Une question à se poser toutefois : le choc pétrolier en devenir (au fait, c'est ce qu'annonçait un gars à la radio il y a quelques temps!) est-il le début de la crise ou un simple précurseur?
Euh... Je ne suis pas sûr de bien voir la différence

. Etant donné le degré de dépendance de notre société au pétrole, on peut dire que, pour l'essentiel, le choc pétrolier EST la crise.
Quand à définir le début "officiel" de la crise, c'est assez difficile. Pour, je ne sais pas, disons 90% de ce qui nous attend, l'effet sera insidieux et s'étalera sur des années ou des décennies. Néanmoins, il y aura inévitablement certaines étapes que même les plus acharnés des "terreplatistes" auront du mal à ignorer : la disparition des compagnies aériennes, un crash boursier global qui précédera ou suivra de très près celui du (pétro)dollar, etc.
Par exemple, prenons le cas des agriculteurs : ils se plaignent -maintenant- du prix du carburant et des engrais. Bien. Maintenant, multiplions les prix par 2, par 3, par 10 et nous aurons fait un petit voyage dans l'avenir. Cependant, il n'y aura rien de fondamentalement nouveau, les symptômes seront simplement exacerbés à des niveaux insupportables. On peut donc dire que la crise a déjà commencée mais que ses effets sont encore relativement faibles...
On peut d'ailleurs facilement se rendre compte de ce qui nous attend à court terme (à long terme, c'est autre chose). Faisons monter suffisament le prix du brut et admirons ensemble le résultat :
Quelques compagnies aériennes font faillite -> toutes les compagnies aériennes ont fait faillite
la bourse baisse -> la bourse n'existe plus
chômage modéré -> chômage monstre
les routiers râlent -> les routiers n'existent plus
les paysans râlent -> la nourriture devient rare
les touristes hésitent à venir -> ils ne viennent plus
etc, etc. Définir le début de la crise revient simplement à choisir un point sur une ou plusieurs de ces courbes de transition. On peut donc dire que, par bien des côtés, la crise a -déjà- commencé... Ou alors, on peut se créper le chignon, prétendre que nous nous situons avant et que, ce point que certains appellent "crise" s'appelle en fait "précurseur"
