triangle fatal ? (crise, pétrole difficile, investissements)

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triangle fatal ? (crise, pétrole difficile, investissements)

Message par sceptique » 15 nov. 2008, 19:24

Plusieurs événements importants sont arrivés ces derniers mois qui ont "assommés" beaucoup de gens, y compris sur Oleocène, apparemment.
Beaucoup de gens, ici, voyaient une montée sans fin du pétrole. Et pourtant, nous savons bien qu'une croissance infinie (même des prix) est impossible ! La crise est intervenue pour remettre de l'ordre dans tout cela. Et peut importe finalement sa cause primaire.
Parmi les "terreplatistes" beaucoup prenaient le bon côté de l'augmentation des cours du pétrole : cela rendait accessible beaucoup de pétrole difficile permettant ainsi de continuer la croissance de la production pétrolière, tout au moins sa stabilisation. La aussi la crise et la chute brutale des cours est venue doucher cet enthousiasme.
Ou en sont les prévisions pour ces fameux pétroles "difficiles" ? Au hasard des fils sur Oleocène :
Les projets de développement des sables bitumeux sont reportés. Quid des 4 Mb/j prévus avant 2020 ?
Les méga-découvertes au large du Brésil devaient arriver en production, "à marche forcée", vers 2013, 2015. Le président les voulait même tout de suite ! Il semblerait que le calendrier vient de prendre 5 ans vers 2020.
De même, Duglambier ne jure que par le pétrole arctique et de la Sibérie Orientale qui devait permettre à la Russie de surmonter son deuxième pic. Avec quels moyens vont-ils le faire ?

Actuellement l'essentiel de la production pétrolière est encore assurée par le pétrole "classique" facile à mettre en oeuvre, à un prix et avec des délais raisonnables. Comme cela a toujours été le cas ces dernières décennies.

Le pétrole "difficile", par contre, nécessite des investissements beaucoup plus importants, sur des durées plus longues, et avec un retour sur investissements aléatoire. Je vois bien le discours :
Bonjour monsieur le banquier. Il me faut quelques dizaines de milliards de dollars pour aller forer dans le Grand Nord Russe. Cela va prendre une dizaine d'années avant de sortir 1 ou 2 Mb/j si tout va bien. Le banquier s'étrangle (aujourd'hui pas l'an dernier) ! En effet, pour amortir cela il faut que le baril soit à 100$.

Maintenant, le pétrolier pouvait arguer que sa production actuelle était une garantie sérieuse avec les bénéfices mirobolants engrangés avec le pétrole à 100-120-140$. Il pouvait réaliser l'opération en auto-financement. Le banquier n'étant là que pour assurer la trésorerie. A 60$, voire 30 comme le pense Aerobar, cela devient problématique. Il suffit de voir les prévisions financières de Petrobas au Brésil entre maintenant et l'an dernier.

Finalement, il me semble que le seul pétrole utilisable à gros débit est le bon vieux pétrole classique, pas cher, et facile à extraire avec une durée d'investissements raisonnables. Et que le pétrole "difficile" (ou encore non-conventionnel) n'assurera jamais guère plus de 10%. Avec cependant plein de projets mirifiques en période de pétrole cher et de forte croissance économique comme nous venons de le vivre. Projets immédiatement repoussés (annulés ?) en cas de crise.

Supposons que la crise actuelle ne soit, au final, qu'une crise comme les autres et que l'économie reparte dans 2 ans. Avec un cycle de moins de 10 ans (les précédentes crises : 1997 2002). Cela ne laisse pas le temps de lancer des grands projets nécessitant 10 ans !

Ma conclusion : Laherrere et Campbell avaient raison de se focaliser sur le "crude oil" en négligeant le "difficile" (deep offshore, arctique, grand nord, sables et schistes bitumeux, pétrole lourd ...). Ce pétrole, au mieux, atténuera le peak oil. A condition que l'économie mondiale résiste à un pétrole suffisamment cher pour rentabiliser ce pétrole difficile mais pas trop pour ne pas s'effondrer.

Le triangle fatal donc ! Et on va buter sur les 3 angles.

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Re: triangle fatal ? (crise, pétrole difficile, investissements)

Message par matthieu25 » 16 nov. 2008, 00:19

On peut rajouter que dans 3, 4 ans quand la crise aura fait table rase dans le milieu financier et que le prix du pétrole va manquer faute d'investissement suffisant, le prix du pétrole va remonter.Mais il sera trop tard pour investir dans les pétroles difficiles.Que du bonheur pour l'environnement, ce fil.... =D>
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Re: triangle fatal ? (crise, pétrole difficile, investissements)

Message par GillesH38 » 16 nov. 2008, 08:44

je rejoins tout à fait sceptique, y compris dans la remarque que finalement, Campbell et Lahérrère n'avait fait que prévoir la fin du pétrole bon marché (et non pas la fin du pétrole comme tant l'ont cru !!) simplement au pic de production conventionnel, qui a eu lieu en 2005, sans s'occuper des ressources chères non-conventionnelles qui resteraient minoritaires, et qui ne regleraient pas le probleme fondamental du coût marginal. C'est tres exactement ce qui a eu lieu. Et ils disaient que ça produirait ensuite des grosses difficultés économiques....
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Re: triangle fatal ? (crise, pétrole difficile, investissements)

Message par FOWLER » 16 nov. 2008, 09:38

+1

Mais le Breton's Woody Wood Peak II n'est pas encore au programme, nos généraux regardent leurs pieds.... :?
la nuit la raison dort, et simplement les choses sont.
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Re: triangle fatal ? (crise, pétrole difficile, investissements)

Message par epe » 16 nov. 2008, 11:52

GillesH38 a écrit :Campbell et Lahérrère n'avait fait que prévoir la fin du pétrole bon marché
La fin du pétrole bon marché... à produire, parce que bon marché, là, il l'est! C'est même invraisemblable de voir à quel point les prix se sont effondrés alors que la demande diminue à peine finalement (si elle diminue...)

La part incompressible de la demande est énorme, sauf à changer de monde, et on se précipite sur les dernières pommes à portée de main. Si plus personne ne veut investir dans une échelle, on est mal à très court terme.

Quelques autres réflexions:

Quand l'opep déclarait régulièrement se battre contre l'augmentation trop rapide des prix, par crainte des effets sur l'économie et le risque d'effondrement qui s'en suivrait, personne ou presque (y compris ici) ne les prenait au sérieux. Ils avaient pourtant raison.

Un responsable d'un pays producteur déclarait récemment (trop fainéant pour rechercher) quelque chose du genre "le meilleur investissement pétrolier à long terme, c'est de le laisser dans le sous-sol" Il avait raison aussi.

Quid du prix de revient des agrocarburants? Là aussi il risque d'y avoir des lendemains qui déchantent. Celui qui a investi dans l'ethanol ne doit pas s'étonner de se réveiller avec la gueule de bois! :-p
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Re: triangle fatal ? (crise, pétrole difficile, investissements)

Message par GillesH38 » 16 nov. 2008, 13:31

epe a écrit :
GillesH38 a écrit :Campbell et Lahérrère n'avait fait que prévoir la fin du pétrole bon marché
La fin du pétrole bon marché... à produire, parce que bon marché, là, il l'est! C'est même invraisemblable de voir à quel point les prix se sont effondrés alors que la demande diminue à peine finalement (si elle diminue...)
si la demande ne diminuait pas fortement, je me demande pourquoi les prévisions de production de l'EIA chutent aussi brutalement. Et il ne faut pas tant que ça pour faire tomber les prix, un ecart de 2 ou 3 % entre offre et demande est suffisant pour multiplier ou diviser (selon le cas ) le prix par 2 ! - une remarque quand meme, considérer que 55 $ est "bon marché " est en soi révélateur du changement qui a eu lieu depuis 2005 ... ;-)
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Re: triangle fatal ? (crise, pétrole difficile, investissements)

Message par sceptique » 16 nov. 2008, 16:33

La notion de coût marginal est absolument essentielle pour comprendre ce qui vient de se passer.
Le coût d'extraction du pétrole classique (genre saoudien) est faible pour ne pas dire ridicule (5 10 15$ le baril selon les champs). Même celui de l'offshore classique (Mer du Nord, Angola, Golfe du Mexique ...) n'est pas encore très élevé. Moins de 20-30$ le baril. On peut donc dire que 80% (90 ?) de la production se fait à un coût inférieur ou égal à disons 30$. Et que les coûts annoncés par Total (entre autres) de 80$ le baril ne concerne que 10% de la production, et encore.
Et comme l'a indiqué Aerobar, en période de tension, quand la demande tend à dépasser l'offre, le prix s'aligne naturellement sur celui le plus élevé. Avec un bonus lié à la spéculation. D'où un prix de base de 80$ qui monte à 100-120-140 avec cette spéculation.
Maintenant, quand la tension diminue, comme actuellement avec la crise (on annonce moins 10% aux USA, ce n'est pas rien) le pétrole difficile, marginal et cher devient inutile : on a tout simplement plus besoin de ces 5 ou 10%, les plus chers ! Et je range là dedans les productions et projets de :
sables bitumeux
pétrole lourd du Venezuela
agrocarburants américains à base de maïs
pétrole du Grand Nord et arctique
deep offshore (genre Tupi au Brésil)
CTL avec recours massif au charbon (combien d'usines toujours en projet et pour quel débit ?).
...
Donc le prix s'aligne sur celui du dernier baril nécessaire. Actuellement de l'ordre de 30$. C'est ainsi je pense que raisonne Aerobar pour prédire ces 30$ l'an prochain. Il rectifiera si je me trompe. Ceci suppose évidemment que la crise va durer et que la consommation de pétrole va rester relativement faible. Ave la spéculation à la baisse cela peut même descendre plus bas !

Evidemment ce cycle baissier va s'inverser dés que la croissance va reprendre (si elle reprend ... :? ). Et le prix du pétrole repartira vers les sommets.

En gros, on va naviguer entre deux écueils.
1) Charybde : le pétrole très cher qui "tue" l'économie.
2) Scylla : la récession qui provoque l'effondrement du baril.

Dans un autre fil Gilles disait qu'il faudrait interdire le pétrole non-conventionnel. La réalité économique est en train de s'en charger : ce pétrole difficile restera toujours (relativement) marginal. Car le temps dont on disposera, entre deux récessions, ne sera pas suffisant pour mener à bien ces gigantesques investissements.
C'est bien là la crainte de l'EIA dans son dernier rapport. Les investissements nécessaires pour aller chercher le pétrole difficile (des milliers de milliards de dollars) ne pourront tout simplement pas être fait ! Si encore il ne s'agissait que de dollars, on voit bien que l'on peut en créer ex-nihilo selon la théorie chère à AJH. Mais AJH précise bien qu'il faut avoir disponible les ressources correspondantes : l'acier, le béton, le pétrole classique (et oui !), les hommes qualifiés, ... et le temps ! Typiquement 10 ans de croissance euphorique. Et c'est là que cela va coincer.

En résumé, je reprends une conclusion ci-dessus : inutile de regarder les chiffres des découvertes et projets mirifiques de pétrole "technologique" il suffit de suivre la production du bon vieux "crude oil" pour avoir une petite idée de notre avenir. Une fois lissée l'impact des périodes de crise comme maintenant, ou d'euphorie comme précédemment . Du genre : vous aller voir on va aller chercher les 10 000 milliards de tonnes de charbon (au pifomètre) sous la Mer Du Nord pour en faire autant de barils de pétrole en CTL (en comptant 1 tonne de charbon médiocre pour obtenir 1 baril de pétrole toujours au pifomètre).

Si tout cela n'est guère réjouissant pour l'avenir de la civilisation industrielle la contrepartie, plus agréable, est que l'impact sur le réchauffement climatique sera moindre que celui attendu dans le scénario 'Business As Usual".

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Re: triangle fatal ? (crise, pétrole difficile, investissements)

Message par epe » 16 nov. 2008, 17:03

sceptique a écrit : ce pétrole difficile restera toujours (relativement) marginal. Car le temps dont on disposera, entre deux récessions, ne sera pas suffisant pour mener à bien ces gigantesques investissements.
Il y a même des effets de levier qui peuvent aggraver ce scénario :
Je crois qu'il ne faut plus démontrer que l'investisseur (boursier) n'a pas de vue à long terme. Il attend un retour sur investissement rapide et n'a pas d'horizon au-delà de 5 ans.
Or les pétroliers ont maintenant sous le coude des réserves qu'ils ne vont pas développer dans l'immédiat parce que non rentables aux cours actuels. Mais l'essentiel de ces réserves proviennent de découvertes qui ont été faites pendant la période d'euphorie.
Mais voilà, la valeur boursière (donc la capacité d'investissement sur fonds propres) d'une société pétrolière dépend essentiellement de deux paramètres, le prix du baril et l'importance de ses réserves. Comme il est à craindre que l'exploration va aussi souffrir de la crise (ça a été le cas lors du précédent contre-choc), les réserves des compagnies vont aller en diminuant, ce qui va provoquer le retrait des investisseurs et aggraver le manque de moyens de développement et d'exploration des pétroles extrêmes...
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Re: triangle fatal ? (crise, pétrole difficile, investissements)

Message par Alturiak » 16 nov. 2008, 18:17

sceptique a écrit :Evidemment ce cycle baissier va s'inverser dés que la croissance va reprendre (si elle reprend ... :? ). Et le prix du pétrole repartira vers les sommets.
De nombreux megaprojets sont attendus pour 2009 ou 2010, rajoutant des capacités de production à une offre qui dispose déjà et disposera encore plus de capacités de production non utilisées. Ces nouvelles capacités de production ne seront bien sûr pas parmi les moins chères à exploiter. Mais je pense que si la reprise de la croissance intervient suffisamment rapidement, elle profitera peut-être d'un baril peu cher (moins de 60$, 50 ou encore moins peut-être ?) pour quelque temps (quelques mois ?). En tous cas les sommets se feront attendre.

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Re: triangle fatal ? (crise, pétrole difficile, investissements)

Message par FOWLER » 16 nov. 2008, 23:24

""Mais je pense que si la reprise de la croissance intervient suffisamment rapidement,""

Voilà, tout est là : SI

;-)
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Re: triangle fatal ? (crise, pétrole difficile, investissements)

Message par Alturiak » 16 nov. 2008, 23:29

Ben... oui.

J'aurais pu ne pas le mettre aussi. ;-)

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Re: triangle fatal ? (crise, pétrole difficile, investissements)

Message par hyperion » 17 nov. 2008, 08:52

il y a contradiction sur le prix, autant on envisageait une stabilité avec des prix hauts au printemps , autant maintenant nous fonctionnons trop avec des prix bas. la seule chose de sur c'est la volatilité.
se rejouir d'un prix bas qui élimine les productions marginales ,c'est tjs faire confiance à la main invisible.
si vraiment ces productions marginales sont éliminées nous nous retrouvons sensiblement avec cette courbe, crise ou pas crise, est-ce que le prix peut se maintenir durablement bas avec?
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Re: triangle fatal ? (crise, pétrole difficile, investissements)

Message par ticaribou » 17 nov. 2008, 09:09

supposition :
si le prix du baril s'était maintenu à 150 dollars, très vite une masse de gens "moyennement pas riches ni pauvres, juste classe moyenne" se seraient retrouvés tous dans la rue à réclamer des aides. avec le risque de déstabiliser tous les régimes en place. On en était à se demander comment des aide-soignantes à domicile pourraient continuer leur job quand même ! taxis, camions, pêcheurs etc, c'est que ça en faisait du monde !

donc un temps le baril monte, juste assez pour éliminer un petit pourcentage de ces gens, pas assez pour provoquer une révolution, mais ça permet d'éliminer peu à peu tout le monde, par crises successives, sans qu'ils se révoltent, puisque ceux qui ne font pas partie de la première charrette prient pour ne pas arriver au point du voisin qui, lui, y est parti !
quand vous faites partie de la charrette, vous vous adaptez, vous devez changer vos habitudes, vendre la voiture, éventuellement vous rapprocher du boulot si vous en avez encore un, etc. Et lorsque le prix du baril baisse , vous êtes déjà engagés dans un processus de moindre consommation, vous ne ferez pas marche arrière la plupart du temps.
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Re: triangle fatal ? (crise, pétrole difficile, investissements)

Message par parisse » 17 nov. 2008, 11:24

ticaribou a écrit : quand vous faites partie de la charrette, vous vous adaptez, vous devez changer vos habitudes, vendre la voiture, éventuellement vous rapprocher du boulot si vous en avez encore un, etc. Et lorsque le prix du baril baisse , vous êtes déjà engagés dans un processus de moindre consommation, vous ne ferez pas marche arrière la plupart du temps.
Je suis aussi de cet avis. Un surplus est alors degage, qui sert aux pays emergents (dont la croissance reste positive) et a une part de consommation supplementaire dans l'OCDE pour les personnes non touchees. Les prix restent relativement bas jusqu'a la vague suivante. Celle-ci pourrait mettre un peu de temps a se declencher suite aux mises en production prevues en 2009, sauf si l'OPEP est bien disciplinee.

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Re: triangle fatal ? (crise, pétrole difficile, investissements)

Message par kercoz » 17 nov. 2008, 12:27

parisse a écrit : Je suis aussi de cet avis. Un surplus est alors degage, qui sert aux pays emergents (dont la croissance reste positive) et a une part de consommation supplementaire dans l'OCDE pour les personnes non touchees. Les prix restent relativement bas jusqu'a la vague suivante.
Tout a fait : on nivelle la pauvreté par le bas en échange du maintien de nos riches .
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)

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