L'approche cosmo énergétique : Nouvelle approche crédible?

Discussions traitant des diverses sources d'énergie ainsi que de leur efficacité.

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Message par ktche » 19 oct. 2007, 22:23

energy_isere a écrit :Je comprend pas ce que tu veux dire par "mais parce que le rythme et les méthodes aves lesquels nous le faisons maximalise la création d'entropie, ce qui est la négation du vivant "
Ca veut dire que consommer tout le pétrole disponible n'est un vrai problème que parce que nous avons consacré des moyens industriels à son extraction et que nous le consacrons à des usages industriels quant à sa consommation. Ce "choix" là correspond au maximum de nuisance que nous pouvions produire à partir de cette ressource. Cela maximise aussi les nuisances auxquelles nous risquons d'être confrontés du fait de son déclin.

Il se trouve que la façon dont le vivant se "comporte" vis à vis des ressources, en tant que système dissipatif, est exactement à l'opposé de ce genre de "choix".

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Message par energy_isere » 20 oct. 2007, 13:33

@ktche

je vois toujours pas le rapport avec l' entropie ..... :roll:

Concernant les nuisances, peux tu exprimer à quoi tu penses ?

Bien sur qu' il y a des nuisances comme les marées noires mais une installation solaire thermodynamique avec reservoir de sel fondus sera elle aussi "propre" qu' on veut bien l' imaginer ?
Je vois bien la catastrophe arriver quand un tuyau de sel fondu se cassera et deversera des tonnes de sels fondu sur le sol .....

Et puis l' industrie du Silicium photovoltaique au Silicium ou au CiS ou autre est pas spécialement exemptes de nuisances.( pollutions lors de la fabrication) .

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Message par ktche » 20 oct. 2007, 13:52

energy_isere a écrit :je vois toujours pas le rapport avec l'entropie
Mon opinion est que la notion de nuisance peut-être corrélée à la "vitesse" d'augmentation entropique. C'est un jugement totalement empirique
energy_isere a écrit :Bien sur qu' il y a des nuisances comme les marées noires mais une installation solaire thermodynamique avec reservoir de sel fondus sera elle aussi "propre" qu' on veut bien l' imaginer ?
Je vois bien la catastrophe arriver quand un tuyau de sel fondu se cassera et deversera des tonnes de sels fondu sur le sol .....

Et puis l' industrie du Silicium photovoltaique au Silicium ou au CiS ou autre est pas spécialement exemptes de nuisances.( pollutions lors de la fabrication) .
Tout à fait d'accord avec ces constats. Ce qui fait nuisance dans ces installations, ce n'est pas le fondement physique, mais la nature et l'échelle des installations qui en concrétisent l'usage, c'est-à-dire leur caractère industriel.

Accumuler les sels fondus et les plaquettes de silicium dans la perspective d'en tirer le maximum de production énergétique concentrée se fait avec un bilan entropique déplorable (non soutenable).

Nous avons déjà évoquer le fait que ce genre d'accumulation n'a été envisagée que parce que nous disposions au préalable de la ressource fossile. C'est bien d'un usage industriel des fossiles que nous dérivons les nuisances potentielles d'installations solaires industrielles. Ce qui caractérise l'usage industriel des fossiles, au delà de la concentration énergétique qui me semble un enjeu ambivalent, c'est l'explosion entropique (le lacher de barrage, comme disait Gilles un peu plus haut). C'est l'exact opposé du solaire artisanal.

Il faut espérer qu'entre ces deux poles, il reste la possibilité d'ajuster une position mouvante pour assurer la transition vers un fonctionnement soutenable. Pour ma part, je tenterai plutôt de me diriger prioritairement vers un démantellement des structures industrielles avant de chercher à substituer pétrole par solaire quelle qu'en soit la méthode. C'est l'approche que j'ai de l'explosion entropique qui fonde cette opinion.
Dernière modification par ktche le 20 oct. 2007, 14:42, modifié 1 fois.

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Message par hyperion » 20 oct. 2007, 14:41

le peché originel ne vient pas de la combustion des fossiles, toute la litterature sur le sujet precede leur utilisation.ce peché me semble putot provenir de l'évolution psychologique de l'humain, sa découverte du temps,du changement dans le temps et de la limitation de l'espace, mais aussi sa possibilité d'obtenir "plus" grace à son mental.

je nage mal dans la thermo, mais il me semble que dégager de l'energie par fusion inverserait un processus de dégradation constant dans l'histoire de la recherche d'energie.

de mon point de vue , le capitalisme existait bien avant, les fossiles ont simplement permis de franchir chronos et saturne qui figeait son développement sur la maitrise de l'animal de transport par le mental humain.

alors une "economie locale dissidente d'artisanats en réseau" et se dégager totalement du capitalisme me parait impossible.
vouloir etre autonome par rapport au marché et avoir la machine la plus simple possible, tres bien,bonne experience personnelle justement, mais impossible à generaliser du fait de l'importance de la population .
dificilement adaptable à la ville, et l'essor de celles -ci precede les fossiles.
c'est donc bien le marché qu'il faut modifier et son meilleur fonctionnement avec la sphere de gratuité qui doit grandir sans forcement que celle-ci soit gerée par les états.

serait-il possible par nos scientifiques pedagogues de définir en termes simples de façons à ce que les beotiens dont je suis avec un vocabulaire et des limites litteraires autour de marc levy puisse piger:

loi de la thermodynamique,
entropie
irreversabilité
phenomenes dissipatoire

l'eau de vichy est meilleur que le coca light pour la récuperation de l'effort.
tout idée de juif ,de collabo ou d'americain doit etre banni de ce message.la memoire historique est fondamentale, la memoire psychologique est une inteference néfaste. il est évident que l'utilisation excessive de termes pour leur memoire psychologique afin de stimuler les achats nuit à la comprehension générale.
dans 1984, la novlangue; mais surtout la double pensée: la guerre c'est la paix, la liberté c'est l'esclavage, l'ignorance c'est la force, l'hcq c'est hautement toxique

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Message par GillesH38 » 20 oct. 2007, 16:01

hyperion a écrit : serait-il possible par nos scientifiques pedagogues de définir en termes simples de façons à ce que les beotiens dont je suis avec un vocabulaire et des limites litteraires autour de marc levy puisse piger:

loi de la thermodynamique,
entropie
irreversabilité
phenomenes dissipatoire
.
hum, c'est un challenge, mais un prof comme moi se sent obligé de tenter de relever le défi ! :-D.

Le premier principe de la thermodynamique est qu'il y a une quantité appelée l'énergie , qui peut s'échanger sous deux formes : la chaleur , et le travail. Il y a équivalence en énergie de ces deux formes, même si les unités historiques sont différentes. La chaleur se mesurait en calorie , le travail en erg ou en joule, 1 cal = 4,18 joules ( = 4,18 10^7 ergs). Ce sont comme deux monnaies différentes, mais ça reste de l'argent.

Si tu admets ce premier principe, alors tu comprends que le terme "source " d'énergie ou "produire " de l'énergie est incorrect, ou du moins trompeur, si on croit que l'énergie est créée. Elle n'est que transformée d'une forme en une autre. Il n'y a pas de faux monnayeurs ni de création de monnaie dans le monde de l'énergie : il n'y a que des billets qui s'échangent. Tu peux chercher des trésors, tu ne peux pas en fabriquer. Selon ce principe, les moteurs "surunitaires" ne peuvent simplement pas exister.
Et pour le moment n'en déplaise aux Pantone et consorts, personne n'a pu trouver un contre exemple qui ne soit pas une imposture.


Le deuxième principe est plus subtil. Il s'appuie sur le fait expérimental que si il y a bien équivalence en énergie entre chaleur et travail, la transformation totale de l'une en l'autre n'est pas symétrique : Il n'y a aucun probleme pour transformer totalement du travail en chaleur, mais l'inverse n'est pas vrai. Pour utiliser de la chaleur, il faut deux sources à des températures différentes, mais quand tu cherches à transformer la chaleur qui s'écoule en travail (par exemple dans un moteur de voiture, a transformer l'explosion de l'essence en force mécanique, ou dans une centrale thermique la chaleur du charbon en électricité), et bien tu ne peux jamais faire la conversion a 100 % : il y a toujours de la chaleur que tu dois rendre à la source froide et qui ne sera pas transformée. Le rendement chaleur-> travail n'est que partiel, il est donné par la loi de Carnot R <= 1-Tf/Tc ou Tf et Tc sont les températures des sources froides et chaudes respectivement.

Tout ceci a été mis en forme par des thermodynamiciens du XIXe en définissant une nouvelle grandeur appelée l'entropie. Cette notion est beaucoup moins évidente que l'énergie, mais l'interprétation est qu'elle mesure le caractère désordonné de la répartition de matière et d'énergie. plus c'est "mélangé", plus l'entropie est grande. Un corps chaud et un corps froid séparés ont moins d'entropie que les deux corps tièdes de températures égales, bien que le contenu énergétique soit le même.

La notion d'entropie est fondamentale pour comprendre comment les transformations chaleur <-> travail sont possibles. Le second principe stipule que les transformations ne sont possibles que si l'entropie totale augmente. Plus exactement :

* si l'entropie ne change pas, le processus peut se passer de manière réversible (le processus inverse peut également se passer, la variation d'entropie est nulle dans les deux sens). C'est le cas quand on n'a que des échanges de travail, la mécanique est réversible.

* si l'entropie augmente, le processus va se passer de manière irréversible, c'est à dire que le processus inverse est impossible. ca correspond la plupart du temps à la production de chaleur.

En réalité, tout les processus réels sont irréversibles, la réversibilité n'est qu'un cas idéal jamais atteint en pratique. Par exemple mets une bille au bord d'un bol et lache la : elle va rouler en accélérant, et si il n'y a pas de frottements elle va remonter au bord opposé puis va osciller indéfiniment. ca correspond à un phénomène réversible (c'est uniquement le travail de la pesanteur qui agit). Mais en pratique les frottements font que la bille remonte a chaque fois moins haut, et finit par s'arreter au fond. Finalement elle va s'immobiliser, et ne va jamais repartir. Le processus est là irréversible. On montre que le travail a fini par se convertir 100% en chaleur, et l'inverse n'est pas possible.

Le second principe est universel, et jamais mis en défaut. Tu peux en conclure que tous les phénomènes qui se passent dans la Nature doivent augmenter l'entropie totale , ou au mieux la conserver. C'est extremement fort comme condition. cependant, ça ne concerne que l'entropie totale de l'Univers, pas l'entropie d'un sous-système : l'entropie d'un système partiel peut tres bien diminuer, a condition qu'elle augmente plus ailleurs. Mais si le système est isolé, bien sur, il ne peut échanger aucune information ni énergie avec l'extérieur et son entropie ne peut qu'augmenter.

L'interprétation de ce principe vient du fait que les processus microscopiques sont aléatoires et ne peuvent qu'augmenter le désordre. En battant un jeu de cartes au hasard, on ne peut que le rendre plus désordonné, et il est extremement peu probable qu'on retrouve un jeu en ordre ! c'est donc une notion statistique, mais sur des nombres extremement grands d'atomes élémentaires, la statistique devient une certitude.


bon la suite concerne la vie et l'apparent paradoxe des etres vivants, mais est ce que c'est clair jusque là ?


:-D
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Message par ktche » 20 oct. 2007, 16:14

hyperion a écrit :sa possibilité d'obtenir "plus" grace à son mental.
Le "mental" se trouve aussi profondément modifié par le changement des conditions de possibilité d'obtenir plus. Il y a des changements quantitatifs qui provoque des franchissements de seuils conduisant à des changements qualitatifs. Les réflexions sur l'hybris antérieures à l'ère industrielle sont certes des fondements importants pour faire la critique d'une culture du "toujours plus". Mais celle-ci serait fortement amputée si l'on ne tenait compte des circonstances matérielles qui en sont aujourd'hui la matrice.

Thorstein Veblen, philosophe pragmatiste du début du XXe siècle disait : men have learned to think in the terms in which the technological processes act (Les hommes ont appris à penser dans les termes avec lesquelles les processus techniques agissent)

hyperion a écrit :je nage mal dans la thermo, mais il me semble que dégager de l'energie par fusion inverserait un processus de dégradation constant dans l'histoire de la recherche d'energie.
Si tu veux dire par là qu'une réaction de fusion nucléaire contriburait à une diminution de l'entropie alors la réponse est non. Comme tout processus de transformation irréversible, celle-ci conduit à une augmentation d'entropie.
Si tu veux dire par là que la filière "fusion" conduirait à un impact entropique moindre que les filières qui la précèdent historiquement, alors ma réponse est que c'est peu probable compte tenu que sa mise en oeuvre nécessite la mobilisation d'une infrastructure (production, transport et usages) dont l'impact sera toujours plus important que celles jusque là déployées.

hyperion a écrit :serait-il possible par nos scientifiques pedagogues de définir en termes simples de façons à ce que les beotiens dont je suis avec un vocabulaire et des limites litteraires autour de marc levy puisse piger:

loi de la thermodynamique,
entropie
irreversabilité
phenomenes dissipatoire
Exercice toujours périlleux dans la mesure où les termes simples risquent de rapidement soulever des objections qui vont faire perdre de vue l'objectif initial. Mais bon, je vais me lancer...

Tout d'abord, la thermodynamique est une des sciences qui décrivent les comportements de la matière, en adoptant l'angle de l'équilibre au sein de grands systèmes. Pour faire simple, sur la base d'une ontologie (modèle de constitution de la matière) statistique (c'est-à-dire fondée sur la loi des grands nombres, en l'occurence nombre d'atomes), la thermodynamique définit deux lois (ou principes, c'est selon, bien qu'aujourd'hui on puisse dire qu'il s'agit de théorèmes, mais bon...).

Au cours d'une transformation au sein d'un système isolé :

Le premier principe dit que l'energie se conserve

Le deuxième principe dit que l'entropie augmente

Energie et entropie sont des fonctions d'état du système, c'est-à-dire des grandeurs calculées à partir des grandeurs physiques (volume, masse, pression...) et des caractéristiques des transformations que subit le système. Un système isolé est un système qui n'échange ni matière ni énergie.

Energie et entropie ne sont, pour la thermodynamique, que des valeurs macroscopiques (à la dimension du système) restituant la combinaison probabiliste des éléments microscopiques qui le compose. L'énergie peut être interprétée comme reflétant l'agitation de ces éléments et l'entropie comme reflétant leur niveau d'inorganisation.

L'irréversibilité est introduite en thermodynamique par le second principe qui dit que l'entropie ne peut qu'augmenter. Cela traduit le fait que, statistiquement, la transformation d'un système ne peut l'amener que dans un état plus désorganisé.

Les systèmes dissipatifs sont des systèmes non isolés considérés loin de l'équilibre, ce qui a priori ne rentre pas dans les pré-requis de l'approche thermodynamique classique. Cependant, Prigogine a pu démontrer que l'on pouvait généraliser les lois de la thermodynamique pour ce type de système moyennant l'adjonction de termes supplémentaires dans l'expression de ces lois. Il se trouve que ces termes permettent aussi d'expliquer et de décrire les comportements paradoxaux, dans le cadre de la thermodynamique classique, de systèmes stables en transformation permanente avec une basse entropie comparativement au milieu dans lequel il se déploie (typiquement les structures du vivant, mais aussi certaines réactions chimiques cycliques, etc.)

Voilà, un premier jet

EDIT : AH M...., beaucoup plus lent que Gilles ! :-D

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Message par Transparence » 20 oct. 2007, 17:49

GillesH38 a écrit :
Transparence a écrit : Entièrement d'accord avec toi. Ceci dit le potentiel du solaire est vraiment important par rapport à celui des marées.
on peut dire en première approximation que le potentiel du solaire est infini.

Ce qui ne veut pas dire que l'énergie qu'on peut en tirer est infinie : ça veut dire qu'elle est limitée par la productivité humaine. Combien de panneaux solaires peut-on contruire et entretenir pour faire tourner une société humaine, sachant qu'il faut aussi des gens pour l'utiliser? meme si il y a une infinité de photons, cette quantité est finie, et c'est elle qui régule la disponibilité de l'énergie....
Deux éléments de réponse :
> D'un point de vue théorique : 1% de la surface du Sahara en centrale solaire à concentration = totalité de la consommation électrique mondiale. (à 4 centimes d'euros le kwh)
> Une centrale solaire de 20MWe (qui alimente une ville de la taille de Gap) = environ 30 emplois permanents

On est donc complètement dans le domaine du réalisable.
Energy-Isère a écrit :J' ai lu le papier en entier, et je vois pas bien de l' interet de discuter de la sorte sur l' entropie.
Tout ce qui compte c' est que la ressource d' energie fossile est finie et son exploitation à cout croissant (et en prime l' effet de serre) nous oblige à passer à autre chose (energie solaire sous ses diverses formes, et des moyens divers de la récuperer).
Tout à fait d'accord avec toi.
Energie solaire sous ses diverses formes : solaire stricto sensu, éolien, biomasse, hydroélec (+ une partie de l'énergie de la mer).
Moyens de la récupèrer :
- solaire concentré thermo, solaire concentré Stirling, solaire concentré-photovoltaïque, photovoltaïque etc.
- Microalgues (huile et sucres), Bois (cellulose) etc.
J.M. Jancovici : "[Le CSP] est d'ores et déjà économiquement compétitif dans les zones très bien insolées. Certains pays tropicaux pourraient exporter de l'électricité solaire ! (...) nous résoudrions au moins pour partie le problème du RC"

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Message par sceptique » 20 oct. 2007, 18:07

Un autre exemple simple en reprenant celui de Gilles (très bon exposé par ailleurs) : on a 1 litre eau froide et 1 litre eau chaude. Avec une machine (dite de Carnot) on peut extraire du travail, par exemple du courant électrique alimentant une ampoule.
Mais à la fin, on a 2 litres d'eau tiède un peu moins chaude que si on les avait mélangés. La différence provenant de l'énergie dissipée par l'ampoule.

Si on met l'ensemble (flacons + générateur isolé + ampoule) dans une enceinte parfaitement isolée, 3 cas :
- génération de courant : L'air chauffé par l'ampoule va réchauffer l'eau tiède
- mélange des 2 flacons : eau tiède directe
- attendre suffisamment longtemps que l'eau chaude réchauffe l'air qui à son tour va réchauffer l'eau froide.

Au final, la température de l'eau tiède (et de l'air) sera la même dans les 3 cas. Et on ne peut plus rien en "tirer". On peut dire, philosophiquement, que le système est "mort".

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Message par Transparence » 20 oct. 2007, 18:07

ktche a écrit :
energy_isere a écrit :je vois toujours pas le rapport avec l'entropie
Mon opinion est que la notion de nuisance peut-être corrélée à la "vitesse" d'augmentation entropique. C'est un jugement totalement empirique
C'est plutôt un jugement totalement personnel et assez peu fondé sur le plan scientifique ;)
ktche a écrit :Il se trouve que la façon dont le vivant se "comporte" vis à vis des ressources, en tant que système dissipatif, est exactement à l'opposé de ce genre de "choix".
C'est faux. Pensons aux bactéries qui dévorent les nappes de pétrole, aux blooms planctoniques quand les ressources sont disponibles, aux virus qui prolifèrent etc...L'espèce humaine appartient au vivant. Sa spécificité est de faire appel à l'énergie exosomatique, ce qui lui confère une très grande puissance.
J.M. Jancovici : "[Le CSP] est d'ores et déjà économiquement compétitif dans les zones très bien insolées. Certains pays tropicaux pourraient exporter de l'électricité solaire ! (...) nous résoudrions au moins pour partie le problème du RC"

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Message par GillesH38 » 20 oct. 2007, 22:20

ktche a écrit : Voilà, un premier jet

EDIT : AH M...., beaucoup plus lent que Gilles ! :-D
pas grave c'est toujours bien d'avoir deux points de vue différents, bien que bien évidemment on est d'accord sur le fond :-D

pour développer un peu les structures dissipatives, et parler de la vie : au XIXe, il semblait que la vie contredisait le second principe , puisqu'elle conduisait à une organisation des "organismes" justement, et non à une désorganisation. Et donc l'entropie semble "diminuer" pour les êtres vivants. Puis on a compris que ça ne contredisait pas le second principe parce que ces êtres vivants consommaient de la nourriture et créaient beaucoup plus d'entropie à l'extérieur que ce qu'ils diminuaient dans leur corps !

Prigogine a étudié un certain nombre de systèmes modèles pendant lesquels la matière semblait "s'organiser" spontanément (comme exemples physiques simples, on a les cellules de convection d'un fluide chauffé par dessous , qui sont plus "strcturées" que le fluide initial, et qui apparaissent spontanément). Il a montré que non seulement ça ne contredisait pas le second principe, parce que la baisse locale d'entropie etait plus que contrebalancée par l'augmentation d'entropie ailleurs, mais en plus que ces structures organisées ne pouvaient exister que grace à et à cause de la production d'entropie, et donc assez loin de l'équilibre. C'est la production d'entropie elle même qui crée ces sstructures, la vie a besoin et se nourrit de cette production d'entropie. Mais les structures dissipatives ont pour effet en général de ralentir le rythme de production d'entropie.

Dans le milieu naturel, la source principale d'entropie est le rayonnement solaire, qui est absorbé par la terre sous forme de rayonnement visible et réémis dans l'espace a une autre fréquence (en infra rouge). On peut montrer que ce phénomène est hautement irréversible et source d'entropie considérable. La vie ne fait que "profiter" de cette source d'entropie pour s'organiser, et donc ralentir la production d'entropie. En particulier les végétaux qui ont poussé et se sont fossilisés sous forme de charbon ou les animaux sous forme de pétrole ont "gelé" une partie de cette production d'entropie en stockant l'énergie solaire.
Tant que l'homme ne touchait pas aux fossiles, il participait essentiellement au flux d'entropie naturel sans le perturber, juste en le "détournant" provisoirement pour vivre. Quand il s'est mis à consommer des fossiles, comme la boite de Pandore, il s'est mis à produire à toute vitesse l'entropie qui avait été "gelée" depuis des centaines de millions d'années. La sa production d'entropie a nettement augmenté !
Les sources nucléaires sont une autre manière de rajouter de l'entropie supplémentaire : chaque source d'énergie est un nouveau robinet d'entropie ! mais les énergies renouvelables qui viennnent du solaire ne modifient pas le bilan global, parce que quel que soit l'usage qu'on en fait, ca finira de toutes façons sous forme de chaleur qui aurait été produite directement sans nous. En revanche les autres énergies (fossiles) rajoutent une contribution supplémentaire, et sont par ailleurs en quantité finie et épuisable...
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Message par Transparence » 20 oct. 2007, 22:49

GillesH38 a écrit :
ktche a écrit : Voilà, un premier jet

EDIT : AH M...., beaucoup plus lent que Gilles ! :-D
pas grave c'est toujours bien d'avoir deux points de vue différents, bien que bien évidemment on est d'accord sur le fond :-D

pour développer un peu les structures dissipatives, et parler de la vie : au XIXe, il semblait que la vie contredisait le second principe , puisqu'elle conduisait à une organisation des "organismes" justement, et non à une désorganisation. Et donc l'entropie semble "diminuer" pour les êtres vivants. Puis on a compris que ça ne contredisait pas le second principe parce que ces êtres vivants consommaient de la nourriture et créaient beaucoup plus d'entropie à l'extérieur que ce qu'ils diminuaient dans leur corps !

Prigogine a étudié un certain nombre de systèmes modèles pendant lesquels la matière semblait "s'organiser" spontanément (comme exemples physiques simples, on a les cellules de convection d'un fluide chauffé par dessous , qui sont plus "strcturées" que le fluide initial, et qui apparaissent spontanément). Il a montré que non seulement ça ne contredisait pas le second principe, parce que la baisse locale d'entropie etait plus que contrebalancée par l'augmentation d'entropie ailleurs, mais en plus que ces structures organisées ne pouvaient exister que grace à et à cause de la production d'entropie, et donc assez loin de l'équilibre. C'est la production d'entropie elle même qui crée ces sstructures, la vie a besoin et se nourrit de cette production d'entropie. Mais les structures dissipatives ont pour effet en général de ralentir le rythme de production d'entropie.

Dans le milieu naturel, la source principale d'entropie est le rayonnement solaire, qui est absorbé par la terre sous forme de rayonnement visible et réémis dans l'espace a une autre fréquence (en infra rouge). On peut montrer que ce phénomène est hautement irréversible et source d'entropie considérable. La vie ne fait que "profiter" de cette source d'entropie pour s'organiser, et donc ralentir la production d'entropie. En particulier les végétaux qui ont poussé et se sont fossilisés sous forme de charbon ou les animaux sous forme de pétrole ont "gelé" une partie de cette production d'entropie en stockant l'énergie solaire.
Tant que l'homme ne touchait pas aux fossiles, il participait essentiellement au flux d'entropie naturel sans le perturber, juste en le "détournant" provisoirement pour vivre. Quand il s'est mis à consommer des fossiles, comme la boite de Pandore, il s'est mis à produire à toute vitesse l'entropie qui avait été "gelée" depuis des centaines de millions d'années. La sa production d'entropie a nettement augmenté !
Les sources nucléaires sont une autre manière de rajouter de l'entropie supplémentaire : chaque source d'énergie est un nouveau robinet d'entropie ! mais les énergies renouvelables qui viennnent du solaire ne modifient pas le bilan global, parce que quel que soit l'usage qu'on en fait, ca finira de toutes façons sous forme de chaleur qui aurait été produite directement sans nous. En revanche les autres énergies (fossiles) rajoutent une contribution supplémentaire, et sont par ailleurs en quantité finie et épuisable...
Les énergies fossiles sont des énergies solaires. La consommation rapide de ces énergies fossiles ne pose pas de problème au niveau entropique (cette histoire de vitesse dont tu fais écho n'est pas du tout convaincante d'un point de vue scientifique) mais au niveau de la concentration en gaz à effet de serre dans l'atmosphère.
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Message par hyperion » 20 oct. 2007, 22:54

fort instructif! que ce soit lent ou rapide ;-)
quels sont les autres termes qui permettent de relier ces lois aux etres vivants? ce serait donc des systeme dissipatifs qui ralentiraient localement l'entropie mais en l'augmentant ailleurs ou plus tard.
l'utilisation des fossiles risquerait d'entrainer un relargage d'entropie.

il me semble que c'est toujours le même phenomene dissipatif, seule sa puissance et son eventuelle menace nous interroge( effet de seuil et changement qualitatif).

n'y a-t-il pas une peur du courroux? des seuils ont été franchi , et bien c'est qu'ils devaient l'etre, pourquoi devrions nous rentrer dans les cordes?
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Message par GillesH38 » 20 oct. 2007, 22:58

Transparence a écrit :
Les énergies fossiles sont des énergies solaires.
c'est ce que j'ai dit, de l'énergie solaire stockée
La consommation rapide de ces énergies fossiles ne pose pas de problème au niveau entropique (cette histoire de vitesse dont tu fais écho n'est pas du tout convaincante d'un point de vue scientifique) mais au niveau de la concentration en gaz à effet de serre dans l'atmosphère.
qu'est ce que tu appelles un problème au niveau entropique?

pour l'entropie créée, c'est tres simple, tu divises la consommation énergétique de fossiles par la température de la Terre (300 K) et tu as le supplément d'entropie créée. c'est toujours négligeable par rapport à l'entropie naturellement créée par le Soleil (parce que la consommation d'énergie reste tres faible par rapport à l'énergie solaire comme tu le rappelles souvent ;-)) mais c'est bien plus grand que le flux d'entropie que l'homme utilisait avant l'ere industrielle (essentiellement sa consommation calorique fournie par l'agriculture), entre 50 et 100 fois plus...
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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GillesH38
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Message par GillesH38 » 20 oct. 2007, 23:02

hyperion a écrit :fort instructif! que ce soit lent ou rapide ;-)
quels sont les autres termes qui permettent de relier ces lois aux etres vivants? ce serait donc des systeme dissipatifs qui ralentiraient localement l'entropie mais en l'augmentant ailleurs ou plus tard.
l'utilisation des fossiles risquerait d'entrainer un relargage d'entropie
ce n'est pas un risque, c'est une réalité des le debut de leur utilisation !

mais l'entropie n'est pas un poison, comme je disais c'est au contraire sa production continuelle qui nous permet de vivre, qui EST la vie. Sans création d'entropie, c'est l'équilibre thermodynamique, c'est à dire la mort absolue...plus rien ne se passe ! l'augmentation considérable de la production d'entropie de l'ere industrielle est aussi ce qui a permis à des tas de choses complexes de se construire, des routes, des villes, des ordinateurs...
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phyvette
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Message par phyvette » 20 oct. 2007, 23:08

GillesH38 a écrit : La chaleur se mesurait en calorie
Il semblerait que les calories ne soit plus en usage en physique ? Et que tout se mesure en Joules.

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Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

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