
Pas de panique Oleocene.org est là.

Je vous propose donc un superbe article où vous apprendrez en vous amusant que l'on découvre un baril pour chaque baril consommé. Amusant , non? On y parle aussi de "processus de démocratisation du Moyen-Orient voulue par Bush". La on se marre franchement.

Ou encore "la filière du gaz naturel liquéfié apportera toujours plus au marché mondial la fluidité nécessaire". Là on demande grace, parce que trop rire ça fait mal. Je vous copie l'article, quelquefois qu'il disparaisse. Ce serait dommage pour les jours de pluie où on a pas le moral. Ne me remerciez pas, c'est tout naturel.
Energie: n'ayons pas peur
Mis en ligne le 06/08/2005
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SAMUEL FURFARI
Enseigne la géopolitique de l'énergie à l'Université Libre de Bruxelles.
Ingénieur civil, docteur en sciences appliquées.
Fonctionnaire à la Commission européenne.
sfurfari@ulb.ac.be
Contexte
L'énergie inquiète notamment à cause de la montée du prix du brut mais aussi à cause du changement climatique anthropologique qu'elle occasionne. Certains craignent qu'on ne puisse maîtriser ces phénomènes.
Thèse
Le monde regorge d'énergies fossiles. Pendant encore longtemps, elles constitueront 80 pc de nos consommations mais on doit faire tous les efforts pour les utiliser efficacement et proprement.
Conclusion
Les pouvoirs publics doivent intervenir pour garantir que la géopolitique assure notre approvisionnement énergétique; ils doivent aussi adopter des mesures, en particulier la recherche technologique, pour apporter les solutions aux défis du monde de l'énergie.
Si en ces temps où le prix du pétrole est parvenu à des nouveaux sommets, l'idée de la rupture d'approvisionnement ne donne plus lieu à la panique des années 1970, il n'en demeure pas moins vrai que nous sommes confrontés aujourd'hui à des craintes qui doivent trouver une réponse concertée des pouvoirs politiques, de l'économie, des universités mais aussi des citoyens.
Disons-le sans ambages : il n'y a aucun risque de pénurie d'énergie avant bien longtemps, ni même de pétrole. Pour chaque baril de pétrole consommé en 2004, il y a eu un autre de découvert. Il y a trente ans, j'apprenais qu'il ne restait plus que pour trente années de réserves de brut dans le monde. Aujourd'hui, elles dépassent 40 années. Il y a certes un risque géopolitique du fait que ces réserves sont concentrées dans certaines régions du monde peu connues pour leur transparence ou leur stabilité. Il suffirait que ces pays, qui entravent encore aujourd'hui les démarches d'investissement dans la prospection et la production des compagnies pétrolières, ouvrent leurs portes pour faire disparaître le flux tendu des approvisionnements que nous connaissons, ainsi que les spéculations sur les prix, en dépit de la demande chinoise.
La première solution passe donc par le dialogue renforcé avec les pays producteurs qui finiront bien par comprendre que jouer gagnant-gagnant est la meilleure stratégie pour chacun. L'Union européenne en a fait une pierre angulaire de sa stratégie de sécurité d'approvisionnement énergétique. Le processus de démocratisation du Moyen-Orient voulue par Bush s'appuie également sur cette indispensable ouverture.
Par ailleurs, nous disposons de réserves de gaz naturel pour 67 années de consommation. Et la prospection est loin d'être terminée dans le monde ! Là où le bât blesse, c'est son acheminement vers les consommateurs et le peu de fluidité du marché qui lie par gazoduc interposé le producteur et le consommateur. Les solutions existent déjà : la filière du gaz naturel liquéfié apportera toujours plus au marché mondial la fluidité nécessaire et l'UE est à l'oeuvre en multipliant les routes d'importation à partir de diverses régions afin d'éviter des situations de monopole.
Quant au charbon, ses réserves de 164 années et l'absence de contraintes géopolitiques y relatives nous permettent d'envisager avec sérénité la sécurité d'approvisionnement pour l'ensemble du monde. Bref, dans 30 ans et plus, on dépendra encore pour 80 pc des énergies fossiles. Sans parler de l'énergie nucléaire de fission ou de fusion qui - même si elle devait être utilisée en ultime recours - sera toujours à même de nous fournir l'électricité nécessaire.
Mais alors, où est le problème ? Ils sont deux, celui déjà évoqué de la géopolitique liée à la concentration géographique des réserves d'hydrocarbures et celui de la durabilité du changement climatique d'origine anthropologique et de la gestion des déchets nucléaires. Pour les deux problèmes et pour autant qu'on s'en donne les moyens, la recherche peut et doit apporter des solutions. Ici aussi l'UE est très active.
N'oublions pas les énergies renouvelables dont l'UE cherche à faire 12 pc de sa consommation d'énergie d'ici 2010. Le renouveau auquel nous assistons dans le domaine de la biomasse est prometteur, notamment dans la production de biocarburants. De plus, si on se concentrait plus sur la production de chaleur, à partir du bois et du solaire, et moins sur la génération d'électricité difficilement économique, on ferait des pas de géant. Mais la meilleure énergie restera toujours celle que l'on n'utilise pas. L'efficacité énergétique doit être la priorité absolue. La Commission européenne a lancé un large débat sur cette question par la publication de son Livre vert « Comment consommer mieux avec moins» qui affirme qu'il existe un potentiel de 20 pc d'économie d'énergie économiquement réalisable sans changer notre mode de vie.
Si nous n'avons aucune raison de paniquer, il nous faut néanmoins agir sur plusieurs plans : la politique internationale, le marché, la recherche et notre comportement quotidien. La Commission européenne ne cesse d'oeuvrer dans ce sens.
© La Libre Belgique 2005