Exploitation offshore d'or et de cuivre: Nautilus espère passer commande en 2014 d'un navire minier
le marin.fr 14/10/2013
La société canadienne Nautilus Minerals, basée à Toronto, qui a remporté le premier permis d'exploitation d'une mine sous-marine d'or et de cuivre, espère passer commande au premier trimestre 2014 du navire qui ira chercher le minerai par 1 600 mètres de fond.
La société cite des devis allant de 180 à 260 millions de dollars pour le navire, a indiqué le jeudi 10 octobre le directeur financier de Nautilus, Shontel Norgate, lors d'une conversation avec des investisseurs. Il faudra 2 à 3 ans pour le construire. Nautilus envisage de financer le navire seul ou avec des partenaires.
Le projet de Nautilus prévoit d'utiliser des robots sous-marins filoguidés (Rov) pour prélever le minerai sur le plancher marin et de l'aspirer jusqu'au navire en surface. Après séparation de l'eau, le minerai d'or et de cuivre sera transféré sur un navire de transport.
Des robots de type ROV prélèveraient le minerai au fond de la mer.
Il serait ensuite aspiré jusqu'au navire minier en surface
Le gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée a accordé en janvier 2011 un permis d'exploitation à Nautilus pour une mine sous-marine située dans la mer de Bismarck. La société canadienne a un accord pour fournir le minerai à un groupe chinois spécialisé dans le raffinage du cuivre.
Baptisé Solwara 1, le projet de Nautilus vise à exploiter des sulfures polymétalliques hydrothermaux. Ces sulfures sont produits par les sources sous-marines hydrothermales dont la température avoisine les 400°C. Lorsque cette eau entre en contact avec des courants froids, les minéraux précipitent et créent des cheminées appelées "fumeurs noirs".
Avec le temps, ces cheminées s'effondrent et s'accumulent pour forme des dépôts de minerai, dont certains sont riches en or, en cuivre, en plomb et en zinc. Ce type de dépôt se localise typiquement le long des 60 000 kilomètres des dorsales océaniques, lieux d'une intense activité volcanique et tectonique.
L'envolée du cours des cours de l'or et du cuivre au cours des dernières années explique l'intérêt des sociétés minières pour les gisements sous-marins.
Si l'exploitation sous-marine des métaux est en phase de démarrage, en revanche des navires miniers sont utilisés depuis de nombreuses années, notamment par le groupe De Beers, pour exploiter les ressources en diamants au large de la Namibie.
En 2007, Nautilus envisageait déjà de mettre en exploitation cette mine sous-marine. La société canadienne s'était associée avec la société belge de dragage Jan de Nul. Celle-ci devait faire construire un navire minier dans un chantier espagnol. Mais le projet ne semble pas avoir connu de suites.
En 2012, Nautilus avait pour partenaire pressenti dans la construction et l'exploitation du navire l'allemand Harren & Partner. Cette société semble avoir eu du mal à réunir sa part de financement