https://korii.slate.fr/tech/aviation-ru ... tion-usureEn Russie, Boeing et Airbus commencent à tomber en pièces
Des avions cannibales et une sécurité en question.
Repéré par Thomas Burgel sur Wired 23/06/2022
C'est sans doute l'un des effets les plus directs et spectaculaires des sanctions techniques et commerciales imposées par les États-Unis et l'Union européenne à la Russie depuis son invasion de l'Ukraine: l'aviation civile russe est entrée dans une crise comme elle n'en a jamais connues auparavant.
Louant une grande partie de leurs flottes à des firmes occidentales, notamment européennes, les compagnies du cru ont d'abord effectué un rapide coup de Trafalgar en s'accaparant les aéronefs qu'elles ne possèdent pourtant pas afin de continuer à les faire voler –du moins de manière domestique.
Mais comme l'explique Wired, un avion, ça s'use. Ça s'use même très vite dans le cas d'un avion commercial effectuant ses rotations en quasi continu. Et là, la Russie et ses entreprises sont coincées: les sanctions occidentales les sèvrent de pièces de rechange sans lesquelles les avions ne peuvent voler en pleine et complète sécurité –voire ne peuvent voler tout court.
Le site américain prend l'exemple des pneus. Soumis à très rude épreuve à chaque atterrissage, ils doivent être changés tous les 120 à 400 vols. Sur des routes domestiques, des Airbus ou Boeing utilisés par les compagnies russes peuvent effectuer jusqu'à 4 de ces vols par jour.
Or, Boeing et Airbus ont cessé de fournir du change dès les premiers jours de mars. Le calcul est vite fait: nombre d'avions russes volent déjà avec des pneus très usés –plus que la norme. Et leur remplacement n'a rien de simple: les fournisseurs de pneus pour avions de ligne non soumis à des sanctions internationales ne courent pas les rues.
Créatures de Frankenstein volantes
C'est la même chose pour chacune des pièces composant un avion. Elles constituent des puzzles de milliers d'éléments, chacun doté d'une durée de vie extrêmement précise. Et ces éléments doivent impérativement être remplacés quand leur heure est venue: certains systèmes (réacteurs, systèmes électriques, etc.) refusent même de se mettre en branle sans la rénovation imposée par leur système informatique interne.
«Certaines de ces pièces ont une durée de vie limitée, confirme Max Kingsley-Jones de la firme Cirium. Elles doivent littéralement être retirées de l'avion et remplacées après un certain temps ou un certain nombre de vols.» Dans le cas contraire, et s'il réussit à être mis en marche, l'aéronef ne respecte plus les normes de sécurité habituelles et fiables déterminées par son constructeur, et que sera sera.
Pour l'instant, le trafic aérien russe ne semble pas trop souffrir: les vols vers de nombreux États leur étant interdits et les avions étant conservés dans le pays pour ne pas être saisis par leurs propriétaires, les compagnies russes disposent en réalité de suffisamment d'appareils pour déshabiller Paul pour rhabiller Pierre, dans un épisode de cannibalisme aéronautique assez inédit.
Il n'est pas encore question de remplacer les pièces manquantes ou usées par une production nationale. Car si la Russie dispose d'une industrie aéronautique ancienne, solide et compétente, elle n'est techniquement pas prête à prendre la relève pour ces aéronefs qu'elle n'a ni conçus ni fabriqués.
Mais Moscou, qui a adapté sa législation en élargissant le nombre d'entreprises auprès desquelles les compagnies peuvent se fournir en pièces détachées, pourrait faire appel à des pays amis et des circuits parallèles –voire à des pièces contrefaites ou des copies fabriquées sans supervision, vieille angoisse d'un secteur aux normes logiquement draconiennes.
«Je ne dirais pas que ces avions sont des cercueils volants, mais plutôt qu'on ne sait pas grand-chose de ce qu'il se passe», explique Max Kingsley-Jones. Qui, comme l'intégralité des experts interrogés par Wired, déclare néanmoins qu'il ne monterait sans doute pas dans un avion russe ces jours-ci, sait-on jamais –la Chine a d'ailleurs d'ores et déjà fermé son espace aérien à une partie de ces aéronefs bricolés.
Et plus tard, quand la Russie retrouvera sa place dans le concerts des nations? Les problèmes ne seront pas réglés, loin de là, en particulier pour les firmes propriétaires des aéronefs en question. Car la maintenance en aéronautique est un art extrêmement surveillé, où chaque intervention, chaque changement de pièce, ainsi, bien sûr, que la provenance et la référence de celle-ci, doivent être scrupuleusement consignés.
Dans le cas contraire, donc dans le cas des bricolages russes actuels, la valeur des avions concernés tombe à zéro: plus personne n'osera acquérir ou faire voler l'un de ces monstres de Frankenstein aériens et les pertes financières pour les firmes occidentales spoliées seront colossales.
économie russe
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Re: économie russe
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Re: économie russe
https://korii.slate.fr/tech/russie-cris ... dependanceLa crise russe du code informatique: un grand bond en arrière
Pour les logiciels de ses machines aussi, la Russie dépend totalement de l'Occident.
Repéré par Thomas Burgel sur Bloomberg 29/06/2022 Korii
Nous expliquions il y a peu à quel point, en les sevrant de pièces et composants cruciaux pour les maintenir dans la modernité, les sanctions occidentales frappaient durement, en Russie, une industrie de l'automobile contrainte de revenir aux vieilles Lada ou un secteur de l'aéronautique incapable de réparer ses Airbus et Boeing.
Ainsi que le révèle Bloomberg, il existe derrière ces vitrines tout un autre pan de l'activité économique russe qui souffre terriblement du retrait d'acteurs occidentaux du marché, tels SAP ou Siemens par exemple, et dont dépendent nombre d'usines et d'industries, de l'extraction pétrolière à l'agroalimentaire: l'informatique.
En fermant leurs activités sur le territoire russe, ces entreprises expertes dans des codes ultra-spécialisés, appliqués souvent à leurs propres machines, mettent de très gros grains de sable dans la marche économique du pays.
«Les équivalents russes dans ce secteur sont bien moins bons, et les besoins sont élevés, explique l'analyste Elena Semenovskaya à Bloomberg. Pour l'instant, l'approche est de compter sur le piratage ou des versions dépassées des programmes, ce qui est une impasse et ne peut être durable.»
En quittant la Russie, les créateurs de ces codes et de ces machines, logiquement très précautionneux en matière de propriété intellectuelle et de copie, partent avec l'ensemble de leur savoir: aux locaux de faire avec, ou plutôt sans.
Selon Bloomberg, l'industrie russe de l'acier a investi 59 milliards de dollars dans sa modernisation ces vingt dernières années, afin d'essayer de rattraper le retard pris par l'Union soviétique sur ses concurrentes asiatiques ou occidentales.
C'est souvent en s'appuyant sur l'expertise informatique et technique de partenaires de l'Ouest, comme Siemens, SMS Group ou Danieli & C. Officine Meccaniche SpA, qu'elle a pu se remettre à niveau.
Dans certaines industries de haute précision, comme la découpe du métal, le moindre défaut peut rendre l'ensemble de la production inutilisable. Or, ce sont justement la qualité intrinsèque et les mises à jour régulières des logiciels gérant les machines qui permettent cette précision.
Se passer de l'expertise occidentale est donc, à terme, chose impossible. Ça l'est d'autant plus que, depuis le début de la guerre en Ukraine, le pays est frappé par un exode massif de ses jeunes spécialistes en informatique et en technologie, qui auraient pu contribuer à inventer des solutions de rechange. Le problème est similaire dans de nombreux secteurs –sinon dans tous.
Dans l'industrie pétrolière, l'obligation pour la Russie d'aller extraire son or noir dans des endroits de plus en plus difficilement accessibles la pousse à s'appuyer sur des logiciels hyper-spécialisés (analyse de l'activité sismique, des couches géologiques, des conséquences de la fracturation hydraulique...) dont elle ne peut pas plus se passer que des machines et matériels permettant ces complexes opérations.
Même chose pour la filière agroalimentaire, dont les chaînes dépendent également de logiciels très spécialisés (manufacturing execution systems, ou MES) et que la Russie, malgré ses efforts de modernisation ces dernières années, n'est pas encore tout à fait capable de créer sans aide extérieure.
On retrouve les mêmes problèmes en dehors des secteurs purement industriels: les systèmes et le fonctionnement de nombre d'entreprises du secteur tertiaire, voire du gouvernement russe, dépendent de logiciels créés par des firmes comme SAP ou Microsoft, qui se sont toutes deux retirées en partie ou totalement du marché russe.
Impossible de tenir sur le moyen et le long terme sans moderniser ces codes ou, le cas échéant et afin de respecter les questions de propriété intellectuelle, sans les remplacer par des produits développés de façon 100% domestique: pour l'instant, la Russie ne sait pas le faire.
Développeur d'une version 100% russe de Microsoft Office nommée «MyOffice», Dmitry Komissarov raconte ainsi à Bloomberg que sa création a nécessité 100 millions de dollars et une décennie.
«Il est temps de faire l'inventaire de ce qu'il manque, et de commencer à coder», explique-t-il. En attendant, c'est un très grand bond informatique en arrière que la Russie est en train de faire, et cela pourrait lui coûter très vite très cher.
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Re: économie russe
Korii c'est pas un journal à Mme de Rotchild ?....avec Slate fondé aux US ?
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)
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Re: économie russe
Où est le rapport ?
J'ai passé la plus grande partie de ma carrière à écrire du code. Et tout ce qui est dit ci dessus est parfaitement vraisemblable. Le plus important c'est les bonhommes. Même quand un logiciel est bien écrit, bien documenté, et qu'il tourne sans problème (rarement le cas) ce n'est pas éternel. Il suffit de voir l'avalanche de mise à jour dites de sécurité par exemple pour le système des PC mac, windows ou linux. Et c'est la même chose pour les "grands" systèmes.
Quand on ne connaît pas le code, se plonger dedans pour comprendre est long et pénible. Surtout quand les bonhommes compétents ont foutu le camp sous d'autres cieux.
On devrait assister à une lente dégradation au fil des mois. La solution indiquée est de tout geler et de tout fermer. Mais si (plutôt quand !) une faille est découverte et que la maj n'est pas faite les hackers (entre autres ukrainiens ou transfuges russes) vont rigoler.
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Re: économie russe
pire que le McDo tazu, le McDo Russe.
https://www.msn.com/fr-fr/finance/other ... 805922709bLe "McDo russe" vire au fiasco, entre pénurie de frites et moisissure dans les sandwichs
Claire Tervé - 11 juillet 2022
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Re: économie russe
https://www.msn.com/fr-fr/voyage/actual ... 45469cf693La Russie débourse 880 millions d'euros pour sauver Aeroflot
L'Etat russe a augmenté ses parts dans Aeroflot, à la faveur d'une émission d'actions qui a permis à la compagnie aérienne principale du pays de renflouer ses caisses frappées par les sanctions occidentales, a annoncé le groupe mercredi.
13 juillet 2022
Aeroflot a indiqué dans un communiqué que l'Etat russe avait acquis plus d'1,5 milliard de nouvelles actions du groupe.
La part de l'Etat dans la compagnie passe ainsi de 57,34% à 73,77%, selon l'agence Interfax.
Affaiblie par les sanctions internationales
"Ceci est conforme aux besoins de financement spécifiés (par Aeroflot) et au prix de placement de 34,29 roubles (par action), ce qui correspond à 52,5 milliards de roubles", soit quelque 880 millions d'euros au taux actuel, d'après le communiqué.
Selon Interfax, l'Etat prévoyait initialement d'injecter le double.
Aeroflot a suspendu presque tous ses vols internationaux à la suite de sanctions occidentales imposées à Moscou après l'invasion russe de l'Ukraine.
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Re: économie russe
https://lemarin.ouest-france.fr/secteur ... hute-libreLe premier opérateur portuaire russe de conteneurs en chute libre
Publié le 18/07/2022 lemarin
Les sanctions économiques occidentales contre la Russie et la résurgence du covid-19 en Chine ont fait beaucoup de mal à Global ports, le premier opérateur portuaire russe sur le conteneur. Son trafic s’est écroulé de 41 % au deuxième trimestre.
À Saint-Pétersbourg, le trafic de conteneurs du premier opérateur privé russe, Global ports, a reculé de 57 % au deuxième trimestre. (Photo : Global ports)
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Re: économie russe
https://www.msn.com/fr-fr/finance/econo ... adb3f9f0b8Russie : face à la pénurie de hautes technologies, Vladimir Poutine cherche "de nouvelles solutions"
latribune.fr - 18 juillet 2022
Est-ce un premier aveu de faiblesse, dans une Russie gavée de fierté patriotique et en plein conflit en Ukraine, ou bien un appel du pied à de futurs nouveaux partenaires ? Contrairement à ses habitudes, Vladimir Poutine a concédé ce lundi à la télévision russe que les sanctions imposées par les Occidentaux commençaient à poser problème. Et sur un secteur en particulier, celui des technologies de pointe.
Le chef du Kremlin a ainsi appelé les acteurs économiques russes - dépendants jusqu'ici des importations - à surmonter les graves difficultés. Depuis l'offensive en Ukraine, les géants de la tech (Microsoft, Apple, Google, Adobe, Cisco) ont en effet quitté le pays devenu paria, ou suspendu au minimum une partie de leurs opérations dans le pays, laissant les consommateurs, entreprises, administrations et utilisateurs russes sans alternative.
Parallèlement, la répression qui vise les détracteurs de l'offensive russe et la rupture des liens aériens et financiers avec l'Occident a entraîné un exode estimé à au moins plusieurs dizaines de milliers de Russes travaillant dans le secteur des nouvelles technologies, accroissant un déficit déjà existant.
Développer des technologies "nationales innovantes"
"Ayant conscience des difficultés colossales qui se trouvent face à nous, nous allons chercher intensivement et intelligemment de nouvelles solutions", a-t-il déclaré lors d'une réunion retransmise à la télévision publique, relevant que son pays était face à un blocage "presque total" de l'accès aux technologies occidentales.
Il a aussi appelé à développer de "nouvelles entreprises nationales innovantes".
"Nous n'allons pas baisser les bras", a-t-il martelé.
"Aujourd'hui, ce ne sont pas seulement des limitations, mais un blocage presque total qui est mis en oeuvre contre notre pays concernant l'accès aux produits étrangers de haute technologie", a affirmé Vladimir Poutine, engagé dans une guerre en Ukraine depuis le 24 février.
Or, le Kremlin a d'ores et déjà placé la Chine au coeur de son nouveau système d'alliances. Mais d'autres partenariats pourrait voir le jour, à l'image de Brésil qui s'est engagé il y a cinq jours à acheter du diesel russe, ou encore de l'Inde.
Le capital-risque russe fait défaut
Vladimir Poutine a indiqué aussi que les géants de la tech russe, comme Yandex ou Ozon, faisaient également face à des défis importants, car ils se finançaient sur les marchés occidentaux ou grâce à des institutions financières étrangères.
"Il est indispensable de développer rapidement de tels mécanismes dans le système financier russe, pour que les entreprises russes à croissance rapide puissent attirer des capitaux privés nationaux pour leur développement", a affirmé M. Poutine.
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Re: économie russe
Les chinois vont probablement refiler des semi-conducteurs aux russes, mais discrètement, la Russie ne vaut quand même pas la peine de se fâcher avec le reste du monde (enfin, surtout l'Occident en fait).
- phyvette
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Re: économie russe
https://www.numerama.com/tech/1042184-p ... -tech.htmlLe président russe a déclaré que la Russie est confrontée à une grave crise dans le milieu de la tech. Les sanctions internationales pèsent sur ce secteur dans le pays, très dépendant de l’occident dans sa demande de composants.
Entre 50 000 et 70 000 professionnels russes de l’informatique ont quitté le pays dès le mois de mars, selon l’Association russe des communications électroniques. Le directeur de l’association, Sergey Plugotarenko, explique que cet exode est dû au fait que les travailleurs de la tech russe ont perdu l’accès aux plateformes sur lesquelles ils gagnent leur vie. 100 000 techniciens supplémentaires pourraient quitter le pays, ajoute-t-il.
Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.
- energy_isere
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Re: économie russe
https://www.les-crises.fr/ou-va-l-econo ... ues-sapir/Où va l’économie russe avec la guerre et les sanctions ? par Jacques Sapir
Article LesCrises 27.juillet.2022
sur le paragraphe Le développement scientifique et technique
bon, c'est complétement creux, en fait ca n' apprend rien.3. Le développement scientifique et technique
Les problèmes du développement scientifique et technique en Russie seront déterminés à la fois par le contexte mondial et par ses propres processus internes. Tout d’abord, nous parlons de la nécessité de compenser, par le développement scientifique et technologique, la pénurie potentielle de main-d’œuvre, la réduction de la rente des matières premières et, bien sûr, les restrictions économiques étrangères.
La répartition du financement des entreprises pour la recherche et le développement (R&D) dans le monde reflète clairement le processus de concentration des ressources financières et scientifiques et techniques dans un petit groupe de pays ainsi que dans de grandes sociétés transnationales (STN). Ces STN se concentrent sur le financement de technologies bio et numériques avancées, principalement liées au développement de logiciels et à la fourniture de services sous forme de « plateforme » utilisant un ensemble de technologies d’intelligence artificielle. Chacune de ces grandes entreprises technologiques alloue chaque année plus de ressources financières pour financer sa R&D que la Russie n’en dépense dans tous les domaines de la R&D à partir de toutes les sources de financement.
Dans ces conditions, les ressources financières limitées des pays en développement, dont la Fédération de Russie, ne permettent pas de fixer des objectifs stratégiques dans le domaine de la politique scientifique et technologique dans l’attente d’un effet économique rapide. Par conséquent, la priorité évidente devrait être une stratégie collective de développement scientifique et technologique, en particulier la création et le développement d’un écosystème numérique unique avec des pays amis, et son objectif principal est de protéger la souveraineté technologique et le financement ciblé de certains des plus domaines critiques de la R&D.
Les marchés sectoriels et technologiques les plus prometteurs pour la science russe sont:
> les technologies dans le domaine de la production agricole et alimentaire ; industries d’extraction; chimie et pétrochimie; génie mécanique; biotechnologie, pharmacologie et médecine; technologies de l’information et de la communication. Le dépassement des limites existantes du développement scientifique et technologique nécessite la mise en œuvre d’un ensemble d’actions :
> La modernisation de la science est un domaine clé qui assure la mise en œuvre des deux autres domaines. Son élément principal est le renouvellement de la base technique et humaine de la science. Pour ce faire, il est nécessaire de réorienter la science de «l’inertie» suivant l’agenda mondial vers la satisfaction des besoins spécifiques de développement de l’économie russe.
> Développement de projets révolutionnaires. Les résultats des projets technologiques mis en œuvre par l’État devraient être communiqués aux entreprises privées (y compris les projets visant à créer une base technologique pour le développement futur).
> Amélioration technologique des industries de masse. Nous parlons, tout d’abord, de la modernisation technologique des entreprises russes dans le secteur réel de l’économie sur la base du système d’innovation national, et pour les organisations scientifiques – une orientation vers la demande des entreprises.
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Re: économie russe
En filigrane, on note quand même que la très haute technologie demande beaucoup de capitaux, de compétences, et un environnement favorable dans un écosystème industriel, culturel et universitaire de haut niveau. Avec en plus un système libéral pour motiver les meilleurs (sinon ils vont voir ailleurs).
Une telle concentration ne peut exister que dans les grandes démocraties.
C'est la même chose pour l'industrie de pointe. Par exemple, l'Allemagne tire sa force industrielle du fait que tout est "sur place" : fournisseurs, R&D, universités, compétences multiples... Quand on manque d'une pièce et que celle-ci doit faire des milliers de km, c'est moins pratique que si on la trouve dans la ville voisine.
Et donc, la Russie ne remplit plus aucun de ces critères. Le plus grave étant probablement la fuite des compétences. Je serais curieux de savoir le nombre de scientifiques russes de haut niveau travaillant en Occident. Encore plus en le comparant avec celui des occidentaux en Russie.
Une telle concentration ne peut exister que dans les grandes démocraties.
C'est la même chose pour l'industrie de pointe. Par exemple, l'Allemagne tire sa force industrielle du fait que tout est "sur place" : fournisseurs, R&D, universités, compétences multiples... Quand on manque d'une pièce et que celle-ci doit faire des milliers de km, c'est moins pratique que si on la trouve dans la ville voisine.
Et donc, la Russie ne remplit plus aucun de ces critères. Le plus grave étant probablement la fuite des compétences. Je serais curieux de savoir le nombre de scientifiques russes de haut niveau travaillant en Occident. Encore plus en le comparant avec celui des occidentaux en Russie.
- phyvette
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Re: économie russe
Le nombre de scientifiques Occidentaux de haut niveau travaillant en Russie ?!?...
Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.
- energy_isere
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Re: économie russe
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... b4976a4f27L'économie russe recule de 4% au 2e trimestre en raison des sanctions
REUTERS•12/08/2022
L'économie russe s'est contractée de 4,0% en glissement annuel au cours du deuxième trimestre 2022, soit le premier trimestre complet depuis que la Russie a déclenché l'invasion de l'Ukraine, qualifiée par Moscou d'"opération militaire spéciale", montrent vendredi les données préliminaires du service fédéral de la statistique Rosstat.
Rosstat n'a pas fourni de détails mais selon les analystes, la contraction a été provoquée par la faiblesse de la demande des ménages et les conséquences des sanctions imposées à la Russie par les Occidentaux et quelques pays alliés depuis l'invasion, déclenchée le 24 février.
"Les données du mois de juin suggèrent que la contraction de l'économie russe semble avoir atteint son point le plus bas, car la situation dans certaines industries se stabilise", a déclaré Sergey Konygin, économiste à la Sinara Investment Bank.
La contraction du produit intérieur brut au deuxième trimestre n'a pas été aussi importante que prévu. Les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un recul du PIB de 7% en glissement annuel en avril-juin, après une croissance de 3,5% au premier trimestre.
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Re: économie russe
https://www.usinenouvelle.com/article/l ... s.N2033487Les compagnies russes commencent à désosser les avions étrangers pour stocker des pièces
Coupée du monde, l'industrie aéronautique russe emploie les moyens du bord pour maintenir au vol les avions étrangers de sa flotte civile. Selon Reuters, les compagnies aériennes sont incitées à prélever des pièces sur les avions cloués au sol pour équiper ceux qui continuent à voler.
Sylvain Arnulf 10 Août 2022
80% des avions utilisés par les compagnies aériennes russes proviennent de pays désormais considérés comme ennemis. Et même les avions Made in Russia comme les Sukhoi contiennent des pièces (comme les moteurs) fournis par des entreprises de pays non alliés. Celles-ci ont totalement coupé les ponts avec le secteur aéronautique russe peu après le début de la guerre en Ukraine : Boeing comme Airbus ont tous les deux cessé leurs opérations dans le pays début mars.
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