Cuivre, zinc et autres métaux : la flambée ... disparait !

Discussions traitant de l'impact du pic pétrolier sur l'économie.

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energy_isere
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Message par energy_isere » 07 avr. 2006, 23:14

http://www.liberation.com/page.php?Article=373294
Or, cuivre, pétrole... les marchés s'échauffent

Les spéculateurs se ruent sur ces matières premières pour laquelle la demande, croissance chinoise oblige, ne faiblit pas.


par Christophe Alix
LIBERATION.FR : vendredi 07 avril 2006

Coup de très chaud sur les matières premières. Depuis quelques jours, les prix des métaux flambent et battent record sur record. Jeudi soir, l'once d'or a franchi le seuil des 600 dollars à New York et le contrat de cuivre à trois mois a atteint 5.788 dollars la tonne sur le London Metal Exchange (LME), premier marché mondial des métaux non ferreux. Il s'agit de son niveau le plus élevé depuis le début de sa cotation dans les années... 1870 ! Le zinc, qui sert principalement à galvaniser l'acier et le fer, a atteint 2.855 dollars la tonne, autre record. Les cours des autres métaux de base avancent également, bien que plus lentement : le nickel a atteint un sommet depuis près d'un an et demi (octobre 2004), à 17.000 dollars la tonne, et l'étain un plus haut depuis plus d'un an, à 8.475 dollars. Seuls le plomb et l'aluminium restent encore à la traîne.

Spéculation et problèmes de production
Le déclic de cette nouvelle folie des métaux fins et précieux ? Pour les spécialistes, c'est le repli du dollar, synonyme d'un moindre prix pour ces produits libellés en devise américaine, qui en a donné le coup d'envoi ces derniers jours. «Les achats des fonds d'investissement semblent être la principale force motrice», explique William Adams, analyste à la revue Basemetals.com. Un mouvement également soutenu par la persistance d'une demande très vive dans les pays émergeants et fortement consommateurs de métaux, notamment la Chine et l'Inde et la multiplication des problèmes de production, qui touchent en premier lieu le cuivre

Ainsi, en moins de deux semaines, un glissement de terrain est survenu près de l'importante mine de Grasberg en Indonésie, une grève a été déclenchée à la mine La Caridad au Mexique et un problème technique a affecté la production d'une mine au Chili, sans parler d'une menace de grève dans une mine en Zambie ! Dans ces conditions, le prix du cuivre ne cesse d'enchaîner les records historiques. Utilisé dans le bâtiment, l'alimentation électrique ou la plomberie, il avait déjà vu son cours bondir de 50% en 2005 tandis que le zinc progressait de 60%.

Côté métaux précieux, c'est également l'escalade. Le platine qui mène la cadence, bat record sur record. Même L'argent est remonté à ses plus hauts pour la première fois depuis 22 ans et demi, galvanisé par l'euphorie des investisseurs à son égard. Quant à l'or, elle est plus que jamais la valeur refuge par excellence, qui s'apprécie au moindre signe de tensions géopolitiques.

Le pétrole aussi
Ces dernières ont également provoqué une nouvelle flambée de l'or noir cette semaine. Sensible aux incertitudes de la situation iranienne, aux tensions sur les approvisionnements en essence aux Etats-Unis et surtout à la persistance de troubles dans les zones d'exploitations pétrolifères du Delta du Niger, au sud du Nigeria, le pétrole a atteint de nouveau de plus hauts historiques. Le prix officiel du panier de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), moyenne de onze bruts mondiaux qui sert de référence au cartel, touchait hier un nouveau record historique, à 62,13 dollars le baril.

L'Opep pourrait même s'abstenir la semaine prochaine de baisser ses quotas de production sur l'ensemble de l'année 2006 si les cours restaient au niveau actuel. Vendredi matin, les cours du pétrole se repliaient à Londres comme à New York, en raison de prises de bénéfices et d'espoirs d'une prochaine reprise des opérations sur un champ offshore du Nigeria. «Mais rien ne dit, conclut un analyste, que l'on ne soit pas reparti pour un nouvelle poussée. Les fondamentaux de la situation n'ont pas changé».

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Message par tolosa » 11 avr. 2006, 19:18

je ne sais pas si cela a été posté : interessant article sur agoravox http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=8801
Le temps des matières premières bon marché est bien révolu.

La croissance mondiale importante que nous vivons depuis le réveil de la Chine, et dans la foulée celui de l’Inde, du Brésil et de la Russie, s’est traduite d’abord par une envolée des prix du baril de pétrole, élément primaire de la croissance en quelque sorte, puis par l’augmentation du prix des matières premières et d’abord celui de l’acier, mais aussi d’autres métaux non ferreux. Vous aviez peut-être pensé qu’après une année 2005 où les prix des matières premières avaient explosé (+71% sur le minerai de fer), les choses allaient se tasser.
Or c’est loin d’être le cas. Pour le pétrole, tout d’abord, nous sommes tout près du record du cours du baril qui tangente les 70 dollars sur fond de crise iranienne.

Sur le minerai de fer, dont on pouvait penser qu’il resterait stable après les 70% de hausse de l’année dernière, les discussions ont commencé, et le marché table sur environ 12% supplémentaires. Le carburant de ces hausses est la demande du marché chinois, pour l’automobile mais aussi pour le bâtiment. Les autorités chinoises se sont impliquées dans les négociations cette année avec l’espoir de faire baisser les prix. Malgré leur grande habileté dans les négociations commerciales, il ne semble pas qu’ils puissent y parvenir. C’est dire si le marché est tendu...

Sur le zinc qui entre dans des alliages pour les aciers spéciaux, les prix flambent également, et les stocks mondiaux ne cessent de baisser. Depuis le début de 2006, son prix a monté de 45%! La demande provient de l’Inde (+14% prévus), de la Chine, mais aussi de l’Allemagne et du Japon. Il n’est prévu un retour à l’équilibre du marché que vers 2007, quand le projet géant de la mine de San Cristobal en Bolivie démarrera.

Quant au cuivre, la folie continue, malgré deux ans de hausse. Sur le marché londonien, il a gagné 23% depuis le début de 2006, après un quadruplement du prix en deux ans.Et les stocks internationaux ne représentent pas plus de 3 jours de consommation mondiale. Là aussi, la demande, énorme, vient de la Chine et des pays émergents.

Au-delà, d’autres métaux, moins utilisés, progressent également, comme l’argent, au plus haut depuis 20 ans, l’or lui-même, et d’autres métaux plus rares.

Pourquoi une telle envolée, et que va-t-il se passer? Tout d’abord, c’est la conjonction d’une industrie minière coûteuse en investissements dont les prix ont été durablement déprimés pendant des décennies et qui, de ce fait, n’a pas investi, avec une croissance économique forte dans des pays dont les populations représentent, combinées, un tiers de la population mondiale. La multiplication de cette forte demande par des consommateurs en si grand nombre a fait sauter immédiatement les limites des capacités de production de matières premières disponibles.

A court terme, il faudra absorber les hausses, et reconnaissons que l’industrie mondiale y parvient assez bien, car même si, ici ou là, les prix des produits finis montent, ce n’est en rien comparable aux hausses des matières premières auxquelles ils sont soumis. A plus long terme, la ressource existe dans le sous-sol de la planète pour satisfaire les besoins, mais il faut investir lourdement en argent et en temps pour rétablir la situation. Pas de rétablissement à prévoir, de ce fait, avant 2008/2012.

Il reste quand même une inconnue, la poursuite de l’expansion économique dans l ’ensemble BRIC, voire son explosion, qui peuvent provoquer une course poursuite de long terme entre la demande et l’offre. Et dans ce cas, nous ne sommes pas près d’en voir la fin.

A suivre

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Message par epe » 11 avr. 2006, 19:55

j A plus long terme, la ressource existe dans le sous-sol de la planète pour satisfaire les besoins, mais il faut investir lourdement en argent et en temps pour rétablir la situation. Pas de rétablissement à prévoir, de ce fait, avant 2008/2012.
Il va en falloir du pétrole pour aller chercher ces ressources dans le sous sol! :twisted:
-Il vaut mieux pomper même s'il ne se passe rien que de risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas.
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Message par Loup Espiègle » 13 avr. 2006, 14:51

"tolosa"
Quant au cuivre, la folie continue, malgré deux ans de hausse. Sur le marché londonien, il a gagné 23% depuis le début de 2006, après un quadruplement du prix en deux ans. Et les stocks internationaux ne représentent pas plus de 3 jours de consommation mondiale. Là aussi, la demande, énorme, vient de la Chine et des pays émergents.
Si ce n'est pas du flux tendu, ça....

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Message par ecorage » 13 avr. 2006, 15:34

Dans l'avenir (très proche), va-t-il être possible de construire des voitures, des avions et des centrales nucléaires sans matières premières chères et rares ? ;-)

Note de Sylvain : Ça serait pas plutôt « AVEC des matières premières chères et rares ? » :D

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Message par energy_isere » 18 avr. 2006, 17:41

http://www.liberation.com/page.php?Article=375550
Gros coup de volant pour le platine
Utilisé dans les pots catalytiques, le précieux métal est dopé par la demande automobile.


par Vittorio DE FILIPPIS
QUOTIDIEN : mardi 18 avril 2006

Platine, palladium, rhodium, ruthénium, iridium, osmium... La toute petite famille des platinoïdes continue d'enflammer industriels et spéculateurs. Mais les plus convoités de ces six métaux précieux restent le platine et le palladium qui affichent des cours toujours plus élevés. Voilà des mois que le prix d'une once de platine (27,3 grammes) a dépassé celui de l'or. Le 14 avril, sur le London Platinum and Palladuim Market (LPPM), l'once de ce métal blanc grisâtre se négociait à 1 075 dollars, à quelques dollars de son record historique du 30 mars. Ce jour-là, son cours battait un nouveau record historique : 1 089,50 dollars. Il n'avait jamais gravi ce sommet depuis plus d'un quart de siècle. Selon Johnson Matthey, premier distributeur mondial de platinoïdes, «la demande physique du métal le plus précieux n'a jamais été aussi forte».

Des millions d'onces. Pourtant, l'écart mondial entre l'offre et la demande n'est pas énorme. Il est même ridicule, puisqu'il manquerait l'équivalent d'un peu plus de trois tonnes de platine en 2006. Mais voilà, sur ce marché, on ne parle pas en tonnes, mais en millions d'once. Alors forcément, il suffit qu'il en manque une dizaine de milliers pour que les esprits financiers se mettent à chauffer. De quoi enflammer les cours, et déclencher de gros mouvements de spéculations. Dans ses perspectives annuelles des platinoïdes, Johnson Matthey estime à 6,7 millions d'onces la quantité de platine cette année. Un nouveau record. Ce métal blanc, précieux, est utilisé essentiellement dans la fabrication des pots catalytiques de voiture car il permet de réduire les émanations de gaz polluants. «Le marché de la catalyse pour véhicules continuera de générer beaucoup de demande additionnelle», estiment la plupart des experts. D'autant plus que les marchés automobiles des pays émergents entrent dans une phase de croissance économique et de consommation sans précédent. «L'automobile reste le symbole de la modernité. En Chine, les ventes ont fait un bond considérable lors des douze derniers mois. Dès qu'ils le peuvent, les Chinois s'endettent pour acheter leur voiture. Ce n'est pas le pétrole qui va manquer, mais le platine, cette matière première essentielle à la fabrication de véhicules», note Patrick Artus à la CDC Ixis. «Enfin, le prix du platine augmente car des inquiétudes pèsent sur l'approvisionnement», ajoute Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières et professeur d'économie à l'université de Paris-Dauphine.

Raréfaction. L'Afrique du Sud reste le premier producteur. Et Angloplats, le producteur local et numéro un mondial, souffre d'une simple parité monétaire entre le dollar et sa devise le rand. Explication : plutôt en bonne santé économique, l'Afrique du Sud ne cesse d'augmenter ses exportations de produits manufacturés et autres. Mais voilà, pour acheter du made in South Africa, les importateurs étrangers règlent les factures en dollars. L'entreprise sud africaine se tourne alors vers la banque centrale pour échanger les billets verts en rands. Résultat ? Le rand s'apprécie contre le billet vert. L'ennui, c'est que le platine est côté à Londres en dollar dont la valeur s'amenuise face au rand. Du coup, lorsqu'il convertit ses recettes dans la monnaie locale, le groupe sud-africain Angloplats encaisse moins de rands et hésite donc à investir dans de nouveaux projets. Raréfaction de la matière première, augmentation de la demande industrielle, ne manquait plus que l'entrée en scène des fonds de pensions et spéculatifs pour doper encore plus le cours du précieux minerai. C'est chose faite. Les observateurs sont formels. «On observe sur ce marché la même chose que sur le marché du cuivre, du pétrole et de la plupart des matières premières, observe l'un d'eux. La plupart des fonds de pension investissent désormais une partie de leurs dépôts dans des matières premières : une diversification financière appelée à se poursuivre.» Outre une forte demande de bijoux, la demande dans l'industrie automobile reste vive, en particulier pour le platine, qui était jusqu'ici le seul de la famille des platinoïdes à être utilisé pour les voitures diesel ­ dont la consommation est en plein boom en Europe ­ et pour les véhicules à piles à combustibles, en cours de développement pour limiter les émissions de gaz.

Joaillerie asiatique. Trop cher, trop rare, du coup, les industriels se tournent de plus en plus vers son cousin germain le plus proche, le palladium. Même les fabricants de voitures diesel parviennent à l'utiliser alors qu'il avait les faveurs de voitures essences. Soutenu aussi par les besoins de la joaillerie asiatique, notamment chinoise, le palladium connaît également des hausses de prix inédites. Quatre fois moins cher que le platine il y a un an, le rapport n'est plus que d'un pour trois (à 348,50 dollars l'once de palladium, contre 1 075 dollars pour le platine). Cette fois, c'est de Sibérie que provient l'essentiel de la production mondiale sur des sites construits sous Staline, notamment à Norilsk, la plus grande ville minière et métallurgique au nord du grand cercle polaire. C'est là, sur cette terre de désolation sibérienne, enfouie sous la neige huit mois par an, qui fut autrefois un goulag, que se trouve le premier exploitant mondial de palladium. Constitué en 1996 sur les vestiges d'un ancien combinat d'Etat, Norilsk règne sur les trois quarts de la production mondiale. C'est l'Etat qui fixe les quotas d'exportation et qui, surtout, conserve la haute main sur des réserves cruciales pour la stabilité des finances russes d'abord. Rien d'étonnant alors que la gestion du palladium russe est si secrète. Alimentant inquiétudes et spéculation.

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Message par irinet » 18 avr. 2006, 18:28

Mais vous ne comprenez pas ce que ça représente!

Une découverte incroyable dans le monde économique!

Les matières premières ne pourront peut-être pas satisfaire la demande de la population humains à l'infini?

Ce qu'un gamin de 6 ans peut comprendre instinctivement (un jour il y a, tu l'utilises, après il y a plus), les économistes distingués de Yale viennent d'en prendre conscience!

A mon avis ils doivent tous être en thérapie.

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Message par greenchris » 18 avr. 2006, 18:56

Quel dommage pour les piles à combustibles, elles en utilisent beaucoup.

Vont-elles mourrir avant d'avoir pu sauver la planète ????

:D :-D
Le charbon et le gaz prendront sa place (temporairement).
Dans l'ordre, Sobriété, Efficacité et enfin Renouvelables (negawatt).
Attention aux utopies techniques (Global Chance)

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Message par Tiennel » 18 avr. 2006, 20:26

Qui, de la voiture à pile à combustible ou de la station-service à hydrogène, disparaîtra sans jamais avoir eu le temps d'exister ? :smt077
Méfiez-vous des biais cognitifs

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Message par ecorage » 19 avr. 2006, 00:48

Ce qu'un gamin de 6 ans peut comprendre instinctivement (un jour il y a, tu l'utilises, après il y a plus), les économistes distingués de Yale viennent d'en prendre conscience!
Et comment fait-on pour expliquer à un gamin de 6 ans que ce qu'il a aujourd'hui, il ne l'aura plus quand il aura 18 ans !

D'ailleurs j'adore la pub auto dans laquelle le mec dit à son gamin :
"Je t'avais promis pour tes 18 ans ..."
Il a eu raison de l'acheter tout de suite, comme ça il pourra toujours la mettre dans le salon de son gamin en exposition quand il aurat 18 ans !

Au fait, le permis est toujours prévu de changer dans 27 ans ? :-D

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Message par Tiennel » 22 avr. 2006, 22:01

Intéressant article du Monde de ce soir
Matières premières à risques
LE MONDE | 22.04.06 |

Les matières premières et l'énergie ont été les thèmes d'investissement gagnants en 2005. Une large gamme de produits financiers permet aujourd'hui aux particuliers d'investir dans ces secteurs. Toutefois, la prudence s'impose car certains marchés, en particulier ceux des métaux de base, deviennent de plus en plus spéculatifs.

Depuis trois ans, les fonds spécialisés dans l'énergie et les matières premières dominent les palmarès d'OPCVM (sicav et fonds communs de placement). En moyenne, la cinquantaine de sicav et de FCP répertoriés par l'organisme d'analyse Europerformance progresse de 131 % sur trois ans et de 53 % sur un an. Seuls les fonds investis en actions asiatiques et ceux spécialisés dans les pays émergents ont fait mieux. Des performances impressionnantes qui attirent une nouvelle clientèle de particuliers. L'encours de ces produits a fortement augmenté en 2005. Celui de SGAM Invest secteur matières premières (Société générale) est ainsi passé de 15 millions à 60 millions d'euros en douze mois.

A part une poignée de fonds "or" ou "énergie", rares sont les produits qui se limitent à un seul thème d'investissement. La plupart sont investis à la fois en actions de sociétés minières et en valeurs énergétiques (compagnies pétrolières, sociétés parapétrolières...). Avec, en complément, un peu de nucléaire (constructeurs de centrales) ou d'énergies alternatives (fabricants de panneaux solaires, d'éoliennes...) ; mais rares sont ceux qui permettent de jouer ces thématiques en Bourse.

Les performances de ces fonds s'expliquent avant tout par la flambée des cours du pétrole et du gaz. Le baril de brent, le pétrole de la mer du Nord, qui était tombé en dessous de 10 dollars en 1999, a dépassé les 74 dollars jeudi 20 avril, à la suite de nouvelles tensions entre les Etats-Unis et l'Iran. Une multiplication par plus de sept en sept ans.

Dans le sillage du pétrole, les cours des matières premières se sont envolés à partir de 2003. En trois ans, les prix des principaux métaux de base comme le cuivre, le nickel, l'aluminium ou le plomb ont triplé. Loin de ralentir, la hausse semble s'accélérer sur certains marchés. Les cours du zinc ont plus que doublé depuis la mi-2005.

Si leur progression est moins spectaculaire, les métaux précieux n'échappent pas au mouvement. L'once d'or, qui valait moins de 300 dollars en 1999, vient de repasser au-dessus des 550 dollars (445 euros). Dernier étage de la fusée, les matières premières agricoles, comme le sucre ou le blé, commencent aussi à flamber.

Le point commun à tous ces marchés ? L'industrialisation de la Chine, mais aussi de l'Inde et du Brésil, explique le déséquilibre entre l'offre et la demande. "Le zinc se paie aujourd'hui plus cher que l'aluminium, dont la fabrication nécessite beaucoup d'énergie, explique un gérant. Cette aberration s'explique par le fait que la Chine en importe énormément pour fabriquer des tôles galvanisées."

Une situation qui risque de se prolonger. "Nous sommes au début d'une phase d'industrialisation massive en Chine et en Inde. Ce phénomène est comparable à ce qui s'est passé aux Etats-Unis entre les années 1930 et 1950 ou au Japon entre les années 1950 et 1970", avance Emmanuel Painchault, gérant des fonds SGAM Invest secteur énergie et SGAM Invest secteur matières premières à la Société générale.

Face à cette demande croissante, l'offre plafonne, car les compagnies pétrolières et les groupes miniers ont peu investi au cours des deux dernières décennies. Avec le rebond des prix, ils recommencent à investir. Mais il faut plusieurs années avant qu'une mine ou un puits commence à produire. Les fonds spécialisés semblent donc avoir de beaux jours devant eux.

Après trois années de forte hausse, ils deviennent néanmoins plus sélectifs. Et privilégient les valeurs énergétiques au détriment des sociétés minières. Beaucoup estiment que les prix atteints par certains métaux ne sont plus justifiés mais s'expliquent par l'afflux de capitaux en provenance de fonds spéculatifs et de fonds de pension. Dans un souci de diversification, ces derniers ont en effet décidé de consacrer une part de leur actif aux matières premières, dont l'évolution est dissociée de celle des Bourses.

Cette injection de plusieurs milliards d'euros a déséquilibré ces marchés étroits. Ceux de l'aluminium et du cuivre, par exemple, représentent respectivement 82 milliards et 90 milliards de dollars, soit l'équivalent de la capitalisation boursière d'une grande valeur du CAC 40, l'indice phare de la Bourse de Paris. Et la taille des marchés du zinc ou du plomb est encore plus modeste. "Si les fonds de pension se retirent, les cours risquent de chuter", avertit un analyste.

En comparaison, le secteur de l'énergie offre davantage de garanties. "La perspective d'un épuisement des réserves énergétiques constitue un facteur de soutien du marché. De plus, il est peu probable que les investisseurs en valeurs mobilières se retirent d'un marché aussi stratégique", affirme Jean-Bernard Guyon, gérant de Global Energy & Natural Resources, qui consacre désormais 97 % de son actif aux valeurs énergétiques.

Comme une majorité de gérants, il minore néanmoins son investissement dans les grandes compagnies pétrolières : "Confrontées au problème du renouvellement de leurs réserves, celles-ci vont devoir investir massivement et leur rentabilité pourrait en souffrir." Une rentabilité qui risque aussi d'être pénalisée par le durcissement des conditions d'exploitation dans certains pays, notamment au Venezuela. C'est pourquoi la plupart des gérants privilégient les spécialistes du raffinage, des services pétroliers et les parapétroliers, dont les carnets de commandes sont pleins pour les deux prochaines années. Une solide garantie en cas de retournement du marché.
Quoi de plus heureux qu'un investisseur qui croit au Pic ? :smt077
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Message par fab » 23 avr. 2006, 00:41

Dernier étage de la fusée, les matières premières agricoles, comme le sucre ou le blé, commencent aussi à flamber.
Ceux qui avaient prévu une inévitable hausse du prix des denrées alimentaires vont une fois de plus triompher...

Mais c'était quand même un peu facile comme prévision ! :-D

Ou alors, la qualité sera tirée encore davantage vers le bas pour que les prix soient plus ou moins maintenus.

Vous avez déjà regardé des prospectus de magasins hard-discount ? On voit des choses hallucinantes, du genre le litre de bière à peine plus cher qu'une eau minérale de marque. :smt087

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Message par Loup Espiègle » 25 avr. 2006, 15:07

Ce mardi 25 avril, j'ai pu voir au journal du 13H sur France 2 une news assez révélatrice de la situation : les vols de métaux comme le cuivre sont courant. Qui l'eu cru ?

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Message par frgo84 » 25 avr. 2006, 18:18

Sur les chantiers tu n'as pas un gramme de cuivre qui traine.
Maintenant les magasins d'électricité en gros vont devoir mieux se protéger.

ecorage
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Message par ecorage » 25 avr. 2006, 19:27

J'ai placé en "audio" l'extrait de l'info.
Voir dans la signature.

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