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Re: [France] L'immobilier en difficulté

Publié : 19 août 2014, 10:21
par mobar
phyvette a écrit :L'immobilier est un besoin primaire, de fait il n'obéit pas qu'à la loi de l'offre/demande.
La spéculation, ou aussi la solvabilité des acteurs comptent pour beaucoup.
C'est aussi le miroir de l'inégalité des revenus.
La difficulté à obtenir un crédit (frein) ou la perspective de remontée des taux (accélérateur) doivent aussi jouer
Sans compter le pessimisme ambiant ...

Le problème, c'est que les facteurs agissant en ce moment sont dépendants et se renforcent l'un l'autre pour aboutir à une baisse des prix avec des besoins non satisfaits en constante augmentation

Le marché fait encore la preuve de son inefficience

Seule une action forte de l'état semble à même de redresser la tendance, à l'opposé de la politique actuelle d'attente du retour de la croissance à inflation zéro

Re: [France] L'immobilier en difficulté

Publié : 19 août 2014, 10:42
par EPE_bel
phyvette a écrit :L'immobilier est un besoin primaire, de fait il n'obéit pas qu'à la loi de l'offre/demande.
Je ne pense pas qu'il y échappe. La situation actuelle du marché immobilier est plus proche du processus de déflation. Quantité d'acheteurs potentiels restent chez leurs parents ou dans des locations cages à lapin et bloquent le marché. Parce qu'ils espèrent que les prix vont encore baisser, voire s'effondrer, que la bulle va péter. Ça fait combien de temps qu'ils attendent que cette bulle pète? J'ai arrêté de compter :-"

Rien ne va s'effondrer justement parce qu'il y a pénurie de logement. Par contre toute une catégorie de logements sortent pratiquement du marché, parce qu'ils ne correspondent plus à l'époque, par leur situation, par leur conception, par leur réalisation. Ceux-là restent sur le carreau même à la moitié du prix, même au quart pour certains, parce que de fait, ils ne valent plus rien. C'est juste 4 murs sans valeur sur un bout de terrain qui n'intéresse personne.

Mais le logement de leurs rêves à l'emplacement de leurs rêves pour une bouchée de pain, les "bullistes immobiliers" peuvent toujours espérer. Le temps que ça arrive ils auront trouvé un autre logement confortable entre 4 planches au niveau -1 entourés de voisins aussi calmes qu'eux.

Re: [France] L'immobilier en difficulté

Publié : 19 août 2014, 11:16
par rico
Rien ne va s'effondrer justement parce qu'il y a pénurie de logement.
Et la pénurie va s'accroître (démographie oblige) donc les prix à la baisse faut pas trop rêver sauf dans les coins paumés où seuls des retraités peuvent habiter car y'a pas de boulot.

Re: [France] L'immobilier en difficulté

Publié : 19 août 2014, 12:18
par ni chaud ni froid
Rien ne va s'effondrer justement parce qu'il y a pénurie de logement.
Et la pénurie va s'accroître (démographie oblige) donc les prix à la baisse faut pas trop rêver
Désolé, j'ai un biais baissier, (je suis pourtant proprio...), mais les prix baissent, de fait.
indice FNAIM, évolution annuelle juin 2014 :
France -1.9%
Province -1.8%
Ile de France -2.2%

Ce n'est pas un effondrement, mais ça baisse, réellement (cf. note de conjonctures INSEE-Notaires également, ou l'indice des prix dans l'ancien INSEE qui baisse depuis 2012).

Quant à la pénurie :

Projection INSEE pour 2030 67M d'hab, soit 4M de plus qu'aujourd'hui en 15 ans et l'INED ne dit pas autre chose... soit 260 000 pers en plus par an environ y compris les flux migratoires, soit un besoin de 130 000 lgts supplémentaires par an, pour 330 000 commencés en 2013. En bref, pour les 2/3, la construction sert à assurer les migrations interrégionales et les "décohabitations" (qui vont probablement s'effondrer si la crise économique perdure). La "pénurie" est en fait restreinte à 3-4 agglomérations en France, qui concentrent la création de postes et l'emploi.

Bref, on peut regarder le centre ville des grandes agglos dynamique et dire que ça reste stable sauf dans les coins paumés, ou regarder les 90% du reste du territoire où les prix baissent...chacun apprécie sa réalité comme il l'entend.

Re: [France] L'immobilier en difficulté

Publié : 19 août 2014, 12:36
par EPE_bel
De toutes façons il y a une limite physique. Beaucoup de constructions des trente glorieuses coûteraient plus cher à rénover que construire l'équivalent en neuf. Et encore plus cher en démolition-reconstruction.

Il faut s'attendre à voir de plus en plus de ces habitations laissées à l'abandon pur et simple valeur zéro, surtout si elles sont mal situées. Comme cela s'est passé dans de nombreux villages de France à l'époque de l'exode rural. Si on les compte dans la moyenne forcément les prix baissent.

Par contre le prix de la construction neuve est pratiquement indexé sur les prix de l'énergie (tant pour ce qui est des matériaux que de la construction elle-même) et là ça ne baisse pas du tout! Une construction neuve parachevée (hors terrain) c'est 1000 à 1500€ hors taxe au m² sans aller dans le haut de gamme.

Re: [France] L'immobilier en difficulté

Publié : 19 août 2014, 13:27
par ni chaud ni froid
EPE_bel a écrit :De toutes façons il y a une limite physique. Beaucoup de constructions des trente glorieuses coûteraient plus cher à rénover que construire l'équivalent en neuf. Et encore plus cher en démolition-reconstruction.
C'est très variable, le coût d'une réno... ça va de 3 fois rien à plus que le prix du neuf! Même si tu as raison, je pense aussi que le problème est que les logements anciens ne correspondent plus en typologie ni en surface aux envies des acheteurs, quand ils sont encore dans des coins attractifs (car beaucoup de villes tenaient sur 2-3 industries qui sont parties).
EPE_bel a écrit :Par contre le prix de la construction neuve est pratiquement indexé sur les prix de l'énergie (tant pour ce qui est des matériaux que de la construction elle-même) et là ça ne baisse pas du tout! Une construction neuve parachevée (hors terrain) c'est 1000 à 1500€ hors taxe au m² sans aller dans le haut de gamme.
Vrai, mais en se sortant des habitudes et de certaines réglementations, on pourrait faire baisser ces ratios de manière significative.

Re: [France] L'immobilier en difficulté

Publié : 19 août 2014, 14:16
par kercoz
Une bonne analyse sur le thème du logement sur Fr. Cult. ce matin.
http://www.franceculture.fr/emission-le ... 2014-08-19

Re: [France] L'immobilier en difficulté

Publié : 19 août 2014, 14:18
par kercoz
kercoz a écrit :Une bonne analyse sur le thème du logement sur Fr. Cult. ce matin.
http://www.franceculture.fr/emission-le ... 2014-08-19
à la Mn 33

Re: [France] L'immobilier en difficulté

Publié : 19 août 2014, 20:22
par paradigme
phyvette a écrit :L'immobilier est un besoin primaire, de fait il n'obéit pas qu'à la loi de l'offre/demande.
La spéculation, ou aussi la solvabilité des acteurs comptent pour beaucoup.
C'est aussi le miroir de l'inégalité des revenus.
Et oui comme dans cet exemple qui montre une autre réalité :
http://www.dailymotion.com/video/x23zkt ... s?start=13
http://www.ouest-france.fr/insalubrite- ... nt-2766624

kercoz a écrit :
kercoz a écrit :Une bonne analyse sur le thème du logement sur Fr. Cult. ce matin.
http://www.franceculture.fr/emission-le ... 2014-08-19
à la Mn 33
Il me semble que l'économiste est encore sur le schéma, il faut aider l'immobilier...pour les pauvres et les boite de BTP et surtout ne pas baisser les prix... pour les riches. Aujourd'hui je vois une amie, revenu de la famille 3000 € (alloc comprise) et endettée de 900€ par mois sur 25 ans, quel délire ! d'autant qu'ils sont partis vivre dans un lotissement loin de la grand ville, pour eux c'est j'économise sur tout !

Re: [France] L'immobilier en difficulté

Publié : 19 août 2014, 20:48
par EPE_bel
paradigme a écrit : revenu de la famille 3000 € (alloc comprise) et endettée de 900€ par mois sur 25 ans, quel délire !
J'ai déjà entendu pire. On est à 4000€ environ pour le même remboursement sur 15 ans... sauf que 900 c'est ce qu'on payait comme loyer pour un logement équivalent (mais j'ai payé la moitié cash)

Re: [France] L'immobilier en difficulté

Publié : 19 août 2014, 21:48
par rico
j'ai un biais baissier, (je suis pourtant proprio...), mais les prix baissent, de fait.
Les prix baissent peut être mais restent très et trop élevés. Il n'y a aucune possibilité que la tendance s'inverse durablement puisqu'on est de plus en plus nombreux. C'est mathématique.

Re: [France] L'immobilier en difficulté

Publié : 19 août 2014, 23:07
par ni chaud ni froid
rico a écrit :Il n'y a aucune possibilité que la tendance s'inverse durablement puisqu'on est de plus en plus nombreux. C'est mathématique.
Oui. Sauf si la conjoncture prend un grand coup dans la figure : Même en situation de pénurie, le prix pour un bien donné correspond au pouvoir d'achat immobilier du ménage intéressé le plus riche. Si le prix décolle trop de cette réalité, le bien baissera, ou restera invendu.
Si on est de plus en plus nombreux, cela peut continuer à grimper si la population devient plus en plus riche (notamment le 4e décile).
On est d'accord que dans ces conditions, le prix de l'immobilier, on s'en ficherait un peu.

Re: [France] L'immobilier en difficulté

Publié : 20 août 2014, 08:41
par paradigme
rico a écrit :
j'ai un biais baissier, (je suis pourtant proprio...), mais les prix baissent, de fait.
Les prix baissent peut être mais restent très et trop élevés. Il n'y a aucune possibilité que la tendance s'inverse durablement puisqu'on est de plus en plus nombreux. C'est mathématique.
Pas vraiment dans les années soixante les jeunes adultes (pas tous) vivaient chez leur parents bien après leur 20 ans, et sinon beaucoup vivaient dans de très petits appartements... d'ailleurs c'est ce qui se passe les gens vivent dans des appart de plus en plus petits, de plus le phénomène des divorce "risque" de chuter avec la crise économique...

Re: [France] L'immobilier en difficulté

Publié : 20 août 2014, 10:14
par Remundo
ce qui fait baisser les logements "ruraux" n'est pas tant leur qualité que leur éloignement des lieux économiquement attrayants.

Vous avez maintenant des plain-pieds en carton-pâte qui se construisent en périurbain sur un mouchoir de poche, et vendus très chers (200 000 €), alors que de belles maisons en pierre sur terrain conséquent (et souvent fertile !) vont se négocier 50 000 €.

C'est d'ailleurs à se demander s'il faut être "actif" au sens de l'aliénation salariale et bancaire pour avoir l'immense privilège de vivre "en ville"...

Un couple débrouillard et pas trop sophistiqué dans ses loisirs peut avoir une vie très agréable en rachetant la maison d'un pépé/mémé décédés dans la campagne, pas forcément si reculée que cela.

Par ailleurs, en sollicitant diverses aides d'Etat et en réduisant les frais, ce couple "d'inactifs" peut facilement recueillir les revenus nets du même couple "d'actifs" urbains, écrasés de dette, charges, impôts et frais de transport.

De quoi réfléchir sur ses modes de vie, et quelques remises en question à méditer au cas par cas, bien sûr.

@+

Re: [France] L'immobilier en difficulté

Publié : 20 août 2014, 10:28
par EPE_bel
Remundo a écrit :Par ailleurs, en sollicitant diverses aides d'Etat et en réduisant les frais, ce couple "d'inactifs" peut facilement recueillir les revenus nets du même couple "d'actifs" urbains, écrasés de dette, charges, impôts et frais de transport.

De quoi réfléchir sur ses modes de vie, et quelques remises en question à méditer au cas par cas, bien sûr.
Certes, mais ces diverses aides d'état au profit du couple "inactif" rural sont financées par les impôts et taxes payées par le couple d'actifs urbains qui a déjà de l'eau jusqu'aux narines. Pas très moral tout ça. S'il est honnête ce couple rural dans sa belle maison en pierre à 50 000 euros au milieu de nulle part doit pouvoir vivre en semi-autarcie pour une part, se contenter des faibles revenus de ses activités rurales d'autre part ( par ex vente de surplus d'auto-production au marché local) et accepter les autres inconvénients (éloignement des écoles, des services de santé etc)