pragma tic a écrit :
Pour moi qui ai passé une partie non négligeable de ma vie à accompagner des hommes et des femmes qui tentaient surtout de s'accrocher à une société qui faisait peu de cas d'eux, qui étaient pleinement conscients qu'ils faisaient ce qu'ils pouvaient, et qui constataient amèrement que généralement ça ne suffisait pas, j'ai dans l'idée qu'ils auraient vécu une telle affirmation comme une grave insulte.
Merci pour tes réponses qui sont de grande qualité.
Je ne me hisse pas au niveau d'un thérapeute. C'est une profession trop difficile pour un type comme moi qui manque de subtilité et qui ne peut s'apitoyer que sur des animaux blessés car piégés par des technologies dont on fait un usage regrettable.
Je n'ai aucune intention de blesser des gens même si j'ai du mal à verser des larmes sur le sort d'un être humain.
Pour illustrer ma pensée ( si ce n'est pas trop prétentieux d'employer ce mot), je conteste une phrase employée à propos d'êtres humains, comme " en toute objectivité, je ... etc".
Il y a une impossibilité physique, intellectuelle, métaphysique ou que sais-je, à associer l'objectivité à un être humain.
Nous sommes subjectivité pur sucre. De par notre naissance, les gènes des parents, l'éducation, la religion ou pas de religion, notre profession, le pays, les appétences naturelles pour telle matière, par nos lectures, les films que nous voyons, les endroits ou nous vivons, allons, les gens que nous rencontrons, les maladies qui nous diminuent ou nous renforcent et ainsi de suite à l'infini...
Une part hasardeuse intervient dans ce que nous sommes, certains arrivent à agir sur cette part, beaucoup n'ont pas cette possibilité.
Là, je suis coincé alors j'invoque la loi des 5 C ( c'est con c'est comme çà ).
Le fameux mektoub (destin) des arabes est une fabuleuse machine à renoncer. Cela ne me convient pas car trop empreinte de religion.
Je n'ai pas de jugement pour trancher ou pour excuser mais j'aime appeler un chat un chat. L'homme est capable du pire comme du meilleur à cause de son manque de lucidité et d'altruisme pour créer une société chaotique.
D'un autre côté, je ne vois pas une seule raison d'être tous égaux.
Là, je renonce et je préconise de laisser faire la nature. Un équilibre jaillira, sans efforts. Dès qu'il y a des efforts , ce n'est pas pour moi.
pragma tic a écrit :Ce qui est clair aujourd'hui, c'est qu'on fait plus souvent le contraire, on met ses pensées en accord avec ses actes, c'est nettement moins contrariant.
Ouiiii, joliment retourné...
pragma tic a écrit :oxymore a écrit : Seul un enfant peut obéir. Un homme a toujours son libre arbitre même si cela peut coûter cher.
Ha, le libre arbitre ! Cette utopie là, mieux qu'un long discours, explique pourquoi, dans quelques années, l'homme payera non le prix de son insouciance, mais le prix de son insolence.
Totalement encadré par ses instincts, prévu biologiquement pour être conditionné tout au long de sa croissance (l'éducation !), puisant au surplus dans ses connaissances qui sont pour la plus grande part le reflet d'une culture, je veux bien à celui-là accorder une parcelle de libre arbitre, dont il faudrait cependant m'expliquer où la chercher.
Mais qu'il se prenne pour un Dieu ! Ca ne pouvait que mal finir.
Des hommes ont utilisé leur libre arbitre et l'ont payé de leur vie. La majorité sont restés anonymes. Ce sont ces gens dont j'aime me souvenir et j'aime à penser que j'aurais ce courage en situation.