[Crise] Au tour de l'Allemagne... Ja !

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Re: [Crise] Au tour de l'Allemagne... Ja !

Message par energy_isere » 23 févr. 2024, 19:00

Le chimiste BASF va encore réduire la voilure en Allemagne

AFP le 23 févr. 2024

La chimie dit-elle "adieu" à l'Allemagne ? Frappé par les coûts de l'énergie, le géant BASF a dévoilé vendredi un nouveau plan massif d'économies assorti de suppressions d'emplois sur son site historique, qui illustre la crise de compétitivité de l'industrie allemande.

Le PDG du groupe, Martin Brudermüller, a été très direct sur les difficultés de la première économie européenne : "la situation est très sérieuse. Certains problèmes deviennent structurels. Nous devons dire adieu au bon vieux temps en Allemagne, car certaines choses disparaissent pour de bon".

Alors que BASF a déjà un plan de restructuration en cours, portant sur la suppression de 3.300 emplois dans le monde, le site historique du groupe à Ludwigshafen, dans l'ouest de l'Allemagne, est cette fois le principal visé.

Le chimiste veut économiser "un milliard d'euros" par an jusqu'en 2026, "autant dans les secteurs de la production que hors production", ce qui conduira "à des suppressions de postes" dans le plus gros complexe chimique au monde, où travaillent quelque 39.000 personnes.

Ce site souffre, selon BASF, d'une "faible demande" et de "coûts de production structurellement plus élevés en raison des prix de l'énergie" qui se sont envolées depuis 2022, dans le sillage de l'invasion de l'Ukraine.

Le groupe, qui fabrique des composants chimiques pour l'automobile, l'agriculture, la construction, compte réévaluer le "positionnement de long terme" du site, pour qu'il "reflète (...) les nouvelles réalités du marché en Europe et en Allemagne". Une menace à peine voilée de délocalisations.

-"Besoin urgent"-

"Il y a un besoin urgent d'actions décisives pour améliorer notre compétitivité", a insisté M. Brudermüller, qui présentait pour la dernière fois les résultats du groupe, avant son départ en avril.

Le dirigeant a passé une partie de son mandat à sonner le tocsin face à la perte de compétitivité de l'industrie allemande, où les coûts de production sont jugés trop élevés, par rapport aux Etats-Unis notamment.

BASF, plus gros consommateur de gaz d'Allemagne, est devenu le symbole d'un modèle industriel fragilisé depuis l'interruption des livraisons de gaz russe bon marché qui alimentaient la première économie européenne.

Les prix du gaz ont certes baissé depuis leur pic de 2022. Mais ils restent plus importants, car le pays en importe désormais la quasi totalité par la mer, ce qui est beaucoup plus cher.

A cause des difficultés de l'industrie, le PIB de l'Allemagne s'est contracté de 0,3% l'an dernier.

Le secteur de la chimie, très consommateur, a connu l'an dernier une chute de 8% de sa production et de 12% de ses revenus.

Le groupe chimique et pharmaceutique Bayer a lui aussi annoncé en fin d'année dernière qu'il allait supprimer des emplois en Allemagne et détaillera ces projets prochainement.

- "Succès" en Chine-

Les difficultés de la chimie, qui représente 5% du PIB allemand, ont contribué à faire passer la première économie européenne dans le rouge l'an dernier, avec une chute de 0,3% de l'activité.

Le plan d'économies annoncé vendredi par BASF s'ajoute à celui en cours d'exécution, focalisé sur l'Europe et les secteurs hors production, dont le rythme est passé en octobre à 1,1 milliard par an jusqu'en 2026.

BASF réduit aussi son plan d'investissement à trois ans, malgré ses besoins de transformation liés à la transition énergétique.

Mais en Chine BASF continue à investir, avec la construction d'un complexe chimique à dix milliards d'euros dans la province du Zhejiang, plus important investissement jamais réalisé dans le pays par une entreprise allemande.

"L'accélération" de la cession de deux coentreprises du Xinjiang soupçonnées d'avoir profité du travail forcé de ouïghours, annoncée début février, ne devrait pas changer cette dynamique.

"Nous connaissons des succès en Chine, alors nous restons et nous investissons", a justifié vendredi M. Brudermüller.

Pour l'année 2023, BASF a enregistré une chute de près d'un tiers de son bénéfice d'exploitation (EBITDA), à 7,7 milliards d'euros, et de 21,1% de son chiffre d'affaire, selon des chiffres détaillés vendredi.

Pour 2024, il table sur une amélioration, avec une hausse de son bénéfice d'exploitation à "entre 8,0 et 8,6 milliards d'euros", et une reprise de la demande industrielle mondiale, malgré un "développement économique toujours lent en Europe".
https://www.connaissancedesenergies.org ... gne-240223

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