Elasticité de la demande de pétrole aux prix
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Re: Elasticité de la demande de pétrole aux prix
Tu souhaite en fait introduire une notion d'élasticité par tête de pipe, pour dissocier la croissance de nombre de consommateurs de celle de leurs besoins individuels
Le concept est intéressant, mais à quoi sert-il ? L'élasticité-prix telle que je m'en sers permet d'affirmer que nous sommes encore loin d'avoir une destruction de la demande par les prix - contrairement aux années 1970 où le graphe montre bien la sensibilité de la demande au prix - ce qui est suffisant comme conclusion.
Et pour moi, une sensibilité de -1/25, c'est quasi-nul, compte tenu... des marges d'erreurs.
Le concept est intéressant, mais à quoi sert-il ? L'élasticité-prix telle que je m'en sers permet d'affirmer que nous sommes encore loin d'avoir une destruction de la demande par les prix - contrairement aux années 1970 où le graphe montre bien la sensibilité de la demande au prix - ce qui est suffisant comme conclusion.
Et pour moi, une sensibilité de -1/25, c'est quasi-nul, compte tenu... des marges d'erreurs.
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Re: Elasticité de la demande de pétrole aux prix
J'aime bien la définition des biens de Giffen sur les biens de premières nécessités. 


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- GillesH38
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Re: Elasticité de la demande de pétrole aux prix
ça ne veut rien dire grand ou petit si tu n'as pas un point de comparaison ! 1000 m/s c'est grand pour un escargot et petit pour la lumière !Aerobar a écrit :
Et pour moi, une sensibilité de -1/25, c'est quasi-nul, compte tenu... des marges d'erreurs.
à part ça, une élasticité très faible veut simplement dire qu'il faudra monter très haut pour commencer à baisser un peu la consommation, et donc que les 130 USD ont toutes les chances d'etre dépassés...;
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Re: Elasticité de la demande de pétrole aux prix
A mon grand désespoir , je suis en contradiction avec toi .Aerobar a écrit :Elasticité : elle est nulle, hélas !

Certes il ne s'agit encore que d'intuition , il faudra qq mois pour que les analystes patentés nous le confirme , et ce vers la fin de l'année .
En attendant les indices de la réalité et de l'action de l'élasticité/demande/prix du pétrole sont bien là .
-Baisse embryonnaire de la consommation , vivement les stats d'avril.
-Prix bbl en baisse 102$ ce jour.
-Les pires gâcheurs sont les USA , c'est là que tout va se jouer. Si les américain sont contraint de diminuer de 10% leur gargantuesque gabegie (20 M/bbl/J) , de seulement 10% , cela représente la consommation de brut de la France , qui ne pèserai plus sur le marché .

Les volumes consommés en Janvier 2008 en Californie , d'après le "State Board Equalization" ont baissé de 4,5% par rapport au même mois de 2007.
Si ça se confirme dans les mois à venir on appel ça une tendance ?

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- Aerobar
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Re: Elasticité de la demande de pétrole aux prix
Ce n'est pas incompatible avec mon point de vue qui traitait de l'élasticité-prix à l'échelle mondiale.
Ce qui rend l'élasticité-prix quasi-nulle sur ce périmètre, c'est qu'une grande partie des Etats taxent ou subventionnent l'essence. En France, la TIPP est si importante qu'elle amortit la hausse. En Chine ou en Iran, l'essence est subventionnée : plus le baril monte, plus l'Etat raque.
Maintenant, il serait temps que les Californiens commencent à stabiliser leur consommation d'essence : ils doivent disposer de 2 à 3 voitures par habitant là-bas...
Ce qui rend l'élasticité-prix quasi-nulle sur ce périmètre, c'est qu'une grande partie des Etats taxent ou subventionnent l'essence. En France, la TIPP est si importante qu'elle amortit la hausse. En Chine ou en Iran, l'essence est subventionnée : plus le baril monte, plus l'Etat raque.
Maintenant, il serait temps que les Californiens commencent à stabiliser leur consommation d'essence : ils doivent disposer de 2 à 3 voitures par habitant là-bas...
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Re: Elasticité de la demande de pétrole aux prix
A production constante la consommation devrait diminuer en Europe et aux Etats-Unis et continuer à augmenter en Chine et dans les pays exportateurs dans les années à venir :
En fait c'est surtout dans les pays de l'OCDE qu'il y a une élasticité des prix.
Pour la Chine, il y a effectivement des mécanismes de subvention de l'essence, de plus l'importante croissance actuelle de ce pays lui permet d'encaisser sans problème l'augmentation du baril de brut.
Pour les pays exportateurs de pétrole, l'augmentation du prix du baril apporte un afflux de pétrodollars tel que le niveau de vie et la consommation d'or noir vont continuer à augmenter fortement (l'Arabie Saoudite consomme déjà davantage que la France alors qu'elle est plus de 2 fois moins peuplée).
Ainsi si on a atteint le pic et que la production mondiale stagne, ce sont les Européens, les Américains et les Japonais qui seront les plus sensibles à l'augmentation des prix et qui céderont une partie de notre gâteau aux Chinois et aux pays producteurs.
Je ne connais pas trop la situation au Japon. Par contre les Américains sont a priori plus sensibles que nous au prix du pétrole puisqu'eux non pas d'équivalent à notre TIPP qui joue le rôle d'amortisseur.
En fait c'est surtout dans les pays de l'OCDE qu'il y a une élasticité des prix.
Pour la Chine, il y a effectivement des mécanismes de subvention de l'essence, de plus l'importante croissance actuelle de ce pays lui permet d'encaisser sans problème l'augmentation du baril de brut.
Pour les pays exportateurs de pétrole, l'augmentation du prix du baril apporte un afflux de pétrodollars tel que le niveau de vie et la consommation d'or noir vont continuer à augmenter fortement (l'Arabie Saoudite consomme déjà davantage que la France alors qu'elle est plus de 2 fois moins peuplée).
Ainsi si on a atteint le pic et que la production mondiale stagne, ce sont les Européens, les Américains et les Japonais qui seront les plus sensibles à l'augmentation des prix et qui céderont une partie de notre gâteau aux Chinois et aux pays producteurs.
Je ne connais pas trop la situation au Japon. Par contre les Américains sont a priori plus sensibles que nous au prix du pétrole puisqu'eux non pas d'équivalent à notre TIPP qui joue le rôle d'amortisseur.
- phyvette
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Re: Elasticité de la demande de pétrole aux prix
Et plus bas page 1Page 1 Philippe a écrit :Cela fait 70 ans que l’inélasticité de la demande aux prix est connue, et il se trouve encore des gens qui envisagent un effondrement de la demande si les prix augmentent… Tout au plus pourra-t-on observer une baisse de sa dérivée première, c’est-à-dire du rythme de l’augmentation de la demande.
Daniel_Z a écrit :En Suisse, l'office fédéral de l'énergie a calculé un seuil a partir duquel les habitudes de consommation changent. Pour le prix de l'essence à la colonne, le seuil est de 1 pour 1000 (un pour mille) du salaire mensuel..
Les dernières statiques de l'INSEE 2006 publiées AMC, du salaire médian en France, parles de 1.555 euros nets par mois. Pour l'essence SP , on est bien dans un rapport de 1 pour 1000 , selon le réseau d'approvisionnement ( GMS/pétroliers) . Pour le Diesel il s'en faut de peu.
On va pouvoir vérifier l'existence ou non de l'élasticité de la demande/prix en directe dans les prochains mois.

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- GillesH38
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Re: Elasticité de la demande de pétrole aux prix
Petite question annexe : la consommation etant grosso modo égale à la production, on peut donc en déduire aussi que l'élasticité de l'offre est également tres faible, c'est à dire que la flambée du prix n'augmente pas sensiblement les capacités de production, contrairement à ce que nous disent l'AIE, l'EIA et le CERA ?
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Re: Elasticité de la demande de pétrole aux prix
Si on fait un petit calcul sur la base d'un kilometrage moyen en voiture et d'un salaire moyen, cela represente environ 10% du salaire dans le budget essence. On comprend bien qu'on arrive a des niveaux ou l'elasticite va se faire sentir.phyvette a écrit : Les dernières statiques de l'INSEE 2006 publiées AMC, du salaire médian en France, parles de 1.555 euros nets par mois. Pour l'essence SP , on est bien dans un rapport de 1 pour 1000 , selon le réseau d'approvisionnement ( GMS/pétroliers) . Pour le Diesel il s'en faut de peu.
On va pouvoir vérifier l'existence ou non de l'élasticité de la demande/prix en directe dans les prochains mois.
En prenant comme base que la demande ralentira seulement quand les classes moyennes occidentales seront touchees, on peut tabler que le prix de l'essence peut monter jusque 300 dollars le baril. Au niveau du prix a la pompe, ca nous amenerait a presque 3 euros et 20% du salaire si on ne change pas le kilometrage. Sans compter l'impact general sur les prix alimentaires et sur le chauffage. A ce niveau d'impact sur le salaire, toutes les classes moyennes feront attention. Il faudra attendre 500 dollars le baril pour toucher les classes superieures de facon significative.
Bref, on peut s'attendre a ce que le prochain doublement du prix du baril soit ressenti tres differemment des augmentations precedentes en France. On arrive au niveau de prix ou les classes moyennes seront touchees.
On comprend d'ailleurs pourquoi les medias ont peu parle des augmentations jusqu'a present. Le prix de l'essence est faible si on le rapporte au revenu des classes moyennes. Les journalistes (au minimum classes moyennes) ne sont pas encore concernes personnellement et voient souvent le pb comme un pb theorique.
On arrive au niveau critique. Je sens que l'annee a venir va etre agitee sur le plan social...
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Re: Elasticité de la demande de pétrole aux prix
C'est une question qui appelle une réponse ?GillesH38 a écrit :Petite question annexe : la consommation etant grosso modo égale à la production, on peut donc en déduire aussi que l'élasticité de l'offre est également tres faible, c'est à dire que la flambée du prix n'augmente pas sensiblement les capacités de production, contrairement à ce que nous disent l'AIE, l'EIA et le CERA ?


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- GillesH38
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Re: Elasticité de la demande de pétrole aux prix
pas forcément... mais ça fait bien partie des "fondamentaux" de l'offre et de la demande, non? 

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Re: Elasticité de la demande de pétrole aux prix
Oui sauf que le pétrole fait tt monter ! Et quand on parle de classe moyenne, il faut savoir de quelle classe moyenne on parle. Parce que le fonctionnaire qui vit dans le centre de Paris, qui se déplace essentiellement en métro ou vélib, à salaire égale ne sera pas aussi touché que le fonctionnaire automobiliste qui vit dans l'arrière pays niçois (30 bornes aller, 30 retour). Pour ma part je pense que les classes moyennes commenceront vraiment à déguster vers les 200$ et peut-être même avant !LeLama a écrit :Si on fait un petit calcul sur la base d'un kilometrage moyen en voiture et d'un salaire moyen, cela represente environ 10% du salaire dans le budget essence. On comprend bien qu'on arrive a des niveaux ou l'elasticite va se faire sentir.phyvette a écrit : Les dernières statiques de l'INSEE 2006 publiées AMC, du salaire médian en France, parles de 1.555 euros nets par mois. Pour l'essence SP , on est bien dans un rapport de 1 pour 1000 , selon le réseau d'approvisionnement ( GMS/pétroliers) . Pour le Diesel il s'en faut de peu.
On va pouvoir vérifier l'existence ou non de l'élasticité de la demande/prix en directe dans les prochains mois.
En prenant comme base que la demande ralentira seulement quand les classes moyennes occidentales seront touchees, on peut tabler que le prix de l'essence peut monter jusque 300 dollars le baril. Au niveau du prix a la pompe, ca nous amenerait a presque 3 euros et 20% du salaire si on ne change pas le kilometrage. Sans compter l'impact general sur les prix alimentaires et sur le chauffage. A ce niveau d'impact sur le salaire, toutes les classes moyennes feront attention. Il faudra attendre 500 dollars le baril pour toucher les classes superieures de facon significative.
Bref, on peut s'attendre a ce que le prochain doublement du prix du baril soit ressenti tres differemment des augmentations precedentes en France. On arrive au niveau de prix ou les classes moyennes seront touchees.
On comprend d'ailleurs pourquoi les medias ont peu parle des augmentations jusqu'a present. Le prix de l'essence est faible si on le rapporte au revenu des classes moyennes. Les journalistes (au minimum classes moyennes) ne sont pas encore concernes personnellement et voient souvent le pb comme un pb theorique.
On arrive au niveau critique. Je sens que l'annee a venir va etre agitee sur le plan social...
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- LeLama
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Re: Elasticité de la demande de pétrole aux prix
Yep, je suis d'accord grosso modo. La limite exacte je ne la sais pas. Je voulais juste faire remarquer que si on rapporte le cout de l'essence au revenu, c'est a partir de maintenant que ca va commencer a chauffer.appelezmoifritz a écrit : Oui sauf que le pétrole fait tt monter ! Et quand on parle de classe moyenne, il faut savoir de quelle classe moyenne on parle. Parce que le fonctionnaire qui vit dans le centre de Paris, qui se déplace essentiellement en métro ou vélib, à salaire égale ne sera pas aussi touché que le fonctionnaire automobiliste qui vit dans l'arrière pays niçois (30 bornes aller, 30 retour). Pour ma part je pense que les classes moyennes commenceront vraiment à déguster vers les 200$ et peut-être même avant !
Les classes moyennes qui font le double du kilometrage moyen sont deja touchees, puisqu'elles viennent de perdre 10% de pouvoir d'achat en moins de 10 ans. Pour le salaire median au kilometrage median, ils n'ont perdu "que" 5% de pouvoir d'achat avec le doublement du prix de l'essence de ces 10 dernieres annees.
Au prochain doublement du prix de l'essence, ces deux conducteurs types perdront respectivement 20% et 10% de pouvoir d'achat, sans compter les augmentations induites (alimentation, chauffage...) ce qui me semble considerable. Ce sera 5% seulement pour celui qui roule moitie moins, ce qui reste dans des limites raisonnables. Donc baisse du kilometrage attendu.
A titre perso, 5% de pouvoir d'achat, ca ne change pas mon niveau de vie. A 10%, ca commence a etre significatif. Au dela de 20% de difference, c'est une difference nette en termes de niveaux de vie ama. Si on admet ces ordres de grandeur, alors c'est a partir de maintenant que la baisse de pouvoir d'achat va se faire sentir pour les classes moyennes... et qu'il faudra donc baisser son kilometrage pour s'adapter.
- LeLama
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Re: Elasticité de la demande de pétrole aux prix
Ton hypothese est en tout cas coherente avec les donnees dont on dispose. Il n'y a pas eu de chute radicale de la production en 99 lorsque le baril etait au plus bas. Je crois que l'arabie saoudite etait au bord de la faillite. Malgre tout, les producteurs n'ont pas collectivement baisse leur prod pour faire remonter les prix. L'elasticite au prix de la prod semble donc tres faible.GillesH38 a écrit :Petite question annexe : la consommation etant grosso modo égale à la production, on peut donc en déduire aussi que l'élasticité de l'offre est également tres faible, c'est à dire que la flambée du prix n'augmente pas sensiblement les capacités de production, contrairement à ce que nous disent l'AIE, l'EIA et le CERA ?
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Re: Elasticité de la demande de pétrole aux prix
Est ce qu' on ne vas pas voir l' effet cet été pour les départs en vacances ?LeLama a écrit : A titre perso, 5% de pouvoir d'achat, ca ne change pas mon niveau de vie. A 10%, ca commence a etre significatif. Au dela de 20% de difference, c'est une difference nette en termes de niveaux de vie ama. Si on admet ces ordres de grandeur, alors c'est a partir de maintenant que la baisse de pouvoir d'achat va se faire sentir pour les classes moyennes... et qu'il faudra donc baisser son kilometrage pour s'adapter.
Les gens déjà impactés financiérement risquent de ne pas partir ou partir moins loin.