La France, Arabie Saoudite du nucléaire en 2020 ?
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La France, Arabie Saoudite du nucléaire en 2020 ?
Regardez ces petites courbes, qui décrivent l'évolution du nucléaire en France, en % de l'énergie primaire totale consommée
Elles montrent qu'il suffit de quinze ans pour transformer un pays à l'économie fondée sur le fossile en première puissance nucléaire civile. Vous mesurerez notamment la vitesse à laquelle tout ceci se met en chantier, alors que le pays est en train de subir deux chocs pétroliers ; c'est l'arrivée des socialistes en 1981 qui a commencé à infléchir le rythme infernal du programme, quasiment terminé en 1986 pour accueillir en beauté le contre-choc pétrolier
Maintenant, pourquoi ne pas refaire ça une nouvelle fois ? Non pas pour couvrir les 60% besoins restants mais tout simplement pour devenir le fournisseur électrique de l'Europe ?
Certes, il s'agit de multiplier une nouvelle fois par DIX le parc électronucléaire. "Impensable" pensez-vous ? Et pourtant, il a suffi de la crise de 1973 pour décider une première multiplication par dix du parc.
"Et les matières premières ?" Justement, autant les rafler maintenant avant que les Chinois ne les prennent pour eux, pendant qu'on a encore de l'argent en caisse.
"Et la dette ?" Bof, on va commencer par faire flamber les prix électriques grâce au libéralisme bruxellois, histoire de convaincre quelques investisseurs privés. Et puis... on va lentement réveiller l'inflation...
EDIT : je précise que ceci n'est pas un scénario que je promeus, mais un scénario dont je cherche à cerner la probabilité d'occurrence
Elles montrent qu'il suffit de quinze ans pour transformer un pays à l'économie fondée sur le fossile en première puissance nucléaire civile. Vous mesurerez notamment la vitesse à laquelle tout ceci se met en chantier, alors que le pays est en train de subir deux chocs pétroliers ; c'est l'arrivée des socialistes en 1981 qui a commencé à infléchir le rythme infernal du programme, quasiment terminé en 1986 pour accueillir en beauté le contre-choc pétrolier
Maintenant, pourquoi ne pas refaire ça une nouvelle fois ? Non pas pour couvrir les 60% besoins restants mais tout simplement pour devenir le fournisseur électrique de l'Europe ?
Certes, il s'agit de multiplier une nouvelle fois par DIX le parc électronucléaire. "Impensable" pensez-vous ? Et pourtant, il a suffi de la crise de 1973 pour décider une première multiplication par dix du parc.
"Et les matières premières ?" Justement, autant les rafler maintenant avant que les Chinois ne les prennent pour eux, pendant qu'on a encore de l'argent en caisse.
"Et la dette ?" Bof, on va commencer par faire flamber les prix électriques grâce au libéralisme bruxellois, histoire de convaincre quelques investisseurs privés. Et puis... on va lentement réveiller l'inflation...
EDIT : je précise que ceci n'est pas un scénario que je promeus, mais un scénario dont je cherche à cerner la probabilité d'occurrence
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Re: La France, Arabie Saoudite du nucléaire en 2020 ?
Tiennel
tu oublie l' effet NIMBY !
c'est la population qui ne voudra pas !
Si on arrive d' ici 2020 à installer 14 centrales nucléaires en France ce sera le bout du monde (une par an).
N' oulie pas que quand le gouvernement à lancer le plan de construction des centrales nucléaires , il n' y avait pas encore Three Miles Island et Tchernobyl.
Et puis 4000 reacteurs classiques bouffent l'integralité de la ressouce en Uranium "conventionel" en moins de 60 ans .
Il faudrait en plus qu'une grosse proportions des centrales soient surregeneratrices ! Et ca c'est seulement en 2020 qu' on aura un démonstrateur industriel de generation 4.
tu oublie l' effet NIMBY !
c'est la population qui ne voudra pas !
Si on arrive d' ici 2020 à installer 14 centrales nucléaires en France ce sera le bout du monde (une par an).
N' oulie pas que quand le gouvernement à lancer le plan de construction des centrales nucléaires , il n' y avait pas encore Three Miles Island et Tchernobyl.
Et puis 4000 reacteurs classiques bouffent l'integralité de la ressouce en Uranium "conventionel" en moins de 60 ans .
Il faudrait en plus qu'une grosse proportions des centrales soient surregeneratrices ! Et ca c'est seulement en 2020 qu' on aura un démonstrateur industriel de generation 4.
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J'ajouterai que malgré les crises, les recessions n'ont duré qu'un an ou deux, le contexte global etait celui d'une croissance économique. C'est une chose de consacrer 0,2 % du PIB a l'investissement en profitant d'une croissance de 2,5 % pour ne profiter que de 2,3 %. C'en est une autre d'aggraver une recession de -1,8% en la faisant passer "effectivement" à -2 % (les dépenses d'investissement n'apparaitront pas dans les chiffres de la récession mais l'argent public dépensé ne sera pas disponible pour les regimes sociaux, l'assurance maladie etc...)
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On rajouterait plutôt des tranches aux centrales existantes. Que je sache, il y a assez peu de manifs antinucléaires devant les centrales. Ce sont plutôt les convois de retraitement qui sont ciblés.energy_isere a écrit :Tiennel
tu oublie l' effet NIMBY !
c'est la population qui ne voudra pas !
Si on arrive d' ici 2020 à installer 14 centrales nucléaires en France ce sera le bout du monde (une par an).
N' oulie pas que quand le gouvernement à lancer le plan de construction des centrales nucléaires , il n' y avait pas encore Three Miles Island et Tchernobyl.
Les réserves de pétrole "durent" officiellement 40 ans, discours officiel, donc ça ne sera pas choquant d'avoir 60 ans d'uranium devant soi. en plus, effectivement, on pourra promettre le surrégénérateur pour 2020, en remplacement des tranches des années 1970.energy_isere a écrit :Et puis 4000 reacteurs classiques bouffent l'integralité de la ressouce en Uranium "conventionnel" en moins de 60 ans. Il faudrait en plus qu'une grosse proportions des centrales soient surregeneratrices ! Et ca c'est seulement en 2020 qu' on aura un démonstrateur industriel de generation 4.
Donc recours massif à l'investissement privé, dans le schéma Eurotunnel : la veuve de Carpentras pensera investir dans l'avenir de la France - et se fera ruiner - mais les fonds d'investissement s'en sortiront. De l'argent à investir, il y en a plein en ce moment, c'est pour cela qu'il y a des bulles partout : immobilier, marchés actions, matières premières, etcGillesH38 a écrit :C'est une chose de consacrer 0,2 % du PIB a l'investissement en profitant d'une croissance de 2,5 % pour ne profiter que de 2,3 %. C'en est une autre d'aggraver une recession de -1,8% en la faisant passer "effectivement" à -2 % (les dépenses d'investissement n'apparaitront pas dans les chiffres de la récession mais l'argent public dépensé ne sera pas disponible pour les regimes sociaux, l'assurance maladie etc...)
On pourrait ptet même proposer aux Saoudiens de nous financer les centrales avec leurs pétrodollars
S'il n'y avait que sur ce point qu'on manquait de détail...MadMax a écrit :Et les contrats d'approvisionnements, on a des détails ?
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J'ai comme un doute sur les chiffres. Avec une cinquantaine de centrales (900 à 1300 MW) on fait 40% de l'énergie primaire (courbe de Tiennel). Avec des nouvelles centrales (plutot 1500 MW ou plus) pour alimenter l'Europe (10 fois la france en gros) 400 centrales devraient suffire et non 4000 ... De plus en 1980 on a multiplié par 10 là il faudrait multiplier par 100.
C'est 400 ou 4000 dans la question ?
C'est 400 ou 4000 dans la question ?
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Autre chose, faudra deja remplacer celles qui vont arriver en fin de vie, et s'attaquer au démantèlement, ce qui ne va peut etre exactement couter ce que l'EDF a prévu en provisionnements...
D'autre part une récession économique réduirait la consommation d'électricité industrielle. L'industrie nucléaire va se retrouver devant la même question métaphysique que les sociétés pétrolières ; de nouvelles installations seraient-elles vraiment utilisées? sachant que les futures belles centrales à charbon à séquestration, faudra bien aussi les utiliser pour les rentabiliser!
D'autre part une récession économique réduirait la consommation d'électricité industrielle. L'industrie nucléaire va se retrouver devant la même question métaphysique que les sociétés pétrolières ; de nouvelles installations seraient-elles vraiment utilisées? sachant que les futures belles centrales à charbon à séquestration, faudra bien aussi les utiliser pour les rentabiliser!
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Actuellement, il y a une soixantaine de tranches en activité en France. Donc mon scénario consiste à passer à 600 réacteurs civils en 2020.sceptique a écrit :C'est 400 ou 4000 dans la question ?
A ce moment-là, autant ne pas démanteler, surtout si les nouvelles tranches sont construites à côté, les chantiers vont se gêner. On éteint les vieilles tranches et on enlève le minimum.GillesH38 a écrit :Autre chose, faudra deja remplacer celles qui vont arriver en fin de vie, et s'attaquer au démantèlement, ce qui ne va peut etre exactement couter ce que l'EDF a prévu en provisionnements...
Il est clair que le charbon est un concurrent redoutable. Il va falloir dépenser de grosses sommes en intox pour jeter le doute sur la séquestration... On peut aussi considérer un scénario dégradé où charbon et nucléaire se partagent la part de marché de l'UE actuellement dédiée au pétrole et au gaz.GillesH38 a écrit :D'autre part une récession économique réduirait la consommation d'électricité industrielle. L'industrie nucléaire va se retrouver devant la même question métaphysique que les sociétés pétrolières ; de nouvelles installations seraient-elles vraiment utilisées? sachant que les futures belles centrales à charbon à séquestration, faudra bien aussi les utiliser pour les rentabiliser!
EDIT : 2 petits graphes trouvés ici pour alimenter la discussion :
Oui, il manque une ligne "démantèlement", mais on pourrait aussi dire qu'il manque une ligne "séquestration du CO2" voire "impact du changement climatique lié aux GES déjà émis"
Faire disparaître la production électrique fuel+gaz d'Europe ne paraît pas hors de portée... On notera aussi que l'objectif suédois de se passer de pétrole en 2020 ne concerne que les transports : leur électricité est déjà "fossil-free"
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Si on suppose qu'il était indexé sur le prix du pétrole, il a dû juste tripler - sans compter le double effet dérégulation (UE) + chantage au gaz (Russie).greenchris a écrit :Le graphe des coùts date de 97, le combustible nucléaire a doublé de prix depuis, je ne parle pas de celui du gaz
Et pendant ce temps-là, aux USA, le gaz s'effondre à moins de $6 le MMBTU... mais je m'égare
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Moi, je peux pas voter avec 4000 alors qu'il s'agir de 400 (maxi 600) dans l'hypothèse.
Pour le prix du combustible, Attention ! La grosse part est le cout de préparation, enrichissement. Le cout du minerai est plus faible :
Exemple 80 Euros le kg Uranium naturel équivalent à 10 tonnes de pétrole, 10 * 11,6 = 116 MWh. Avec un rendement de 33% cela donne 40 MWh, donc
2 Euros le MWh soit 0.2 centimes euros le kWh pour le minerai.
D'ailleurs dans le lien cité :
Pour le prix du combustible, Attention ! La grosse part est le cout de préparation, enrichissement. Le cout du minerai est plus faible :
Exemple 80 Euros le kg Uranium naturel équivalent à 10 tonnes de pétrole, 10 * 11,6 = 116 MWh. Avec un rendement de 33% cela donne 40 MWh, donc
2 Euros le MWh soit 0.2 centimes euros le kWh pour le minerai.
D'ailleurs dans le lien cité :
On a plusieurs fils qui ont abondamment traité le sujet.Par contre le coût du kWh produit à partir des combustibles fossiles dépend très fortement du prix de ces derniers. Il est sujet à de grandes variations lorsque ces prix fluctuent sur le marché mondial. A l'inverse, le prix de l'uranium naturel, dont il existe des stocks abondants dans le monde, ne représente que le quart du poste combustible dans le montant du kWh nucléaire et n'intervient que pour 6% environ dans le total. Le coût du kWh nucléaire est ainsi à l'abri de variations, elles-mêmes peu probables, du cours de son combustible et il offre une grande garantie de stabilité.
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Je n'arrive pas à modifier le sondageMoi, je peux pas voter avec 4000 alors qu'il s'agir de 400 (maxi 600) dans l'hypothèse.
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