Politique(s) européenne(s) de l'énergie.

Discussions traitant des diverses sources d'énergie ainsi que de leur efficacité.

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Politique(s) européenne(s) de l'énergie.

Message par MadMax » 15 nov. 2005, 23:37

Energie: la CE menace de libéraliser par la contrainte

REUTERS | 15.11.05 | 17:43


BRUXELLES (Reuters) - La Commission européenne menace d'utiliser tous les instruments à sa disposition pour forcer les Etats membres de l'UE à ouvrir leurs marchés de l'énergie à la concurrence, comme ils s'y sont engagés.
Ouverte sur plainte de consommateurs qui jugent les prix trop élevés, une enquête sur le respect des directives européennes adoptées pour permettre au moins aux utilisateurs les plus importants de choisir leur fournisseur d'électricité ou de gaz a démontré que l'Europe de l'énergie restait une fiction.
"L'énergie est essentielle à la compétitivité économique de l'UE", a déclaré Neelie Kroes, la commissaire européenne à la Concurrence en constatant "de graves dysfonctionnements". "Aussi suis-je déterminée à recourir au droit de la concurrence pour protéger les entreprises et les consommateurs européens."
Deux semaines après le sommet de Hampton Court (Londres), où les dirigeants européens ont estimé qu'une politique commune de l'énergie était une priorité, notamment en raison de la hausse des prix du pétrole, il y a loin de la coupe aux lèvres.
Dans de nombreux Etats membres, dont la France, les marchés restent concentrés dans les mains des opérateurs historiques, ce qui leur donne les moyens d'influencer les prix, les exceptions étant essentiellement constatées dans les pays nordiques.
La plupart des marchés de gros sont régis par des contrats à long terme, surtout pour le gaz, et les producteurs sont également actifs sur le marché de détail.
En outre, la séparation entre les activités de production et de distribution n'est pas suffisante pour permettre aux concurrents d'utiliser les réseaux des opérateurs historiques, qui continuent selon la Commission à favoriser leurs filiales.

DIFFÉRENCES SIGNIFICATIVES DE PRIX
La faiblesse des capacités d'interconnexion, qui permettent de transporter de l'électricité ou du gaz d'un pays à l'autre de l'UE en formant un grand réseau européen, explique le manque de développement des marchés énergétiques intégrés.
Enfin, le manque de transparence sur les marchés compromet la position des nouveaux entrants et aggrave la méfiance des clients, qui hésitent à changer de fournisseur.
Il en résulte des différences significatives de prix selon les marchés, qui restent nationaux même si les opérateurs les plus importants acquièrent de plus en plus souvent des filiales dans les autres pays de l'UE pour contourner l'obstacle.
Dans certains cas - Espagne, Luxembourg, Grèce, Estonie, Irlande et Portugal -, les règles européennes ne sont pas du tout appliquées et ces pays sont devant la Cour de justice.
Mais, dans d'autres, comme la France, la Commission estime que les textes ne sont respectés que de manière formelle.
Neelie Kroes s'est donc déclarée prête à utiliser l'arsenal réglementaire dont elle dispose pour forcer le mouvement.
Elle peut poursuivre les Etats membres pour pratiques commerciales restrictives ou abus de position dominante, et elle peut traquer les aides d'Etat déguisées.
La Commission menace également de revoir la règle communautaire selon laquelle les fusions concernant des entreprises qui réalisent plus des deux tiers de leur chiffre d'affaires dans un seul Etat membre sont traitées par les autorités nationales et non par l'exécutif européen.
C'est en vertu de cette règle que Bruxelles a dû laisser les autorités de la concurrence espagnoles examiner la prise de contrôle par le groupe espagnol Gas Natural de son compatriote Endesa, qui avait demandé à Kroes de se saisir du dossier en raison des risques d'abus de dominance.

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Message par Tiennel » 15 nov. 2005, 23:54

Les Britanniques :evil: ont cru trop facilement pouvoir piquer les jouets des compagnies énergétiques continentales en manipulant la Commission

Il faut voir que sur le gaz par exemple, l'idée de cette libéralisation est grosso modo de permettre à un opérateur allemand de revendre à un distributeur italien le gaz russe qu'il aura acheté à un opérateur hollandais... Bref, que du négoce sur lequel des petits malins financiers prendraient de petites commissions. Globalement, cela ne peut pas faire baisser les prix puisque le gaz vient de quelques rares sources : Russie, Algérie et (toujours eux !) Royaume-Uni :twisted: mais plutôt les faire monter artificiellement par spéculation.
vous n'aimez pas le rosbif msieu ?

Heureusement, la première libéralisation (électricité) a démontré l'ineptie du modèle : tous ceux qui sont allés acheter de l'électricité "dérégulée" se sont vite aperçus qu'ils payaient plus cher qu'avant ! Et en plus, impossible de faire machine arrière : la Commission a instauré des règles de "protection du libéralisme" pour empêcher les clients de revenir auprès de leur bon vieil opérateur exclusif. :?

Quand l'Europe fondera une Commission de l'Energie (un équivalent de l'US DoE), capable de parler d'une seule voix face à la Russie, là peut-être on pourra dire que les institutions européennes travaillent pour les intérêts de l'UE. En attendant... Résistez, camarades de GDF !
Dernière modification par Tiennel le 16 nov. 2005, 00:04, modifié 1 fois.

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Message par MadMax » 16 nov. 2005, 00:03

A ma grande surprise, j'ai constaté que Gaz de France avait autorisé l'émission de warrants sur le titre peu de temps après son introduction...

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Message par Glycogène » 16 nov. 2005, 00:18

Au sujet de la privatisation d'EDF, il y a eu des remarques intéressante dans le magazine économique de France Culture cette semaine, consacré à la privatisation d'EDF.
Un invité expliquait que tous les services utilisant un réseau constituant un monopole "naturelle", comme l'électricité, le gaz, l'eau, le train, les autoroutes, sont plus efficace s'ils sont publics. Le monopole "naturelle" est du au fait que l'on ne peut pas avoir de concurrence: il n'y aura pas plusieurs lignes de TGV Lille-Marseille, ni plusieurs réseaux électriques indépendants, ni plusieurs réseaux d'eau dans chaque commune.
Seuls les télécoms ont pu voir se développer des réseaux grandes distances parallèles, les réseaux vers le client étant toujours uniques.
Ceci ne concerne que le transport. Par contre les producteurs peuvent être privés, mais ils seront toujours contraint d'une façon ou d'une autre par le réseau (surtout pour l'électricité).

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Message par Tiennel » 16 nov. 2005, 00:46

En l'occurrence, dans la dérégulation de l'électricité en France, le transport (le réseau haute tension) est resté un monopole (RTE).

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Message par Inside » 16 nov. 2005, 10:49

Energie: la CE menace de libéraliser par la contrainte
est-ce reellement envisageable ?
ce qui est etonnant, c'est que l'ue ne semble pas comprendre les agitations sociales en Europe :shock: :shock:
Les etats nations et les services publics doivent rester souverains.
L'UE donne l'impression qu'elle veut regenter les etats (on le voit deja avec Mandelson a l'OMC).
Si cela continue comme ca, c'est la revolution en Europe :shock:

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Message par MadMax » 16 nov. 2005, 21:09

EDF, E.ON et RWE dans la ligne de mire de Bruxelles

[14 novembre 2005]

ÉNERGIE. Les principaux acteurs européens du marché de l'énergie, en particulier le français EDF et les allemands E.ON et RWE, encourent de fortes amendes de la part de la Commission européenne pour entrave à la concurrence, affirmait hier le journal économique The Business. Il existe «des problèmes graves dans les marchés de l'énergie», notamment de «pratiques restrictives et d'abus de position dominante», écrit la Commission dans un rapport préliminaire d'enquête. Les groupes français et allemands sont en ligne de mire «en tant que grands fournisseurs de gaz et d'électricité en Europe», de même que les gouvernements des deux pays. Sont aussi concernées l'italien Eni et l'espagnol Gas Natural.
Vite, vite, privatisez avant que ça ne s'ébruite :twisted:

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Message par Tiennel » 20 nov. 2005, 08:55

Très bon travail de journaliste
Le Monde a écrit :Le défi de Gazprom
19.11.05 | 13h03
L'annonce faite par le géant russe Gazprom de son arrivée sur le marché français du gaz, désormais en partie libéralisé, est une mauvaise surprise pour GDF, qui, il y a deux mois à peine, fêtait les trente ans de ses premiers achats de gaz à son futur concurrent. A l'époque, ce contrat avait suscité de vives inquiétudes sur la dépendance énergétique à l'égard de l'URSS. Aujourd'hui, le danger est d'une autre nature. Premier producteur (environ 20 % du marché mondial) et exportateur mondial de gaz, Gazprom — une entreprise d'Etat dans la main du président russe, Vladimir Poutine — vient d'annoncer qu'il a obtenu l'autorisation de vendre du gaz en France aux entreprises et aux collectivités locales. Et qu'il vise à terme 10 % du marché hexagonal.

D'emblée, Gazprom s'annonce comme un concurrent potentiellement redoutable. Contrôlant à la fois la production, le transport et, maintenant, la distribution, il bénéficie d'économies d'échelle à la mesure de sa taille. L'opérateur pourra, au moins dans un premier temps, pratiquer une politique de tarifs agressive pour conquérir la clientèle française professionnelle. A l'inverse, GDF ne produit que quelque 10 % du gaz qu'il vend.

GDF n'avait pas anticipé le fait que l'ouverture du marché aurait des effets aussi rapides. L'entreprise, malgré son développement et bien qu'elle exerce ses activités dans une trentaine de pays, reste trop spécialisée dans la distribution. De ce point de vue, GDF n'a pas eu une stratégie aussi habile que ses concurrents allemand et italien : du côté allemand, Ruhrgaz a acquis 6 % du capital de Gazprom et s'est associé à lui pour construire un gazoduc à travers la mer Baltique, qui ouvre au gaz russe une nouvelle route directe vers le marché de l'Europe du Nord. L'ENI italienne, pour sa part, vient de construire avec Gazprom une autre conduite, qui traverse la mer noire et desservira, via la Turquie, toute l'Europe méditerranéenne.

Dans ce contexte, l'entreprise française apparaît fragile face au mastodonte russe et à ses alliés. Gazprom va en effet devenir l'un des principaux fournisseurs de GDF, tout en le concurrençant sur son ancien marché "captif". Dans un scénario catastrophe, il n'est pas impossible que GDF voie, à terme, sa place réduite de façon drastique sur le marché français.

Rien ne dit que l'évolution qui s'était produite aux Etats-Unis quand le président Jimmy Carter avait lancé le mouvement de libéralisation du transport aérien à la fin des années 1970 ne va pas se reproduire. Quelques grandes compagnies se partageaient le marché. Selon un phénomène bien connu des économistes, la dérégulation ne s'est pas traduite par un équilibre concurrentiel stable. De multiples compagnies se sont créées. Au terme d'une bataille sans merci, menée à coups de baisses de prix, les anciennes ont disparu, remplacées par quelques nouvelles venues. Autrement dit, le marché du transport aérien américain s'est de nouveau retrouvé dans une situation d'oligopole, dont l'ouverture à la concurrence devait le faire sortir. Seuls les acteurs économiques avaient changé.

Sur le marché ultrasensible de l'énergie, le pire serait qu'un monopole de fait, assuré par quelques opérateurs étrangers, dont certains contrôlés par des Etats, finisse par remplacer un monopole de droit. Le risque étant, par exemple, malgré les assurances déjà fournies par M. Poutine, que le consommateur soit confronté à des hausses de prix, une fois le marché conquis. Or, dans ce cas, le gouvernement français ne serait plus là pour limiter les velléités d'augmentation de tarifs, comme vient de le faire Paris avec la hausse de 12 % que demandait GDF.

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Message par lionstone » 20 nov. 2005, 09:38

Citation:
Energie: la CE menace de libéraliser par la contrainte

est-ce reellement envisageable ?
ce qui est etonnant, c'est que l'ue ne semble pas comprendre les agitations sociales en Europe Shocked Shocked
Les etats nations et les services publics doivent rester souverains.
L'UE donne l'impression qu'elle veut regenter les etats (on le voit deja avec Mandelson a l'OMC).
Si cela continue comme ca, c'est la revolution en Europe Shocked
L'AGCS (Accord Général sur le Commerce des Services, ou en anglais GATS - General Agreement on Trade and Services) est un accord multilatéral élaboré par l'OMC depuis 1995 sous l'impulsion des Etats-Unis, et qui concerne les "services" au sens très large du terme.

En fait de "services", l'AGCS prévoit la privatisation totale de L'ENSEMBLE DES SERVICES PUBLICS: la distribution d'électricité, la poste, les transports publics, mais aussi la santé et l'éducation dont l'accès sera ainsi réservé aux plus favorisés.
Au total, l'AGCS prévoit la libéralisation totale de 160 secteurs d'activité, dont certains représentent de fabuleux marchés mondiaux qui excitent depuis longtemps la convoitise du secteur privé (2000 milliards de dollars pour l'éducation, 3500 milliards de dollars pour la santé).
Avant même la signature de l'AGCS, les gouvernements européens ont déjà commencé à mettre en oeuvre la privatisation des services publics. Les projets de privatisation déjà annoncées de certains services publics (EDF, Air France, La Poste...) sont en fait dictées par l'AGCS...

La tyrannie des marchés, c’est ça mon pote.
Si le libéralisme peut être considéré comme un choix politique, l’utra-libéralisme lui, n’est pas soluble dans la démocratie, d’où les dérives fascisantes de gens comme Bush et Sarkozy.
Moderacene: le site de la moderation brut

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Message par MadMax » 22 nov. 2005, 20:40

Les entreprises du secteur vont en voir de toutes les couleurs : investissements forcés, fournisseurs de plus en plus influents(Gazprom...), protestations des clients, pressions des politiques...
énergie

Malcom Wicks, ministre britannique de l'Energie: "La libéralisation du marché de l'énergie doit être accélérée"


Selon le ministre britannique, le marché européen de l'énergie doit poursuivre son ouverture, en dépit de l'hostilité des "anciens monopoles". Estimant que l'exemple britannique montre que la libéralisation fonctionne, Malcolm Wicks souligne que l'Etat doit savoir malgré tout "imposer au marché, s'il le faut, des objectifs stratégiques".


La question énergétique rebondit au Royaume-Uni. Tancé par le patronat qui l'invite à définir une "stratégie nationale cohérente en matière d'énergie", le gouvernement de Tony Blair répond en mettant la pression... sur l'Europe. Et il s'inspire pour ce faire d'un rapport de la Commission stigmatisant le cloisonnement des marchés énergétiques dans l'Union. Alors que s'ouvre à Londres la conférence européenne sur le gaz, le ministre de l'Energie Malcom Wicks explique dans une interview à La Tribune et à notre partenaire Handelsblatt les enjeux de la politique énergétique européenne.


La Tribune.- Quelles propositions allez-vous soumettre à vos partenaires européens?

Malcom Wicks.- Le Royaume-Uni veut que l'ouverture des marchés soit au coeur de l'agenda européen. Comme l'a indiqué la Commission, de sérieux dysfonctionnements existent dans le marché unique. Malgré les directives en la matière, l'Europe des 25 n'est pas encore un terrain de jeu aux règles égales pour tous, encore moins un marché intégré où fournisseurs et consommateurs se rencontreraient librement. Je plaiderai donc lors de la réunion du Conseil énergie, que je présiderai le 1er décembre à Bruxelles, pour que le processus de libéralisation soit accéléré. La pratique doit suivre la théorie.

Quel est le principal obstacle à la libéralisation?

Ce sont les intérêts directs que les anciens monopoles, dans certains pays que je ne citerai pas, ont dans le maintien des positions acquises. Or, les retards dans la libéralisation pénalisent les consommateurs, particuliers ou industriels, car sans concurrence il n'y a pas de baisse des prix et il y a moins de choix. L'exemple britannique montre que la libéralisation fonctionne: d'après le sondage de l'institut indépendant Oxera, le Royaume-Uni a bénéficié au cours de la décennie passée des prix du gaz et de l'électricité parmi les plus bas, sinon les plus bas, en Europe et dans le G7.

Les prix sont pourtant en train d'augmenter outre-Manche, alors que le patronat britannique s'inquiète d'un déficit d'approvisionnement cet hiver...

Les inquiétudes des entreprises naissent d'une situation de court terme, liée notamment à des problèmes de fourniture en provenance de la Mer du Nord, que nous sommes en train de régler. Sur le long terme, Tony Blair a déjà annoncé une révision de la politique énergétique du pays au cours de l'année 2006, qui tienne compte à la fois de la hausse des prix des hydrocarbures dans le monde, du déclin progressif de nos réserves en Mer du Nord et des engagements du protocole de Kyoto en termes de réduction des émissions de gaz à effets de serre.

Cette révision ira-t-elle jusqu'à relancer les investissements dans le nucléaire?

L'énergie nucléaire représente 20% de notre capacité productive aujourd'hui et est censée baisser à 7% en 2020 en l'absence d'investissements. Nous avons à ce sujet l'esprit ouvert. Nous allons bientôt lancer un débat national et examiner de près les coûts de construction de centrales et de gestion des déchets. En cas de décision positive, ce qui n'est pas certain à présent, il reviendrait aux entreprises d'investir.

A l'image du Royaume-Uni, l'Europe dans son ensemble intensifie ses liens énergétiques avec la Russie. Le salut est-il dans un partenariat aussi étroit que possible avec ce grand fournisseur d'hydrocarbures?

C'est une grande question. Je ne vois pas à présent de réponse possible au niveau des 25, car les sensibilités sur ce dossier sont encore divergentes. La question de la diversification des sources fera aussi partie de la réflexion que nous allons lancer au Royaume-Uni. Mais je préconise en tout cas que l'UE comme institution deviendra de plus en plus active dans les relations énergétiques entre l'Europe et la Russie.

A l'heure où l'ouverture des marchés est au menu de Bruxelles et où EDF s'introduit en Bourse, quelles sont les leçons, positives et négatives, que vous tirez de l'expérience britannique?

La libéralisation a entraîné une baisse des prix et a offert plus de choix aux clients, y compris la possibilité d'acheter du gaz et de l'électricité à un même fournisseur. (faux pour les particuliers) Elle s'est accompagnée aussi de la naissance d'un régulateur fort et incisif (Ofgem). En perspective, il nous faut mieux définir le rôle de l'Etat dans la politique énergétique. Celui-ci doit savoir imposer au marché, s'il le faut, des objectifs stratégiques. Nous l'avons fait par exemple en 2003 en fixant un objectif de 10% d'énergie renouvelable à l'horizon 2010. C'est la voie à suivre.



Propos recueillis par Andrea Morawski, à Londres (avec Dirk Heilmann du Handelsblatt)
Dernière modification par MadMax le 22 nov. 2005, 21:36, modifié 1 fois.

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Message par Aerobar » 22 nov. 2005, 21:16

Malcolm Wicks a écrit :L'exemple britannique montre que la libéralisation fonctionne: d'après le sondage de l'institut indépendant Oxera, le Royaume-Uni a bénéficié au cours de la décennie passée des prix du gaz et de l'électricité parmi les plus bas, sinon les plus bas, en Europe et dans le G7.
Perfide Malcolm ! Dans ma boîte précédente, nos collègues britanniques avaient voulu tester cela en demandant à chacun de leurs homologues européens combien il payait le kWh chez lui. La France avait, de loin, gagné le premier prix...

Enfin bon, vas-y Malcolm, on espère tous ici que tu n'auras pas à gérer une Grande-Bretagne paralysée par le froid cet hiver, sinon tu vas vite devenir ridiculous à Bruxelles
Nous sommes tous voués à devenir ennuyeux.
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Message par MadMax » 08 déc. 2005, 16:46

Bruxelles invite les 25 à accroître l'ulitisation des énergies renouvelables

2005-12-08 14:30:47

BRUXELLES, 7 décembre (XINHUANET) -- La Commission européenne a adopté mercredi un plan d'action détaillé destiné à accroître l'utilisation de l'énergie issue de la sylviculture, de l'agriculture et des déchets, invitant les 25 Etats membres à promouvoir davantage l'électricité verte.

Le plan annonce plus de 20 actions, dont la plupart seront mises en oeuvre à partir de 2006. Il préconise notamment un examen de la manière dont les normes relatives aux carburants pourraient être améliorées pour encourager l'utilisation de la biomasse pour le transport, le chauffage et la production d'électricité; des investissements en faveur de la recherche, en particulier pour la production de combustibles liquides à partir de bois et de déchets; et une campagne pour informer les agriculteurs et les propriétaires de forêts de l'intérêt des cultures énergétiques.

Selon Bruxelles, ces mesures permettraient de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 209 millions de tonnes d'équivalent de CO2 par an, de fournir des emplois directs pour 250 000 à 300 000 personnes et de réduire la dépendance à l'égard des importations d'énergie de 48 à 42 %.

Dans le contexte de la dépendance croissante de l'UE à l'égard des importations de pétrole et de gaz, de la hausse constante des prix et des engagements pris par l'UE pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, le développement des énergies renouvelables reste une priorité dans l'agenda de la politique énergétique européenne. Pourtant, les énergies renouvelables n'ont pas encore vraiment décollé puisque la part de ces sources dans la palette énergétique de l'UE à l'horizon 2020 ne sera vraisemblablement que de 9 à 10 %, alors que l'objectif a été fixé à 12 %.

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Message par MadMax » 09 déc. 2005, 00:21

Accès à une électricité moins chère pour entreprises grosses consommatrices

L'Assemblée nationale a voté jeudi un amendement au collectif budgétaire 2005, facilitant l'accès à des tarifs avantageux d'électricité pour les entreprises grosses consommatrices.

L'amendement "vise à permettre à des industries fortement consommatrices d'énergie de constituer des consortiums afin de bénéficier de marchés avantageux pour l'approvisionnement en gros d'électricité, dans les limites des règles de la concurrence", a défendu un des auteurs de l'amendement, Hervé Mariton (UMP). François-Michel Gonnot (UMP) et Claude Gatignol (UMP) ont co-rédigé l'amendement.

"Ce sujet concerne des dizaines de milliers d'emplois dans des secteurs électro-intensifs tels que l'aluminium, les fibres de renforcement, les alliés spéciaux, le carton ou encore la chimie", a complété Michel Bouvard (UMP).

Un autre amendement exonérant du paiement de la taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel (TICGN), à compter du 1er janvier 2008, pour les producteurs d'électricité à partir du gaz naturel.

Selon MM Gatignol, Mariton et Jean-Paul Anciaux (UMP), il s'agit de favoriser "la sécurité d'approvisionnement électrique".

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Message par Tiennel » 09 déc. 2005, 00:23

Et pan dans les dents des dirigeants d'EDF, qui venaient de se concocter un petit communiqué de presse pour faire monter le prix de l'action et exercer ainsi leurs stock-options.

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Message par MadMax » 09 déc. 2005, 17:34

La France veut faire décoller l'éolien

Pour tenir ses objectifs en matière d'énergies renouvelables, la France veut donner une priorité nouvelle à l'énergie éolienne. 5 000 éoliennes pourraient être installées dans l'Hexagone d'ici à 2015. Un marché de 15 milliards d'euros qui attise les convoitises des constructeurs comme Vestas et Gamesa. Mais l'opposition des riverains demeure forte.

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