Transport electricité par cable supraconducteur
Publié : 27 juil. 2010, 12:21
J' avais déjà fait quelques post sur les cables electrique à supra conducteur, je les retrouve plus.
Alors je remet l' info de 2008.
Voir aussi l' article du Figaro du 26/06/2008 pour l' inauguration de cette ligne à Long Island.
http://www.lefigaro.fr/sciences/2008/06 ... -monde.php
Alors je remet l' info de 2008.
http://www.sciencesetavenir.fr/magazine ... cteur.htmlNew York teste le premier câble supraconducteur.
La société française Nexans va poser sur l'île de Long Island les premiers 600 mètres d'un câble capable de transporter du courant sans résistance.
Voilà des années que les physiciens et les électriciens en rêvent : transporter du courant sans perte, sans échauffement et sans rayonnement électromagnétique parasite. Cet idéal est en passe de devenir réalité grâce à de nouveaux câbles dits supraconducteurs. La société française Nexans en termine la fabrication dans ses usines allemande et norvégienne avant de tirer une première ligne près de New York, sur l'île de Long Island, dans le courant de l'été : 138 000 volts transportés sur 600 mètres, une première mondiale. Le nouveau câble utilise un matériau dit supraconducteur car il n'offre pas de résistance électrique : il n'y a plus d'échauffement dans le fil par effet Joule ( proportionnel à la résistance et au carré de l'intensité ) et, en théorie, plus de perte d'énergie non plus. Les électrons circulent librement à l'intérieur.
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En ce qui concerne le projet Nexans de Long Island, la société Air Liquide, leader mondial du domaine, fournira l'azote. Au final, le câble électrique supraconducteur qui sera bientôt déroulé a peu à voir avec un simple fil de cuivre ! Il ressemble plus à une sorte de sandwich cylindrique ( voir la photo ) . A l'extérieur, telle une longue bouteille Thermos, une enveloppe métallique flexible isole l'extérieur chaud de l'intérieur très froid. Contre cette paroi étanche, l'azote liquide circule et baigne un mince ruban supraconducteur enroulé en légère spirale. Fabriqué par American Superconductor, il consiste en filaments d'un oxyde de cuivre contenant du bismuth et du strontium réunis dans une matrice d'argent : sa section n'atteint qu'un millimètre carré. Enfin, un coeur de cuivre assure la rigidité et transporte le courant en cas de souci ( élévation incontrôlée de la température faisant perdre ses propriétés au ruban supraconducteur, par exemple ). Ajoutons, enfin, une petite astuce, reposant sur la propriété qu'ont les matériaux supraconducteurs d' « expulser » les champs magnétiques ( c'est ce qui permet, par exemple, de faire léviter des objets au-dessus d'un aimant ). Une seconde gaine supraconductrice entoure la première, et constitue un écran électromagnétique qui évite tout rayonnement à l'extérieur du câble, contrairement à ce qui se passe avec le cuivre.
« Détail » technique dû à cette superposition de deux rubans supraconducteurs enroulés en spirale : avec les trois phases ( plus, moins, neutre ), il faut plus de 100 kilomètres de supraconducteur pour 600 mètres de câble !
Le projet mené par Nexans et la Long Island Power Authority ( Lipa ) n'est pas tout à fait le premier. En 2001, à Copenhague, la société allemande NKT a raccordé au réseau un câble de 30 mètres transportant 30 000 volts. L'an dernier, aux Etats-Unis, deux câbles ont été déployés. Un de 300 mètres et 14 000 volts à Colombus ( Ohio ) par les entreprises américaines NKT et Southwire. L'autre de 350 mètres et 34 500 volts à Albany ( Etat de New York ) par la société japonaise Sumitomo. Différence : le projet de Long Island est le plus long, mais surtout celui qui fonctionne avec le plus haut voltage. Et c'est le point qui intéresse le plus les opérateurs. Pour simplifier, on peut comparer la performance de la technologie française à celle d'un fournisseur d'eau qui augmenterait son débit sans changer la taille de ses canalisations. La supraconductivité du câble Nexans permet de faire passer beaucoup plus de courant à tension équivalente. Les câbles sont trois à cinq fois plus puissants qu'un câble classique. Dans le cas du projet américain, les 138 000 volts du modèle supraconducteur équivalent à un câble en cuivre de 350 000 volts. Autre avantage : les pertes de courant passent de quelque 2 % ( dans le réseau français, par exemple, mais dans certains pays cela peut atteindre le double ) à 0, 05 % selon l'estimation de Nexans qui tient compte des écarts entre théorie et pratique. Et enfin, ces nouveaux câbles demandent moins d'investissements en génie civil. Comme il n'y a pas d'échauffement, la tranchée à creuser lors de la pose n'a pas besoin d'être très profonde pour des raisons de sécurité. Comme il n'y a pas de rayonnement électromagnétique, les trois phases peuvent également être très proches, et plusieurs câbles peuvent être placés près l'un de l'autre sans se perturber. Finalement, même si le câble proprement dit est plus cher qu'un câble classique, le coût global peut être moindre. Et l'euphorie pourrait redoubler, grâce à une chute des coûts de fabrication.
Les fabricants de supraconducteurs disposent déjà d'une seconde génération de matériaux, souvent à base d'un oxyde de cuivre contenant de l'yttrium électriquement plus performant. Leur coût de fabrication serait « divisé par 4 par ampère et par mètre » , prédit Jean-Maxime Saugrain, directeur de l'activité supraconducteur de Nexans. Son entreprise est d'ailleurs associée dans un projet européen pour la réalisation d'un câble de 30 mètres supportant 10 000 volts avec ces nouveaux composés. Pour les experts de Nexans, le marché devrait donc augmenter. D'une part, beaucoup de lignes électriques arrivent en fin de vie. Ce n'est pas un hasard si les Etats-Unis sont les premiers à tester en grandeur réelle ces dispositifs. L'identification de zones urbaines congestionnées et les pannes électriques de ces dernières années sont passées par là. D'autre part, les besoins ne cessent de croître, dans les pays en rapide développement notamment, comme la Chine. Partout, la supraconductivité permet d'augmenter la fourniture d'électricité malgré des réseaux engorgés : « Le développement de la technologie débutera par des niches aux Etats-Unis et en Europe. Mais en apportant de la valeur ajoutée au réseau , elle devrait se déployer » , résume Pierre Kayoun, vice-président chargé du marché des infrastructures chez Nexans. Un siècle après leur découverte, les supraconducteurs sortent des labos.
Voir aussi l' article du Figaro du 26/06/2008 pour l' inauguration de cette ligne à Long Island.
http://www.lefigaro.fr/sciences/2008/06 ... -monde.php