Politique(s) européenne(s) de l'énergie.

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Re: Politique(s) européenne(s) de l'énergie.

Message par energy_isere » 14 déc. 2023, 09:04

L'UE réforme son marché de l'électricité pour doper les énergies décarbonées

AFP•14/12/2023

L'UE s'est entendue jeudi pour réformer son marché de l'électricité, en vue de stabiliser les factures des consommateurs mais aussi de doper les investissements dans les énergies décarbonées, renouvelables comme nucléaire --un texte-clé pour accélérer sa transition verte et préserver sa compétitivité industrielle.

L'accord, conclu entre Etats membres et eurodéputés après une nuit d'ultimes pourparlers, "nous aidera à réduire encore davantage notre dépendance au gaz russe", à "stabiliser les marchés à long terme" et permettra "d'offrir une électricité plus abordable", a résumé la ministre espagnole de l'Energie Teresa Ribera, dont le pays occupe la présidence tournante de l'UE.

Après l'envolée des prix de l'électricité l'an dernier, cette réforme entend notamment faire baisser les factures des ménages et entreprises grâce à des contrats de long terme --à prix décidé par avance-- permettant de lisser sur la durée l'impact de la volatilité des cours du gaz.

Dans ce cadre, les Etats pourront choisir de favoriser "exclusivement" les contrats pour de l'électricité issue de nouvelles centrales de renouvelables.

Surtout, le texte entend offrir davantage de prévisibilité aux investisseurs grâce au recours à des "contrats pour la différence" (CFD) à prix garanti par l'Etat pour tout soutien public à des investissements dans la production d'électricité décarbonée (renouvelables ou nucléaire).

Dans ce mécanisme, si le cours du marché de gros est supérieur au prix fixé, le producteur d'électricité doit reverser les revenus supplémentaires engrangés à l'État, qui peut les redistribuer aux consommateurs. Si le cours est en-deçà, en revanche, l'État lui verse une compensation.

Les CFD s'appliqueront pour les financements publics dans de nouvelles centrales -- mais aussi sous conditions aux investissements destinés à prolonger l'existence des centrales nucléaires existantes, selon l'accord trouvé, qui laisse la porte ouverte à des mécanismes équivalents "ayant les mêmes effets".

C'est ce point qui suscitait le plus de crispations, entre les Etats comme au Parlement européen, très divisés sur l'extension du mécanisme au nucléaire existant.

L'Allemagne s'y était opposée farouchement, redoutant la concurrence d'une électricité française rendue plus compétitive grâce à un soutien public massif, tandis que la France voit dans les CFD un outil incontournable pour soutenir à l'avenir la réfection de son parc nucléaire vieillissant et réguler les prix.

Paris avait réussi à faire valoir ses positions face à Berlin fin octobre lors de l'adoption de la position commune des Etats, mais les eurodéputés, eux, défendaient toujours un encadrement drastique et une couverture limitée des CFD sur le nucléaire existant.

-"Socialement juste"-
Pour la redistribution des recettes tirées des CFD, autre pomme de discorde, l'accord trouvé jeudi "offre une flexibilité" aux Etats.

Ces derniers pourront choisir de les redistribuer aux consommateurs finaux (entreprises, ménages) selon leur consommation, mais aussi d'en user pour financer des investissements dans le secteur ou des régimes de soutien allégeant les factures --un point-clé pour conforter la compétitivité des industriels, plombés par la récente hausse des cours de l'énergie.

Le texte prévoit par ailleurs, en cas de nouvelle envolée durable des prix, le déclenchement d'une situation de crise au niveau européen permettant aux États d'adopter des mesures de type bouclier tarifaire pour protéger ménages vulnérables et entreprises.

Bruxelles souhaitait initialement décider seul d'un tel déclenchement: finalement, les Etats garderont la main. Le Conseil européen (qui réunit les Vingt-Sept) aura le pouvoir de décréter une crise "sur proposition de la Commission européenne", mais les mesures adoptées nationalement devront éviter "toutes distorsions ou fragmentation indue" du marché commun.

Autre sujet épineux: les "mécanismes de capacité" qui permettent aux États de rémunérer les capacités inutilisées des centrales pour garantir leur maintien en activité et éviter des pénuries futures d'électricité.

Plusieurs pays souhaitaient être exemptés des contraintes écologiques prévues (limites d'émissions de CO2), notamment la Pologne désireuse d'appliquer l'outil à ses centrales à charbon.

In fine "une dérogation exceptionnelle" pour ces centrales polluantes sera possible "lorsque cela est dûment justifié", mais temporairement et sous contrôle de Bruxelles.

Enfin, le texte renforce la protection des "consommateurs vulnérables et en situation de précarité énergétique" menacés de coupures de courant.

"L'Europe disposera d'un marché de l'électricité socialement juste", s'est félicité l'eurodéputé socialiste Nicolas Gonzalez Casares, rapporteur du texte.

L'accord trouvé jeudi devra désormais être formellement entériné par les Etats membres et le Parlement européen.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 03c59708f3

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Message par energy_isere » 20 déc. 2023, 21:08

Les ministres de l’énergie européens s’engagent pour l’éolien dont l’offshore
Les 26 ministres de l’énergie de l’Union européenne ont signé, le 19 décembre, une charte pour l’éolien qui engage leur pays à mettre en œuvre le plan d’action pour la filière dévoilé en octobre. Une charte à laquelle 300 entreprises du secteur ont aussi apporté leur soutien.


Loïc FABRÈGUES. le 19/12/2023 lemarin

Le plan d’action de l’Union européenne pour conforter la compétitivité de la filière de l’éolien, dévoilé en octobre, a reçu le soutien des 26 ministres de l’énergie. Réunis à Bruxelles le mardi 19 décembre, ils ont signé une charte de l’éolien qui engage leurs pays à mettre en œuvre ses 15 propositions qui visent notamment à atteindre 111 GW d’éolien en mer en 2030.
(.....abonnés)
https://lemarin.ouest-france.fr/energie ... 8f8ee105c7

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Message par energy_isere » 04 janv. 2024, 20:22

Photovoltaïque : la France à la traîne en Europe

Article de Statista 4 janvie 2023

Selon le rapport annuel de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), l'Allemagne disposait d'une capacité photovoltaïque installée d'environ 67 gigawatts en 2022, ce qui en fait le pays européen avec la plus grande capacité de production d'énergie solaire. Cette année-là, la capacité de l'Allemagne était plus de deux fois supérieure à celle de l'Italie, qui arrivait en deuxième position avec 25 gigawatts. Bien que les effets de la guerre en Ukraine aient mis le projet de transition énergétique allemand face à d'importants défis, les énergies renouvelables ont pour la première fois couvert plus de la moitié de la production brute d'électricité en Allemagne en 2023.

La capacité du parc solaire photovoltaïque de l'Allemagne a affiché une croissance moyenne de 6 % par an entre 2013 et 2022. Comme le montre notre graphique, il s'agit d'un taux de croissance plutôt faible comparé à d'autres pays d'Europe. Le champion européen du développement de l'énergie solaire est la Pologne, qui a augmenté sa capacité photovoltaïque de 137 % par an depuis 2013. Rien qu'entre 2020 et 2022, ce pays a presque triplé sa capacité installée. Les Pays-Bas se classent en deuxième position sur cet indicateur avec une croissance annuelle moyenne de 40 %. En revanche, la France restait à la traîne par rapport à ses voisins. Avec une hausse annuelle moyenne d'environ 13 % sur dix ans, la capacité photovoltaïque installée dans l'Hexagone s'élevait à un peu plus de 17 gigawatts en 2022, soit un chiffre légèrement inférieur à celui des Pays-Bas (19 gigawatts).

Au niveau mondial, la capacité des systèmes photovoltaïques raccordés au réseau électrique s'élevait à environ un térawatt ou 1 000 gigawatts en 2022. Cela correspond à environ un tiers de la capacité de production de toutes les énergies renouvelables et à environ 12 % de la capacité totale de production d'électricité. C'est la Chine qui contribue le plus à l'expansion du photovoltaïque dans le monde. En 2022, ce pays représentait plus de 80 % de la production mondiale de panneaux solaires et environ 57 % de la capacité photovoltaïque installée. Outre la Chine, les États-Unis, le Japon et l'Inde figurent parmi les pays non européens pouvant produire le plus d'énergie solaire.

Ce graphique indique les pays européens avec la plus grande capacité totale de production d'énergie solaire en 2022 (en gigawatts).

Image
https://www.msn.com/fr-fr/actualite/mon ... 4d42&ei=53

Oui, c'est la honte de s'être fait doubler par les Pays-Bas, pays si petit en superficie..........

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Message par energy_isere » 11 avr. 2024, 23:45

Marché de l'électricité: la réforme de l'UE pour doper les énergies décarbonées

AFP•11/04/2024

Les eurodéputés ont entériné jeudi une réforme du marché de l'électricité de l'UE en vue de stabiliser les factures des consommateurs et de doper les investissements dans les énergies décarbonées -renouvelables comme nucléaire.


La législation, qui a fait l'objet d'un accord mi-décembre entre négociateurs des Etats membres et du Parlement européen, a été approuvée à une très large majorité, avant l'ultime feu vert des Vingt-Sept.

"Les consommateurs ont besoin de prévisibilité pour progresser vers l'électrification", et cette réforme "leur donnera accès à des prix de long terme, abordables et stables", a estimé le rapporteur socialiste Nicolas Gonzalez Casares.

-Amortir les factures-

Les prix de gros de l'électricité dépendent du coût de la dernière centrale utilisée pour équilibrer le réseau, principalement des centrales à gaz: le marché s'était envolé en 2021-2022 à l'unisson des cours du gaz.

Sans modifier structurellement ce fonctionnement, la réforme encourage les contrats d'achat d'électricité de long terme à prix décidé d'avance (PPA) entre un producteur d'électricité et un industriel ou un opérateur la revendant aux particuliers, afin de lisser l'impact de la volatilité des cours du gaz sur les factures.

Les Etats pourront obliger les fournisseurs d'électricité au détail à recourir aux PPA pour réduire leur exposition à la volatilité du marché de gros.

Les PME peuvent se regrouper pour souscrire un PPA. Les Etats sont incités à établir des garanties publiques pour couvrir les risques de crédit des entreprises souscrivant ces contrats, mais peuvent restreindre leur appui aux énergies renouvelables.

-Protection des consommateurs--

Il sera interdit aux fournisseurs de couper l'approvisionnement aux consommateurs jugés "vulnérables" ou en situation de "précarité énergétique".

Les consommateurs auront droit à un "compteur intelligent" pour contrôler leurs dépenses, et les augmentations de prix unilatérales dans les contrats à prix fixe seront bannies.

-Soutenir l'investissement-

Tout soutien public à des investissements dans la production d'électricité décarbonée (renouvelables ou nucléaire) lancés après 2027 se fera par défaut via des "contrats pour la différence" (CFD) à prix garanti par l'Etat, ou des "régimes équivalents ayant les mêmes effets".

Dans un CFD, si le cours du marché de gros auquel le producteur d'électricité écoule ses électrons est supérieur au prix garanti par le contrat, il doit reverser ces revenus supplémentaires à l'État.

Mais si le cours glisse en-deçà, c'est l'État qui verse une compensation au producteur d'électricité: une façon d'offrir davantage de prévisibilité aux investisseurs dans le secteur.

Les centrales existantes pourront bénéficier de ces contrats à prix garanti en cas d'investissements destinés à doper leurs capacités ou prolonger leur existence, y compris les sites nucléaires comme l'a obtenu Paris après d'âpres négociations.

L'Allemagne s'y était opposée farouchement, redoutant la concurrence d'une électricité française rendue plus compétitive grâce à un soutien public massif.

Ces CFD devront respecter les règles européennes sur les aides d'Etat sous supervision de Bruxelles, sans distorsions de concurrence, le niveau de prix devant refléter le coût des investissements.

Les Etats pourront redistribuer aux consommateurs finaux (ménages comme industriels) les recettes issues des CFD, ou les utiliser pour financer des régimes de soutien permettant d'alléger leurs factures.

-Capacités de réserve: sursis pour le charbon-

Les "mécanismes de capacité" permettent aux États de rémunérer les capacités inutilisées des centrales pour garantir leur maintien en activité et éviter des pénuries futures d'électricité.

Des contraintes environnementales (limites d'émissions CO2) sont prévues pour ces centrales. Mais comme le réclamait la Pologne, soucieuse d'appliquer l'outil à ses centrales à charbon, une dérogation est accordée sous conditions jusqu'en 2028 aux centrales fossiles construites avant 2019.

-Situations de crise, encadrement des prix-

En cas d'envolée durable des prix, les Etats membres pourront, sur recommandation de la Commission européenne, déclencher "une situation de crise" pour un an maximum.

Cela permettra aux États d'adopter des mesures de type bouclier tarifaire pour protéger les ménages vulnérables et les entreprises. Les consommateurs prêts à réduire leur usage pendant les pics de consommation journaliers pourraient être rémunérés par les gestionnaires de réseaux.

Le texte fixe plusieurs conditions pour décréter une crise: des prix moyens sur le marché de gros 2,5 fois plus élevés que les cinq années précédentes et atteignant au moins 180 euros/MWh, ou alors si les prix de détail flambent brutalement de 70% et se maintiennent plusieurs mois à ce niveau.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... b6d9de5aca

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Message par energy_isere » 19 avr. 2024, 09:05

Au sein de l'UE, l'éolien est la 2e source d'électricité en 2023 (17,6%), derrière le nucléaire (22,9%) selon les dernières données d'Ember.

Image

source https://www.connaissancedesenergies.org ... que-240418

les 17.6 % de l'électricité en éolien en Europe sont exactement le double du taux au niveau mondial qui se situe à 8.8 %. (voir dans la meme source)

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Message par energy_isere » 03 mai 2024, 14:18


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Message par mobar » 03 mai 2024, 16:35

Si les EnR poursuivent leur progression en 30 ans elles auront dépassé la puissance cumulée actuelle du nuke, du charbon et du gaz

Et 30 ans encore avant d'effacer le pétrole
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Message par energy_isere » 04 mai 2024, 22:37

Enchères européennes sur l’hydrogène renouvelable : la liste des sept premiers projets retenus
Sur les 132 dossiers reçus, les sept lauréats issus d’Espagne, du Portugal, de Norvège et de Suède, ont présenté des offres comprises entre 0,37 et 0,48 euros par kilogramme d’hydrogène renouvelable produit. Ils recevront un total de 720 millions d’euros de subventions destinées à compenser la différence de coût de production par rapport à l’hydrogène non renouvelable.

MAI 2, 2024 GWÉNAËLLE DEBOUTTE

La Commission européenne a publié le 30 avril la liste des projets sélectionnés dans le cadre de la première enchère de la Banque européenne de l’hydrogène. Sur les 132 offres reçues au total, émanant de 17 Etats membres, sept projets ont été retenus, situés dans quatre pays européens. Ils ont présenté des offres comprises entre 0,37 et 0,48 euros par kilogramme d’hydrogène renouvelable produit. La subvention qu’ils recevront s’échelonne entre 8 et 245 millions d’euros.

Ensemble, les soumissionnaires retenus prévoient de produire 1,58 millions de tonnes d’hydrogène renouvelable sur dix ans qui sera utilisé dans des secteurs tels que l’acier, les produits chimiques, le transport maritime et les engrais. Attribuée pour une durée maximale de 10 ans, la subvention totale de 720 millions d’euros qu’ils recevront permettra de compenser la différence de prix entre leurs coûts de production et le prix du marché de l’hydrogène, actuellement déterminé par des producteurs non renouvelables. Les fonds de cette mise aux enchères proviennent des recettes du système d’échange de quotas d’émission de l’UE.

Les lauréats sont issus d’Espagne (trois projets), du Portugal (deux projets), de Norvège et de Finlande. Les projets MP2X et Cataline représentent à eux seuls 65 % des subventions allouées et projettent chacun une capacité de production de 500 MW.

Image

En outre, grâce au nouveau mécanisme « Auctions-as-a-service » (enchères en tant que service), l’Allemagne a mis à disposition un financement national de 350 millions d’euros pour les projets les mieux classés en Allemagne qui ne remplissaient pas les conditions requises pour bénéficier d’une aide de l’UE, mais qui remplissent les critères d’éligibilité. Les autorités allemandes sélectionneront et communiqueront les projets retenus. Le système est ouvert à tous les États membres, ce qui leur permet de bénéficier de la plate-forme d’enchères au niveau de l’UE et d’octroyer un financement national à des projets supplémentaires. La Commission invite ainsi les autres États membres à tirer parti de ce service pour de futures enchères.

Une deuxième mise aux enchères de la Banque européenne de l’hydrogène devrait être publiée d’ici la fin de l’année. Elle s’appuiera sur les enseignements tirés de cette enchère pilote et consultera également les parties prenantes avant de lancer la prochaine enchère. Parmi les évolutions du cahier des charges est envisagé de baisser le prix plafond de l’enchère de 4,5 à 3,5 euros/kg, ainsi que la réduction de la durée maximale d’entrée en service de 5 à 3 ans. Une augmentation du montant de la garantie d’achèvement, de 4 % à 10 % du montant de la subvention demandée, pourrait également entrer en vigueur. Enfin, des informations plus détaillées, en particulier sur l’origine de l’électrolyseur et la chaîne de valeur, pourraient être demandées pour faciliter la prise de décision dans le cadre du Net-Zero Industry Act (NZIA).
https://www.pv-magazine.fr/2024/05/02/e ... s-retenus/

je suis impressionné de voir des prix €/kg aussi bas ! :-k

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Message par energy_isere » 06 mai 2024, 09:30

Face au Pacte vert européen, les terres de charbon entre colère et résignation

AFP le 06 mai 2024

"Pas d'avenir": en Bulgarie, la colère gronde contre le Pacte vert européen et la fin programmée du charbon. La Pologne, autre terre de houille, s'est elle fait une raison, mettant résolument le cap sur les renouvelables.

Le village bulgare de Beli Bryag, au coeur de la région minière, symbolise les ambitions perdues du pays des Balkans, le plus pauvre de l'Union européenne.

En 2009, il avait été décidé d'en faire table rase pour pouvoir agrandir une mine en plein air.

Le projet a vidé le village où ne restent que des maisons aux fenêtres béantes et une cinquantaine d'habitants, contre quelque 400 à l'époque.

"La situation est tragique. Il serait absurde de démolir les dernières habitations pour étendre une mine qui risque de fermer ensuite", résume pour l'AFP la maire du hameau fantôme Ivelina Dimcheva, 43 ans, elle-même soeur et épouse de mineurs.

Car l'UE vise la sortie du charbon afin d'atteindre la neutralité carbone en 2050.

Pour inciter les entreprises à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, Bruxelles a instauré en 2005 un système de quotas. En cas de dépassement, elles doivent en acheter des supplémentaires (un quota équivaut à une tonne de CO2).

- La Bulgarie "traîne des pieds" -

Pour accentuer la pression sur les pollueurs, le prix a augmenté au fil des ans et l'activité des centrales à charbon - qui ont fourni plus de 30% des besoins énergétiques du pays en 2023, juste derrière le nucléaire - est de moins en moins rentable.

Avec ses trois mines, le gigantesque bassin Maritza Iztok fait actuellement tourner quatre sites. Une manne pour la région depuis des décennies: plus de 11.000 personnes y travaillent et on compte quelque 70.000 emplois indirects.

Les autorités bulgares ont longtemps lutté contre Bruxelles pour prolonger la vie du secteur avant de prendre acte de son inéluctable déclin.

Dénoncer la fermeture des centrales à charbon ne sert à rien, estime l'expert Milen Keremedchiev, ancien vice-ministre de l'Économie. "C'est comme protester contre la vieillesse imminente", lance-t-il.

Mais faute d'avoir préparé la transition écologique, la Bulgarie, minée par l'instabilité politique, est devenue pour la première fois cet hiver importatrice nette d'énergie.

Et qu'adviendra-t-il des travailleurs du charbon?

"C'est le néant, on ne nous offre aucune perspective", lâche Stanimir Georgiev, 50 ans dont 30 de carrière dans les mines, qui organise grèves et défilés pour défendre son gagne-pain à l'approche des élections européennes du 9 juin.

"Le Pacte vert est une mascarade qui menace notre bien-être et nourrit des sentiments anti-européens", regrette-t-il, tandis que certains ont ressorti le drapeau russe au fronton de leur maison dans ce pays historiquement proche de Moscou.

"C'est la faute de nos gouvernements qui ont traîné des pieds" pour préparer l'avenir, renchérit Diyan Ivanov, 36 ans, mineur de père en fils. "Nous travaillons seulement un jour sur deux et plus jamais la nuit", témoigne-t-il, regrettant "la sécurité" des temps anciens.

- Virage radical en Pologne -

Loin de cette nostalgie, la Pologne, pourtant traditionnellement plus dépendante du charbon que la Bulgarie, semble prête à tourner la page.

L'énorme centrale de Belchatow (centre), alimentée en lignite, reste "le plus grand émetteur de CO2" sur le continent, selon l'ONG environnementale Ember. Mais la part du charbon dans la production d'énergie est passée de 87% en 2015 à 73% en 2022 et 63% l'an dernier, selon les chiffres officiels, sur fond d'envolée des coûts.

Les mines - une vingtaine au total - sont pour la plupart profondément déficitaires, ne survivant que grâce aux aides de l'État.

Et les effectifs ont fondu: de près de 400.000 en 1990, ils ne sont plus que 75.000 aujourd'hui.

Les mineurs apparaissent résignés à leur sort alors que la Pologne prévoit d'abandonner le charbon d'ici 2049, une date que le nouveau gouvernement pro-européen de Donald Tusk doit encore confirmer.

Déjà, les énergies renouvelables représentent "un quart du bouquet énergétique, contre seulement 5% il y a 10 ans", précise Grzegorz Wisniewski, expert de l'institut IEO de Varsovie, spécialisé sur le sujet.

Ce qui est "remarquable", c'est que le solaire et l'éolien ont quasiment supplanté l'hydraulique et la biomasse, auparavant dominants.

Malgré les freins administratifs et techniques, il parie sur "une part des renouvelables de 70 à 80% en 2040", tandis qu'une première centrale nucléaire doit voir le jour d'ici 2033.

Une révolution encore impensable il y a peu au pays numéro un européen du charbon.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ion-240506

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Re: Politique(s) européenne(s) de l'énergie.

Message par mobar » 06 mai 2024, 10:30

energy_isere a écrit :
04 mai 2024, 22:37

https://www.pv-magazine.fr/2024/05/02/e ... s-retenus/

je suis impressionné de voir des prix €/kg aussi bas ! :-k
Ce sont des prix de gros industriels à la sortie des unités de production, comme les prix des appels d'offres de la CRE pour l'élec qui sont bien différents des prix de l'élec sur la facture EDF!

Rien à voir avec les prix que tu pourras constater à la pompe du coin qui intègreront tout une chaine de couts de distribution, taxes et marges commerciales

Le prix de vente du kg d'hydrogène vert d 'Air Liquide à la pompe se situe entre 10 et 15 € le kg, une culbute x20 au moins!
A la pompe, le prix actuel constaté de l'hydrogène "vert" est d'environ 10 à 15 euros en France. Le Conseil National de l'Hydrogène (CNH) , qui rassemble les grands industriels du secteur, estime qu'il est possible de diviser le coût de l'hydrogène “vert” de moitié d'ici à 2030.
https://www.cci.fr/actualites/hydrogene-vert-ou-en-est
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Politique(s) européenne(s) de l'énergie.

Message par mobar » 06 mai 2024, 10:56

De l'hydrogène vert industriel à moins de 50 cents le kg, avec un PCI de 33 kWh/kg, ça nous ferait de l'hydrogène à moins 1.5 c€/kWh de PCI sortie usine, soit moins de 5 c€/kWh PCI à la pompe

De quoi concurrencer tout ce qui existe sur terre!
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Message par energy_isere » 06 mai 2024, 21:17

mobar a écrit :
06 mai 2024, 10:56
De l'hydrogène vert industriel à moins de 50 cents le kg, ............
A part étre impressionné, la réaction qui vient ensuite est de se dire qu'on est la en train de te vendre du vent pour attirer des gros programmes de subventions. 8-)
c'est pas toi qui rabâche les promesses ne sont que pour les gens qui y croient ?

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Re: Politique(s) européenne(s) de l'énergie.

Message par mobar » 07 mai 2024, 00:19

La production d'hydrogène à partir d'énergie renouvelable excédentaire qui ne coute presque rien pourra probablement conduire à des prix de l'ordre de 50 cents le kWh

C'est une question de puissance installée et de surcapacité avec des disponibilités d'électrolyse, pas complètement déconnant si les crpoissances actuelles de production d'EnR se poursuivent

Si des entreprises ont soumissionné à cec prix c'est qu'elles sont sures de pouvoir les atteindre
La question c'est comment font elles?
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Message par energy_isere » 01 juin 2024, 10:23

Hydrogène vert : l’Europe réaffirme son intention d’importer à partir de l’Afrique du Nord

Agence Ecofin 31 mai 2024

Le corridor SoutH2 a déjà été choisi comme projet d’intérêt commun (PIC). Il est particulièrement important pour le sud de l’Allemagne et constitue l’un des cinq corridors sur lesquels les autorités européennes comptent pour récupérer le « carburant du futur ».

La République fédérale d’Allemagne, l’Autriche et l’Italie ont annoncé la signature d’une déclaration d’intention commune pour le développement du corridor SoutH2. Ce corridor devrait permettre d’importer de l’hydrogène d’Afrique du Nord en passant par le sud de l’Italie, avant d’être connecté à d’importants pôles de demande en Italie, en Autriche et en Allemagne.

Le partenariat trilatéral signé le 30 mai vise à améliorer le niveau de sécurité énergétique des pays participants et, dans le même temps, à favoriser la mise en œuvre des objectifs climatiques dans l’Union européenne.

Depuis quelques mois déjà, les pays nord-africains s’activent à développer des stratégies et des offres pour attirer les investisseurs et développer leur potentiel d’hydrogène dans l’optique de l’exporter.

Le dernier pays à aller dans ce sens est la Tunisie qui a lancé récemment sa stratégie sur l’hydrogène dans laquelle elle prévoit une production annuelle de 8,3 millions de tonnes d’hydrogène vert et de ses dérivés à l’horizon 2050, dont 2,3 millions de tonnes destinées au marché local. Le Maroc, l’Égypte, l’Algérie et la Mauritanie sont sur la même dynamique et pour certains à des stades plus avancés.
https://www.agenceecofin.com/hydrogene/ ... ue-du-nord

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Message par energy_isere » 18 juil. 2024, 22:13

Hydrogène vert : les objectifs européens pour 2030 jugés « irréalistes » par la Cour des comptes européenne

AFP le 18 juill. 2024

L'Union européenne n'est pas en mesure d'atteindre ses objectifs en matière de production et d'importation d'hydrogène en 2030, a estimé mercredi la Cour des comptes européenne, qui dresse un bilan critique du déploiement de cette stratégie présentée comme un levier majeur de la décarbonation industrielle.

10 millions de tonnes d'ici à 2030

"La Commission a fixé des objectifs irréalistes en matière de production et d'importation d'hydrogène, et l'UE n'est pas en voie de les atteindre", conclut son rapport, qui recommande à la Commission européenne de "mettre à jour sa stratégie de l'hydrogène sur la base d'une évaluation minutieuse".

Bruxelles a publié sa stratégie hydrogène à la mi-2020, puis l'a complétée en 2022 avec encore plus d'ambition via le plan REPowerEU, une feuille de route visant à mettre fin à la dépendance du continent aux énergies fossiles russes d'ici 2030.

L'hydrogène peut être produit soit à partir de gaz (par reformage) soit à partir d'eau avec un apport d'électricité (par électrolyse). La Commission a fait du déploiement d'hydrogène produit à partir d'électricité renouvelable un levier crucial pour verdir les industries lourdes les plus difficiles à décarboner (engrais, pétrochimie, sidérurgie, ciment).

Mais, pour l'organisme de contrôle basé au Luxembourg, "la Commission a fixé des objectifs trop ambitieux concernant la production et l'importation d'hydrogène renouvelable, censées atteindre chacune 10 millions de tonnes d'ici à 2030".

« À l'épreuve de la réalité »

"Ces objectifs étaient dictés par une volonté politique, sans reposer sur une analyse rigoureuse", estiment les auteurs du rapport.

"La politique industrielle de l'UE en matière d'hydrogène renouvelable doit faire l'objet d'une vérification à l'épreuve de la réalité", selon Stef Blok, membre de la Cour et responsable de l'audit, cité dans le communiqué.

Le rapport a notamment souligné que "les ambitions divergentes des États membres n'étaient pas toujours alignées sur les objectifs" et que les financements de l'UE (18,8 milliards d'euros pour la période 2021-2027) étaient éparpillés sur plusieurs programmes, compliquant le choix pour les entreprises.

S'il reconnaît le travail réglementaire effectué par la Commission, qui a proposé "en peu de temps la plupart des actes juridiques", il juge que des "retards dans l'adoption des règles relatives à l'hydrogène renouvelable ont freiné le développement du marché".

"Notre travail est loin d'être terminé", a réagi le porte-parole de la Commission européenne. "Nous devons désormais accélérer le déploiement et l'adoption de l'hydrogène renouvelable et à faible émission de carbone en Europe, et développer davantage ce marché émergent".
https://www.connaissancedesenergies.org ... nne-240718

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