[Céréales] Production, stocks et prix des céréales

Message par **tolosa** » 16 août 2007, 09:42

L' Ukraine souffre de la sécheresse et a vu sa production de céréales, tomber à 27/28 millions de tonnes, contre 38 l'année dernière.
Comme il est difficile d'incriminer le communisme plus de 15 ans après sa chute, on parle donc d'évènements climatiques.
En réalité, le seul évènement climatique est l'absence d'investissements d'irrigation, depuis la fin du communisme.

Car la riche terre (Tchernoziom) qui fait la richesse de l' Ukraine est toujours là, humide à 15 cm sous la surface du sol, les retenues d'eau sur le Dniepr, considérables, et ne paraissant pas manquer d'eau.
En un mot, comme sécheresse, on a déjà vu bien pire.
Les exportations, fruits et légumes ont été réduites, et on envisage des mesures similaires pour les céréales. Mais les autorités n'ont aucune inquiétude.
Là aussi, il faut incriminer le régime politique : spéculation et corruption, en plus de la volonté de se transformer en réservoir de biocarburants.
Dans le cas Ukrainien, il faut bien incriminer le système de production, soit disant capitaliste (le capitalisme reposant sur l'investissement, il faut donc bien noter que ce dernier point est totalement absent en Ukraine depuis 1991 à tous les degrés de l'économie).
En effet en Ukraine, comme dans la "crise des subprime", on a confondu capitalisme avec spéculation et monopoly. Dans les 2 cas le résultat est là : catastrophique.
http://www.leblogenergie.com/2007/08/ma ... .html#more

Fred02 · Message par **Fred02** » 18 août 2007, 18:47

Pour la troisième année consécutive, la récolte française de céréales à paille (blé, orge, avoine...) sera décevante. Alors que les moissons sont quasiment terminées, la plupart des producteurs font grise mine. En juillet, le ministère de l'agriculture tablait encore sur 34,7 millions de tonnes de blé tendre. "Finalement, la production devrait tourner autour de 32,5 millions de tonnes, soit un recul de 2,5 % par rapport à 2006, qui avait déjà été une mauvaise année", détaille Pierre Behal, porte-parole de l'Office national interprofessionnel des grandes cultures (ONIGC).

La récolte décevante de céréales en France, cinquième producteur mondial, va accroître un peu plus les tensions sur les prix. Les pluies abondantes ces derniers mois dans le nord de l'Europe, ajoutées aux sécheresses historiques en Australie et en Ukraine, ont fait chuter la production mondiale.

En Australie, la récolte de céréales est passée de 25 millions de tonnes à 10 millions. L'Ukraine a mis en place des quotas pour limiter ses exportations, qui ne devraient pas dépasser 2,5 millions de tonnes cette année, après un pic de 6,5 millions en 2005. L'essor rapide de la production de biocarburants, qui diminue les surfaces cultivées consacrées à l'alimentation, commence aussi à se faire sentir, notamment en Allemagne et aux Etats-Unis.

RÉDUCTION DES STOCKS

Le Conseil international des céréales (CIC) estimait, fin juillet, que la production mondiale de blé ne dépasserait pas 614 millions de tonnes en 2007. Ce chiffre devrait être revu à la baisse dans les prochaines semaines, alors que la consommation devrait atteindre 617 millions de tonnes. Depuis plusieurs années, celle-ci progresse, notamment dans les pays émergents. Dans des pays comme l'Inde ou la Chine, l'élévation du niveau de vie modifie les préférences alimentaires : les classes moyennes adoptent les habitudes des consommateurs occidentaux, friands de céréales. "Mais c'est surtout la hausse de la demande des pays du bassin méditerranéen, notamment en Egypte et au Maroc, qui dope actuellement les cours", explique M. Behal.

Depuis trois ans, la production mondiale de céréales est inférieure à la consommation. Les stocks de blé sont au plus bas depuis vingt-huit ans, selon le CIC. "Dans l'Union européenne, ils ne représentent plus que 2,5 mois de consommation", précise Philippe Pinta, président de l'Association des producteurs de blé et autres céréales.

Le déséquilibre entre l'offre et la demande est tel que les prix flambent. Le "rendu Rouen", la référence du prix du blé en France, a bondi de 86 % depuis un an, atteignant 229 euros. Et ce n'est peut-être pas fini.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 610,0.html

Geispe · Message par **Geispe** » 19 août 2007, 20:41

"Dans l'Union européenne, ils ne représentent plus que 2,5 mois de consommation",

est-ce que cela veut dire que j'ai dans mon grenier 2mois et demi de blé et qu'après il faut que je me débrouille pour essayer d'en trouver ailleurs ?
qqu'un peut éclairer ma lanterne ?

Message par **phyvette** » 19 août 2007, 22:25

Geispe a écrit : qqu'un peut éclairer ma lanterne ?

Salut Geispe

J'analyse autrement la formule :"Dans l'Union européenne, ils ne représentent plus que 2,5 mois de consommation" , il faut semble t-il la comprendre comme le stock avant récolte 2007,

ou stock 2006 + production 2007, moins, consommation de l'année 01/08/2007 à 31/07/2008 = stocks supposé juillet 2008

AMHA sinon on est mal depuis 28 ans

Phyvette

Message par **energy_isere** » 19 août 2007, 22:38

moi je comprend que c'est les stocks excédentaires par rapport à la consommation normale. Donc je suis de l' avis de Phyvette.

Rassure toi Geispe.

sceptique · Message par **sceptique** » 20 août 2007, 00:21

Je suis aussi d'accord. Cela veut dire que la récolte de cette année, plus les stocks passés, sont suffisants pour faire la soudure jusqu'à la prochaine récolte. Et, à ce moment là (juste avant la récolte de l'année prochaine), il restera les 2.5 mois indiqués.

Geispe · Message par **Geispe** » 20 août 2007, 08:49

si c'est comme çà c'est effectivement moins inquiétant que je le pensais

merci de vos explications...

Message par **mrlargo** » 20 août 2007, 14:26

sauf qu'on est passé pour le blé de plus de 4 mois de réserves au niveau mondial en 2001 à 2 mois de réserve maintenant...

La soudure risque de lacher...

lionstone · Message par **lionstone** » 21 août 2007, 14:09

mais non, plus d'africains crèveront de faim, c'est tout.
(ils ont l'habitude)

Geispe · Message par **Geispe** » 21 août 2007, 18:02

c'est effectivement le risque s'ils se sont rendus dépendants des autres...
pour nous c'est juste un peu plus tard...

nemo · Message par **nemo** » 21 août 2007, 19:32

J'avoue que cette baisse continue sur plusieurs années commence a m'inquiété. Si ça continue...

sceptique · Message par **sceptique** » 21 août 2007, 22:16

lionstone a écrit :mais non, plus d'africains crèveront de faim, c'est tout.
(ils ont l'habitude)

D'abord, mourir est une habitude difficile à prendre. En général, cela n'arrive qu'une fois.

Ensuite, plus sérieusement, on constate en parallèle une augmentation importante des cours. Du coup, beaucoup de petits paysans vont être incités à produire un peu plus en échange de qq biens et services (semences, outils, médicaments, éducation ...). C'est le début du développement. Jusqu'à maintenant ils subissaient la concurrence déloyale des céréales occidentales subventionnées. Ou pire de l'aide alimentaire. Car celle-ci, dans les régions les plus pauvres est accaparée par qq seigneurs locaux qui la revendent à un prix suffisamment bas pour ruiner toute tentative d'amélioration des récoltes.

Bref, cette augmentation des cours (corrolaire à la baisse des stocks) est plutot une bonne affaire à moyen terme pour les africains les plus pauvres des campagnes.

Message par **energy_isere** » 24 août 2007, 17:48

Record historique pour le prix du blé en raison d'une récolte médiocre

LE MONDE | 24.08.07

Le cours du blé a dépassé brièvement 7,54 dollars le boisseau (environ 27 kilogrammes) pour livraison en décembre, jeudi 23 août, à Chicago (Etats-Unis). Le précédent record remonte à 1996 et était de 7,50 dollars. Le prix français du blé meunier pour livraison en novembre a battu son record absolu à 239 euros la tonne, le même jour.

Cette poussée s'explique par des perspectives de récolte médiocres. Le 23 août, le Canada a annoncé qu'il produirait, en 2007, 20,3 millions de tonnes de blé, (- 19,6 % par rapport à 2006), en raison de la sécheresse qui a sévi en juillet.

En Europe de l'Ouest ou dans le Midwest américain, ce sont la pluie et les températures basses qui ont affecté les moissons. Aussi le Conseil international des céréales (CIC) a-t-il révisé en baisse de 0,3 % (607 millions de tonnes au lieu des 614 attendues) son estimation de la production mondiale de céréales pour la campagne 2007-2008.

Malgré ces prix élevés, la demande ne montre pas de signe de faiblesse. L'Egypte, l'un des plus importants importateurs de blé de la planète (6 à 7 millions de tonnes par an), a acheté en quelques jours près d'un million de tonnes dont une grande partie aux Etats-Unis et le reste en Russie.

La hausse pourrait gagner les cours du maïs, que de plus en plus d'éleveurs substituent au blé, devenu trop cher pour l'alimentation animale.

Geispe · Message par **Geispe** » 24 août 2007, 19:23

çà me rappelle un autre scénario dans lequel les perturbations climatiques seraient telles qu'elles allaient mettre en échec l'agriculture industrielle...

Message par **energy_isere** » 24 août 2007, 19:52

Geispe a écrit :çà me rappelle un autre scénario dans lequel les perturbations climatiques seraient telles qu'elles allaient mettre en échec l'agriculture industrielle...

en tout cas pour la Chine voila ce que les Chinois eux mémes reconaissent :

Le réchauffement climatique mondial menace sérieusement la sécurité céréalière chinoise

Le réchauffement climatique mondial lance de graves et sérieux défis à la sécurité céréalière de la Chine, a déclaré le Directeur Général du Bureau d'Etat de Météorologie Zheng Guoguang, lors du premier Forum sur la réalisation d'une société d'aisance écologique en Chine qui vient de s'ouvrir à Hohhot, chef-lieu de la Région autonome de la Mongolie intérieure.

Il a indiqué que la population totale chinoise atteindra selon les prévisions 1,5 milliard d'habitants en 2030 et que pour satisfaire la demande des 200 millions d'âmes en plus la Chine doit alors produire en plus chaque année 100 millions de tonnes de céréales. Mais compte tenu de la diminution de la production agricole due au changement climatique et aux mauvaises conditions atmosphériques, il lui faut produire encore en plus chaque année 30 millions à 50 millions de tonnes de céréales pour pouvoir satisfaire les besoins. D'après le niveau actuel de la productivité céréalière chinoise, il faudra alors accroître de 10 millions d'hectares la surface cultivée de céréales, alors qu'en réalité la surface de terres labourées diminue d'année en année en Chine.

Zheng Guoguang a avertit que si la Chine n'adopte pas d'urgence des mesures adéquates pour faire face au réchauffement climatique mondiale, alors en 2030 la production céréalière chinoise baissera de 5% à 10%. Et d'indiquer que les problèmes réels dus au changement climatique qui menacent actuellement la Chine sont les suivants : Les conditions atmosphériques extrêmes deviennent de plus en plus fréquentes et puissantes, l'instabilité de la production agricole se renforce davantage, le problème d'insuffisance en ressources d'eau s'aggrave de jour en jour, … etc.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne http://french.peopledaily.com.cn/Sci-Edu/6247265.html