djabolo a écrit :
Par exemple tu as dit que mes informations étaient très partiales, mais il faudrait expliquer en quoi elles sont partiales.
Encore une fois, j'appelle cela inverser la charge de la preuve. C'est à toi de donner des chiffres explicites, avec des sources pertinentes, etc.
Mais puisque tu me le demandes, voici une petite explication de texte. La leçon est un peu sévère, mais tu l'auras voulue !
Pour commencer, les spécialistes des statistiques énergétiques en France, c'est la DGEMP au ministère de l'industrie, pas l'Insee. Commençons donc par la bonne source :
http://www.industrie.gouv.fr/energie/st ... _stats.htm
Ce n'est pas une raison pour prendre les chiffres de la DGEMP pour parole d'évangile! Il faut encore une bonne dose d'esprit critique et de comparaisons avec des visions alternatives (Inestene, Réseau Action Climat, Sortir du Nucléaire, etc.). Mais c'est la base
officielle.
Ensuite, voici donc quelques exemples de la partialité et de l'imprécision des données que tu indiquais :
Pour l'année 2004, production totale en France : 549,4 TWh
* dont nucléaire : 427,7 TWh
* dont thermique classique : 56,0 TWh
* dont hydraulique, photovoltaïque et Eolien : 65,3 TWh
Pour l'année 2004, Consommation totale en France : 479,9 TWh
Gros problème : il s'agit uniquement de l'électricité. Tu ne le précises nulle part, alors que tu écrivais juste au-dessus, en introduction à ces chiffres :
Je tente de faire un résumé non exhaustif des chiffres clés de production d'énergie en France
L'énergie n'est pas l'électricité. Cette première erreur est suffisante pour décrédibiliser toute la suite, puisque pour commencer on ne sait pas de quoi tu parles.
Pour l'année 2005, pourcentage des énergies consommées :
* Charbon : 4,9%
* Pétrole : 33,3%
* Gaz : 14,8%
* Nucléaire + hydraulique + éolienne + photovoltaïque : 42,5%
* (bois, déchets de bois, solaire thermique, biogaz, biocarburants…), y compris les pompes à chaleur et les déchets : 4,5%
Cette fois-ci, il s'agit bien de toute l'énergie et pas seulement de l'électricité. Mais là aussi, grossière imprécision : il s'agit d'énergie
primaire. Or, l'électricité d'origine nucléaire n'est pas comptabilisée de la même façon que les autres sources d'électricité (voir la note en bas de première page de cette brochure :
http://www.industrie.gouv.fr/energie/st ... pliant.pdf ).
Le même tableau, mais en énergie
finale consommée, donne une répartition très différente!
Sans cette
précision : primaire ou finale, ce tableau n'a aucun intérêt.
De toutes façons, la notion même d'"électricité primaire" comme source d'énergie, bien qu'utilisée par la DGEMP, est pour le moins absconse est c'est bien ce que j'appelerais une présentation partiale et trompeuse. Mais au moins, on sait que c'est le vocable de la DGEMP et on peut essayer de le décoder. Quand tu le traduis maladroitement par "Nucléaire + hydraulique + éolienne + photovoltaïque", alors qu'on ne sait toujours pas qu'on raisonne en énergie primaire, on ne comprend plus du tout pourquoi il y a ce gros amalgame et ce qu'il signifie.
Je répète : en matière d'énergie "les faits bruts" n'existent pas. Les chiffres n'ont de signification que s'ils sont donnés avec toutes les définitions et hypothèses nécessaires.
Dans chacun des deux tableaux ci-dessous, tu oublies une définition essentielle qui fait qu'on ne peut pas savoir à quoi correspondent réellement tes chiffres. Soit dit en passant, le premier chiffre de ton premier tableau est celui de 2005, pas de 2004. Si tu ne sais pas recopier sans faire d'erreur et sans enlever les hypothèses essentielles, il vaudrait mieux t'abstenir. Dans l'état, ces tableaux n'ont aucun intérêt (si ce n'est peut-être pour y piocher des chiffres au hasard, soit pour remplir sa grille de loto, soit pour argumenter sur Oléocène dans le style th

).
Même une fois les précisions nécessaires fournies (définitions et hypothèses), leur interprétation est très délicate et nécessite une très bonne compréhension de la manière dont ils sont collectés et calculés. C'est pourquoi fournir des tableaux bruts de décoffrage (même avec des chiffres justes, leurs définitions et hypothèses) ne sert pas à grand chose pour celui qui n'est pas spécialiste du sujet. Les brochures de la DGEMP ou d'autres agences spécialisées nationales (en évitant l'Insee, trop généraliste), européennes ou mondiales, ont au moins l'avantage de fournir quelques commentaires et éclaircissements. Il me paraît préférable de mettre des liens vers ce type de documents, didactiques si possible, plutôt que d'en extraire des chiffres avec les inacceptables erreurs et imprécisions sus-mentionnées.
Le fond de l'air est frais.