Les bénéficiaires des nouveaux pétrodollars
Publié : 09 août 2006, 23:13
Dans une époque de hausse des matières premières, il est bien normal de s'inquiéter de ses dépenses supplémentaires ; s'intéresser aux recettes des pays producteurs offre un éclairage bien surprenant.
Reprenons la liste des principaux pays producteurs (source : OlWiki, 2004)
Sur 14 pays produisant plus de 2 Mbbl/d en 2004, 11 produisent plus qu'ils ne consomment.
2 Mbbl/d à 75 USD/bbl représentent 150 MUSD/d, soit 55 GUSD/an. C'est équivalent à l'impôt sur le revenu en France.
10 Mbbl/d, c'est 250 GUSD/an, c'est presque le budget de l'état français en 2005.
De telles sommes, une fois transformées en dépenses classiques pour un état, ne passent pas inaperçues : un pays comme l'Arabie Saoudite pourrait payer la totalité des fonctionnaires français, nos investissements, notre armée... pour une population moitié moindre.
La Russie, récemment redevenue premier producteur mondial, obtient le même budget, pour il est vrai, deux fois notre population.
Dans les deux cas, ce que nous voyons de ces pays ne donne pas l'impression que ces sommes sont consacrées à l'investissement structurel dont ces pays manquent, à l'éducation, la rénovation de l'outil industriel : tous ces secteurs sont très apparents.
Dans l'absolu, cette manne devrait être investie dans les infrastructures, la santé, l'éducation etc. de chaque pays concerné. Dans la réalité, dépenser de pareilles sommes, quand elles ne sont pas habituelles, et que les services de l'état ne sont pas prêts à les gérer, est beaucoup moins facile que l'on croit.
La situation est peu ou prou comparable dans les autres pays.
Cet excédent de dollars arrive bien quelque part : personne ne stocke des montants pareils sans s'en servir. A partir de là il faut faire quelques hypothèses.
Cet afflux de devises a grosso modo triplé en trois ans ; prenons la règle arbitraire que :
- il est relativement facile de dépenser deux fois ce qu'on a prévu
- la troisième partie est simplement placée en attendant mieux.
Les revenus ci-dessus, une fois retirés USA, UK et Chine, et affectés de cette règle du tiers, représentent 1.1 GUSD/d, soit 424 GUSD/an.
Si cette somme était placée auprès des différents pays consommateurs au prorata de leurs dépenses, cela permettrait simplement d'adoucir la facture d'un tiers : pas spectaculaire, mais appréciable.
Si c'était le cas, on verrait tous les pays consommateurs creuser leur déficit d'une façon homgéne : ce n'est pas ce qu'on constate. On verrait surgir dans notre pays des investissements russes, saoudiens, nigérians : ce n'est pas le cas.
Sans faire d'enquête approfondie, il paraît crédible que les USA soient en majorité la cible de ces placements excédentaires. Ce mécanisme conduit donc les USA, en tant que nation, à être bénéficiaire net du mouvement de hausse actuel, peut-être même, le plus gros bénéficiaire sur la planète.
Reprenons la liste des principaux pays producteurs (source : OlWiki, 2004)
Code : Tout sélectionner
Pays......................production.....club.......population
Arabie Saoudite 10 584000 OPEP 27
Russie 9 285000 143
Etats-Unis 7 241000 298
Iran 4 081000 OPEP 69
Canada 3 085000 33
Mexique 3 824000 107
Chine 3 490000 1 314
Norvège 3 188000 5
Venezuela 2 980000 OPEP 26
Émirats 2 667000 OPEP 3
Nigéria 2 508000 OPEP 132
Koweït 2 424000 OPEP 2
Royaume-Uni 2 029000 61
Irak 2 027000 OPEP 27
2 Mbbl/d à 75 USD/bbl représentent 150 MUSD/d, soit 55 GUSD/an. C'est équivalent à l'impôt sur le revenu en France.
10 Mbbl/d, c'est 250 GUSD/an, c'est presque le budget de l'état français en 2005.
De telles sommes, une fois transformées en dépenses classiques pour un état, ne passent pas inaperçues : un pays comme l'Arabie Saoudite pourrait payer la totalité des fonctionnaires français, nos investissements, notre armée... pour une population moitié moindre.
La Russie, récemment redevenue premier producteur mondial, obtient le même budget, pour il est vrai, deux fois notre population.
Dans les deux cas, ce que nous voyons de ces pays ne donne pas l'impression que ces sommes sont consacrées à l'investissement structurel dont ces pays manquent, à l'éducation, la rénovation de l'outil industriel : tous ces secteurs sont très apparents.
Dans l'absolu, cette manne devrait être investie dans les infrastructures, la santé, l'éducation etc. de chaque pays concerné. Dans la réalité, dépenser de pareilles sommes, quand elles ne sont pas habituelles, et que les services de l'état ne sont pas prêts à les gérer, est beaucoup moins facile que l'on croit.
La situation est peu ou prou comparable dans les autres pays.
Cet excédent de dollars arrive bien quelque part : personne ne stocke des montants pareils sans s'en servir. A partir de là il faut faire quelques hypothèses.
Cet afflux de devises a grosso modo triplé en trois ans ; prenons la règle arbitraire que :
- il est relativement facile de dépenser deux fois ce qu'on a prévu
- la troisième partie est simplement placée en attendant mieux.
Les revenus ci-dessus, une fois retirés USA, UK et Chine, et affectés de cette règle du tiers, représentent 1.1 GUSD/d, soit 424 GUSD/an.
Si cette somme était placée auprès des différents pays consommateurs au prorata de leurs dépenses, cela permettrait simplement d'adoucir la facture d'un tiers : pas spectaculaire, mais appréciable.
Si c'était le cas, on verrait tous les pays consommateurs creuser leur déficit d'une façon homgéne : ce n'est pas ce qu'on constate. On verrait surgir dans notre pays des investissements russes, saoudiens, nigérians : ce n'est pas le cas.
Sans faire d'enquête approfondie, il paraît crédible que les USA soient en majorité la cible de ces placements excédentaires. Ce mécanisme conduit donc les USA, en tant que nation, à être bénéficiaire net du mouvement de hausse actuel, peut-être même, le plus gros bénéficiaire sur la planète.