Ces analogies montrent bien toute la composante psychologique et irrationnelle des marchés.
Pour gagner en bourse, il ne faut pas spécialement connaître la science économique, il faut anticiper les mouvements des autres opérateurs. Celui qui a deviné que le marché va se préciper dans telle direction pour X raison, et qui se précipite le premier, gagne gros. Ces "mouvements de masse" relèvent davantage de la psychologie des groupes que de la science économique !
La raison X peut être en lien avec l'économie réelle (mauvais résultat de l'entreprise qui fait baisser son action ; ou problème affectant tout un secteur tel que des ruptures d'approvisionnement), mais aussi un incident mineur (tel qu'un incendie ou une tempête, dont on se rendra compte après coup que les dégats sont en fait très minimes et que l'affolement des marchés n'était pas justifié), une rumeur infondée, ou même un "premier qui se précipite" avec suffisamment de force et d'autorité pour que les autres se disent "s'il le fait, c'est qu'il a une bonne raison, donc, même si j'ignore cette raison, je fais comme lui".
Du coup, il y a bien sûr des prophéties auto-réalisatrices. Si un gros faiseur d'opinions dit : "la bourse va connaître un krach lundi", et que du coup 70 % des opérateurs sont vendeurs au lieu de 50 % un lundi habituel, il y a effectivement un krach boursier.
Depuis un an que des faiseurs d'opinion nous disent que 2008 sera l'année du krach, je m'étonne que ce ne soit pas encore le cas !
Prodiges et vertiges de l'analogie
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Re: Prodiges et vertiges de l'analogie
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Re: Prodiges et vertiges de l'analogie
A mon avis ce vocabulaire utilisé met surtout en évidence que l'économie n'est pas une science au sens véritable du terme, c'est à dire au sens de phénomènes régit par des lois et vérifiées par des méthodes .Toute l'économie mondiale est tributaire d'évènements ou de comportements complétement imprévisibles dont les effets sont eux mêmes difficilement prévisibles .D'où ce vocabulaire utilisé qui montre l'absence totale de prévisions fiables surtout en période trouble.Les évènements sont bien souvent analysés et expliqués après coups et je ne crois pas que Jean Pierre Gaillard (Gallard?) soit devenu mutimillionnaire grace à ses prévisions en bourse.Quand je pense que l'on tient compte du " moral des ménages" pour décider de l'avenir d'un pays , on est parfois pas loin d' Elisabeth Tessier!
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Re: Prodiges et vertiges de l'analogie
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Dernière modification par Aerobar le 02 juil. 2008, 13:09, modifié 1 fois.
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Re: Prodiges et vertiges de l'analogie
Tu parles des journalistes économiques qui font des "manages", ou des experts (ou consultants) en économie ou présentés en tant que tel par des journalistes jaunes ?Aerobar a écrit :Vous confondez économie et journalisme.
Faut préciser, quand même, les mots ont un sens.
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Etape n°3 : "Mais à cet endroit, en ce moment, l'humanité, c'est nous, que cela nous plaise ou non", Samuel Beckett
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Re: Prodiges et vertiges de l'analogie
L'économie est beaucoup trop souvent une pseudo-science prétentieuse et malfaisante.Pierre M. Boriliens a écrit :Ah ! A mon avis, l'économie est une science au même titre que l'histoire, voire la philosophie, et elle ferait bien de rester à ce niveau. Le reste, c'est la politique qui devrait s'en charger...Aerobar a écrit :Vous confondez économie et journalisme.
Ces gens ont intérêt à dire que c'est la science qui gouverne, puisqu'ils ioccupent des positions privilégiées dans le système.Pierre M. Boriliens a écrit :En effet ! Mais c'est quand même un peu embêtant, je trouve, que tous ces gens qui réagissent simplement à l'émotion du moment, prétendent en même temps que c'est la science qui gouverne et qu'il est impossible de faire autrement... Qui font des tas de lois (ou font faire) pour qu'ils puissent encore mieux se consacrer à leurs fantasmes... Il y a là comme une contradiction radicale...vincent128 a écrit :Ces analogies montrent bien toute la composante psychologique et irrationnelle des marchés.