carbone vs argent, vous choisissez quoi ?
Publié : 30 sept. 2023, 08:39
Je vous donne un lien vers un article (en anglais ) qui résume le dilemme entre '"la fin du monde et la fin du mois", ce que couterait à l'économie de se maintenir dans les limites climatiques.
https://www.sciencedirect.com/science/a ... via%3Dihub
(titre un peu ironique, "the limits to degrowth", les limites de la décroissance) )
En fait il n'y a rien de très nouveau, c'est une formule toute simple qui est la définition de l'intensité carbonée (appelée T dans l'article), qu'on a déjà du discuter souvent ici
I = C /PIB ou C est la consommation de carbone (ou la production annuelle de CO2, sans séquestration) soit C = PIB * I
Il en résulte l'additivité des taux de variation (qui sont des "dérivées logarithmiques d(lnA)/dt pour les matheux)
t(C)= t(PIB) + t(I)
Respecter les objectifs climatiques supposent un t(C) négatif assez fort, par exemple limiter à 2°C ça demande t(C) au moins de - 5 % par an, et 1,5 °C c'est plutot - 10% par an.
Si on veut de la croissance économique il faut t(PIB)>0 donc t(I) encore plus négatif que t(C) ; concrètement si on veut - 5 % par an de C et + 2 % par an de PIB il faut - 7 % par an de l'intensité carbonée , soit 10 fois plus que l'historique qui est de 0,7 % par an.
Si on n'y arrive pas, selon certains auteurs c'est impossible d'être en dessous de - 4 % par an par exemple, il faut accepter soit de dépasser les limites climatiques, soit la décroissance.
Mais la décroissance elle n'est pas petite, dans certains scénarios elle atteint 90 % à la fin du siècle, ce qui parait inacceptable pour l'auteur.
(A noter que si les fossiles s'épuisent, on n'aura pas le choix, mais l'auteur ne se place que dans le cas où la baisse serait volontaire et qu'on pourrait ne pas la faire, ce qui suppose qu'on a les réserves suffisantes , mais ce point n'est pas abordé).
Il y a pas mal de discussions sur différentes valeurs numériques possibles mais l'essentiel est dans les formules ci-dessus et tout pourrait être résumé sur un graphique en deux dimensions donnant par exemple les "iso-croissances" (t(PIB) = constante ) en fonction de t(C) et t(I) , ou n'importe lequel de ces taux en fonction des deux autres.
L'auteur parait optimiste sur le fait de pouvoir atteindre des taux d'amélioration de I de 7 ou 10 % en se basant sur des exemples historiques comme la nucléarisation de la France, mais c'est contestable : c'est bien plus facile de décarboner l'électricité par du nucléaire, ce qui ne change pas grand chose à l'économie (tant que les gens ont du courant à la prise, ils s'en fichent de savoir comment elle est produite), que de décarboner les transports, les processus industriels etc ..., et de plus le nucléaire il n'y en aura pas pour tout le monde.
Donc si ce n'est pas possible, il faudra choisir entre argent et carbone.
Pour poser la question crûment : vous êtes prêt à payer quelle proportion de vos revenus pour éviter 1°C de plus ? 2°C de plus ?
Et vous pensez que la moyenne de la population (qui n'est pas forcément du même avis que vous), est prête à payer combien ?
Dommage que Jeudi ne soit plus sur le forum pour donner son avis (il a été banni ou bien il boude ?)
https://www.sciencedirect.com/science/a ... via%3Dihub
(titre un peu ironique, "the limits to degrowth", les limites de la décroissance) )
En fait il n'y a rien de très nouveau, c'est une formule toute simple qui est la définition de l'intensité carbonée (appelée T dans l'article), qu'on a déjà du discuter souvent ici
I = C /PIB ou C est la consommation de carbone (ou la production annuelle de CO2, sans séquestration) soit C = PIB * I
Il en résulte l'additivité des taux de variation (qui sont des "dérivées logarithmiques d(lnA)/dt pour les matheux)
t(C)= t(PIB) + t(I)
Respecter les objectifs climatiques supposent un t(C) négatif assez fort, par exemple limiter à 2°C ça demande t(C) au moins de - 5 % par an, et 1,5 °C c'est plutot - 10% par an.
Si on veut de la croissance économique il faut t(PIB)>0 donc t(I) encore plus négatif que t(C) ; concrètement si on veut - 5 % par an de C et + 2 % par an de PIB il faut - 7 % par an de l'intensité carbonée , soit 10 fois plus que l'historique qui est de 0,7 % par an.
Si on n'y arrive pas, selon certains auteurs c'est impossible d'être en dessous de - 4 % par an par exemple, il faut accepter soit de dépasser les limites climatiques, soit la décroissance.
Mais la décroissance elle n'est pas petite, dans certains scénarios elle atteint 90 % à la fin du siècle, ce qui parait inacceptable pour l'auteur.
(A noter que si les fossiles s'épuisent, on n'aura pas le choix, mais l'auteur ne se place que dans le cas où la baisse serait volontaire et qu'on pourrait ne pas la faire, ce qui suppose qu'on a les réserves suffisantes , mais ce point n'est pas abordé).
Il y a pas mal de discussions sur différentes valeurs numériques possibles mais l'essentiel est dans les formules ci-dessus et tout pourrait être résumé sur un graphique en deux dimensions donnant par exemple les "iso-croissances" (t(PIB) = constante ) en fonction de t(C) et t(I) , ou n'importe lequel de ces taux en fonction des deux autres.
L'auteur parait optimiste sur le fait de pouvoir atteindre des taux d'amélioration de I de 7 ou 10 % en se basant sur des exemples historiques comme la nucléarisation de la France, mais c'est contestable : c'est bien plus facile de décarboner l'électricité par du nucléaire, ce qui ne change pas grand chose à l'économie (tant que les gens ont du courant à la prise, ils s'en fichent de savoir comment elle est produite), que de décarboner les transports, les processus industriels etc ..., et de plus le nucléaire il n'y en aura pas pour tout le monde.
Donc si ce n'est pas possible, il faudra choisir entre argent et carbone.
Pour poser la question crûment : vous êtes prêt à payer quelle proportion de vos revenus pour éviter 1°C de plus ? 2°C de plus ?
Et vous pensez que la moyenne de la population (qui n'est pas forcément du même avis que vous), est prête à payer combien ?
Dommage que Jeudi ne soit plus sur le forum pour donner son avis (il a été banni ou bien il boude ?)