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Les méthodes actuelles de production de biodiésel impliquent la dissolution d'un catalyseur, tel que la soude, dans de l'alcool, puis l'agitation de ce mélange avec de grandes quantités d'huile végétale dans de grandes cuves pendant 2 heures. Le liquide repose ensuite pendant 12 à 24 heures pendant qu'une lente réaction chimique se produit, créant ainsi du biodiésel et de la glycérine, un sous-produit qui est écarté. Cette glycérine peut être utilisée pour faire des savons, mais d'abord le catalyseur qu'elle contient doit être neutralisé et retiré avec de l'acide chlorhydrique, un procédé long et coûteux.

Le microréacteur développé à l'université de l'Oregon élimine les étapes de mélange, de repos pour la séparation et potentiellement le besoin d'utiliser un catalyseur dissous.

Mais ce qui est encore plus important pour Jovanovic [le chercheur à l'origine de l'invention], c'est que le réacteur, grand comme la moitié d'une carte de crédit épaisse, pourrait aider les agriculteurs à réduire leur dépendance au pétrole produit en masse et pourrait réduire les besoins de distribuer le carburants via des camions, des tankers ou des pipelines.

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Bien que la quantité de biodiésel produit par un seul microréacteur ne soit qu'un filet, les réacteurs peuvent être connectés et empilés en bancs pour augmenter de manière très importante la production. "En empilant de nombreux microréacteurs en parallèle, un engin de la taille d'une petite malette pourrait produire assez de biodiésel pour alimenter plusieurs exploitations, ou produire des centaines de milliers de gallons par an [un gallon = 3,8 litres].

M. Parente qui présentera ses travaux cette semaine à la Conférence Internationale sur l'éthanol et le biodiesel (Enerbio), à Brasilia, a été invité cette année par Boeing et la Nasa à Seattle (Etats-Unis): il a signé un contrat avec l'avionnneur pour des tests avec du biokérosène.

En raison des clauses du contrat, il ne révèle pas les secrets du nouveau combustible. Dans une interview à l'AFP, il s'est limité à dire qu'il travaillait sur des palmiers et que le Brésil avait les moyens d'approvisionner le monde entier en cas de développement du produit.

Cet ingénieur chimiste de 66 ans a commencé ses recherches à la fin des années 70 et en octobre 1984 un avion Bandeirantes de l'armée de l'air (FAB) a volé pour la première fois avec du biokérosène depuis Sao José dos Campos (Etat de Sao Pualo) jusqu'à Brasilia, une distance de 900 km.

Mais le projet du "biokérosène est resté dans un tiroir et nous nous sommes concentrés sur le biodiesel", a expliqué M. Parente, président de Tecbio, une entreprise qui emploie 70 personnes à Fortaleza (nord-est) où Tecbio a son siège, et possède des filiales en Espagne et au Vitenam.

Le Brésil produira cette année 350 millions de litres de biodiesel, fait à partir de plantes oléagineuses.

L'inclusion de 2% de biodiesel, dans le gazole - le produit le plus consommé au Brésil - est facultative mais deviendra obligatoire à partir du 1er janvier 2008. A partir de 2013, les distributeurs devront incorporer 5% de biodiesel.

M. Parente donne à ses deux inventions un seul nom : les "lipocarburants" (car fabriqués avec des matières grasses végétales ou animales) et il les considère très avantageuses par rapport à l'éthanol, l'alcool carburant fabriqué au Brésil avec de la canne à sucre et pour lequel le Brésil est aussi leader mondial.

"L'éthanol est un combustible solitaire, puisqu'il ne sert que pour les petits moteurs, les véhicules particuliers ou les motocyclettes. Le biodiesel, en revanche, sert aux navires, aux trains ou pour produire de l'énergie électrique", a-t-il affirmé.

Selon lui, le programme de biodiesel "arrivera à être 10 fois plus important que celui de l'éthanol au Brésil".

Il table dans l'avenir sur une "usine plurielle" qui intègrerait la production de biodiesel et celle d'éthanol, et il précise qu'il est déjà en train d'examiner cette idée pour un client.

L'intérêt pour toutes ces alternatives grandit à mesure que des études prédisent l'épuisement des combustibles fossiles et montrent les preuves des changement climatiques en raison des émissions de gaz à effet de serre.

Mais pour M. Parente, l'éthanol, le biodiesel et autres végétaux ne sont que des solutions de transition.

"Ce sont des produits importants dans la transition vers une solution définitive, qui à mon avis sera celle de l'énergie solaire", souligne-t-il.

Il n'envisage pas l'hydrogène en raison de son côut élevé de production et de stockage.

L'énergie nucléaire lui paraît acceptable, mais il considère qu'une usine nucléaire est toujours exposée à être la cible d'attentats terroristes.


© 2006 AFP
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