme la privatisation de services essentiels, l’affaiblissement des protections des travailleurs et les accords de libre-échange. Lors d’une crise, le débat et le processus démocratiques peuvent être facilement écartés comme des luxes inconsidérés.
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John Williamson, un conseiller de premier plan au sein du FMI et de la Banque Mondiale (à qui l’on doit l’expression « le Consensus de Washington »), est allé encore plus loin. Il a demandé à une assemblée de décideurs politiques de haut niveau « s’il serait concevable d’envisager de provoquer délibérément une crise afin de supprimer les obstacles politiques aux réformes ».