Quantitative easing / assouplissement quantitatif

Discussions traitant de l'impact du pic pétrolier sur l'économie.

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Quantitative easing / assouplissement quantitatif

Message par AJH » 14 oct. 2010, 11:30

Le "quantitative easing" de la FED, c'est "l'assouplissement quantitatif" de la BCE

Quand les banques commerciales sont frileuses pour faire crédit, que le taux de refinancement est déjà à son minimum, les banques centrales peuvent acheter elles mêmes des titres de dette (souveraines ou non) et émettre directement la monnaie au bénéfice de l'Etat .. cette monnaie va donc (en principe) diffuser dans l'économie.
On peut dire que c'est "la planche à billet", au même titre que la monnaie émise par les banques commerciales lors de crédits nouveaux est aussi de la "planche à billet" ... l'émetteur est différent, c'est tout.

C'est, je pense, cette politique qu'il faudrait mettre en œuvre à grande échelle en Europe (ou en France seule si nous le pouvions), quitte à avoir un peu d'inflation. Le 100% monnaie est sans doute une piste à explorer.

Mais si nous nous contentons de mettre en œuvre une telle politique sans avoir mis quelques "barrières protectionnistes" (taxation des importations ou quotas) cela aurait actuellement pour effet d'augmenter les déficits commerciaux,
Qui plus est une forte taxation des plus values des actifs (actions, immobilier) me semble nécessaire également sinon ça risque de regonfler une bulle..
Tout est lié.

Si certains peuvent être plus précis que moi sur le "Quantitative Easing" , ... ;)
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Re: Quantitative easing / assouplissement quantitatif

Message par AJH » 14 oct. 2010, 12:19

http://www.la-chronique-agora.com/chron ... 01014.html
Paris, Jeudi 14 Octobre 2010

Le 13 octobre, ça, c'est une date qui nous parle !
Philippe Béchade

▪ Le 13 octobre 1987, la bulle boursière éclatait suite à la décision allemande de durcir sa politique monétaire. Dans le même temps, la Fed -- avec à sa tête un tout nouveau président dénommé Alan Greenspan -- regardait sans émotion le déficit commercial américain se creuser dans des proportions historiques, entraînant le dollar dans une spirale baissière qui risquait de replonger la planète, et l'Allemagne, dans un contexte inflationniste dont la Bundesbank ne voulait à aucun prix.

Le 13 octobre 2010, les marchés s'abandonnaient à une euphorie débridée. Dans le même temps, la Fed s'apprêterait à faire tourner ses rotatives jusqu'à en faire fumer les moteurs pour imprimer 1 000 milliards de dollars de plus. Cela après une interruption de six mois, motivée en grande partie par le constat que l'assouplissement quantitatif (QE, quantitative easing) ne donnait pas les résultats escomptés.


Après l'injection de 1 700 milliards de dollars dans le système financier américain, le prix des maisons ne remontait toujours pas... Le volume du crédit aux particuliers continuait de se contracter (c'était déjà le cas début 2010, c'était encore le cas en août et en septembre)... Et l'économie continuait globalement de détruire des emplois, les licenciements de fonctionnaires progressant plus vite que les créations de postes dans le secteur privé.

Alors que le précédent QE n'avait pas fonctionné, nul ne se hasarde à prédire les effets de celui qui se profile. Mais ce n'est certainement pas une raison suffisante pour y renoncer !

▪ D'après les dernières minutes de la Fed, une majorité de ses 13 membres juge qu'il va falloir "faire quelque chose" pour soutenir l'économie américaine. Mais Donald Kohn dès la fin mars, James Bullard le 6 octobre puis Thomas Hoenig ce mercredi 13 considèrent que le QE ne sert à rien... sinon à faire planer le risque d'une issue hyper inflationniste incontrôlable.

Wall Street ne s'inquiète pas que le Docteur Bernanke juge l'état du patient suffisamment sévère pour juger impératif l'envoi d'une ambulance bourrée d'équipements de réanimation, dont certains n'ont même pas été testés tandis que d'autres n'ont eu aucun effet mesurable.

C'est l'aveu implicite que rien de ce qui a été tenté jusqu'ici ne fonctionne dans la sphère de l'économie réelle. En revanche, c'est officiel : les brasseurs d'argent de Wall Street vont se partager 144 milliards de dollars de bonus, primes et autres stock-options.

Ils auraient tort de s'inquiéter -- la Fed va déverser sa corne d'abondance presque directement dans leur poche. Ils s'empresseront d'utiliser cet argent pour investir sur les marchés émergents, pour spéculer contre le dollar, pour acheter des matières premières (et l'or qui s'envole vers 1 375 $/once)... mais les ménages et entreprises américaines n'en verront pas davantage la couleur que lors du QE précédent.

▪ Pendant ce temps, l'Etat américain va continuer de s'enfoncer plus profondément dans la dette. A ce jour, 36% de l'activité économique (contre 25% à 26% en 2007) proviennent des dépenses fédérales. Et contrairement à ce qui s'était produit au Japon de 1991 à 2003, cela ne crée pas un seul emploi mais empêche simplement que la crise en détruise 50% de plus.

Le nombre de salariés dans l'industrie (12 millions) atteint son plus bas niveau depuis 1941, juste avant Pearl Harbor. Un tiers des emplois dans ce secteur a disparu en l'espace de 10 ans... Mais il y a pire -- et nous vous livrons là un chiffre contre-intuitif -- puisque le nombre de salariés dans l'industrie informatique américaine vient de retomber sous son niveau de 1975.

Tous ces emplois qui se sont enfuis vers les pays émergents pour ne jamais en revenir ne sont remplacés par rien, sinon toujours plus de déficits liés au chômage de longue durée.

▪ Les signes vitaux des Etats-Unis sont les plus alarmants qu'il ait été donné d'observer depuis 1929. Cela n'empêche pas Wall Street de célébrer le franchissement du seuil des 300 $ par Apple... Une firme qui fait produire ses merveilles technologique à l'étranger pour les vendre en priorité aux Américains, un principe qui explique pour partie le ratio actuel de 1 $ exporté vers la Chine pour 3,9 $ importé depuis ce pays.

La barre des 4 $ sera franchie bien avant la fin de l'année avec les achats massifs de jouets et gadgets électroniques presque 100% "made in China" commercialisés pendant la période des fêtes.

Rien de tout cela ne saurait inquiéter Wall Street dont la principale fonction consiste à gonfler les bulles d'actifs les unes derrière les autres. Cette fois-ci, la destruction programmée du dollar tient lieu d'alpha et d'oméga du raisonnement économique.

L'odeur de l'argent promis par la Fed, qui entérine l'existence de pressions à la baisse sur les prix et une menace sur la croissance, enivre une fois encore les investisseurs de part et d'autre de l'Atlantique -- y compris ceux que l'envol de l'euro et du yen devrait faire réfléchir.

[...]

Ce n'est tout de même pas si mal au lendemain de minutes qui confirment la fuite en avant de la Fed et des Etats-Unis vers des territoires inconnus... tandis qu'Axel Weber, le successeur pressenti de J.C. Trichet, déclarait quelques heures plus tard que l'assouplissement quantitatif était carrément à proscrire et que l'Europe avait le devoir d'y renoncer.

Jamais les politiques monétaires n'ont paru faire un tel grand écart de part et d'autre de l'Atlantique depuis... le 13 octobre 1987.
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Re: Quantitative easing / assouplissement quantitatif

Message par energy_isere » 14 oct. 2010, 12:33

Merci AJH pour cet excellent article. ;-)

Il va falloir suivre de trés prés comment la Chine va proceder concernant le taux de change Yuan / $.

Et aussi la part des reserves de change de la Chine en $. La Chine détient les premières réserves de change

et comment ca influe sur le $ en géneral : [Monnaie] Fin de la suprématie du Dollar ?

Quantitative easing sur Wikipedia en Anglais
Wikipedia a écrit :The term quantitative easing (QE) describes a monetary policy used by central banks to increase the supply of money by increasing the excess reserves of the banking system. This policy is usually invoked when the normal methods to control the money supply have failed, i.e the bank interest rate, discount rate and/or interbank interest rate are either at, or close to, zero.

A central bank implements QE by first crediting its own account with money it creates ex nihilo ("out of nothing") .[1] It then purchases financial assets, including government bonds, agency debt, mortgage-backed securities and corporate bonds, from banks and other financial institutions in a process referred to as open market operations. The purchases, by way of account deposits, give banks the excess reserves required for them to create new money, and thus hopefully induce a stimulation of the economy, by the process of deposit multiplication from increased lending in the fractional reserve banking system.

Risks include the policy being more effective than intended, spurring hyperinflation, or the risk of not being effective enough, if banks opt simply to sit on the additional cash in order to increase their capital reserves in a climate of increasing defaults in their present loan portfolio.

"Quantitative" refers to the fact that a specific quantity of money is being created; "easing" refers to reducing the pressure on banks.
Ca correspond à ce que tu dis en post de téte.

Moi en langage de la rue , j' apelle ca "tentative désespérée" de la banque centrale de s' en sortir. 8-[

Bien lire le paragraphe "RISKS" de l' article Wikipedia. (inflation voire Hyperinflation)

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Re: Quantitative easing / assouplissement quantitatif

Message par Alter Egaux » 14 oct. 2010, 13:07

energy_isere a écrit :j' apelle ca "tentative désespérée" de la banque centrale de s' en sortir.
Effectivement. Mais c'est à se demander si s'agiter ne provoque pas l'effet inverse, soit des rétroactions positives (dans le même sens), comme dans des sables mouvants.
Je ne vois pas comment le dollar va pouvoir rester la monnaie de référence. Les Chinois sont en train de pousser pour virer le dollar, et l'achat en prévision de l'or sur le marché montre qu'ils s'y préparent.

Mon inquiétude est ici : des civilisations ont disparu uniquement parce que leurs partenaires commerciaux à proximité se sont effondrés ((lire "Effondrement"). Résisterons nous à l'effondrement des USA ?
Etape n°1 : Les africains nomment le pétrole : la "merde" du diable.
Etape n°2 : Restons cool, le PO arrive...
Etape n°3 : "Mais à cet endroit, en ce moment, l'humanité, c'est nous, que cela nous plaise ou non", Samuel Beckett

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Re: Quantitative easing / assouplissement quantitatif

Message par yoananda » 14 oct. 2010, 13:10

y a quand même un soucis en France avec 70% de la dette au mains des étranger.
Monétiser, c'est sympa, mais quand ca veut dire ne pas rembourser ses dettes (via la dévaluation de la monnaie) ...ca peut faire grincer des dents.
De plus, y a la trappes a liquiditées.
Pour l'éviter il faudrait augmenter les salaires.
Le problème c'est que ca compenserait l'effet de dévaluation.
Donc en fait ... dans le système actuel, il n'existe pas de solutions.
Je sais, c'est un peu rapide comme démonstration ... lol, mais bon ... l'avenir répondra ;-)

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Re: Quantitative easing / assouplissement quantitatif

Message par AJH » 14 oct. 2010, 14:04

yoananda a écrit :y a quand même un soucis en France avec 70% de la dette au mains des étranger.
Monétiser, c'est sympa, mais quand ca veut dire ne pas rembourser ses dettes (via la dévaluation de la monnaie) ...ca peut faire grincer des dents.
De plus, y a la trappes a liquiditées.
Pour l'éviter il faudrait augmenter les salaires.
Le problème c'est que ca compenserait l'effet de dévaluation.
Donc en fait ... dans le système actuel, il n'existe pas de solutions.
Je sais, c'est un peu rapide comme démonstration ... lol, mais bon ... l'avenir répondra ;-)
Monétiser directement par la Banque Centrale (raisonnablement) ne créerait sans doute pas plus d'inflation que la même monétisation par les banques commerciales (et pour ma part je défends l'idée que ca en créerait moins puisqu'il ne faut pas simultanément créer la monnaie des intérêts)

D'accord sur le reste...
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Re: Quantitative easing / assouplissement quantitatif

Message par AJH » 14 oct. 2010, 14:10

energy_isere a écrit :Merci AJH pour cet excellent article. ;-)

Il va falloir suivre de trés prés comment la Chine va proceder concernant le taux de change Yuan / $.

Et aussi la part des reserves de change de la Chine en $. La Chine détient les premières réserves de change

et comment ca influe sur le $ en géneral : [Monnaie] Fin de la suprématie du Dollar ?

Quantitative easing sur Wikipedia en Anglais
Wikipedia a écrit :The term quantitative easing (QE) describes a monetary policy used by central banks to increase the supply of money by increasing the excess reserves of the banking system. This policy is usually invoked when the normal methods to control the money supply have failed, i.e the bank interest rate, discount rate and/or interbank interest rate are either at, or close to, zero.

A central bank implements QE by first crediting its own account with money it creates ex nihilo ("out of nothing") .[1] It then purchases financial assets, including government bonds, agency debt, mortgage-backed securities and corporate bonds, from banks and other financial institutions in a process referred to as open market operations. The purchases, by way of account deposits, give banks the excess reserves required for them to create new money, and thus hopefully induce a stimulation of the economy, by the process of deposit multiplication from increased lending in the fractional reserve banking system.

Risks include the policy being more effective than intended, spurring hyperinflation, or the risk of not being effective enough, if banks opt simply to sit on the additional cash in order to increase their capital reserves in a climate of increasing defaults in their present loan portfolio.

"Quantitative" refers to the fact that a specific quantity of money is being created; "easing" refers to reducing the pressure on banks.
Ca correspond à ce que tu dis en post de téte.

Moi en langage de la rue , j' apelle ca "tentative désespérée" de la banque centrale de s' en sortir. 8-[

Bien lire le paragraphe "RISKS" de l' article Wikipedia. (inflation voire Hyperinflation)
Je ne vais pas aller me battre sur WP (et surtout en anglais ,;) ) mais je ne suis pas d'accord. La monnaie des banques commerciales est également créée "ex nihilo", si on admet que c'est a) la demande (de l' Etat ou des autres Administrations publiques, des entreprises, des ménages), b) la contrepartie (reconnaissance de dette) qui permets à la banque de créer la monnaie
Dans le cas de la création par la banque centrale, c'est pareil: a) la demande (de l'Etat), b) la reconnaissance de dette à l'actif (obligation, bonds, OAT, etc)
Dernière modification par AJH le 14 oct. 2010, 19:49, modifié 2 fois.
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Re: Quantitative easing / assouplissement quantitatif

Message par energy_isere » 14 oct. 2010, 18:45

un article interessant :
Is “Quantitative Easing” the same as “printing money”?
http://quezi.com/4429

Je note donc que théoriquement le processus inverse de la mise à disposition de liquidité est susceptible d 'étre mise en oeuvre.

D' ailleurs c' est ce qu' on a vu dans les mois passé à la BCE.
Par exemple ici le 12 Aout 2009 : viewtopic.php?p=248937#p248937

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Re: Quantitative easing / assouplissement quantitatif

Message par energy_isere » 03 nov. 2010, 20:56

Ca y est le QE2 est arrivé.
La Fed va racheter pour 600 milliards de dollars de bons du Trésor

La Tribune.fr - 03/11/2010

La Réserve fédérale a dévoilé ce mercredi ses nouvelles mesures d'assouplissement quantitatif, qui prévoit notamment le rachat de 600 milliards de dollars de bons du Trésor.

L'intervention de la Réserve fédérale restera modérée: son programme de rachat de bons du Trésor ne portera ainsi que sur 600 milliards de dollars, dans le bas de la fourchette évoquée ces derniers jours sur les marchés. Ces rachats s'effectueront au rythme de 75 milliards de dollars par mois, jusqu'à la fin juin. La maturité moyenne de ses actifs se situera entre 5 et 6 ans.

Ce nouvel assouplissement quantitatif doit permettre de soutenir la croissance américaine, qui donne ces derniers temps des signes d'essoufflement, même si l'hypothèse d'une rechute semble définitivement écartée. Le Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (FOMC) estime ainsi que les progrès vers
ses objectifs d'emploi et d'inflation restent "désespérément lents".

La Fed avait déjà racheté pour 1.700 milliards de dollars d'emprunts d'Etat et de valeurs mobilières adossées à des actifs immobiliers après le déclenchement de la crise financières. Les économistes, mais aussi les responsables de la Fed, sont partagés quant à l'efficacité de nouveau programme. Certains redoutent que ces rachats de Treasuries répétés ne rallument l'inflation lorsque la reprise se sera finalement installée.
http://www.latribune.fr/actualites/econ ... resor.html

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Re: Quantitative easing / assouplissement quantitatif

Message par yoananda » 03 nov. 2010, 22:49

reste plus qu'a savoir la réaction de la chine, japon et europe.

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Re: Quantitative easing / assouplissement quantitatif

Message par energy_isere » 04 nov. 2010, 10:28

Le pari risqué de la Fed pour stimuler l'économie américaine :

La Banque centrale américaine a annoncé mercredi une initiative très risquée censée stimuler l'économie des Etats-Unis. La Fed rachètera pour 600 milliards de dollars (428 milliards d'euros) de dette du gouvernement fédéral afin de faire baisser les taux d'intérêt à long terme, déjà extrêmement faibles.

Le rachat se fera par blocs de 75 milliards par mois, selon la Fed. Il s'agirait d'un "assouplissement quantitatif", ou "Q2", en jargon d'économiste. Entre 2008 et le début 2010, la Fed a déjà dépensé environ 1.700 milliards de dollars (1.213 milliards d'euros) pour racheter des créances aux banques et stabiliser ces établissements.

Cette fois, la Fed rachèterait des bons du Trésor aux banques, ce qui fournirait à ces dernières des liquidités à prêter aux consommateurs. Acquérir d'aussi grandes quantités de bons du Trésor fait baisser les taux d'intérêts car la demande en bons du Trésor fait monter les prix et baisser le rendement. Or, les taux d'intérêts sont liés au rendement. Des taux d'intérêt plus bas encouragent les gens à emprunter de l'argent pour un crédit immobilier, par exemple.

Parallèlement, des taux d'intérêts bas rendent des investissements relativement sûrs comme les bons moins attractifs, ce qui incite les entreprises et investisseurs à s'équiper ou acheter des actions cotées. La bourse grimpe et les Américains consomment. Le commerce tourne, l'emploi repart à la hausse et un cercle vertueux de dépense et d'embauche.

Mais de nombreux analystes et même certains partisans du plan de la Fed estiment que la manoeuvre comporte aussi des dangers. Cela pourrait affaiblir davantage le dollar et déclencher des conflits commerciaux avec d'autres pays; les courtiers en bons pourraient être amenés à croire qu'une accélération de l'inflation se profile, ce qui ferait monter les taux d'intérêt, au grand dam de la Fed.

Nombre d'investisseurs estiment que cela pourrait engendrer des bulles en permettant à des fonds d'investissement et autres spéculateurs d'emprunter à moindre coût et de parier encore plus gros sur les actions cotées, matières premières et marchés des pays en développement comme le Brésil.

"C'est un geste désespéré", juge Jeremy Grantham, co-fondateur du cabinet d'investissement GMO, pour qui la Fed envoie ce message au reste du monde: "les Etats-Unis se moquent de ce que le dollar faiblisse".


AP
http://www.boursorama.com/international ... 0b3cd8ebab

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Re: Quantitative easing / assouplissement quantitatif

Message par energy_isere » 07 nov. 2010, 10:21

USA : le président de la banque centrale sûr de son fait malgré les critiques

Le président de la banque centrale des Etats-Unis (Fed), Ben Bernanke, s'est livré samedi à une défense passionnée de sa politique monétaire prodigue, après une cascade de critiques dans son propre pays et à l'étranger.

Pour répondre à ses détracteurs, M. Bernanke a saisi l'occasion d'une conférence sur l'histoire et l'avenir de son institution, dans le cadre retiré et désuet de l'île de Jekyll Island (Georgie, sud-est), là-même où la Fed a été conçue il y a tout juste 100 ans.
Nombreux sont ceux qui ont déploré l'annonce de la Fed mercredi de lancer un nouveau cycle d'achats de titres de dette du Trésor, à hauteur de 600 milliards de dollars. Cette politique, qui revient à créer de la monnaie, est appelée dans le jargon des banquiers centraux "assouplissement quantitatif".

M. Bernanke a rejeté "cette idée qui circule selon laquelle l'assouplissement quantitatif ou les achats d'actifs sont d'une certaine façon quelque chose de complètement nouveau, de tiré par les cheveux; que nous n'avons aucune idée de ce qui va bien pouvoir se passer, vous savez, que c'est une politique inattendue et imprévisible". "Bien au contraire, c'est de la politique monétaire", a-t-il lancé.

M. Bernanke est peu coutumier d'un langage aussi abrupt, ayant toujours privilégié la sobriété.

Inflexible dans son raisonnement, il a affirmé que tout pointait dans le sens d'injections de liquidités dans l'économie, dans l'espoir de faire repartir le crédit, et donc l'investissement et la consommation.

"Ce que nous tentons en ce moment est absolument conforme à la théorie et à la pratique monétaires", a-t-il jugé.

Mais cet avis est très discuté aux Etats-Unis, et paraît plutôt minoritaire en-dehors.

Des économistes, des responsables politiques et des banquiers centraux pensent que la Fed risque de renforcer, plutôt que la croissance, à la fois l'inflation, les doutes quant à la solidité du dollar, et la spéculation sur les marchés financiers. L'Allemagne, le Brésil, la Chine, la France, l'Union européenne et d'autres ont fait part publiquement de leur scepticisme voire de leur réprobation.

Samedi, M. Bernanke n'a pas évoqué la question du taux de change du billet vert. Mais il a longuement argumenté du fait que l'arrivée de masses de dollars dans l'économie n'allait pas emballer les prix.

"Notre métier n'est pas de créer de l'inflation", a-t-il souligné.

"Maintenant, cela étant dit, nous connaissons --du moins selon de nombreuses mesures-- une désinflation depuis le pic du cycle d'activité en décembre 2007 (...) C'est un signal qui montre qu'il faut en faire plus, et c'est ce qui motive" la décision de la Fed, a-t-il ajouté.

Il répondait à une question d'un ancien président de la Fed de New York, aujourd'hui dirigeant de la banque d'affaires Goldman Sachs, Edward Gerald Corrigan, qui s'est dit "quelque peu mal à l'aise" face au "coup de pouce" donné à l'inflation.

M. Bernanke a aussi cru bon de répondre à une mise en garde de son prédécesseur, Alan Greenspan (1987-2006). Lors du même débat, celui-ci a fait valoir qu'il y avait toujours eu des parlementaires pour ressentir les achats de titres de dette du Trésor par la Fed comme une invitation à être moins rigoureux contre le déficit budgétaire.

"A travers la crise, le comité de politique monétaire a suivi une politique monétaire complètement indépendante dans ses décisions. Il n'y aucun problème", a-t-il tranché, répondant à ceux qui voient la Fed comme une auxiliaire d'un gouvernement très dépensier.
http://www.boursorama.com/infos/actuali ... 0906eda58c

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Re: Quantitative easing / assouplissement quantitatif

Message par po » 07 nov. 2010, 16:22

autre critique dans Le Monde:

Chronique
"La Fed est notre banque centrale et votre problème"
LEMONDE | 06.11.10 | 14h34 • Mis à jour le 06.11.10 | 18h19
Pierre-Antoine Delhommais

http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... _3232.html

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Re: Quantitative easing / assouplissement quantitatif

Message par energy_isere » 03 déc. 2010, 20:23

AJH, si tu es par la,

est ce que ces manoeuvres de la BCE (rachat de grandes quantités de dette publique en Europe) est équivalent à un quantitative Easing des tazus (en plus petit) ?

Si pas équivalent du point de vue technique, peut étre équivalent du point de vure résultat espéré ? :-k

La BCE continue d'agir contre la crise, en attendant les politiques :

AFP le 03/12/2010

La Banque centrale européenne (BCE) a finalement pris les choses en main pour calmer les marchés, en rachetant de grandes quantités de dette publique et en prolongeant ses prêts aux banques, tout en appelant les dirigeants européens à leurs responsabilités.

A l'issue de la réunion du conseil des gouverneurs de l'institution de Francfort (ouest) jeudi, et alors que les investisseurs attendaient des annonces fortes, son président Jean-Claude Trichet s'était contenté de déclarer que le programme de rachat d'obligations d'Etat, mis en place au mois de mai, en pleine crise de la dette grecque, allait se poursuivre.

Or, dans le même temps, la BCE accélérait ses rachats de dette publique irlandaise et portugaise, selon les opérateurs de marché.

Vendredi, elle a poursuivi ses achats "entamés massivement depuis deux jours", indiquaient des stratégistes obligataires de BNP et Natixis.

Les chiffres de la BCE ne seront publiés que lundi. "Je ne serais pas surpris qu'elle ait racheté depuis trois jours entre 3,5 et 5 milliards d'euros de dettes essentiellement portugaise et irlandaise, et grecque dans une moindre mesure", estime Patrick Jacq, de BNP.

Lors de la première semaine de mise en oeuvre de cette mesure, la BCE avait racheté pour 16,5 milliards d'euros de dettes d'Etat. Ces achats ont ensuite progressivement diminué pour tomber tout près de zéro début août, avant de reprendre plus fortement récemment. La semaine dernière, la BCE en avait ainsi racheté pour 1,3 milliard d'euros, soit le double de la semaine précédente.

.............
la suite : http://www.boursorama.com/infos/actuali ... 960f5d9691

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Re: Quantitative easing / assouplissement quantitatif

Message par energy_isere » 08 déc. 2010, 20:12

L'investisseur américain Jim Rogers n'en démord pas

L'investisseur américain Jim Rogers n'en démord pas ! La politique actuelle de création monétaire aux Etats-Unis ouvre la voie à un avenir dominé par l'inflation. Lors d'une conférence sur l'investissement organisée à New York par 'Reuters', Rogers, co-fondateur du fonds Quantum avec G. Soros, a stigmatisé une nouvelle fois la Réserve fédérale américaine et son programme d'achat de 600 Mds$ d'actifs. Il s'en est aussi pris à la présentation par la Fed des statistiques sur les prix, en la jugeant "scandaleuse".

Les chiffres de la Fed prennent trop en compte les prix de l'immobilier, ce qui aboutit à sous-estimer gravement la pression inflationniste aux Etats-Unis, a ainsi estimé l'investisseur. De plus, la Fed privilégie des indices sous-jacents excluant les prix de l'énergie et des produits alimentaires, qui sont orientés à la hausse !... "Tout le monde dans cette salle sait que le prix de tous les produit sont en train d'augmenter", alors que la mesure de l'inflation faite par la Fed est restée inchangée en octobre pour le deuxième mois consécutif, a lancé Rogers.

Le spécialiste des matières premières, qui a fait ses classes aux côtés de George Soros, avait déjà estimé il y a quelques semaines que le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, n'avait "rien compris" à la situation actuelle et que "tout ce qu'il comprend c'est imprimer des billets !".

Dans un tel contexte, le gérant continue de recommander d'acheter des matières premières, en particulier du coton et de l'argent. Il a répété que selon lui, les prix de l'or dépasseront à terme les 2.000$ l'once... Hier mardi, l'or a atteint un nouveau record à plus de 1.430$ l'once avant de subir quelques prises de bénéfices.

"Si l'économie mondiale se porte mieux, les prix des matières premières vont augmenter parce qu'il y aura des pénuries. Si l'économie mondiale ne va pas mieux, il faut posséder des matières premières parce que les banques centrales vont continuer de faire tourner la planche à billets, une action inflationniste à terme. Dans ces conditions, seuls les actifs réels peuvent protéger les investisseurs", a conclu Jim Rogers.
http://www.boursier.com/vals/ALL/nouvea ... 411774.htm

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