Réduction des inégalités sans croissance
Publié : 29 janv. 2018, 23:28
Très concrètement, un exemple qui a lieu dans la vie réelle, ici et maintenant.
Tout le monde a probablement entendu parler des briques de lait bleues de "C'est qui le patron". Il s'agit d'une SCIC qui s'est donné pour but de proposer des produits alimentaires à un prix qui permet de rémunérer correctement le producteur. Le prix de vente final en grande distribution est imposé par la SCIC, de façon à laisser une marge suffisante pour la distribution, mais sans excès.
Le point de départ a été la fameuse brique bleue :
https://www.francetvinfo.fr/replay-radi ... 87706.html
Il y a quelques mois je crois, 5 producteurs de lait ont été virés de chez Lactalis parce qu'ils avaient protesté devant des caméras de télé contre le prix d'achat du litre de lait bien trop faible, qui ne leur permettait pas d'en vivre (300 ou 400 € par mois en France, et certains mois sans salaire, ce n'est pas franchement vivable). Ces producteurs se sont rétablis en travaillant avec "C'est qui le patron".
Bref le litre de lait est acheté 0,39 € au producteur contre 0,21 € par le circuit agro-alimentaire habituel. Le litre de lait est seulement 5 centimes plus cher pour le consommateur final.
Voilà visiblement, à richesse constante, une répartition différente :
- plus d'argent pour le producteur
- moins d'argent pour les vilains capitalistes de l'agro-alimentaire qui tirent les prix vers le bas en profitant d'un rapport de force en leur faveur
- moins d'argent pour les publicités et les commerciaux
- un peu moins d'argent pour les consommateurs, parce qu'ils paient un peu plus cher
Et les consommateurs acceptent de payer un petit peu plus cher (de 0,94 à 0,99 €) en contrepartie de l'assurance de savoir vers qui va l'argent, et d'avoir des informations sur le process de production (exemple, savoir si les vaches sont en pâturage ou non). Un système de sondage sur le produit par internet permet aux consommateurs de voter ou non pour ls surcoûts sur plusieurs critères.
Le modèle n'est certainement pas parfait et critiquable, mais c'est une démarche qui a permis de sauver de la faillite 50 exploitations laitières dans l'Ain, et qui a suffisamment intéressé d'autres agriculteurs (pommes, viande) pour que de nouveaux produits soient proposés aux consommateurs (beurre, jus de pomme, compote, steak hâché), toujours avec le principe de voter pour des surcoûts en sachant à quoi ils correspondent pour l'agriculteur et sa procédure de production.
Je pense que la médiatisation des suicides des agriculteurs a pu jouer un rôle dans l'acceptation de l'effort de la part des consommateurs.
Tout le monde a probablement entendu parler des briques de lait bleues de "C'est qui le patron". Il s'agit d'une SCIC qui s'est donné pour but de proposer des produits alimentaires à un prix qui permet de rémunérer correctement le producteur. Le prix de vente final en grande distribution est imposé par la SCIC, de façon à laisser une marge suffisante pour la distribution, mais sans excès.
Le point de départ a été la fameuse brique bleue :
https://www.francetvinfo.fr/replay-radi ... 87706.html
Il y a quelques mois je crois, 5 producteurs de lait ont été virés de chez Lactalis parce qu'ils avaient protesté devant des caméras de télé contre le prix d'achat du litre de lait bien trop faible, qui ne leur permettait pas d'en vivre (300 ou 400 € par mois en France, et certains mois sans salaire, ce n'est pas franchement vivable). Ces producteurs se sont rétablis en travaillant avec "C'est qui le patron".
Bref le litre de lait est acheté 0,39 € au producteur contre 0,21 € par le circuit agro-alimentaire habituel. Le litre de lait est seulement 5 centimes plus cher pour le consommateur final.
Voilà visiblement, à richesse constante, une répartition différente :
- plus d'argent pour le producteur
- moins d'argent pour les vilains capitalistes de l'agro-alimentaire qui tirent les prix vers le bas en profitant d'un rapport de force en leur faveur
- moins d'argent pour les publicités et les commerciaux
- un peu moins d'argent pour les consommateurs, parce qu'ils paient un peu plus cher
Et les consommateurs acceptent de payer un petit peu plus cher (de 0,94 à 0,99 €) en contrepartie de l'assurance de savoir vers qui va l'argent, et d'avoir des informations sur le process de production (exemple, savoir si les vaches sont en pâturage ou non). Un système de sondage sur le produit par internet permet aux consommateurs de voter ou non pour ls surcoûts sur plusieurs critères.
Le modèle n'est certainement pas parfait et critiquable, mais c'est une démarche qui a permis de sauver de la faillite 50 exploitations laitières dans l'Ain, et qui a suffisamment intéressé d'autres agriculteurs (pommes, viande) pour que de nouveaux produits soient proposés aux consommateurs (beurre, jus de pomme, compote, steak hâché), toujours avec le principe de voter pour des surcoûts en sachant à quoi ils correspondent pour l'agriculteur et sa procédure de production.
Je pense que la médiatisation des suicides des agriculteurs a pu jouer un rôle dans l'acceptation de l'effort de la part des consommateurs.