hyperion a écrit :
serait-il possible par nos scientifiques pedagogues de définir en termes simples de façons à ce que les beotiens dont je suis avec un vocabulaire et des limites litteraires autour de marc levy puisse piger:
loi de la thermodynamique,
entropie
irreversabilité
phenomenes dissipatoire
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hum, c'est un challenge, mais un prof comme moi se sent obligé de tenter de relever le défi !

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Le premier principe de la thermodynamique est qu'il y a une quantité appelée l'énergie , qui peut s'échanger sous deux formes : la chaleur , et le travail. Il y a équivalence en énergie de ces deux formes, même si les unités historiques sont différentes. La chaleur se mesurait en calorie , le travail en erg ou en joule, 1 cal = 4,18 joules ( = 4,18 10^7 ergs). Ce sont comme deux monnaies différentes, mais ça reste de l'argent.
Si tu admets ce premier principe, alors tu comprends que le terme "source " d'énergie ou "produire " de l'énergie est incorrect, ou du moins trompeur, si on croit que l'énergie est
créée. Elle n'est que transformée d'une forme en une autre. Il n'y a pas de faux monnayeurs ni de création de monnaie dans le monde de l'énergie : il n'y a que des billets qui s'échangent. Tu peux chercher des trésors, tu ne peux pas en fabriquer. Selon ce principe, les moteurs "surunitaires" ne peuvent simplement pas exister.
Et pour le moment n'en déplaise aux Pantone et consorts, personne n'a pu trouver un contre exemple qui ne soit pas une imposture.
Le deuxième principe est plus subtil. Il s'appuie sur le fait expérimental que si il y a bien équivalence en énergie entre chaleur et travail, la transformation totale de l'une en l'autre n'est pas symétrique : Il n'y a aucun probleme pour transformer totalement du travail en chaleur, mais l'inverse n'est pas vrai. Pour utiliser de la chaleur, il faut deux sources à des températures différentes, mais quand tu cherches à transformer la chaleur qui s'écoule en travail (par exemple dans un moteur de voiture, a transformer l'explosion de l'essence en force mécanique, ou dans une centrale thermique la chaleur du charbon en électricité), et bien tu ne peux jamais faire la conversion a 100 % : il y a toujours de la chaleur que tu dois rendre à la source froide et qui ne sera pas transformée. Le rendement chaleur-> travail n'est que partiel, il est donné par la loi de Carnot R <= 1-Tf/Tc ou Tf et Tc sont les températures des sources froides et chaudes respectivement.
Tout ceci a été mis en forme par des thermodynamiciens du XIXe en définissant une nouvelle grandeur appelée
l'entropie. Cette notion est beaucoup moins évidente que l'énergie, mais l'interprétation est qu'elle mesure le caractère désordonné de la répartition de matière et d'énergie. plus c'est "mélangé", plus l'entropie est grande. Un corps chaud et un corps froid séparés ont moins d'entropie que les deux corps tièdes de températures égales, bien que le contenu énergétique soit le même.
La notion d'entropie est fondamentale pour comprendre comment les transformations chaleur <-> travail sont possibles. Le second principe stipule que les transformations ne sont possibles que si l'entropie totale augmente. Plus exactement :
* si l'entropie ne change pas, le processus peut se passer de manière réversible (le processus inverse peut également se passer, la variation d'entropie est nulle dans les deux sens). C'est le cas quand on n'a que des échanges de travail, la mécanique est réversible.
* si l'entropie augmente, le processus va se passer de manière irréversible, c'est à dire que le processus inverse est impossible. ca correspond la plupart du temps à la production de chaleur.
En réalité, tout les processus réels sont irréversibles, la réversibilité n'est qu'un cas idéal jamais atteint en pratique. Par exemple mets une bille au bord d'un bol et lache la : elle va rouler en accélérant, et si il n'y a pas de frottements elle va remonter au bord opposé puis va osciller indéfiniment. ca correspond à un phénomène réversible (c'est uniquement le travail de la pesanteur qui agit). Mais en pratique les frottements font que la bille remonte a chaque fois moins haut, et finit par s'arreter au fond. Finalement elle va s'immobiliser, et ne va jamais repartir. Le processus est là irréversible. On montre que le travail a fini par se convertir 100% en chaleur, et l'inverse n'est pas possible.
Le second principe est universel, et jamais mis en défaut. Tu peux en conclure que
tous les phénomènes qui se passent dans la Nature doivent augmenter l'entropie totale , ou au mieux la conserver. C'est extremement fort comme condition. cependant, ça ne concerne que l'entropie totale de l'Univers, pas l'entropie d'un sous-système : l'entropie d'un système partiel peut tres bien diminuer, a condition qu'elle augmente plus ailleurs. Mais si le système est isolé, bien sur, il ne peut échanger aucune information ni énergie avec l'extérieur et son entropie ne peut qu'augmenter.
L'interprétation de ce principe vient du fait que les processus microscopiques sont aléatoires et ne peuvent qu'augmenter le désordre. En battant un jeu de cartes au hasard, on ne peut que le rendre plus désordonné, et il est extremement peu probable qu'on retrouve un jeu en ordre ! c'est donc une notion statistique, mais sur des nombres extremement grands d'atomes élémentaires, la statistique devient une certitude.
bon la suite concerne la vie et l'apparent paradoxe des etres vivants, mais est ce que c'est clair jusque là ?

Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".