Politique Allemande de l' énergie.

Discussions traitant des diverses sources d'énergie ainsi que de leur efficacité.

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Re: Politique Allemande de l' énergie.

Message par energy_isere » 15 oct. 2021, 23:15

L’Allemagne, championne du renouvelable, doit passer à la vitesse supérieure

Sabine Syfuss-Arnaud 15 oct 2021 Challenges.fr

Meilleure élève de l’Europe, Berlin a misé sur le développement des énergies renouvelables, investissant depuis 20 ans des sommes colossales dans l'éolien et le solaire. Toutefois, aussi spectaculaires que soient les résultats de son « Energiewende », le tournant énergétique, aujourd’hui, face à l’urgence climatique, il faut faire davantage, et entamer une révolution énergétique. Une rude tâche, qui incombera au nouveau chancelier et à son gouvernement.

Les trois dernières semaines de la campagne électorale allemande ont coïncidé avec une grève de la faim très médiatisée. Une poignée de jeunes gens "représentants de la dernière génération" ont installé un campement sauvage à Berlin, sur la pelouse entre la chancellerie fédérale et le Reichstag, pour dénoncer "une planète en danger de mort". Si le changement climatique est désormais la première préoccupation des Allemands, bien avant la situation économique ou sanitaire, selon le sondage Eurobaromètre publié cet été, Berlin a pourtant entamé depuis vingt ans un tournant écologique majeur. "Les énergies éoliennes et solaires ont progressé de manière spectaculaire, pointent les chercheurs Marie Delair et Thomas Pellerin-Carlin, dans une note de l’Institut Delors. Au point de permettre au pays d’entamer le chemin qui devrait l’amener à sortir du nucléaire en 2022, du charbon avant 2038 et d’atteindre la neutralité climat dès 2045."

Pour cette "Energiewende" (virage), la plus grosse économie du Vieux continent a cassé sa tirelire, investissant massivement, devenant le meilleur élève de la classe européenne. Juste avant la pandémie, l’institut économique de Munich Ifo avait tenté un chiffrage. "Les coûts supplémentaires systémiques cumulés pour la transition énergétique jusqu’en 2050 se situent entre 500 milliards d’euros et plus de 3.000 milliards d’euros. Cela correspond à une moyenne de 0,4 à 2,5% du produit intérieur brut annuel."

De fait, au fil des années, et à la faveur de coquettes déductions fiscales, les toits des maisons allemandes se sont couverts de panneaux solaires, tandis que le littoral se hérissait d’éoliennes. Directeur du bureau parisien de la Heinrich Böll-Stiftung, une fondation politique proche des Verts, Jens Althoff témoigne: "j’ai été frappé par le Schleswig-Holstein, land le plus septentrional, qui produit 180% de ses besoins en électricité." En écho, le ministre de l’Economie Peter Altmaier se félicitait récemment: "La part des énergies renouvelables dans la consommation d’électricité n’a cessé d’augmenter: elle est passée d’environ 6% en 2000 à environ 46% l’an dernier, ce qui signifie que l’objectif de 35% pour 2020 a été largement dépassé avant l’heure." Sans doute, parce que ce verdissement volontariste est largement accepté outre-Rhin.

Le vent souffle au nord, les usines tournent au sud
Certes il y a eu critiques, controverses et railleries, par exemple sur l’envol des factures d’électricité des ménages (ce sont eux qui financent une large part de la transition), sur les gaspillages en tous genres, sur les faillites spectaculaires des acteurs du solaire, sur le poids toujours excessif du charbon, sur le fait que le vent souffle au nord (au bord de la Baltique et de la mer du Nord) et que l'industrie et ses usines sont situées au sud (en Bavière et dans le Bade-Wurtemberg). Il a fallu creuser des tranchées titanesques pour acheminer la précieuse énergie…

Il n’empêche, les sondages témoignent d’une large adhésion de la population. Une étude Forsa de l’automne 2020 montre que 79% des Allemands jugent "important ou très important" le développement de l’énergie éolienne. Et que 12% seulement se disent "prêts à manifester" si un projet était prévu dans leur voisinage. "Il y a des protestations sporadiques, confirme l’ex-eurodéputé Vert Daniel Cohn-Bendit, mais rien à voir avec l’ampleur des mécontentements en France."

Le tournant est-il pour autant suffisant? Pas sûr. "Ce n’est plus un virage qu’il faut, mais une révolution", exhorte l’institut Delors, en écho aux jeunes activistes de Berlin et à la cour constitutionnelle de Karlsruhe, qui au printemps enjoignait le gouvernement à passer à la vitesse supérieure. Même, l’hebdomadaire économique Wirtschaftswoche a tiré le "signal d’alarme", juste avant les législatives. Et pour cause! Au premier semestre 2021, faute de vent suffisant, la part des énergies renouvelables a dégringolé dans la production d’électricité. Au profit du charbon, du très polluant charbon, qui s’est taillé la part du lion.
https://www.msn.com/fr-fr/finance/other ... d=msedgntp

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Message par alain2908 » 16 oct. 2021, 07:35

Après avoir abandonné le nucléaire, ils ne sont pas au bout de leurs peines.

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Message par energy_isere » 15 nov. 2021, 22:18

L'énergéticien allemand RWE annonce une accélération de ses investissements dans les énergies renouvelables

AFP parue le 15 nov. 2021

L'énergéticien RWE a annoncé lundi une accélération des investissements dans les énergies renouvelables, voulant y consacrer 50 milliards d'euros d'ici 2030, alors que le prochain gouvernement allemand veut sortir plus vite du charbon.

Entre 2021 et 2030, le groupe de Essen (ouest) va dépenser "en moyenne 5 milliards d'euros chaque année" dans l'éolien maritime et terrestre, le solaire, le stockage, le gaz et l'hydrogène, selon un communiqué publié lors d'une journée dédiée aux investisseurs. Sa capacité installée en Europe, Amérique du Nord et Asie-Pacifique sera à terme portée de 25 à 50 gigawatts (GW). Elle va en particulier être portée de 2,4 à 8 GW dans l'éolien maritime et de 7 à 20 GW dans l'éolien terrestre et le solaire, détaille le groupe.

En d'autres termes, il compte augmenter de 2,5 GW par an sa production totale d'énergies propres d'ici 2030, contre une feuille de route tablant sur 1,5 GW auparavant. Pour assurer une sécurité de l'approvisionnement en électricité, RWE compte investir dans des centrales au gaz en Europe, où il dit détenir pour le moment le deuxième parc en taille. Les installations existantes et celles à venir devront émettre moins de CO2, ajoute-t-il.

Avec ces développements, RWE s'attend à dégager un bénéfice d'exploitation de 5 milliards d'euros en 2030, soit "probablement plus du double" par rapport à l'exercice en cours. RWE, qui est ces dernières années la cible privilégiée des militants écologistes allemands et européens, en raison des vastes mines de lignite qu'il exploite en Rhénanie-du-Nord, se dit désormais "bien positionné pour façonner activement la décennie clé de la transition énergétique", selon son PDG Markus Krebber, cité dans le communiqué.
https://www.connaissancedesenergies.org ... les-211115

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Message par energy_isere » 24 nov. 2021, 09:01

L'énergéticien allemand Eon veut investir 27 milliards d'euros dans la transition énergétique au cours des 5 prochaines années

AFP parue le 23 nov. 2021

L'énergéticien allemand Eon a annoncé mardi vouloir investir 27 milliards d'euros dans la transition verte en Europe au cours des cinq prochaines années, une grande partie de la somme devant être consacrée à l'extension du réseau énergétique.

Entre 2021 et 2026, le groupe de Essen (ouest) compte engager 22 milliards d'euros pour moderniser son réseau électrique sur le continent et 5 milliards d'euros pour étendre ses solutions numériques pour la gestion des infrastructures, selon un communiqué publié en ouverture d'une journée consacrée aux investisseurs.

Alors que le prochain gouvernement allemand compte avancer à 2030 la sortie du charbon, contre 2038 à ce jour, la décarbonation des économies "signifie que le secteur de l'énergie est confronté à une décennie clé de croissance", commente Leonhard Birnbaum, PDG d'Eon. Le groupe est "idéalement positionné pour tirer parti de cette opportunité" avec environ 50 millions de clients en Europe et le plus grand réseau de distribution du continent comme colonne vertébrale de cette transformation", ajoute-t-il.

"Sans notre infrastructure, il n'y aura pas de transition énergétique", renchérit Thomas König, responsable des réseaux d'énergie au sein du Directoire d'Eon. Il va s'agir d'ici 2026 de connecter "35 à 40 gigawatts supplémentaires d'énergies renouvelables à nos réseaux", précise-t-il. À cela s'ajoute l'installation de "millions de pompes à chaleur, de systèmes de stockage de batteries et d'électromobilité", avec la construction d'environ 5 000 nouvelles bornes de recharge rapide d'ici 2026.

Eon veut aussi aider les PME industrielles à avoir l'accès à l'hydrogène, avec des projets tels que "H2.Ruhr" en Rhénanie du Nord-Westphalie, une région industrielle encore tributaire du charbon.

Autre moteur du changement, la "smartification" des réseaux physiques, qui permet d'observer et contrôler depuis son téléphone portable l'adéquation entre l'offre et la demande d'électricité, explique Victoria Ossadnik, qui chapeaute le département numérique d'Eon.

La rentabilité du groupe doit elle s'améliorer avec un bénéfice d'exploitation (Ebitda) pour le coeur de métier appelé à grimper de 4% par an en moyenne pour atteindre 7,8 milliards d'euros en 2026. Le dividende doit lui croitre de 5% par an d'ici 2026. Malgré tout, la Bourse de Francfort sanctionnait le titre mardi matin, Eon cédant 4,1% à 09h15 GMT, bon dernier d'un Dax en recul de 1,3%.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ees-211123

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Message par energy_isere » 27 nov. 2021, 16:00

Le nouveau gouvernement allemand veut installer 140 GW de PV d’ici 2030, soit 15 GW/an
Les sociaux-démocrates, les Verts et les Libéraux (FDP) qui forment la nouvelle coalition veulent lever les obstacles et la bureaucratie en Allemagne pour accélérer le développement du photovoltaïque dans le pays et atteindre un objectif de 80 % d’énergies renouvelables en 2030.

NOVEMBRE 25, 2021 SANDRA ENKHARDT

D’après pv magazine Allemagne

Mercredi 24 novembre, le nouveau gouvernement allemand, formé pour la première des sociaux-démocrates (SPD), des Verts et des Libéraux (FDP) ont présenté leurs grandes orientations politiques pour les quatre années à venir. Sous l’impulsion des écologistes, le développement des énergies renouvelables et en particulier du solaire est placé au centre des priorités. Ainsi, le nouveau gouvernement vise à ce que la part des énergies renouvelables dans les besoins bruts en électricité atteigne 80 % d’ici 2030, en partant d’un besoin accru compris entre 680 et 750 térawattheures par an. En fonction de cet objectif, l’extension du réseau doit être planifiée et les quantités annuelles mises en adjudication doivent être adaptées de manière « dynamique ». En plus de la promotion par le biais de la loi sur les énergies renouvelables, les membres de la coalition tripartite misent clairement sur un renforcement du financement sans subvention, grâce à des instruments comme les PPAs ou les garanties d’origine à l’échelle européenne. De même, l’électricité produite par les installations EEG subventionnées devrait pouvoir être utilisée davantage au niveau régional.

Selon l’accord de coalition, la construction de centrales photovoltaïques doit en outre être accélérée. « Notre objectif pour le développement du photovoltaïque (PV) est d’environ 200 gigawatts d’ici 2030 », peut-on lire dans l’accord de coalition, un document de 177 pages détaillant leur programme politique. Jusqu’à présent, l’objectif était d’atteindre une puissance photovoltaïque installée d’environ 100 gigawatts d’ici 2030. Le doublement signifie qu’au cours des neuf prochaines années, environ 140 gigawatts de photovoltaïque devront être construits en Allemagne. Cela correspondrait à une augmentation annuelle de 15 gigawatts et égratigne donc la limite inférieure des scénarios d’expansion exigés depuis le début de l’année par les instituts de recherche et les groupes de réflexion. « Pour cela, nous supprimons tous les obstacles, nous allons notamment accélérer les raccordements au réseau et la certification, adapter les taux de rémunération, examiner l’obligation d’appel d’offres pour les grandes installations en toiture, ont annoncé les membres de la coalition. Nous renforcerons également l’énergie solaire innovante comme l’agrivoltaïsme et le PV flottant et rendrons possible la co-utilisation ». Cela se lit à peu près comme la liste de souhaits présentée à maintes reprises par les associations du secteur solaire au cours des dernières semaines et des derniers mois.

L’obligation d’utiliser l’énergie solaire, sur laquelle le SPD, les Verts et le FDP s’étaient déjà mis d’accord il y a quelque temps, est également incluse. « Toutes les surfaces de toitures appropriées doivent à l’avenir être utilisées pour l’énergie solaire. Pour les nouvelles constructions commerciales, cela doit être obligatoire, pour les nouvelles constructions privées, cela doit devenir la règle, peut-on lire dans la suite du contrat de coalition. Nous supprimerons les obstacles bureaucratiques et ouvrirons des voies pour ne pas surcharger les maîtres d’ouvrage privés sur le plan financier et administratif. Nous y voyons également un programme conjoncturel pour les PME et l’artisanat ».

En outre, les membres de la coalition annoncent vouloir accélérer toutes les procédures de planification et d’autorisation pour les énergies renouvelables, car celles-ci sont d’intérêt public et servent la sécurité d’approvisionnement. La priorité aux énergies renouvelables doit donc être maintenue jusqu’à ce que la neutralité climatique soit atteinte. Le SPD, les Verts et le FDP veulent également veiller à ce que les communes puissent “profiter financièrement de manière appropriée” des installations éoliennes et des grandes installations photovoltaïques au sol sur leur territoire. « Avant la fin du premier semestre 2022, nous lancerons, avec l’État fédéral, les Länder et les communes, toutes les mesures nécessaires pour organiser l’objectif commun d’un développement accéléré des énergies renouvelables et la mise à disposition des surfaces nécessaires à cet effet », poursuivent les partis.

Renforcement de l’énergie citoyenne

Par ailleurs, le contrat de coalition prévoit d’autres éléments qui concernent également le photovoltaïque. Ainsi, l’énergie citoyenne doit être renforcée en améliorant les conditions-cadres dans le cadre du droit européen. En outre, les règles de minimis doivent être exploitées pour contribuer à la réduction de la bureaucratie. En modifiant le système d’impôts, de taxes et de prélèvements, les futurs membres de la coalition veulent simplifier et renforcer la promotion des concepts d’électricité locative et de quartier.

Sortie du charbon d’ici 2030

« Pour respecter les objectifs de protection climatique, il faut également accélérer l’abandon de la production d’électricité à partir du charbon. L’idéal serait d’y parvenir dès 2030, s’engagent les dirigeants. La décision de la Cour constitutionnelle allemande, l’objectif climatique renforcé pour 2030 ainsi que le durcissement à venir du système d’échange de quotas d’émission de l’UE, que nous soutenons, limitent de plus en plus les marges de manœuvre. Cela exige le développement massif des énergies renouvelables que nous souhaitons et la construction de centrales à gaz modernes afin de couvrir les besoins croissants en électricité et en énergie au cours des prochaines années à des prix compétitifs ». Pour mettre en œuvre ces objectifs, le SPD, les Verts et le FDP souhaitent anticiper l’étape de révision prévue pour 2026 dans la loi sur l’abandon du charbon et procéder à un amendement au plus tard fin 2022.

« Le gaz naturel est indispensable pour une période de transition »

Les nouvelles centrales à gaz doivent en outre être construites de manière à pouvoir être converties aux gaz neutres pour le climat – c’est-à-dire être “H2-ready”. « Le gaz naturel est indispensable pour une période de transition », indiquent les partis. L’objectif est une montée en puissance rapide du marché, pour laquelle la stratégie de l’hydrogène sera mise à jour l’année prochaine. « L’objectif est une montée en puissance rapide du marché. La première priorité est la production nationale basée sur les énergies renouvelables. Pour une montée en puissance rapide et jusqu’à un approvisionnement avantageux en hydrogène vert, nous misons sur une conception ouverte à la technologie de la réglementation de l’hydrogène », poursuit le texte. D’ici 2030, l’objectif est de développer une capacité d’électrolyse d’environ dix gigawatts.
https://www.pv-magazine.fr/2021/11/25/l ... dici-2030/

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Message par energy_isere » 10 déc. 2021, 15:01

L'Allemagne se rêve en championne du renouvelable, comment y parvenir?

Publié le : 07/12/2021 Pauline Gleize RFI

L'Allemagne tourne la page de l'ère Merkel. Le Bundestag élira mercredi Olaf Scholz au poste de chancelier. Le social-démocrate dirigera un gouvernement tripartite. Une coalition qui s'est dotée d'un programme climatique ambitieux et qui anticipe la fin des centrales à charbon.


La sortie du charbon est prévue « dans l'idéal » pour 2030 et non plus 2038. L'Allemagne aura donc deux fois moins de temps pour se débarrasser de ce combustible qui représentait 23% de son mix électrique l'an dernier.

Elle ne comptera pas sur le nucléaire pour décorbonner son énergie. Berlin s'est engagé depuis le début des années 2000 dans la sortie de l'atome. Ses dernières centrales doivent être débranchées d'ici la fin de l'année prochaine.

L'objectif est donc « très ambitieux », le remplir sera « difficile », mais c’est « faisable » aux yeux de Thomas Pellerin-Carlin, directeur du centre énergie de l’institut Jacques-Delors.

Le premier levier dont dispose l'Allemagne : c'est de développer massivement les énergies renouvelables. L'accord de coalition a fixé un objectif de 80% des ENR dans le mix électrique du pays d'ici à la fin de la décennie.A titre de comparaison, l'an dernier, elles représentaient 45% du total, selon les données de l’Institut Jacques-Delors et de l’AGEB.

Cela supposera des investissements importants pour agrandir le parc photovoltaïque ; des investissements et des obligations règlementaires. Les nouvelles propriétés commerciales devront, par exemple, accueillir des installations solaires. Le futur gouvernement entend aussi réserver 2% du territoire à l'éolien et les capacités de l'éolien offshore.

Un autre levier sera de compenser une partie de la production des centrales à charbon par du gaz.Les experts ne font pas tous la même analyse. Thomas Pellerin-Carlin estime que le gaz n’est qu’un « plan B ». D’ailleurs, au cours des discussions, une sortie du gaz à l'horizon 2040 aurait été évoquée, selon Reuters. L’idée d’une sortie du gaz, désormais présenté comme une solution de transition, laisse au contraire perplexe, Maxence Cordiez, un ingénieur dans le secteur de l'énergie, qui voit difficilement l'hydrogène prendre sa place. « S'ils n'y arrivent pas, prévient-il, les Allemands resteront dépendants du gaz ».

Cette délicate tâche de la transition énergétique doit être pilotée par le Vert Robert Habeck, qui sera à la fois ministre de l'Economie et de la Protection du climat.
https://www.rfi.fr/fr/podcasts/chroniqu ... y-parvenir

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Message par energy_isere » 12 déc. 2021, 10:27

En Allemagne, haute tension sur les réseaux d'électricité verte

AFP•12/12/2021

La transition énergétique est nécessaire, "mais nous ne voulons pas de ces pylônes", martèle Hartmut Lindner qui se bat depuis quinze ans contre un projet de ligne à haute tension dans une zone naturelle protégée, à quelques kilomètres de Berlin.

Ce chantier d'envergure prévoit d'installer des lignes d'une capacité de 380 kV, pour remplacer les petits pylônes existants, entre les villes de Bertikow et Neuenhagen, autour de la capitale allemande, sur près de 115 km.

Objectif : acheminer l'énergie renouvelable produite par les éoliennes du nord de l'Allemagne jusque dans la région.

Mais le tracé actuel traverse la réserve de biodiversité de Schorfheide-Chorin, près de Berlin, où vivent "des milliers d'espèces d'oiseaux, dont certaines menacées". La taille de ces pylônes à trois étages "les met en danger", assure à l'AFP M. Lindner, enseignant à la retraite parti en campagne dès 2008 contre ce projet.

Après plusieurs années de consultations publiques et de discussions, le septuagénaire déplore une "absence de réaction" de la part de l'énergéticien 50Hertz, auquel il reproche de n'avoir pas modifié ses plans.

Le chantier a finalement pu partiellement débuter cette année.

-Du Nord vers le Sud -

Ce différend est révélateur du défi que représente pour l'Allemagne sa transition énergétique menée tambour battant. De plus en plus de riverains s'opposent à l'installation de pylônes électriques près de chez eux, au risque de ralentir la mue vers une énergie décarbornée.

Pour atteindre ses objectifs climatiques, le pays doit en effet considérablement élargir son réseau afin de transporter les énergies renouvelables et compenser l'arrêt total, en 2022, du nucléaire et celui à venir des centrales à charbon.

"Le problème est que l'énergie éolienne est produite massivement dans le nord, alors que de nombreux besoins, notamment industriels, sont au sud. Cette électricité doit donc être transportée avec de nouveaux réseaux", explique à l'AFP Dierk Bauknecht, expert à l'institut de recherche Öko-Institut.

Nordlink, Sudlink… le gouvernement allemand a lancé ces dernières années plus d'une centaine de projets de nouvelles lignes électriques, comptabilisant au total "12.000 kilomètres", selon des chiffres transmis à l'AFP par le ministère de l'Economie.

Un mouvement qui devrait s'accélérer, alors que la nouvelle coalition formée par les sociaux-démocrates, les écologistes et les libéraux, entrée en fonction cette semaine, veut désormais atteindre l'objectif ambitieux de 80% d'énergies renouvelables dans la production d'électricité d'ici 2030, contre entre 40 et 50% actuellement.

-Trop lent-

Mais l'installation de ces nouveaux réseaux est "trop lente", en raison des "procédures" et des "résistances locales", fait remarquer Dirk Bauknecht.

Selon une étude réalisée par le comparateur de tarifs énergétiques Check24, le réseau allemand devrait s'élargir, en 2021, de seulement 120 kilomètres de nouvelles lignes, soit un tiers de moins qu'en 2020.

Si rien n'est fait pour accélérer le mouvement, l'Allemagne pourrait "rater ses objectifs en terme de transition écologique", estime Dirk Bauknecht.

Pour résoudre ce problème, les autorités ont instauré l'an dernier une procédure simplifiée, en écourtant certaines étapes administratives et limitant les possibilités de recours, dans le cadre de la validation des projets.

Mais près de Berlin, les riverains menés par Hartmut Lindner, ont tout de même obtenu cet été, avec l'aide de l'association écologiste Nabu, une victoire judiciaire : l'arrêt momentané en référé de la construction d'un tronçon du projet, situé au nord de la réserve naturelle, en attendant une décision sur le fond, sans doute l'an prochain.

Ils demandent à la justice d'ordonner que la ligne passe ailleurs, ou via "un réseau souterrain", permettant de protéger la biodiversité.

Une solution pour le moment refusée par l'entreprise, qui la considère comme trop chère.

Dans les champs situés à quelques kilomètres de la maison d'Hartmut Lindner, d'immenses pylônes se dressent désormais.

Il continue de se battre pour une zone humide où se regroupent des oiseaux, non loin de là. "Il faut protéger ce lieu unique", plaide-t-il.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... a33d5b1ed8

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Message par energy_isere » 16 déc. 2021, 21:10

Allemagne : la part des filières renouvelables dans la consommation d'énergie recule pour la première fois depuis 1997

AFPparue le 16 déc. 2021

La part des énergies renouvelables dans la consommation d'énergie en Allemagne a chuté en 2021, pour la première fois depuis 1997, alors que le nouveau gouvernement mené par le social-démocrate Olaf Scholz vise un objectif ambitieux de 80% d'ici 2030.

Les panneaux solaires, l'éolien et les autres sources d'énergies renouvelables ont représenté 42% de la consommation d'énergie dans la première économie européenne, après avoir atteint 45,3% en 2020, selon un communiqué de l'agence publique de l'environnement UBA, publié cette semaine. En cause, une "consommation globale ayant augmenté", dans un contexte de reprise économique, alors que la production d'énergies renouvelables a "baissé de 5%" sur un an, a indiqué l'organisme.

L'éolien, qui représente "la moitié" de l'ensemble des renouvelables en Allemagne, a connu un revers très important, de 11%, en raison du manque de vent, "particulièrement au premier trimestre", a-t-il détaillé. La consommation d'énergie solaire a quant à elle "seulement augmenté de 1%", malgré la mise en service de "nombreuses nouvelles installations", en raison d'un "temps moins ensoleillé" qu'en 2020 dans le pays. Seul progrès : l'augmentation de 9% sur un an de la consommation d'énergies renouvelables pour le chauffage, selon l'UBA.

Au total, l'énergie provenant de sources renouvelables a représenté en 2021 un total de 237 TWh, contre 250 TWh l'an dernier.

Ces chiffres sont publiés une semaine après la prise de fonction du nouveau gouvernement allemand dirigé par le social démocrate Olaf Scholz, avec les libéraux et les Verts. Cette coalition composite compte relever les objectifs de l'Allemagne en terme de transition écologique, avec 80% d'énergies renouvelables d'ici 2030. Le gouvernement est par ailleurs à la fois engagé dans la sortie du nucléaire, dès 2022, et du charbon, en 2030.

Or, le cap des 80% "ne pourra pas être atteint au rythme actuel de développement" des infrastructures, a alerté Dirk Messner, le président de l'UBA, cité dans un communiqué. "Nous avons besoin de mesures rapidement applicables dans les prochaines années pour construire davantage d'installations éoliennes et photovoltaïques", a-t-il ajouté.
https://www.connaissancedesenergies.org ... 997-211216

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Message par energy_isere » 31 déc. 2021, 11:06

L'Allemagne arrête trois réacteurs nucléaires en pleine crise de l'énergie en Europe

AFP le 31 déc. 2021

Cruelle coïncidence : alors que l'Europe affronte actuellement l'une des pires crises énergétiques de son histoire, la moitié de la capacité nucléaire allemande restante va être mise hors circuit vendredi, une décennie après la décision historique d'Angela Merkel de sortir son pays de l'atome.

Le retrait de trois réacteurs nucléaires sur six encore en activité intervient en pleine crise énergétique européenne attisée par le regain récent des tensions géopolitiques entre le principal fournisseur de gaz, la Russie, et ses clients.

Concrètement, les blocs situés dans les villages allemands de Brokdorf (nord), Grohnde (centre) et Gundremmingen (sud) vont cesser de fonctionner au passage en 2022. Le tout représente environ 4 gigawatts de puissance installée, soit l'équivalent d'un millier d'éoliennes.

Fin 2022, ce sera au tour des trois dernières centrales du pays, Neckarwestheim (sud), Isar 2 (sud) et Emsland (nord), avec là aussi une capacité d'environ 4 GW retirée du réseau.

La catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011 avait convaincu en quelques jours l'ancienne chancelière Angela Merkel d'enclencher l'abandon du nucléaire en Allemagne.

- Tensions géopolitiques -

Malgré le retrait d'une énergie qui a pesé encore pour environ 11% de l'électricité générée en 2020, "la sécurité d'approvisionnement en Allemagne reste garantie", a déclaré mardi Robert Habeck, ministre vert de l'Économie et de la Protection du climat, dans un communiqué.

Pour compenser la fin du nucléaire, et en attendant que les énergies renouvelables ne comblent totalement ce manque, l'Allemagne se fournit massivement en combustible fossile, particulièrement en gaz.

Or cette sécurité énergétique a un prix : les cours européens du gaz ne cessent de s'envoler depuis plusieurs mois, dans le sillage des tensions géopolitiques avec la Russie, principal fournisseur vers l'Europe.

Certains États occidentaux soupçonnent Moscou de réduire ses livraisons à l'Europe pour faire pression, dans un contexte de vive tensions géopolitiques autour de manoeuvres militaires russes à la frontière ukrainienne.

Le nouveau gouvernement allemand a récemment prévenu Moscou qu'un "arrêt" du gazoduc controversé Nord Stream 2, reliant la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique, pourrait être ordonné en cas d'escalade militaire.

Autre cause de flambée des cours, les stocks en Europe actuellement au plus bas, entamés par un hiver prolongé en 2020.

Leur réapprovisionnement s'avère compliqué alors que la demande est forte, traduction d'un rebond plus fort qu'attendu des économies après le trou causé par le Covid-19.

A cela s'ajoutent des goulets d'étranglement pour les énergies renouvelables, comme l'éolien et le solaire, pour des raisons météorologiques.

Selon Sebastian Herold, professeur de politique énergétique à l'université des sciences appliquées de Darmstadt (ouest), la fin de l'énergie nucléaire en Allemagne devrait faire grimper les prix encore davantage.

"À long terme, on espère que l'augmentation des énergies renouvelables équilibrera les choses, mais ce ne sera pas le cas à court terme", déclare-t-il à l'AFP.

L'Allemagne devrait "rester globalement plus dépendante du gaz naturel, du moins à court terme, et donc aussi un peu plus dépendante de la Russie", selon le professeur.

- Plus de CO2 -

Autre revers : la fermeture de centrales nucléaires enlève une source clé d'énergie à faible rejet de carbone dans un pays où les émissions sont en augmentation.

Le recours aux combustibles fossiles pour compenser devrait alourdir les émissions de CO2 de "jusqu'environ 40 millions de tonnes" par an, selon l'institut berlinois DIW.

L'Allemagne va d'ailleurs "probablement encore manquer" ses objectifs de réduction de rejets de CO2 "en 2022", et "ce sera difficile pour 2023", a prévenu Robert Habeck dans une interview à l'hebdomadaire Die Zeit.

La part des énergies renouvelables dans l'électricité produite a déjà baissé sur un an au troisième trimestre 2021, à 43%, selon l'Office Destatis.

Il faudrait installer entre 1.000 et 1.500 nouvelles éoliennes par an, selon M. Habeck, contre "à peine plus de 450" par an ces dernières années, notamment parce que cela rencontre des oppositions sur le terrain.

La nouvelle coalition au pouvoir à Berlin, sous la houlette du social-démocrate Olaf Scholz, s'est fixée le cap de 80 % de l'électricité en Allemagne devant être produite de manière durable d'ici 2030, avec un abandon du charbon avancé à cette année-là, contre 2038 visé sous le précédent gouvernement.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ope-211231

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Message par energy_isere » 11 janv. 2022, 21:42

L'Allemagne veut accélérer sa production d'énergie renouvelable et notamment dédier 2% de son territoire à l'installation d'éoliennes

AFPparue le 11 janv. 2022

L'Allemagne doit radicalement accélérer sa production d'énergies renouvelables pour remplir ses objectifs climatiques et va notamment dédier 2% de son territoire à l'installation d'éoliennes, a annoncé mardi le ministre de l'Économie et du Climat Robert Habeck.

"Nous devons accélérer le rythme et être plus efficace dans les prochaines années", a déclaré le premier écologiste à occuper ce portefeuille ministériel, en présentant sa feuille de route pour la transition énergétique.

La nouvelle coalition allemande, dirigée par le social-démocrate Olaf Scholz, avec les Verts et les Libéraux, a fixé l'ambitieux objectif de 80% d'énergies renouvelables dès 2030 dans la consommation d'électricité. Pour l'atteindre, un effort "gigantesque" est nécessaire, car le pays va pour l'instant "dans la mauvaise direction", a martelé le ministre.

Si elle a considérablement progressé ces dernières années, doublant en une décennie, la part d'électricité d'origine renouvelable a diminué l'an dernier en Allemagne, une première depuis 1997. Elle a représenté 42% du mix énergétique, après 45,3% en 2020.

Et après une baisse des émissions en 2020, en raison de la pandémie de coronavirus, le gouvernement s'attend à une hausse de 4% en 2021. En cause, une hausse de la consommation due à la reprise économique, et une faible performance des éoliennes en raison du manque de vent. "Il est probable que nous rations nos objectifs climatiques en 2022 et 2023", a ajouté le ministre.

Pour corriger la tendance, le gouvernement, parallèlement engagé dans la sortie totale du nucléaire cette année, va présenter plusieurs grandes lois climat dans les prochains mois. Berlin prévoit notamment d'assouplir certaines règles d'installation des éoliennes, afin qu'elles occupent à terme "2% de la surface" du pays, contre moins de 1% disponible à cette fin actuellement.

Le gouvernement compte également accélérer l'installation de panneaux solaires. "L'énergie solaire sera obligatoire pour les nouvelles constructions commerciales et deviendra la règle pour les nouvelles constructions privées", a ainsi indiqué le ministre.

La coalition veut enfin produire 50% de son chauffage d'une manière neutre en carbone d'ici 2030 et accélérer l'isolation des bâtiments. "Il nous a fallu 30 ans pour parvenir (à 40% d'énergies renouvelables). Il nous reste huit ans pour faire passer cette proportion à 80%", a résumé Robert Habeck.

Il s'est dit également conscient des résistances locales que les nouvelles installations, notamment les éoliennes, pouvaient susciter, appelant à la "coopération du plus grand nombre". "Il ne faut pas se faire d'illusions; il ne s'agit pas seulement d'une question technique, mais aussi d'une question qui touche profondément à la réalité sociale et qui ne peut être gagnée que si elle est menée comme un débat de société".
https://www.connaissancedesenergies.org ... nes-220111

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Message par energy_isere » 15 janv. 2022, 13:17

Europe’s largest economy, Germany, is expected to become a net importer of electricity in 2023 for the first time since 2002 due to retiring coal plants and the nuclear phase-out, the International Energy Agency (IEA) said on Friday.

15 january 2022

Germany plans to switch off all its remaining nuclear power generators by the end of 2022, while it will also retire a large portion of its coal-fired capacity fleet between 2022 and 2024.

Recently, the country has said it would aim to phase out coal by 2030 – eight years ahead of earlier plans. The coal exit for Germany could be more difficult than in other European economies, because the country plans to phase out nuclear power generation by the end of this year.

The new coalition’s agreement in Germany includes, for example, the accelerated phase-out of coal—if possible by 2030—and the faster expansion of renewable energy, the IEA said in its Electricity Market Report - January 2022 published today.

Germany’s remaining nuclear capacity, which provided about 12 percent of total generation in 2021, is due to be phased out by the end of 2022. At the same time, some coal capacity is due to be retired according to the approved coal phase-out plans. Coal capacity is set to decline from 35 GW at the end of 2020 to 30 GW in 2022 and less than 26 GW in 2024, the IEA noted.

The timing of Germany’s nuclear phase-out and accelerated coal phase-out coincides with the ongoing energy crisis in Europe, where natural gas and power prices have jumped to record amid insufficient supply of gas and uneven wind power generation in northwest Europe, including in Germany.

The rebound in coal-fired generation in 2021 and the phase-out of nuclear capacity mean that electricity sector emissions increased last year for the first time since 2013 (up 17 percent) and might only fall below the 2020 level again in 2024, the IEA said.

Coal-fired generation in Germany is set to drop in 2023 and 2024 due to retiring coal plants, the nuclear phase-out, the net importer status of Germany, and expected higher gas-fired generation due to a continuing increase in the competitiveness of gas compared to coal, according to the IEA.
https://oilprice.com/Latest-Energy-News ... -2002.html

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Re: Politique Allemande de l' énergie.

Message par alain2908 » 15 janv. 2022, 20:17

j'ai du mal à imaginer que tout va se passer comme les allemands l'ont prévu.

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Re: Politique Allemande de l' énergie.

Message par energy_isere » 02 févr. 2022, 22:47

L'Allemagne veut accélérer la construction de terminaux GNL, une « alternative » au gaz russe

AFP le 02 févr. 2022

L'Allemagne veut développer la construction de terminaux méthanier pour importer du gaz liquéfié via la mer, afin de réduire sa dépendance au gaz russe, dans un contexte de tensions entre Moscou et les pays occidentaux autour de l'Ukraine, a indiqué le gouvernement mercredi.

"Le plan du gouvernement est de développer les terminaux GNL (gaz naturel liquéfié, NDLR) en Allemagne", a indiqué Steffen Hebestreit, le porte-parole du chancelier Olaf Scholz, lors d'une conférence de presse régulière. "Le gaz liquéfié est une solution alternative à l'importation de gaz russe", a-t-il ajouté, rappelant que "plusieurs projets" de terminaux étaient déjà en gestation, notamment dans les villes de Brunsbüttel et Stade, au nord du pays.

Ces derniers doivent "être accélérés", a-t-il affirmé, alors que les chantiers n'ont toujours pas commencé en raison de difficultés administratives et financières, malgré leur lancement en 2019 par le gouvernement d'Angela Merkel. Ces projets, menés par des acteurs privés, sont subventionnés par les pouvoirs publics.

Les terminaux GNL permettent d'importer du gaz naturel par la mer, grâce à un processus de liquéfaction assurant une meilleure transportabilité. L'Allemagne ne dispose d'aucun équipement de ce type pour l'instant, et reçoit l'ensemble de son approvisionnement en gaz via des pipelines, provenant majoritairement de Russie. De tels terminaux permettrait à Berlin de diversifier ses fournisseurs, en augmentant ses commandes depuis les États-Unis, le Qatar, ou encore le Canada.

L'Allemagne veut en effet réduire sa dépendance au gaz russe, dans un contexte de tensions entre Moscou et les pays occidentaux autour de la frontière ukrainienne. Berlin est taxé ambiguïté dans cette crise, entre l'impératif de solidarité avec les alliés occidentaux et Kiev et la nécessité de ménager son grand fournisseur.

Actuellement, le pays importe 55% de son gaz depuis la Russie. Le gaz chauffe 50% des logements du pays et représente 26,7% de la consommation primaire d'énergie, selon des chiffres gouvernementaux. Le recours à cette énergie devrait augmenter, dans le cadre de la transition énergétique, pour remplacer le nucléaire et le charbon en tant qu'appoint des renouvelables.
https://www.connaissancedesenergies.org ... sse-220202

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Re: Politique Allemande de l' énergie.

Message par energy_isere » 23 févr. 2022, 22:31

Avec la crise russo-ukrainienne, la diplomatie gazière de l'Allemagne « en ruine »

AFP le 23 févr. 2022

Gueule de bois à Berlin : la crise entre Moscou et Kiev impose à l'Allemagne une cure accélérée pour réduire sa dépendance au gaz russe, et signe l'échec d'une diplomatie bienveillante envers Poutine depuis plus de vingt ans.

"Échec complet", assène la chaîne de télévision publique ARD, tandis que le quotidien Süddeutsche Zeitung, parle de "champs de ruine diplomatique". En cause : la politique de Berlin face à Moscou depuis le début du millénaire, alors que 55% du gaz importé en Allemagne vient de Russie. Celle-ci a en effet volé en éclat mardi avec l'annonce de la suspension par Berlin de l'autorisation du gazoduc germano-russe Nord Stream II suite à la reconnaissance de l'indépendance des Républiques séparatistes prorusses en Ukraine par Moscou.

Moscou promet déjà des lendemain énergétiques difficiles à l'Allemagne. "Bienvenue dans un monde nouveau, où les européens vont devoir payer 2 000 euros pour 1 000 m3 de gaz", a averti mardi l'ancien président Dmitri Medvedev.

Forte dépendance

Désormais l'Allemagne s'inquiète : comment se passer du gaz russe, et corriger plus de vingt ans de diplomatie énergétique tournée vers la Russie ? Le gaz représente plus d'un quart de sa consommation d'énergie et 50% du chauffage de ses logements.

Le pays "peut" se passer de gaz russe à terme, a néanmoins assuré mercredi le ministre de l'Économie et du Climat, Robert Habeck, à la radio publique allemande. Mais y renoncer totalement se traduirait en premier lieu par "un gros manque" à combler sur le marché de l'énergie, avec pour première conséquence de "faire monter le prix" du gaz, a-t-il toutefois admis.

Or, ces prix sont déjà très élevés. Selon l'office allemand des statistiques, ils ont grimpé de 32,2% en janvier sur un an. Une situation explosive qui suscite le mécontentement croissant des consommateurs allemands et fragilise la première économie de la zone euro.

"La hausse du prix du gaz menace d'étouffer l'économie (...) la situation est si grave que même des entreprises moyennes envisagent une délocalisation", selon le lobby industriel BDI. Pour faire face, le pays parie à court terme, sur une baisse de la demande, grâce à des températures plus douces, alors que l'hiver touche à sa fin.

À moyen terme, le pays veut changer progressivement de fournisseurs, en développant la construction de terminaux méthanier pour imposer du gaz liquide via la mer, depuis le Qatar, les États Unis ou encore le Canada.

Diplomatie sur la sellette

La situation actuelle est la conséquence des politiques des gouvernements allemands successifs, qui ont soigné leur relation avec Moscou ces vingt dernières années. Berlin voulait à la fois assurer son approvisionnement en gaz et pensait par ce biais promouvoir in fine la démocratisation de la Russie, une politique baptisée en Allemagne par le slogan : "Le changement par le commerce".

Cette stratégie, initiée par le social-démocrate Gerhard Schröder - aujourd'hui étroitement lié au complexe gazier russe - a été poursuivie par la conservatrice Angela Merkel. Avec le gazoduc Nord Stream II, activement soutenu par l'ancienne chancelière, la dépendance gazière de l'Allemagne à l'égard de Moscou aurait dû grimper à 70%, selon les experts.

La politique russe de Berlin a été "l'erreur fatale" de Mme Merkel, s'emporte ainsi le quotidien le plus lu d'Allemagne, Bild. "Il aurait mieux fallu ne pas construire Nord Stream II", a abondé Robert Habeck, qualifiant "d'erreur" la diplomatie gazière de l'ancien gouvernement.

La nouvelle ministre des Affaires étrangères, l'écologiste Annalena Baerbock, a déjà infléchi le cap de la diplomatie allemande. Celle-ci doit être davantage basée "sur la défense des valeurs" démocratiques et moins sur les intérêts économiques. Et la priorité est à la "protection du climat". Berlin compte désormais sur sa transition énergétique pour sortir de sa dépendance aux importations d'énergies fossiles.

Mais un obstacle demeure, car, à court terme, cette transition devrait paradoxalement pousser le pays à consommer plus de gaz, du fait de la sortie du nucléaire, qui sera achevée en fin d'année, et de celle du charbon, prévue en 2030.
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Re: Politique Allemande de l' énergie.

Message par GillesH38 » 23 févr. 2022, 23:03

vivement le pic de la demande en fossiles, n'est ce pas, maitre Jeudi ? 8-)
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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