Crise immobilière USA (et crise subprime)

Discussions traitant de l'impact du pic pétrolier sur l'économie.

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Re: Crise immobilière USA (et crise subprime)

Message par rico » 06 mai 2010, 12:30

Oui , j' ai méme entendu C.Lagarde le dire à la radio.
C'est bien la preuve que la Grèce ne remboursera jamais.

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Re: Crise immobilière USA (et crise subprime)

Message par Raminagrobis » 06 mai 2010, 12:32

Et puis ça veut dire qu'une petite fraction des obligations françaises seront en fait des obligations grecques déguisées. Ce qui va tirer vers le bas la notation de la france.
Toujours moins.

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Message par energy_isere » 16 juil. 2010, 18:16

La crise des subprimes à 3 ans.
Des subprimes à la dette souveraine, autopsie des crises

L' Expansion 16/07/2010

Triste anniversaire. Les subprimes ont trois ans, et les Etats-Unis viennent seulement d'adopter une réforme de la régulation financière, qui plus est en demie teinte. L'Europe n'en est même pas encore là. L'occasion de se rafraîchir la mémoire .

............

mon post d' il y a 3 ans, le 19 Juillet 2007 dans ce fil : viewtopic.php?p=129771#p129771
quand Ben Bernanke parlait encore de pertes "potentielles". :-"

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Message par energy_isere » 16 août 2010, 19:52

Je voulais vous parler de ca vu dans mon hedo Nouvel Obs format papier (article de 2 pages dessus) , mais l' Expansion m' en donne l' occasion ici :
Cinéma
"Cleveland contre Wall Street", le procès des subprimes


Le documentaire du Suisse Jean-Stéphane Bron met en scène le procès fictif des victimes des crédits hypothécaires "subprime" contre 21 grandes banques américaines. Le film sort dans les salles mercredi.

Programmé à la dernière Quinzaine des réalisateurs à Cannes, le documentaire "Cleveland contre Wall Street" qui sort dans les salles mercredi met en scène le procès fictif des victimes des "subprime" contre les banques américaines.

Les défauts de paiement de ces crédits hypothécaires, consentis à des emprunteurs peu solides, ont provoqué les premières faillites de banques, enclenchant une crise mondiale. A Cleveland (Ohio), ville-symbole, 100.000 personnes incapables de rembourser leurs prêts ont été expulsées.

Qui est responsable ? Les emprunteurs insolvables ou les établissements de crédit qui ont accordé les prêts trop facilement ? L'avocat Josh Cohen qui représente des centaines de familles et la ville de Cleveland, a assigné dès 2008 les banques qu'il juge seules responsables, espérant un procès, tandis que Wall Street fait traîner par tous les moyens ce recours collectif.

Jean-Stéphane Bron, le réalisateur suisse, qui a signé en 2003 "Le génie helvétique", documentaire sur le processus démocratique, s'est très vite passionné pour les "subprime" : "après avoir filmé la démocratie en action, j'ai filmé le capitalisme en action", confiait-il à Cannes.

"Wall Street a indexé ses bonus sur les pauvres".
"On pouvait aborder cette crise comme une simple fresque. J'ai préféré regarder comment était fabriquée la bombe, en quelque sorte. Comment les ingénieurs l'ont mise au point, en espérant renseigner sur la guerre économique", ajoutait Jean-Stéphane Bron. "En me focalisant sur Cleveland, j'ai choisi des conséquences locales pour éclairer l'histoire universelle", disait-il.

Cleveland contre Wall Street" organise ainsi le "procès de cinéma" contre les banques avec la participation de vraies victimes des "subprime" dans le quartier de Slavic Village, le plus touché." L'une d'elles, Barbara Anderson, qui a été invitée à Cannes, est le chef de file d'une organisation qui mène des actions contre les banques pour les forcer à négocier, avec maintien dans les lieux des familles endettées.

Jean-Christophe Bron a réussi à convaincre un vrai juge d'organiser ce procès fictif dans des conditions réelles. L'avocat d'affaires Keith Fisher a accepté de défendre Wall Street à l'écran. Respectant la procédure judiciaire, le film propose les interrogatoires et contre-interrogatoires des parties prenantes, y compris d'un policier de Cleveland chargé des expulsions.

Le rôle des courtiers avides qui montaient les crédits en gonflant les revenus, est mis en lumière. Jean-Stéphane Bron a également obtenu le témoignage à la barre d'un informaticien de renom, Michael Osinski, qui a créé le logiciel permettant de transformer les hypothèques en titres, démultipliant la débâcle après les défauts de paiement des emprunteurs.

Barbara Anderson en est convaincue : "Wall Street a indexé ses bonus sur les pauvres". Face à la caméra, Peter Wallison, conseiller à la Maison Blanche sous Reagan et théoricien influent des marchés financiers, met en cause la politique gouvernementale d'accession à la propriété, mais aussi l'avidité des banques qui ont accordé des crédits trop facilement.
http://www.lexpansion.com/economie/actu ... 37314.html

[edit] dans le Nouvel Obs Web, c' est ici : http://hebdo.nouvelobs.com/sommaire/eco ... treet.html

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Message par energy_isere » 24 août 2010, 18:21

USA : l'immobilier de mal en pis

Le marché de l'immobilier ne cesse d'aller de mal en pis aux Etats-Unis, ont révélé des chiffres publiés mardi, et pèse de multiples façons sur la première économie mondiale.

Selon les chiffres de l'Association nationale des agents immobiliers (NAR), le mois de juillet a vu tomber les ventes de logements anciens à 3,83 millions en rythme annuel immobilier soit 27% de moins que le mois précédent.

Le neuf s'étant raréfié, l'ancien représente actuellement entre 90 et 95% du marché immobilier américain.

Ce mois de juillet avait tout pour être une catastrophe. L'Etat a mis un terme à un crédit d'impôt pour inciter à l'achat d'un logement, qui supposait d'avoir signé un compromis de vente avant le 30 avril. Ce coup de pouce disparu, le marché est retourné à des profondeurs qu'il n'avait plus connues depuis 1995.

...............

"La demande de prêts pour un achat immobilier est tombée à son niveau le plus bas depuis 13 ans malgré des taux d'intérêt exceptionnellement bas", se lamentait-elle.

http://www.boursorama.com/infos/actuali ... dbf5d80c3c
La chute du marché immobilier américain provoque le décrochage des Bourses

Après les Bourses européennes, la Bourse de New york creusait mardi ses pertes, déprimée par un indicateur américain bien plus mauvais que prévu dans l'immobilier. Cette indicateur vient confirmer les inquiétudes des investisseurs quant à la faible reprise économique aux Etats-Unis, moteur de l'économie mondiale, ce qui a entraîné la plus forte baisse des marchés depuis deux semaines.

............
http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... _3234.html

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Message par energy_isere » 25 août 2010, 16:50

et aprés les stats pas bonnes du tout de hier sur les logements anciens, d' autres nouvelles pas bonne non plus coté logements neufs :
Recul historique des ventes de logements neufs aux Etats-Unis

mercredi 25 août 2010

WASHINGTON (Reuters) - Les ventes de logements dans le neuf aux Etats-Unis ont très fortement reculé en juillet après avoir rebondi en juin, a annoncé mercredi le département du Commerce.

Les ventes d'habitations ont reculé de 12,4% pour s'élever à 276.000 unités en rythme annualisé par rapport au chiffre de 315.000 (révisé de 330.000) pour le mois de juin. Elles accusent également une baisse de 32,4% par rapport à 2009.

Le rythme de juillet représente le plus faible niveau enregistré depuis que cette statistique existe, en 1963.

Les analystes interrogés par Reuters tablaient sur une hausse des ventes dans le neuf à 330.000 unités le mois dernier.

Le bond du mois de juin a fait chuter le stock de logements disponibles à 9,1 mois de vente, contre 8,0 (révisé de 7,6) en juin. Le nombre de logements neufs en vente est inchangé, à 210.000, le plus bas depuis septembre 1968.

Le prix médian d'un logement neuf a reculé à un plus bas depuis décembre 2003, à 204.000 dollars.
http://fr.reuters.com/article/businessN ... NH20100825

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[Crise] L'immobilier en difficulté

Message par paradigme » 26 août 2010, 05:52

La crise de l'immobilier n'est pas terminée aux USA... et chez nous non plus, d'ailleurs là-bas ça se corse, il n'y a plus d'acheteur ! Pourquoi ??
Un p'tit lien de contreinfo.info qui en dit long :

http://cohort11.americanobserver.net/la ... final.html

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Re: [Crise] L'immobilier en difficulté

Message par energy_isere » 17 sept. 2010, 20:12

:shock:
USA: saisies immobilières au plus haut depuis plus de cinq ans

AFP 15 Sept 2010

WASHINGTON — Les saisies immobilières aux Etats-Unis ont atteint en août leur plus haut niveau depuis plus de cinq ans, a indiqué jeudi le cabinet spécialisé RealtyTrac dans un communiqué.

Ces saisies ont concerné 95.364 logements, soit 3% de plus que le mois précédent, et 25% de plus qu'un an plus tôt, indique le texte.

Il s'agit du plus grand nombre de saisies recensées depuis janvier 2005, date de la première publication de l'enquête mensuelle du cabinet sur les procédures de saisies aux Etats-Unis.

Le précédent record remontait au mois de mai.

L'indicateur des procédures de saisies de RealtyTrac recense les actions engagées par des créanciers contre des emprunteurs, de la simple notification de retard de remboursement aux annonces de ventes aux enchères jusqu'au stade final: l'expropriation des débiteurs.

Le passage à cette étape ultime se poursuit à un rythme plutôt "constant" depuis plusieurs mois, note RealtyTrac, "sans doute pour empêcher que les prix des logements ne baissent davantage".

Plusieurs responsables de la banque centrale américaine (Fed) estiment que les saisies immobilières devraient continuer d'augmenter jusqu'en 2011 et entraver ainsi la reprise du marché du logement, qui se fait toujours attendre.

Les chiffres de RealtyTrac semblent leur donner raison, puisque les annonces de ventes aux enchères de logements dont les propriétaires font défaut sur leur emprunt (étape précédent la saisie) a touché lui aussi un record, avec 174.003 biens concernés.

Au total, le nombre des procédures de saisies (d'un bout à l'autre de la chaîne) a augmenté de 4% par rapport à juillet, mais a baissé de 5% en glissement annuel.

Signal encourageant à moyen ou long terme, le nombre de notifications de retard de paiement envoyées aux emprunteurs a baissé en août, de 1% par rapport à juillet, et de 30% en glissement annuel.
http://www.google.com/hostednews/afp/ar ... NWxJO8lqiA

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Re: [Crise] L'immobilier en difficulté

Message par energy_isere » 16 oct. 2010, 12:29

Etats-Unis : la crise des saisies immobilières onéreuse mais pas encore menaçante

AFP le 15/10/2010

Le gel de centaines de milliers de saisies immobilières aux Etats-Unis pourrait coûter très cher aux banques, mais il ne devrait pas menacer l'ensemble du système financier comme l'avait fait la faillite de Lehman Brothers fin 2008.

Trois des plus grands organismes de prêts hypothécaires, Ally Bank, JPMorgan Chase et Bank of America, ont annoncé ces dernières semaines le gel de leurs saisies en cours en raison d'"erreurs" de procédure: des documents signés sans vérification ou certifiés sans présence d'un notaire.

Dans une Amérique traumatisée par un chômage à près de 10% et des saisies immobilières record qui ont dépassé les 100.000 pour le seul mois de septembre, les associations de consommateurs ont été nombreuses à appeler à un moratoire généralisé.

En pleine campagne pour les élections de mi-mandat, la classe politique a embrayé. Mercredi, les autorités des 50 Etats ont joint leurs forces pour enquêter sur la question.

L'agence fédérale des fraudes, l'équipe interministérielle mise en place pour lutter contre la délinquance financière à la suite de la crise de 2008, examine elle aussi le problème.

Le président Barack Obama "souhaite s'assurer que ces organismes respectent leurs obligations", a indiqué vendredi un porte-parole de la Maison Blanche, Bill Burton.

De nombreux avocats ont d'ores et déjà déposé des plaintes en nom collectif pour le compte de propriétaires immobiliers dont le logement pourrait avoir été saisi indûment.

Des nouvelles qui pesaient lourdement sur les valeurs bancaires. L'action de JPMorgan Chase chutait de 4,51% vers 20H00 GMT, Bank of America de 5,40%, Wells Fargo de 4,73% et Citi 2,59%.

"Il n'y a pas d'inquiétudes sur les résultats des banques, mais sur l'étendue des coûts qui seront nécessaires pour régler cette histoire" a commenté Art Hogan, analyste de Jefferies, qui rapporte que le marché évalue à "100 à 250 milliards de dollars le coût pour toutes les banques".

"C'est peut-être exagéré, mais cela s'ajoute à un environnement difficile pour les banques déjà confrontées à une réglementation et des exigences de capitaux renforcées", ajoute-t-il.

Richard Bove, analyste chez Rochdale Securities, évalue les pertes possibles du secteur à 81,9 milliards de dollars pour les banques.

La Sifma, association américaine de la finance, s'est alarmée d'un éventuel moratoire généralisé des saisies, qui serait selon elle "catastrophique".

L'autorité de régulation du marché du financement du logement a appelé à reprendre "sans délai" les saisies ne présentant pas de problèmes.

Le Washington Post citait jeudi un analyste de la maison de recherche Graham-Fisher, Josh Rosner, selon lequel un moratoire total "pourrait provoquer la même situation qu'en 2008", allusion à la faillite de la banque Lehman Brothers qui avait plongé le système financier dans la tourmente.

..........
http://www.boursorama.com/infos/actuali ... 8f0b8d55b0

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Re: [Crise] L'immobilier en difficulté

Message par energy_isere » 22 oct. 2010, 10:17

Fannie et Freddie pourraient avoir besoin de 215 milliards de dollars d'aide publique :


L'autorité fédérale américaine de régulation des géants du financement de l'immobilier Fannie Mae et Freddie Mac a annoncé jeudi leur avoir imposé des "tests de résistance" qui ont montré qu'ils pourraient avoir encore besoin de 215 milliards de dollars d'aide publique.

A l'issue de ces tests menés selon les critères de ceux imposés par la banque centrale (Fed) aux 19 plus grandes banques du pays en 2009, l'Agence fédérale du financement du logement (FHFA) a estimé que les deux entreprises devraient avoir besoin de 73 à 215 milliards de dollars d'ici à 2013.

Ces sommes s'ajouteraient aux 148 milliards de dollars déjà tirés par "Fannie" et "Freddie" sur la ligne de crédit que le Trésor leur a accordée en mars 2009, et illimitée depuis décembre.

La FHFA a indiqué dans un communiqué avoir établi trois projections différentes pour l'évolution des prix de l'immobilier.

"Ces projections sont destinées à donner aux responsables politiques et à l'opinion publique des estimations utiles pour se représenter les résultats potentiels du soutien des contribuables à Fannie Mae et Freddie Mac", a indiqué le directeur de l'autorité de régulation, Edward DeMarco.

Ces trois projections sont réalisées par l'agence de notation Moody's. Le "scénario du pire" (qui a une chance sur dix de se réaliser selon Moody's) prévoit une baisse des prix de l'immobilier américain de près de 25% entre aujourd'hui et la fin 2011.

Commentant les résultats de ces tests de résistance, le département du Trésor s'est focalisé sur le scénario central (huit chances sur dix), qui table sur une baisse des prix de l'immobilier de 5 à 10%.

"Les projections d'aujourd'hui montrent que, dans le scénario économique le plus probable, près de 90% des pertes de Fannie Mae et Freddie Mac sont déjà derrière nous", a-t-il relevé.

La troisième projection se base sur une quasi-stabilité des prix du secteur.

Dans les trois cas, l'estimation est bien supérieure à une autre publiée en septembre par le Bureau du budget au Congrès, qui tablait au pire sur 30 milliards de dollars de dépenses du budget de l'Etat fédéral pour Fannie Mae et Freddie Mac d'ici à 2013.

Le gouvernement doit présenter d'ici à janvier un projet de loi pour réformer le statut de Fannie Mae et Freddie Mac. Les deux groupes avaient été placés sous tutelle publique en septembre 2008 après avoir soutenu une demande de prêts immobiliers insolvable, encouragée par le gouvernement qui voulait faire grimper le taux de propriété.

"Nous restons fermement déterminés à déposer une proposition de réforme complète dans les mois à venir", a indiqué le Trésor, sans en préciser les contours exacts.
http://www.boursorama.com/infos/actuali ... cbf4ed2839

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Re: [Crise] L'immobilier en difficulté

Message par energy_isere » 29 oct. 2010, 19:18

en rapport avec ce post d' il y a 15 jours : viewtopic.php?p=280577#p280577
La plus grande escroquerie de l'Histoire ?

LeMonde | 29.10.10

David Descôteaux, associé à la chaire d'études politiques et économiques américaines de l'université de Montréal

Imaginez la scène. Sans emploi depuis des mois, vous devez rendre les clés de votre maison à la banque. Pas un, mais trois représentants de banques différentes cognent à votre porte. Chacun d'eux tient dans la main un certificat de propriété pour votre maison. Après vérification, les trois papiers sont... des faux ! Et personne ne sait qui possède votre maison.

On pensait avoir tout vu des banquiers de Wall Street. Mais le Foreclosure Gate ("scandale des saisies") pourrait battre tous les records de fraude financière... et nous replonger tous au coeur d'une nouvelle crise.

Aux Etats-Unis, de 2004 à 2007, les grandes banques ont consenti sans retenue des millions de prêts hypothécaires. Même une femme de ménage gagnant 10 dollars l'heure pouvait s'offrir à crédit une baraque de 500 000 dollars (361 000 euros). Les banques ont fait fortune en regroupant les hypothèques et en les revendant sous forme de produit financier à des investisseurs, comme des régimes de retraite.

Or quand vous échangez des milliers d'hypothèques par jour, il devient long et coûteux d'aller voir le notaire à chaque fois. Les banques ont donc créé leur propre système informatisé (appelé MERS) pour enregistrer les transactions de ventes et d'achats.

Aujourd'hui, des millions d'Américains perdent leur emploi et doivent redonner les clés de leur maison aux banques. Seul problème : les enregistrements MERS contiennent peu de détails et ne valent rien aux yeux de plusieurs juges qui autorisent le processus de saisie d'une hypothèque. Pour récupérer les maisons, les banques doivent présenter un acte notarié. Incapables de retrouver les documents originaux - détruits ou perdus -, ni de reconstituer la chaîne de transmission de la propriété des hypothèques, plusieurs banques auraient décidé de fabriquer de faux papiers et les ont fait autoriser par des avocats sans scrupule (l'un d'eux affirme même en avoir autorisé 10 000 en un mois). Résultat : fouillis total à la grandeur du pays. Plusieurs banques se trouvent à réclamer la même maison, et des propriétaires se font évincer alors qu'ils ne devraient pas l'être.

Scandaleux ? Attendez, le pire arrive. Selon un nombre croissant d'analystes, si les banques ont créé le système MERS (qui, rappelons-le, produit des documents peu détaillés sur l'hypothèque et l'emprunteur), ce n'était pas pour économiser quelques sous. C'était pour revendre en douce à des investisseurs des tonnes d'hypothèques frauduleuses (qui contenaient de fausses informations sur l'emprunteur, ou qui ne respectaient pas certaines conditions de base). Sans documentation suffisante, les acheteurs de ces produits ne pouvaient en vérifier correctement la qualité. On parle ici d'une fraude majeure, à l'échelle du pays.

Si les faits - qui s'accumulent chaque jour - viennent confirmer cette théorie, les grandes banques feront face à une montagne de poursuites judiciaires. Elles perdront aussi leurs droits sur des milliers de maisons. Janet Tavakoli, experte de la finance aux Etats-Unis, parle d'une facture possible de plus de 700 milliards de dollars (505 milliards d'euros) pour les banques. En d'autres mots : la faillite pour plusieurs d'entre elles.

Les contribuables américains n'accepteront jamais de payer encore une fois pour les banquiers. Surtout pas dans ce contexte. (Les politiciens, qui reçoivent des millions en contributions politiques de Wall Street, c'est une autre histoire...) Une telle incompétence, couplée à une intention criminelle, ne mérite qu'une chose : qu'on laisse ces banques faire faillite - de façon ordonnée - pour de bon. C'est d'ailleurs ce qu'on aurait dû faire il y a deux ans.
http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... _3232.html

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Re: Crise immobilière USA (et crise subprime)

Message par phyvette » 30 oct. 2010, 00:27

Et sur les options ARM (Adjustable Rate Mortgages), toujours rien dans le web en anglais ?
Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

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Re: Crise immobilière USA (et crise subprime)

Message par energy_isere » 27 janv. 2011, 19:37

Crise financière : les USA constatent l'échec collectif face aux spéculateurs

La Commission d'enquête sur la crise financière américaine a conclu à un échec collectif jeudi, celui des Etats-Unis qui n'ont pas su ou voulu brider les spéculateurs qui sévissaient sur le marché du prêt immobilier et ses dérivés.

Son rapport de plus de 600 pages se veut le "récit historique" et fidèle d'une crise née avec des prêts immobiliers à risque, qui a gagné l'ensemble du système financier et a été lourdement payée par tous les Américains.

"La machine à prêts immobiliers", "La folie", "L'explosion", "La chute de l'économie"... les titres de chapitres rappellent les épisodes d'un drame qui n'est pas vraiment fini, vu l'ampleur du chômage aux Etats-Unis et le marasme de l'immobilier.

Si des prêteurs sans scrupules sont les premiers coupables, il leur a fallu des complices: les agences de notation, et les autorités de régulation.

"La débâcle d'une sphère des marchés financiers a entraîné des défaillances dans d'autres sphères par le biais d'interconnexions et de vulnérabilités que les banquiers, les responsables publics et d'autres ont manquées ou écartées", écrit la Commission.

"En tant que Nation, nous devons aussi accepter notre responsabilité. Collectivement, mais certainement pas unanimement, nous avons acquiescé à ou nous nous sommes impliqués dans un système, un ensemble de politiques et de mesures, qui a causé nos difficultés", ajoute-t-elle.

Cela implique des torts, parfois graves, pour certaines personnes encore en place dans le monde de l'entreprise et à Washington.

Sont rappelées les déclarations du président de la banque centrale (Fed) Ben Bernanke selon lesquelles la crise aurait des répercussions limitées. Mais aussi l'inertie de l'institution face à l'explosion du crédit immobilier, malgré les preuves qu'une bulle spéculative était en train de gonfler.

Secrétaire au Trésor aujourd'hui, le président de la Fed de New York Timothy Geithner est décrit comme incapable d'adopter une ligne claire sur l'aide aux géants de Wall Street en train de s'effondrer: Bear Stearns en mars 2008, puis Lehman Brothers et AIG en septembre de la même année.

Au fil de son enquête, avec l'audition de 700 témoins et l'examen de millions de pages de documents, la Commission a glané une pléthore d'indices selon lesquels beaucoup savaient qu'il y avait un problème, mais refusaient d'en voir l'ampleur.

"La crise a été la conséquence d'actions et d'une inaction humaines, non pas de Mère nature ou de modèles informatiques qui se seraient détraqués. Les capitaines de la finance et les gardiens de notre système financier ont ignoré les avertissements et ont été incapables de s'interroger, de comprendre et de gérer les risques", lit-on dans la préface.

"Nous avons été parfois fascinés, surpris et même choqués par ce que nous avons vu, entendu et lu", affirme la Commission.

Le langage n'est pas toujours chaste: "les gars, vous m'avez filé un sac à merde", aurait dit M. Geithner quand le régulateur d'AIG abandonnait ses responsabilités et passait le dossier à la Fed de New York.

La Commission ne fait aucune proposition particulière, se comparant à l'autorité qui enquête sur les causes des accidents d'avions, mais laisse au législateur le soin de remédier aux manquements.

"Il y a eu des signes annonciateurs. La plus grande tragédie serait d'accepter la rengaine selon laquelle personne n'aurait pu prévoir cela et donc il n'y avait rien à faire. Si nous acceptons cette idée, cela se reproduira", a affirmé dans un communiqué le président de la Commission, Phil Angelides.
http://www.boursorama.com/infos/actuali ... c9280020b6

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Re: Crise immobilière USA (et crise subprime)

Message par energy_isere » 27 févr. 2011, 10:12

USA : 2 banques anticipent de lourdes sanctions sur les saisies immobilières

Les banques américaines Bank of America et Wells Fargo ont indiqué dans leurs rapports annuels respectifs aux autorités boursières qu'elles tablaient sur des sanctions, notamment financières, pour des procédures de saisies immobilières potentiellement irrégulières.

"Plusieurs agences gouvernementales mènent des enquêtes sur les pratiques de Wells Fargo liées aux saisies immobilières", et il est "probable qu'une ou plusieurs agences lancent des mesures correctives ou des sanctions", a indiqué Wells Fargo dans son document.

Ces mesures "pourraient inclure des pénalités financières", précise la banque californienne.

Le groupe évalue par ailleurs au 31 décembre 2010 que l'ensemble des plaintes de consommateurs auxquelles il fait face pourrait lui coûter jusqu'à 1,2 milliard de dollars.

Wells Fargo estime qu'en l'état actuel des choses, ces plaintes "n'auront pas, individuellement ou dans leur ensemble, d'effet significatif sur la position financière de Wells Fargo", même si cela peut changer en cas "d'événements inattendus".

Du côté de Bank of America, on a fait état de "nombreuses enquêtes officielles" menées au niveau des Etats et au niveau fédéral sur des procédures de saisie potentiellement irrégulières.

"Ces enquêtes et toute irrégularité qui pourrait être mise au jour dans nos procédures de saisies, ainsi que les mesures à prendre à la suite des enquêtes gouvenementales ou de nos procédures d'examen internes, pourraient avoir un impact négatif sur (...) nos résultats", a indiqué la banque de Charlotte (Caroline du Nord, sud-est).

Bank of America estime que ses coûts judiciaires supplémentaires pourraient atteindre jusqu'à 1,5 milliard de dollars cette année, tous dossiers confondus, sauf imprévus.

Les Etats-Unis ont lancé une enquête sur les procédures de saisies immobilières d'une dizaine d'institutions financières américaines dont Wells Fargo, l'un des plus gros prêteurs immobiliers américains.

En octobre, Ally Bank, JPMorgan Chase et Bank of America avaient suspendu des dizaines de milliers de procédures après avoir découvert des irrégularités.

Des dizaines de procès sont en cours aux Etats-Unis contre plusieurs banques sur ces procédures de saisies.

De son côté Citigroup a indiqué qu'elle estimait à 4 milliards de dollars le coût maximal potentiel de divers contentieux juridiques en cours pour l'année 2011.

La banque new-yorkaise n'a pas évoqué de problèmes sur les saisies immobilières, mais une large gamme de conflits, qu'il s'agisse de la vente d'EMI au fonds britannique Terra Firma en 2007, ou du scandale Parmalat, entre autres.

La banque est également visée par des procédures en nom collectif potentiellement très coûteuses liées à l'accumulation d'actifs toxiques, principalement des portefeuille de prêts hypothécaires "subprime", entre 2004 et 2009
http://www.boursorama.com/infos/actuali ... 8258a24c21

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Alter Egaux
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Re: Crise immobilière USA (et crise subprime)

Message par Alter Egaux » 14 juin 2011, 06:45

Crise des subprimes, une affaire criminelle ?

La banque Goldman Sachs a reçu récemment du procureur de New York une citation à comparaître pour son rôle louche durant la crise des subprimes. Une enquête pénale se profilerait-elle, enfin ?

[%Pixel%]Depuis le début de cette crise, la finance américaine ressemble en effet à une gigantesque "scène de crimes". Cependant, les fraudes massives ayant déclenché la plus grande crise financière depuis un siècle attendent encore leurs procureurs, leurs policiers et leurs juges. L'explication d'un phénomène macroéconomique par le crime peut sembler dérisoire, anecdotique, voire naïve.

L'opinion publiée - celle des élites ayant accès aux médias - s'empresse comme toujours de diaboliser une perspective aussi dérangeante, en agitant de commodes épouvantails : théorie du complot, boucs émissaires, effet de diversion, populisme.

Tous veulent imposer un aimable récit des causes de la crise au moyen d'explications fatalistes (la théorie des cycles), magiques (une catastrophe) ou lénifiantes (dysfonctionnements des marchés). Pourtant, peu de crises financières dans l'histoire ont comporté une dimension criminelle aussi évidente, une telle masse critique de fraudes.

Ces spécialistes de la négation sont souvent ceux qui, durant les décennies d'euphorie (1980-2000), ont été aveugles à l'anomie grandissante des marchés financiers. Hier incapables d'anticiper la crise, ils s'empressent aujourd'hui d'en dissimuler les tréfonds les plus choquants, ce qui signe des deux côtés de l'Atlantique la faillite quasi généralisée de l'expertise universitaire et médiatique.

Or cet aveuglement ne peut que troubler ceux dotés d'un tant soit peu de mémoire historique. En effet, dans les années 1980, l'Amérique avait déjà subi une première grande crise financière à forte "odeur criminelle" avec la faillite des caisses d'épargne. Faute d'avoir su tirer les véritables leçons de cette première tragédie de la dérégulation dogmatique des banques, l'Amérique se condamnait à une rechute douloureuse.

L'aveuglement généralisé et la dérégulation prédatrice trouvent leur origine dans l'idée que les marchés sont omniscients et autorégulateurs. Que leur "main invisible" est quasi infaillible. Fort de ce préjugé, le lobby financier de Wall Street peut s'attacher - s'acheter ? - des élus complaisants sinon convaincus, de myopes professeurs et parfois avides d'expertises rémunérées, des analystes friendly (sympathisants), et des journalistes piégés par la complexité de la matière et l'appartenance de la plupart des médias à de grands groupes capitalistes.

Dans les faits, cette crise a été le théâtre de fraudes à la fois massives (systématiques) et intégrées aux mécanismes financiers (systémiques). Des fraudes qui n'ont pu éclore que grâce à une dogmatique dérégulation des marchés financiers, pensée puis réalisée depuis les années 1980, aussi bien côté républicain que démocrate. Porteuse d'incitations et d'opportunités criminelles inédites, la dérégulation fut en effet criminogène ; ce qui explique pourquoi ces malversations ont pu spontanément et mécaniquement éclore tout au long de la complexe et opaque chaîne financière américaine, à la façon des essaims ou des meutes.

Ces fraudes ont été déterminantes à trois stades : en amont avec les prêts dits "prédateurs" ou "menteurs", déversés sur les plus vulnérables de la société américaine (pauvres, minorités ethniques, personnes âgées et handicapées). Ces prêts seront même qualifiés par les professionnels de l'industrie financière de "prêts à neutrons", sous-entendu : ces prêts sont des armes détruisant les ménages et laissant intactes les maisons. Autant de cynisme linguistique réduit à néant les tentatives de défense a posteriori sur le thème de l'ignorance ou de l'incompétence.

En aval, les fraudes touchent les produits titrisés vendus par les grandes banques d'investissement de Wall Street. Là, ces banques se livrent à de multiples turpitudes : tromperie sur le niveau de risque, trucage des bilans, manipulation des cours à la baisse, etc.

Au milieu du processus, les trois grandes agences de notation - dont l'une française - agissent en régulateurs de fait, dans un marais de "conflits d'intérêts", un euphémisme ne trompant plus personne aujourd'hui. Ces agences sont juges et parties puisqu'elles notent des produits financiers qu'elles ont elles-mêmes contribué à structurer.

Or cette crise vient "d'en haut", les fraudeurs appartenant en majorité aux élites de la société américaine. Loin d'une classique criminalité organisée, nous sommes ici chez des "cols blancs", intégrés au système et disposant de tous les outils pour faire disparaître jusqu'à l'idée même de leurs forfaits. Cette crise financière largement criminelle met au jour le nouvel équilibre des pouvoirs aux Etats-Unis entre le politique (Washington) et la finance (Wall Street) : après le "complexe militaro-industriel" dénoncé par le président Eisenhower (1961), un "complexe politico-financier" se serait-il imposé ?

Car à ce jour, nul banquier n'a été condamné au pénal, les seules sanctions tenant en des dédommagements négociés au civil. Par ailleurs, le plan de sauvetage fédéral s'est réalisé au seul bénéfice de Wall Street. Que penser au final d'un système récompensant aussi ouvertement la prédation ? Car l'impunité est toujours une puissante incitation à la récidive, que vous soyez voleur de banques ou banquier voleur ("bankster").

Exagérations, dira-t-on ? Les sceptiques devraient lire les deux rapports du Congrès des Etats-Unis publiés début 2011 : FCIC (fcic.law.stanford.edu/report) ; Carl Levin (hsgac.senate.gov/public/_files/Financial _Crisis/FinancialCrisisReport.pdf). Les quelque 1 300 pages ne laissent aucun doute : la fraude est de manière indiscutable le fil conducteur de cette crise.
http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... _3232.html
Etape n°1 : Les africains nomment le pétrole : la "merde" du diable.
Etape n°2 : Restons cool, le PO arrive...
Etape n°3 : "Mais à cet endroit, en ce moment, l'humanité, c'est nous, que cela nous plaise ou non", Samuel Beckett

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