[Nicolas Hulot] Le syndrome du Titanic

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[Nicolas Hulot] Le syndrome du Titanic

Message par pascal47 » 09 sept. 2009, 08:39

": ce qui est en cause, de façon positive et négative, ce sont nos modes de production et de consommation individuels. Nous assistons à une forme de déni, car l’évidence nous gêne : soit on subit les changements, parce que la nature ne nous demandera pas notre avis et parce qu’elle a déjà entamé une forme de « régulation » ; soit on décide de prendre la main et on anticipe les problèmes. Mais alors, nous devons changer radicalement."

Il semblerait qu'ici on n' est majoritairement pour le choix 1, à ma grande surprise ! :roll:

http://www.naturavox.fr/Nicolas-Hulot-s ... tanic.html
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"Le bonheur individuel se doit de produire des retombées collectives, faute de quoi la société n'est qu'un rêve de prédateur."

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Re: Le syndrome du Titanic

Message par sceptique » 09 sept. 2009, 09:17

pascal47 a écrit :": ce qui est en cause, de façon positive et négative, ce sont nos modes de production et de consommation individuels. Nous assistons à une forme de déni, car l’évidence nous gêne : soit on subit les changements, parce que la nature ne nous demandera pas notre avis et parce qu’elle a déjà entamé une forme de « régulation » ; soit on décide de prendre la main et on anticipe les problèmes. Mais alors, nous devons changer radicalement."

Il semblerait qu'ici on n' est majoritairement pour le choix 1, à ma grande surprise ! :roll:
Avec une phrase a moitié négative :
on n'est
on peut comprendre :
on est
on n'est pas
bref, pas clair du tout !

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Re: [Nicolas Hulot] Le syndrome du Titanic

Message par Geispe » 09 sept. 2009, 22:03

je ne vois pas vraiment le problème, puisque dans les deux cas nous changerons radicalement... :-D

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Re: [Nicolas Hulot] Le syndrome du Titanic

Message par FOWLER » 09 sept. 2009, 22:09

Geispe a écrit :je ne vois pas vraiment le problème, puisque dans les deux cas nous changerons radicalement... :-D
Bonjour des landes,

tu as fais la réponse que j'allais poster.
Quoiqu'il arrive, il faut s'adapter, et dans les deux cas,
La direction à prendre est la même, en plus....
la nuit la raison dort, et simplement les choses sont.
St Ex

Tout ça pour dire comment ils ne savent pas pourquoi.
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Re: [Nicolas Hulot] Le syndrome du Titanic

Message par Yves » 09 sept. 2009, 22:41

pascal47 a écrit :": ce qui est en cause, de façon positive et négative, ce sont nos modes de production et de consommation individuels. Nous assistons à une forme de déni, car l’évidence nous gêne : soit on subit les changements, parce que la nature ne nous demandera pas notre avis et parce qu’elle a déjà entamé une forme de « régulation » ; soit on décide de prendre la main et on anticipe les problèmes. Mais alors, nous devons changer radicalement."

Il semblerait qu'ici on n' est majoritairement pour le choix 1, à ma grande surprise ! :roll:

http://www.naturavox.fr/Nicolas-Hulot-s ... tanic.html
Je pense que tu te méprend sur nos intentions. Ceux qui réfutent ici la taxe pense ici que le mot important est le mot "radical". Cette taxe n'est pas un changement radical.

IL y a des tas de moyens de diminuer la consomation de pétrole dans un pays, certain sont plus inégalitaires que d'autre, mais ce qui est sur, c'est qu'on demande un moyen radical !!

Si à titre personnel, tu souhaite diminuer radicalement ta consommation, tu peux même déjà t'engager sans attendre que ce soit décidé pour toi : divise d'une manière ou d'une autre tes revenus par 2, en t'assurant que la seconde moitié ne soit pas réinjectée dans l'économie...
Trop tard, trop peu, trop cher, il n'y aura pas de miracle !!
Notre futur sera d'être la banlieue ouest de la Russie alors que celle-ci aura le regard tourné vers la Chine...

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Re: [Nicolas Hulot] Le syndrome du Titanic

Message par ABC » 09 sept. 2009, 23:10

pascal47 a écrit :": ce qui est en cause, de façon positive et négative, ce sont nos modes de production et de consommation individuels. Nous assistons à une forme de déni, car l’évidence nous gêne : soit on subit les changements, parce que la nature ne nous demandera pas notre avis et parce qu’elle a déjà entamé une forme de « régulation » ; soit on décide de prendre la main et on anticipe les problèmes. Mais alors, nous devons changer radicalement."
Moi ce qui le gène, c'est de ramener cela à une question individuelle. Alors que ce qui doit être mise en cause, c'est le système économique dans son ensemble, autrement dit le capitalisme.

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Re: [Nicolas Hulot] Le syndrome du Titanic

Message par sceptique » 10 sept. 2009, 09:58

Pierre M. Boriliens a écrit : On doit jouer au bridge, mais on n'a plus de jeux de 54 cartes... Il faut donc forcément jouer à autre chose.
Le déni, c'est de faire mine de croire qu'on pourrait continuer à jouer au bridge avec un jeu de 32 cartes, chacun étant sensé se débrouiller dans son coin, avec cette nouvelle donne, pour qu'en fin de compte on puisse continuer à jouer au bridge***. Non, ça ne marchera pas ! Il faut changer de jeu !
Une alternative possible, parmi pas mal d'autres, c'est la belote... Mais c'est un autre jeu que le bridge !
M..., ce n'est pas difficile à comprendre !
*** Ça a évidemment un intérêt immédiat de procéder de la sorte : quand l'échec sera patent (un de plus), on pourra dire très facilement que c'est parce que chacun est nul, à titre individuel, que c'est de sa faute, etc. (on connaît déjà ce genre de discours).
Et surtout pas parce qu'on a voulu, envers et contre tout, continuer à jouer au bridge et pour ce faire, empêché toute alternative ("There is no alternative" comme disait déjà Thatcher il y a une trentaine d'années)...
Sur le Titanic il y avait quand même des canots de sauvetage pour la moitié des gens (en gros).
Je crains fort, pour reprendre l'analogie, que la proportion soit bien plus faible pour l'humanité "Titanic".
Maintenant, une alternative vraiment "révolutionnaire" qui éliminerait les 3/4 des gens pourrait (peut être) permettre au quart restant de s'en sortir. Hypothèse que je préfère éviter ...

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Re: [Nicolas Hulot] Le syndrome du Titanic

Message par kercoz » 10 sept. 2009, 10:12

sceptique a écrit :Sur le Titanic il y avait quand même des canots de sauvetage pour la moitié des gens (en gros).
Je crains fort, pour reprendre l'analogie, que la proportion soit bien plus faible pour l'humanité "Titanic".
pour conserver l'analogie "Titanic" (l'amère), il semble que ce soit encore plus obscène:

une fois noyé une partie des passagers , les chaloupes remontent sur le bateau qui , grace à ce largage ne coule plus . L'orchestre peut rejouer (l'art n'est pas sacrifié , il est essentiel au plaisir du privilégié et il peut y caser ses rejetons par trop débiles.
On élimine une partie des chaloupes pour la cession suivante . Entre temps , Business s usual.
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)

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Re: [Nicolas Hulot] Le syndrome du Titanic

Message par Geispe » 10 sept. 2009, 14:22

l'image du bridge et de la belote me semble plus intéressante et moins dramatique que celle du Titanic car nous n'allons pas couler corps et biens... nous allons simplement devoir continuer à pied (et à la main) au lieu de nous faire transporter par un véhicule à moteur : quoi de plus naturel alors que de continuer de rouler jusqu'à la dernière goutte du réservoir ?

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Re: [Nicolas Hulot] Le syndrome du Titanic

Message par woland » 10 sept. 2009, 15:23

Pierre M. Boriliens a écrit :
Geispe a écrit :l'image du bridge et de la belote me semble plus intéressante et moins dramatique que celle du Titanic car nous n'allons pas couler corps et biens... nous allons simplement devoir continuer à pied (et à la main) au lieu de nous faire transporter par un véhicule à moteur : quoi de plus naturel alors que de continuer de rouler jusqu'à la dernière goutte du réservoir ?
Sauf qu'on pourrait essayer de faire des choses intelligentes avec ce qui reste, plutôt que de le cramer bêtement comme on a fait jusqu'à présent, dans des tonnes de tas de tôle pour trimballer par ci par là quelques dizaines de kilos d'os et de graisse... Ce qui est quand même ahurissant, vu comme ça ! Non ?
nous n'allons pas couler corps et biens, nous devrons simplement apprendre à nager dans de l'eau glacée avec nos lourds bijoux !
on devra s'adapter rapidement à des changements environnementaux énormes sans avoir les mêmes moyens... ça c'est pas facile, et on risque de devoir se délester de certains de nos biens.
effectivement il faudrait penser un construire un radeau un tant soit peu solide avec ce qu'il reste !

espérons qu'il y ait de la place pour les musiciens

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Re: [Nicolas Hulot] Le syndrome du Titanic

Message par Geispe » 10 sept. 2009, 15:48

s'agiter, çà chauffe et c'est vivre et consommer de la vie :-) plus certains s'agittent, plus çà leur donne l'impression de vivre...
c'est un peu pour cela que l'humain a tout le temps essayé d'aller et de faire plus vite...

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Re: [Nicolas Hulot] Le syndrome du Titanic

Message par woland » 10 sept. 2009, 16:47

Pierre M. Boriliens a écrit :
woland a écrit :nous n'allons pas couler corps et biens, nous devrons simplement apprendre à nager dans de l'eau glacée avec nos lourds bijoux !
Il faut se méfier des images. Nous sommes bien sur la terre ferme et pas dans l'océan. En revanche, si nous nageons quelque part, c'est dans un océan de bagnoles qui nous permettent de nous agiter en tous sens comme des fourmis, et même de plus en plus vite (il paraît que c'est mieux, de s'agiter plus et plus vite), sans qu'on sache très bien quel est le sens de tout ça... A quoi ça rime ?
les images c'est bien aussi ça change des chiffres. Aucun des deux ne détient plus de vérité que l'autre, et on peut manipuler aussi bien l'un que l'autre. D'ailleurs l'image du bridge était bien vue ;)
quel est le sens de tout ça? vaste question à laquelle on ne se lassera jamais de répondre

mais par mon "image", j'essayais de dire que les deux options suggérées par NH ne sont qu'une (ce qu'avait souligné geipse):
- nous allons devoir changer radicalement parce que PO
- nous allons subir des changements parce que RC

quoiqu'il arrive c'est un double défi qui nous impose un changement doublement radical : changer notre façon de vivre dans un environnement très différent !

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Re: [Nicolas Hulot] Le syndrome du Titanic

Message par energy_isere » 10 sept. 2009, 18:10

@ woland

une petite présentation dans "Bienvenue sur ces forums !" peut étre ?
ici : http://forums.oleocene.org/viewforum.php?f=9

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Re: [Nicolas Hulot] Le syndrome du Titanic

Message par GillesH38 » 10 sept. 2009, 20:09

woland a écrit : mais par mon "image", j'essayais de dire que les deux options suggérées par NH ne sont qu'une (ce qu'avait souligné geipse):
- nous allons devoir changer radicalement parce que PO
- nous allons subir des changements parce que RC
donc être plus pauvre dans un climat plus chaud quoi? C'est pas un changement radical pour l'humanité, c'est déjà ce que vivent les 3/4 des gens actuellement ;-). en fait le "changement radical" est essentiellement qu'on va de plus en plus leur ressembler.. à nouveau !
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Re: [Nicolas Hulot] Le syndrome du Titanic

Message par pascal47 » 07 oct. 2009, 13:30

:D Nicolas Hulot, radicalement vert

LE MONDE | 06.10.09 | 15h56 • Mis à jour le 06.10.09 | 15h56

http://www.lemonde.fr/cinema/article/20 ... _3476.html


Il est un constat commun, parfois un peu gêné, de la part de beaucoup des privilégiés qui ont eu le loisir d'assister, ces dernières semaines, à l'une des avant-premières du film Le Syndrome du Titanic, de Nicolas Hulot qui sort mercredi 7 octobre sur les écrans : mais où est donc passé le "gentil" animateur de TF1 ? Qu'est devenu le gendre idéal cathodique, autrefois défenseur si raisonné et pragmatique de la cause écologique ?


Inutile de chercher, en effet, des images de nature et de grands espaces dans ce nouveau plaidoyer de l'ex-aventurier, il y en a peu. Les beautés de la planète menacées, ses paysages en dangers, ne sont presque plus son sujet. Sa caméra cette fois - du moins celle du réalisateur Jean-Albert Lièvre - balaye la planète et ses montagnes de déchets. Ausculte les villes où s'entasse plus de la moitié de l'humanité. S'effraye devant les sans-domicile-fixe de Los Angeles. Vomit le consumérisme des riches. Les accents sont tiers-mondistes, anticapitalistes, décroissants.

Un constat moins environnemental que social qui a surpris jusqu'aux sponsors du film. Bernard Emsellem, porte-parole de la SNCF, le dit avec des mots choisis : "Quand on sort de là, on se demande ce que l'individu peut faire après ça ?" Chez EDF, on note pudiquement que Nicolas Hulot "dresse un constat, (...) on est là pour fournir des solutions". L'Oréal, via la fondation Bettencourt Schueller, n'a pas souhaité faire de commentaires.

Radical, Nicolas Hulot serait donc devenu "radical" ? L'animateur écolo s'en défend, s'agace même, et répète à qui veut l'entendre : "Ce n'est pas moi qui me suis radicalisé, c'est la situation." Et d'ajouter : "Je me suis d'abord beaucoup penché sur la dimension écologique, je n'ignorais pas la dimension humaine, mais j'ai pris conscience, il y a deux ou trois ans, avec les crises qui se sont succédé, que tout était imbriqué."

Il est loin, l'aventurier casse-cou des années 1980. Celui qui dans ses interviews des années 1990 parle encore de faire "un inventaire des belles choses" "L'émerveillement est le premier pas vers le respect", prône-t-il alors. Et de balancer au Journal du dimanche, en 1995 : "Waechter et Lalonde ont une vision très triste de l'écologie alors qu'elle devrait être un sourire sur la vie."

La faute aux voyages, raconte l'animateur : "En deux ans, sur un même endroit, je pouvais voir à l'oeil nu la puissance des destructions." Le résultat d'une vraie curiosité, expliquent ses proches. Une envie de comprendre qui le pousse régulièrement vers des ouvrages qu'il dévore, annote de long en large, avant de contacter les auteurs pour en discuter avec eux.

C'est comme ça, semble-t-il, qu'il aurait peu ou prou rencontré tous ceux qui ont nourri son évolution jusqu'au film aujourd'hui sur les écrans. Un parcours que le philosophe Dominique Bourg décrit comme "une descente aux enfers". Il fut parmi les premiers, à la fin des années 1990, à répondre à ce besoin de l'animateur de mettre des mots sur ce qui n'était encore que des intuitions. "Il avait besoin de penser l'environnement dans sa dimension globale et spirituelle", se souvient celui-ci. La rencontre avec Pierre Rabhi, qui en 2002 a tenté de se présenter à l'élection présidentielle en appelant à l'insurrection des consciences au nom de l'urgence écologique, fait aussi partie de ces moments qui le transforment.

Au sein de sa fondation, le comité de veille écologique qui voit le jour en 2000 permet d'explorer toutes les questions que Nicolas Hulot juge importantes. Il s'organise d'abord autour de scientifiques, de climatologues, d'écologues, puis viennent s'y joindre quelques années plus tard des économistes, des sociologues. Il l'abreuve en permanence de rapports, de notes de synthèse. Comble les lacunes de ses connaissances.

Mais la préparation du "Pacte écologique", publié en 2006, marque le véritable tournant. Peu de temps auparavant, il a rencontré Jean-Paul Besset. Il appelle l'ancien journaliste du Monde, aujourd'hui député européen d'Europe-Ecologie, après avoir lu son livre Comment ne plus être progressiste sans devenir réactionnaire (Fayard, 2005). C'est avec lui qu'il finit de tourner le dos au modèle de développement qui fonde les sociétés occidentales depuis la révolution industrielle. "La radicalité que d'aucuns feignent de découvrir est déjà tout entière présente dans les cent premières pages du pacte", souligne M. Besset.

Ces derniers temps, Nicolas Hulot s'est également rapproché de l'essayiste Patrick Viveret qui milite depuis longtemps pour la redéfinition de la notion de richesse. C'est avec lui qu'il cherche à approfondir l'idée de "sobriété heureuse" reprise en forme d'invitation dans le film.

Aujourd'hui, Le Syndrome du Titanic s'inscrit en tout cas dans une démarche de lobbying à plein-temps de la part de Nicolas Hulot. A l'occasion du Grenelle de l'environnement, sa fondation a embauché quatre personnes pour arpenter les couloirs du Sénat et de l'Assemblée nationale. L'animateur lui-même passe beaucoup de temps à tenter de convaincre Nicolas Sarkozy ou les ministres chargés de l'environnement, aujourd'hui Jean-Louis Borloo et Chantal Jouanno, hier Nathalie Kosciusko-Morizet. De simples coups de téléphone ou carrément des après-midi de travail, ou encore le week-end.

On veut le mettre dans toutes les commissions. Il a accepté de faire partie de celle du président de la Commission européenne José Manuel Barroso pour réfléchir au sommet de Copenhague qui approche. Mais pour celle sur le "grand emprunt" confiée à Michel Rocard et Alain Juppé, faute de temps, il a préféré envoyer un de ses proches, l'économiste Alain Grandjean.

"Perdu", "découragé", "prêt à renoncer", Nicolas Hulot ne cache pas la tentation de tout lâcher qui souvent le travaille. Ce film au ton très personnel n'est pourtant pas un coup de gueule sans lendemain. Depuis quelques mois, sa fondation annonce la mutation. Le projet a été baptisé : "Evolution : chapitre 2". Et il y est question sur une tonalité clairement altermondialiste "d'oser un autre monde".

En entonnant cette nouvelle musique, l'homme que l'on s'arrache dans les dîners en ville, celui au côté duquel les patrons aiment à s'exhiber peut-il rester aussi consensuel ? Garder ce statut de médiateur qui, au travers du Pacte écologique, a convaincu les frères ennemis de la scène politique à se rassembler autour d'un projet commun ? Dans un entretien à Marianne, Daniel Cohn-Bendit en doute : "S'il continue comme cela, où va le conduire la radicalité de sa pensée ? Dire qu'il y a urgence, cela ne veut pas dire qu'il faut imposer. Le danger d'un certain argumentaire de la radicalité écologique, comme de la radicalité sociale, c'est de mettre entre parenthèses la démocratie. C'est le même problème que pose Olivier Besancenot."

Comme le reconnaît Jean-Paul Besset : "Le risque de rejet est réel. Sa petite musique devient de plus en plus incompatible avec le discours commun."

Laurence Caramel et Elise Vincent
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