Le PDG de total n'y crois pas non plus. Pic de la demande de pétrole entre 2030 et 2040. Et vu qu'il n'y a pas de pic en vue pour le gaz et le charbon....energy_isere a écrit : ↑10 oct. 2024, 08:47https://www.connaissancedesenergies.org ... dnv-2410092024 : le pic des émissions de CO2 liées à l'énergie enfin atteint selon DNV
parue le 09 octobre 2024 connaissancedesenergies
Les émissions de CO2 liées à l’énergie « sont sur le point de connaître une période prolongée de déclin pour la première fois depuis la révolution industrielle » après un pic qui serait atteint cette année, estime la société de certification norvégienne DNV dans un nouveau rapport de prospective (accessible en bas de cet article) publié ce 9 octobre.
Une « étape cruciale pour l'humanité »
'année 2024 pourrait marquer « un tournant historique » dans la transition énergétique mondiale selon DNV : les émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie pourraient atteindre leur plus haut niveau cette année, à hauteur de 34,8 milliards de tonnes de CO2 (Gt CO2), contre 34,2 Gt CO2 en 2023, puis baisser en 2025 (certes de seulement 0,4% selon les prévisions de DNV, « et avec des incertitudes »).
Ce pic des émissions constitue « une étape cruciale pour l’humanité », selon les termes du PDG de DNV Remi Eriksen. Il est « largement attribuable à la chute des coûts de l’énergie solaire et des batteries, qui accélèrent la sortie du charbon et freinent la croissance du pétrole ».
Les installations de capacités solaires photovoltaïque dans le monde ont progressé de 80% en 2023 (+ 400 GW au cours de l'année) et vont faire reculer en 2024 la consommation de charbon des centrales électriques, indique notamment DNV. Autre fait marquant : l'essor des véhicules électriques en Chine qui a déjà « fait passer le pic de la consommation d'essence » dans ce pays.
Si la Chine reste de loin le principal consommateur de charbon et le premier émetteur de CO2 au monde, elle « occupe une place centrale dans les efforts mondiaux de décarbonation, avec une domination dans la production et l’exportation de technologies propres » : l'empire du Milieu a compté à lui seul pour 58% des nouvelles installations solaires et 63% des ventes de véhicules électriques dans le monde l'an dernier, souligne DNV.
Des capacités renouvelables amenées à doubler (plutôt que tripler) d'ici 2030
Tous les secteurs bas carbone ne connaissent pas le même élan que le secteur photovoltaïque : dans son rapport, DNV révise notamment à la baisse les perspectives de développement de l'hydrogène (de 5% à 4% de la demande énergétique finale en 2050), estime que le captage et le stockage de CO2 qui connaissent un regain d'intérêt ne permettront de capter que 2% des émissions mondiales en 2040 (et 6% en 2050), et juge que l'éolien offshore (avec tout de même un taux de croissance annuel de 12%) et les petits réacteurs nucléaires modulaires progressent moins vite que prévu.
D'ici à 2050, DNV estime que le mix énergétique mondial, qui repose actuellement à près de 80% sur les combustibles fossiles, « évoluera vers une répartition équitable entre sources fossiles et non fossiles ». Avec le mouvement d'électrification en cours, la consommation d’électricité pourrait doubler d'ici la moitié du XXIe siècle, « entraînant une augmentation de seulement 10% de la demande énergétique totale ».
Au total, les capacités renouvelables dans le monde pourraient être multipliées par 2,2 d'ici à 2030, soit moins que l'objectif de triplement fixé lors de la COP28 l'an dernier.
Dans un autre rapport publié également ce 9 octobre, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime que « le monde est sur le point d'ajouter plus de 5 500 gigawatts (GW) de nouvelles capacités d'énergie renouvelable entre 2024 et 2030 », ce qui représente « presque trois fois l'augmentation observée entre 2017 et 2023 ».
Une trajectoire de 2,2°C de réchauffement
Parmi les évolutions faisant l'objet d'une attention particulière cette année, DNV aborde le poids de l'intelligence artificielle (IA) qui « aura des effets profonds sur de nombreux aspects du système énergétique, notamment la transmission et la distribution d’électricité » sans pour autant « altérer la trajectoire générale de la transition » : l’IA pourrait capter environ 2% de la demande d’électricité d’ici 2050 selon les estimations actuelles de DNV.
Si DNV se félicite du pic des émissions, son rapport souligne que le rythme de la baisse à venir reste toutefois très éloigné de l'ambition de neutralité carbone au milieu du XXIe siècle, et bien trop lent pour atteindre les objectifs des accords de Paris de limitation du réchauffement climatique.
En 2030, les émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie seront inférieures de 5% au niveau de 2023, selon les prévisions de DNV. A l'horizon 2050, elles pourraient être de 17 milliards de tonnes, soit près de la moitié du niveau actuel. DNV estime que cette trajectoire actuelle nous conduirait à un réchauffement de 2,2°C à l'horizon 2100 par rapport aux températures de l'ère préindustrielle.
Situation énergétique : le monde (hors France)
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Non pour le charbon. Demande plate en vue
voir ce post (source IEA) : http://www.oleocene.org/phpBB3/viewtopi ... 8#p2395958
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oui, demande plate en vue; jusqu'en 2025 selon ton lien... Et aprèsenergy_isere a écrit : ↑11 oct. 2024, 09:49Non pour le charbon. Demande plate en vue
voir ce post (source IEA) : http://www.oleocene.org/phpBB3/viewtopi ... 8#p2395958

Mais bon, mais si on a atteint un plateau pour le charbon, c'est bien insuffisant malheureusement pour rester sous les 2,2°C
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bah ça dépend de combien dure le plateau ...tu considères qu'il faut quelle courbe pour rester à 2,2 °C ?
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas", mais aussi des juifs et d'Israël.
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Re: Situation énergétique : le monde (hors France)
https://www.connaissancedesenergies.org ... nergetique« La priorité aujourd'hui est d'assurer la souveraineté énergétique »
connaissancedesenergies le 29 septembre 2025
Le système énergétique mondial « reste dominé à 86% par le trio pétrole-gaz-charbon », rappelait le cabinet KPMG début septembre à l'occasion de la publication de la 74e édition du Statistical Review of World Energy(1).
Nous avons interrogé à ce sujet Valérie Besson, Associée chez KPMG en France, Responsable France du secteur des Énergies, Ressources Naturelles et Chimie, Responsable Monde Audit du secteur ENRC.
Quels sont les principaux enseignements du dernier Statistical Review of World Energy ?
La demande énergétique mondiale continue d'augmenter avec une croissance qui excède ce que les énergies renouvelables peuvent délivrer : elle a augmenté de 2% en 2024, tirée par les pays en croissance démographique et économique, c'est-à-dire toujours les mêmes pays, à savoir principalement la Chine, l'Inde et le Sud-Est asiatique. En Europe et en Amérique du Nord, cette demande énergétique est en revanche plutôt « flat ».
Toutes les énergies ont vu leur consommation augmenter l'an dernier, y compris le charbon. On assiste notamment à une recrudescence du gaz que l'on percevait comme une énergie de transition et qui, en réalité, s'inscrit plutôt dans un rôle de long terme. La consommation de pétrole s'approche quant à elle d'un plateau, avec une hausse limitée à 0,6% en 2024.
Si les énergies renouvelables ne sont pas en capacité de répondre à la totalité des nouveaux besoins, leur déploiement a atteint un niveau record (avec notamment près de 452 GW de nouvelles capacités solaires photovoltaïques et thermodynamiques dans le monde, soit une hausse de 32% de la puissance mondiale cumulée de cette filière). Certaines contraintes limitent toutefois encore leur développement, surtout en Europe : problèmes d'infrastructures, profitabilité et inflation des taux d'intérêt, acceptabilité, notamment sur l'éolien terrestre...
On note par ailleurs une renaissance du nucléaire, avec notamment des investissements en Chine, en Inde et dans certains pays d'Europe comme la France ou la République tchèque.
Assiste-t-on a une réelle électrification du système énergétique mondial ?
L'électrification progresse très rapidement : la croissance de la consommation d'électricité (+ 4% en 2024) a été deux fois plus rapide que celle de l'ensemble de la demande énergétique l'an dernier.
Les filières renouvelables ont généré 9 868 TWh d'électricité en 2024 (dont 4 453 TWh grâce à la seule filière hydroélectrique), soit 31,6% de la production électrique mondiale (contre près de 34% pour le charbon).
Cette hausse est beaucoup tirée par la Chine, où l'électrification fait partie de la stratégie nationale d'indépendance et de compétitivité. Elle est en particulier visible avec le développement de la mobilité électrique, un nouveau véhicule sur deux dans ce pays étant électrifié.
Le rapport mentionne toutefois toujours la Chine comme le « colosse du fossile »...
La Chine a une vision de long terme et travaille en particulier sur son indépendance énergétique, comme le prouvent ses investissements : le pays a installé à lui seul 57% des nouvelles capacités renouvelables en 2024, soit davantage que l'ensemble des autres pays réunis pour la deuxième année consécutive.
Les émissions mondiales de CO2 ont encore augmenté de 1% en 2024. La transition énergétique mondiale est-elle une réalité ou un vœu pieux ?
Dans les faits, la transition énergétique n'est plus l'unique driver pour décarboner les économies. La priorité aujourd'hui est d'assurer la souveraineté énergétique mais on arrive in fine aux mêmes résultats : on va naturellement vers le solaire, l'éolien...
Les énergies renouvelables n'ont compté que pour près de 8,2% de l'ensemble de la consommation mondiale d'énergie primaire en 2024, selon les dernières données de l'Energy Institute Statistical Review of World Energy 2025.
Au vu de l'augmentation des consommations de toutes les énergies, la tendance actuelle remet naturellement en cause les objectifs climatiques.
La contribution de l'hydrogène à cette transition est-elle décevante ?
Ce n'est pas une déception. On a encore beaucoup besoin d'hydrogène pour décarboner les grosses installations industrielles. Si déception il y a, elle concerne peut-être la mobilité.
Mais le recours à l'hydrogène pour la mobilité lourde et le transport ferroviaire reste une piste intéressante. Concernant l'aéronautique, le projet d’avion à hydrogène européen ZEROe (Zero Emission Aircraft)(2) a récemment été retardé. C'est juste une question de temps et l'hydrogène a toujours sa place dans le paysage énergétique.
Sources / Notes
1/ Statistical Review of World Energy 2025. Rapport publié en partenariat avec l’Energy Institute et Kearney.
2/ Airbus a l'ambition de développer le premier avion commercial « zéro émission » au monde d'ici 2035 utilisant l’hydrogène comme mode de propulsion.