le plastique c'est du pétrole ?

Discussions traitant de l'impact du pic pétrolier sur l'économie.

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Re: le plastique c'est du pétrole ?

Message par energy_isere » 05 oct. 2020, 16:40

La seconde vie des bouteilles de lait, shampoing et bidons de lessive usagés

LAURENT ROUSSELLE Usine Nouvelle le 05/10/2020

REPORTAGE Que deviennent nos bouteilles de lait, de shampoing et nos bidons de lessive usagés ? En Saône-et-Loire, le polyéthylène haute densité (PEhd) de ces déchets a de fortes chances de se retrouver dans les tubes annelés et les drains de Polieco France.

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Chaque année, Polieco France consomme 8 000 tonnes de PEHD recyclé à partir de déchets post consommation, dont une grande partie issue des bouteilles de lait opaques.

Voilà vingt ans que le site de Polieco France, situé à Feillens (Ain), s’approvisionne en polyéthylène haute densité recyclé (rPEhd) auprès de Paprec Plastique 71 (Chalon-sur-Saône, en Saône-et-Loire). Chaque année, Polieco en extrude 8 000 tonnes pour produire des tubes annelés de 1400 mm de diamètre et des drains destinés à la gestion des eaux. Il y a dix ans, l’entreprise commençait tout juste à l’assumer. "Avant, on s’en cachait. On ne voulait pas dire qu’on fabriquait nos produits à partir des poubelles", se rappelle Nicolas Vollerin, directeur technique de Polieco France. Désormais, c'est tout le contraire.

Des tubes annelés à partir de bouteilles de lait

Avec le basculement de la société vers l’économie circulaire, l’entreprise a décidé d’en faire un atout. La démarche, initialement motivée par des raisons économiques, est devenue le socle de sa politique RSE. "Cela fait dix ans que nous communiquons. Nous voulons faire savoir que nous sommes dans la boucle en terme d’économie circulaire", indique Nicolas Vollerin.

Au printemps, en pleine crise du coronavirus, alors que les cours de la matière vierge s’effondrent, Polieco France signe un accord avec son partenaire recycleur. Paprec s’engage à fournir une matière régénérée, issue exclusivement de la collecte sélective française, et chiffre les volumes en bouteilles. Avec cette garantie, Polieco crée un certificat "équivalent bouteille recyclée". "Le partenariat définit l’origine de la matière, la quantité de bouteilles dans une tonne de PEhd recyclé, et le transpose en équivalent bouteilles sur nos certificats", précise le directeur technique.

800 km de tube avec 150 millions de bouteilles de lait

Ainsi, l’entreprise fournit des valeurs simples, compréhensibles et exploitables, mais surtout des chiffres parlant au grand public afin de les informer de la finalité de leur geste citoyen, lorsqu'ils trient les bouteilles plastiques. Collectées et triées, elles sont recyclées plutôt que d’être enfouies ou incinérées. Chaque année, Polieco consomme l’équivalent de 150 millions de bouteilles pour produire 800 km de tube.

L'autre objectif est de sensibiliser les poseurs et les décideurs au sein des collectivités. "Depuis la Feuille de route économie circulaire (FREC), les appels d’offres doivent imposer de la matière recyclée dans les produits", explique Nicolas Vollerin. "Le certificat leur permet, ainsi qu’aux mairies, aux bureaux d’études, aux entreprises de pose, de communiquer localement sur leur engagement dans la filière du recyclage, lorsque des tubes fabriqués en PEhd recyclé ont été mis en œuvre au sein de leurs chantiers".

Une attestation économie circulaire confirmée par l’Afnor

Précurseur dans sa démarche d’économie circulaire, Polieco France a obtenu en 2018, l’attestation "économie circulaire" confirmée de l’Afnor pour son projet de tubes annelés Ecobox et Flowrain. Encore expérimentale, cette norme valide la politique environnementale de l’entreprise. Sur les trois sociétés à l’avoir obtenue en France, Polieco est la seconde de la plasturgie… après l'équipementier automobile Plastic Omnium. Polieco France emploie 95 salariés et a réalisé un chiffre d’affaires de 34 millions d’euros en 2019.
https://www.usinenouvelle.com/article/l ... s.N1012239

Bravo Polieco. :smt023

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Message par energy_isere » 21 oct. 2020, 08:52

Des Anglais dans le recyclage du plastique PET.
20 millions de Livres dans la construction d'une usine de production de pellets de PET recyclé.
Enviroo unveils plans for £20m recycling facility
The facility will take PET – the main material used for food and drinks packaging such as plastic bottles and certain food packaging – and convert it into raw materials for new food-grade packaging, without any waste

20 October 2020

Enviroo has unveiled plans for a new recycling facility at Protos near Ellesmere Port with an investment of around £20 million.

It is looking to build it at Peel L&P Environmental’s 54-hectare energy and resource hub Protos to recycle some of the 4.9 million tonnes of plastic waste created in the UK.

The facility will take PET – the main material used for food and drinks packaging such as plastic bottles and certain food packaging – and convert it into raw materials for new food-grade packaging, without any waste.

Enviroo will work with technology partners Erema and Sorema Technologies to sort and wash the waste, create flakes which will then form recycled PET pellets that can be used by packaging manufacturers to create new products.

This technology will be able to reuse 100% of the PET it takes in.

The company is consulting on its plans until 29th October 2020 for the project, which is expected to create 50 new permanent jobs.

Ahmed Detta, CEO & Founder of Enviroo said: “The UK produces over 13 billion plastic bottles a year but currently only recycles around 50% of them. This facility will take these bottles and create a new material that can be used to create new food grade packaging products, reducing the need for virgin plastic and diverting waste from landfill.

“We are really keen to hear from the local community about our plans for this recycling facility. Enviroo wants to make sure people know what we are proposing and can share their feedback. While we would normally do this in person, due to COVID-19 restrictions we are having a virtual consultation instead. We have made sure there are many different ways to get in touch so we can answer any questions people have.”

The company plans to introduce a deposit return scheme in the future in nearby locations such as shopping centres and universities, where people can return their empty plastic bottles and possibly other products and receive cash rewards.
https://www.energylivenews.com/2020/10/ ... -facility/

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Re: le plastique c'est du pétrole ?

Message par energy_isere » 24 oct. 2020, 13:44

Excellent article dans capital.fr
Plastique : la bataille du recyclage fait rage.
JEAN BOTELLA 23/10/2020

C’est un défi économique, écologique et de société : le recyclage du plastique pour lui donner une nouvelle vie est encore à parfaire, mais les technologies s’affinent.

Sacré Max. A l’usine Paprec Trivalo de Chassieu, près de Lyon, c’est une vraie vedette. Sur ce site du leader français du recyclage, où sont triées chaque année 40.000 tonnes de déchets ménagers issus de la collecte sélective dans la métropole, ce robot américain fait des merveilles. D’abord, il va vite : ses bras articulés munis de ventouses exécutent 65 «gestes» à la minute, quand un opérateur expérimenté en réalise 35. Ensuite, il réfléchit. Pilotée par un système d’intelligence artificielle, la machine à la carrosserie bleu gitane est capable d’analyser précisément tous les objets acheminés par le convoyeur à la vitesse de 1 mètre par seconde. Max récupère tout ce qui est valorisable. Et il oriente le reste vers une voie de garage. Son secret ? Une énorme base de données. «Pour repérer une bouteille de Coca, il va se référer à une source de 3.000 clichés de l’objet sous toutes ses formes. En France, c’est le seul robot du genre», annonce pas peu fier Julien Lassaut, le directeur de l’usine.

Décidément, le tri et le recyclage de nos déchets ne sont pas une mince affaire. Ces deux mamelles de l’économie circulaire qui visent au réemploi des objets et des matières réclament des technologies de plus en plus pointues. Et singulièrement s’agissant du plastique. Afin de répondre aux besoins des entreprises, de plus en plus incitées à concevoir des emballages recyclés, les industriels chargés de redonner vie à ces matières se livrent ainsi à une course de vitesse. «En quinze ans, on est passé d’un système où 90% des matières valorisables étaient séparées à la main à un autre où 95% le sont par des machines», illustre Stéphane Leterrier, le directeur général adjoint du groupe Paprec.

Il faut dire que, sur la période, les choses se sont compliquées. Lors de la mise en place de la collecte sélective en 1992, les Français étaient invités à ne jeter dans les poubelles prévues à cet effet que les bouteilles et les flacons. Mais depuis 2015 et le début de l’extension des consignes de tri, les collectivités ont progressivement accepté tous les emballages dans les bacs. D’ici à 2022-2023, l’ensemble de la population devrait être couvert par cette mesure qui s’aligne sur des objectifs européens : un taux de recyclage des contenants plastiques de 50% en 2025 et de 55% en 2030 (90% pour les bouteilles). Comme la France s’est d’abord focalisée sur les bouteilles, elle a pris du retard. L’Hexagone recycle ainsi 29% de ses emballages plastiques (qui représentent 2 millions de tonnes de déchets par an), contre 42% en moyenne dans l’UE.

«Le problème, c’est qu’il n’y a pas une, mais plusieurs familles de matériaux plastiques. Selon leur utilisation, on ne peut pas tous les mélanger au recyclage», explique Carlos de Los Llanos, directeur scientifique de Citeo, l’organisme chargé de piloter la collecte et le tri des emballages et des papiers sur le territoire pour les transformer ensuite en nouvelles ressources. Autre subtilité, tous les plastiques ne présentent pas les mêmes aptitudes à la transformation. «Il existe une solution technique pour 50% des emballages, un quart sont difficilement recyclables, comme les barquettes en PET pour fruits et légumes, et un autre quart n’a pas de filière de transformation; ce sont par exemple les emballages complexes qui mêlent Nylon, plastique et papier», poursuit Carlos de Los Llanos. Ceux-là finissent à l’incinérateur, ou sont enfouis. Mais allez séparer le bon grain de l’ivraie !

Tout commence par le tri, donc. Plus ou moins facilité en amont… en fonction du civisme des citoyens. En principe, 61% d’une collecte sélective est composée de journaux, revues et cartons (appelés les «fibreux»), 10% de plastique, 7% d’acier et d’aluminium, 1% de films. Le reste ? Ce sont les «refus», ces objets qui n’ont rien à faire dans la poubelle jaune. «La semaine dernière, on a récupéré la moitié d’une planche à voile et, pendant la période de la chasse, on a déjà trouvé une tête de sanglier», raconte Julien Lassaut, que plus rien n’étonne. Le taux de refus peut atteindre 30 à 35% chez les mauvais élèves (comme dans l’agglomération de Lyon), contre 15% chez les plus vertueux. Les premiers occupent souvent des logements verticaux où il est souvent plus difficile de trier et les seconds, les zones pavillonnaires...

Dans ces conditions, un coup de pouce de Max n’est jamais de refus. Il n’est pas le seul, loin de là, à veiller sur la sélection des déchets. A Chassieu, d’autres machines sophistiquées sont mises à contribution. Le «windshifter», par exemple, un aspirateur géant qui capte les films utilisés pour emballer les packs d’eau. Les «courants de Foucault», qui éjectent l’aluminium au lieu de l’attirer comme un aimant. Ou encore des trieurs optiques sophistiqués, bien utiles pour repérer les différents objets et résines dans toute leur diversité. Des capteurs détectent les couleurs et les matériaux, et sont capables de faire la différence entre une barquette de jambon (recyclage compliqué) ou de tomates cerises (plus facile). Ils scannent et reconnaissent aussi les formes. Ces informations déclenchent le fonctionnement de buses qui soufflent un puissant jet d’air comprimé sur les déchets, adapté à leur nature et à leur poids, pour les orienter dans la direction ad hoc. «Les exploitants recherchent la plus grande pureté possible des flux et notre mission consiste à développer les technologies pour que la détection des objets soit encore plus fine», explique Jean Henin, le patron de Pellenc ST, l’un des rares cadors mondiaux du tri intelligent et connecté pour l’industrie du recyclage.

En tout cas, ça ne traîne pas : cinq minutes après avoir été déversés sur les tapis qui défilent dans un bruit assourdissant, scrutés sous tous les angles, les déchets sortent de l’usine sous forme de balles de 200 à 450 kilos. Celles-ci sont ensuite transportées vers d’autres unités où une deuxième phase du recyclage est réalisée : la transformation des déchets plastiques en paillettes et granulés. A Limay, dans les Yvelines, c’est la spécialité de France Plastiques Recyclage, un joint-venture entre Paprec et Suez. Sa particularité ? L’utilisation de technologies de pointe pour fabriquer, à partir de bouteilles en plastique, du r-PET («r» pour recyclé), dont vont se servir des géants comme L’Oréal ou Danone. «Le plastique recyclé apte au contact alimentaire doit répondre à des normes de qualité élevées, il faut recourir à des méthodes de décontamination très avancées», souligne Sébastien Petithuguenin, le directeur général de Paprec.

Dans la phase précédente, un gros travail de nettoyage a déjà été effectué. Mais à Limay, de nouveaux tris sont réalisés pour éliminer étiquettes, bouchons, résidus de métal… «On ne veut garder que le PET», insiste Julien Seves, le responsable adjoint de l’atelier extrusion. Les bouteilles sont broyées, transformées en paillettes, lesquelles sont lavées pour éliminer les dernières traces de colle ou d’impuretés, comme des restes de jus de fruits. Et ce n’est pas fini : après un rinçage et un séchage à l’air chaud, les paillettes sont compressées dans une extrudeuse, transformées en pâte et finalement en granulés, vendus en «big bags» pour 1.200 euros la tonne. «Question impureté, nous sommes bien en deçà des seuils limites prévus par les autorités sanitaires européenne et française», s’enorgueillit Eric Labigne, le directeur du site. Pour vérifier la qualité du produit, sa conformité aux attentes du client en termes de viscosité, des laborantins réalisent ainsi une dizaine de contrôles chaque jour, prêts à alerter en cas de dérive.


Quelle sera la prochaine prouesse technologique ? «Industrialiser le PET opaque comporte de nombreuses contraintes techniques, le recyclage des barquettes, lui aussi, reste difficile», énumère Eric Labigne. L’une des pistes d’avenir évoquée par les experts est le passage au recyclage chimique, qui permettrait de s’affranchir des limites auxquelles est confrontée la méthode mécanique. «Le plastique est une construction de la chimie que l’on peut aussi déconstruire par la chimie», souligne le directeur scientifique de Citeo. La méthode consiste à décomposer la matière pour récupérer les polymères et, à partir de là, produire de nouveaux plastiques de qualité supérieure. «C’est une technologie qui accepterait les mélanges de résines, elle intéresse tout le monde mais n’est pas encore industrialisée en raison de son coût», explique Carlos de Los Llanos. En attendant l’avènement de cette révolution, continuez à trier : il en restera toujours quelque chose.
https://www.capital.fr/entreprises-marc ... ge-1384029

Perso les emballages mixtes de papier et plastiques collés ensemble je les mets pas au recyclage et l'article me donne raison.

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Message par energy_isere » 04 nov. 2020, 20:07

Comment Intermarché a gagné la bataille de la bouteille de lait en PET opaque 100% recyclé

ADELINE HAVERLAND Usine Nouvelle PUBLIÉ LE 04/11/2020

MADE IN FRANCE Après plus de deux ans de travail en partenariat notamment avec Paprec et Citeo, le distributeur Intermarché vient de mettre en rayon la première bouteille de lait grise 100% en PET opaque recyclé. Un défi commercial et technologique, pour un plastique qui jusqu'ici perturbait le flux de recyclage du PET dont la France est pionnière.

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"Papa c'est quoi cette bouteille de lait ?" En écho à la célèbre publicité Lactel des années 1990, c'est sûrement ce que se demandent les clients de 400 supermarchés Intermarché, qui depuis le mois d'octobre découvrent dans les rayons la première bouteille de lait grise. Pourquoi grise? Parce qu'elle est constituée à 100% de polyéthylène téréphtalate opaque recyclé (rPET) issu de la collecte sélective, donc post-consommation.

Travailler en boucle fermée

Cette bouteille est le fruit d'un travail de plus de deux ans mené au sein d'un consortium réunissant, en plus d'Intermarché et du groupement Agromousquetaires, le distributeur Carrefour, le producteur de produits laitiers LSDH, le recycleur Paprec et les plasturgistes PDG Plastiques et SGT.

"Jusqu'alors, le PET opaque que nous utilisions pour nos bouteilles de lait était recyclé en boucle semi-ouverte", précise Guenaëlle Lacroix, responsable Environnement à la direction qualité et développement durable du groupement Les Mousquetaires. Voire pas en boucle du tout (plutôt en downcycling ou dégradation de la matière) puisque les bouteilles, triées avec le PET coloré, étaient recyclées en fibres utilisées notamment pour les revêtements routiers. "Le problème de cette boucle est qu'elle nous rend dépendant du marché final", reconnaît la responsable. Désormais, "en travaillant à un circuit bottle to bottle, c'est à dire en recyclant les bouteilles en PET opaque pour en refaire des bouteilles de lait, nous nous affranchissons des contraintes extérieures".

De la poubelle à la bouteille

Pour arriver à la nouvelle bouteille grise, le procédé commence avec Citeo. "L'éco-organisme nous permet d'avoir accès aux collectivités locales, pour nous fournir les bouteilles usagées", précise Guenaëlle Lacroix.

Ces dernières sont ensuite envoyées chez le recycleur Paprec. Une ligne du site de l’usine FPR (une coentreprise avec Sita-Suez opérée par Paprec) à Limay, dans les Yvelines est arrêtée et dédiée au PET opaque, pour produire les granulés gris. "Les bouteilles en PET opaque sont blanches à l'extérieur et noires à l'intérieur, c'est pourquoi nous obtenons une granule nativement grise", complète Guenaëlle Lacroix. Ces granulés serviront à la fabrication des pré-formes par les plasturgistes, qui les souffleront en nouvelles bouteilles de PET opaque.

Bataille entre les distributeurs

Une fois la bouteille fabriquée, la dernière étape se joue à la laiterie. Intermarché a choisi de faire appel à l'usine la Laiterie Saint Père, à Saint-Père-en-Retz (Loire-Atlantique), qui est membre du groupement Agromousquetaires. C'est précisément grâce à son modèle d'intégration de ses usines partenaires qu'Intermarché a augmenté la cadence, doublant son concurrent Carrefour qui avait annoncé qu'il serait le premier à proposer la bouteille 100% rPET opaque.

Carrefour annonçait encore, récemment, son intention de mettre sa propre bouteille en rayons d'ici à la fin de l'année, mais n'a pour l'instant pas répondu aux demandes de précisions de l'Usine Nouvelle. Ironie de l'histoire : il était difficile, encore récemment, de faire accepter du plastique recyclé aux distributeurs...

Convaincre les consommateurs

Restait à savoir si le consommateur serait prêt. Agromousquetaires confie que cela a été un vrai questionnement. En 2019, un test mené en ligne sur la couleur des bouteilles de lait que les consommateurs seraient prêts à accepter classait le "gris" loin derrière d'autres teintes. "Les consommateurs veulent des couleurs qui renvoient à la nature, comme le marron ou le vert", explique Guenaëlle Lacroix.

Agromousquetaires opte alors pour la pédagogie, via une infographie qui reprend le cycle de production de la bouteille: "Une fois qu'ils ont l'information, les consommateurs sont prêts à accepter cette nouvelle couleur". Carrefour a fait le même constat: "les études montrent que le consommateur accepte cette couleur de bouteille, si nous l'informons qu'elle intègre de la matière recyclée provenant d'autres bouteilles en PET opaque", confirmait en janvier Laurent Francony, directeur qualité chez Carrefour.

Sur la base de ces résultats, Intermarché a donc lancé la production de 60 000 bouteilles de lait écrémé bio. "Nous avons choisi ce segment car il s'adresse déjà à des consommateurs sensibles aux questions environnementales", précise Guenaëlle Lacroix. Là aussi, Carrefour envisageait de jouer la carte du segment le plus sensibilisé en dédiant cette bouteille recyclée à sa gamme Carrefour Bio. Mais la teneur envisagée en rPET opaque de ses bouteilles n'était, alors, que de 50%.

Quant à savoir si l'expérience sera étendue, la responsable environnement des Mousquetaires renvoie la balle aux collectivités : "Notre objectif était de montrer que cela est possible et qu'il existe des débouchés si une filière rPet se met en place. A l'heure actuelle, nous avons utilisé toute notre matière première. C'est désormais aux collectivités de jouer". Paprec, lui, s'y prépare en équipant ses centres de tri de capacités de tri du PET opaque. Mais ce n'est pas encore le cas dans tous les territoires, notamment ceux où les collectivités locales et Citeo n'ont pas encore acté le passage à l'extension des consignes de tri.
https://www.usinenouvelle.com/article/c ... e.N1024159

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Re: le plastique c'est du pétrole ?

Message par energy_isere » 18 nov. 2020, 10:44

Une société canadienne, Pyrowave met au point un procédé à micro ondes pour recycler le polystyrène en styrène.

https://www.polymtl.ca/carrefour-actual ... electrique

Michelin s'y intéresse.
Michelin innove encore dans le recyclage avec la pépite canadienne Pyrowave

MYRTILLE DELAMARCHE PUBLIÉ LE 18/11/2020

Après avoir accueilli Carbios sur son site historique, Michelin annonce le 18 novembre avoir signé un accord pour le développement d'un démonstrateur avec la pépite canadienne Pyrowave.
https://www.usinenouvelle.com/article/m ... e.N1029814

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Re: le plastique c'est du pétrole ?

Message par energy_isere » 19 nov. 2020, 14:28

La production européenne de plastique diminue

ID, l'Info 05/11/2020

Les industriels du secteur du plastique ont souligné jeudi que la production de matières plastiques dans le monde poursuivait sa croissance, mais à un rythme moins soutenu, tandis que la part de l'Europe continuait de diminuer.

Selon un bilan présenté à la presse par la fédération PlasticsEurope, qui regroupe les producteurs de plastiques, la production de plastiques a continué de grimper en 2019 (+2,4%), atteignant 368 millions de tonnes, mais la progression s'est faite à un rythme plus faible que l'année précédente (+3,2%).

En 2019, l'Asie représentait plus de la moitié de la production mondiale, la Chine produisant à elle seule près du tiers de celle-ci. Avec le démarrage des nouvelles unités de polymères sur gaz de schiste aux États-Unis, la production nord-américaine (19% de la production mondiale) dépasse quant à elle l'Europe (16% de la production mondiale avec 58 millions de tonnes en 2019).

La production a reculé d'environ 6% en Europe
Un chiffre en décroissance : ainsi, en 2006, l'Europe représentait encore un quart de la production mondiale, rappelle PlasticsEurope. Entre 2018 et 2019, sa production a reculé d'environ 6%. Par ailleurs, la demande en plastiques dans la région a légèrement baissé, de 1% sur un an à 50,7 millions de tonnes en 2019. Le plastique est principalement destiné à l'emballage (39,5% de la demande dont la moitié pour l'alimentaire) et le BTP (20,4%).

Si la délocalisation de la production s'est poursuivie en Europe, note la fédération, elle souligne toutefois que la région peut faire valoir la carte de l'économie circulaire, et que les producteurs ont commencé à réorganiser leurs chaînes de production pour proposer des matières premières recyclées.
Plus de 20 projets en développement ou annoncés dans du plastique recyclé en Europe
À ce jour, plus de 20 projets sont en développement ou ont été annoncés (dont 7 en France) dans du plastique recyclé en Europe, selon PlasticsEurope. Enfin, l'impact de la pandémie a pesé sur la demande en plastiques et donc leur production, qui a enregistré un repli de 18% au 2e trimestre. En France, sur les six premiers mois, la production a baissé de 15% (contre -11,5% en Europe sur cette période), notamment en raison du quasi-arrêt du secteur automobile au mois d'avril.
https://www.linfodurable.fr/conso/la-pr ... inue-21220

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Message par energy_isere » 07 déc. 2020, 18:03

La solution de Total pour recycler les pots de yaourt Yoplait

HUBERT MARY Usine Nouvelle 07/12/2020

BONNE NOUVELLE Total annonce avoir mené avec succès des tests permettant d'utiliser le polystyrène recyclé chimiquement pour produire des pots de yaourt. Le géant français des produits laitiers Yoplait est partenaire du projet.



otal s'est associé à Yoplait pour mettre au point un procédé visant à utiliser le polystyrène recyclé chimiquement (rPS) pour produire les pots de yaourt de la marque de produits laitiers. Lundi 7 décembre, le géant des hydrocarbures français annonce une première réussite, grâce au concours d'une PME portugaise, Intraplás, experte dans l'extrusion de feuilles plastiques.

Total produit le polystyrène recyclé, Intraplás le transforme, Yoplait en fait des pots de yaourt

Total a commencé par collecter des matières plastiques issues de déchets plastiques post-consommation, avant de les traiter dans son vapocraqueur (procédé pétrochimique qui consiste à obtenir un plastique complexe mieux valorisé), situé dans son usine d'Anvers (Belgique) et de le transformer en polystyrène certifié recyclé chimiquement. "Le rPS présente des qualités identiques à celle du polystyrène vierge et est notamment apte au contact alimentaire destiné aux acteurs de l’emballage agroalimentaire", indique le groupe français.

La matière a ensuite été expédiée au Portugal, dans les usines d'Intraplás à Rebordões. La PME ibérique a converti le rPS en feuilles plastiques laitières, avant de les renvoyer dans l'usine Yoplait de Vienne (Nouvelle-Aquitaine). La marque a ainsi pu produire ses premiers pots de yaourt en polystyrène entièrement recyclé. "Cela constitue une avancée majeure pour construire (…) une économie circulaire du polystyrène en France, et ainsi contribuer à la réalisation de notre ambition d’atteindre 100% d’emballages recyclables ou réutilisables à horizon 2025", s'est félicité Frédéric Chapuis, responsable Stratégie Emballages durables de Yoplait.

Total annonce la construction de la première usine de recyclage chimique à Grandpuits

Le 24 décembre, le champion des énergies fossiles, qui vise la neutralité carbone en 2050, annonçait la conversion de sa raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne) en plate-forme "zéro pétrole", produisant à la fois des agrocarburants et des bioplastiques, ainsi que du plastique recyclé. Un investissement de plus de 500 millions d’euros, qui sera réalisé en deux étapes. L’arrêt, au premier trimestre 2021, des activités de raffinage de pétrole à Grandpuits et, à compter de 2023, du stockage de produits pétroliers à Gargenville (Yvelines).
https://www.usinenouvelle.com/editorial ... t.N1037394

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Re: le plastique c'est du pétrole ?

Message par energy_isere » 09 déc. 2020, 20:05

suite du post au dessus.
Voilà pourquoi il a fallu attendre 2020 pour recycler les pots de yaourt

MYRTILLE DELAMARCHE Usine Nouvelle 09/12/2020

Total, Intraplás et Yoplait ont annoncé le 7 décembre avoir produit les premiers pots de yaourts en polystyrène recyclé. Ensemble, ils expliquent à l’Usine Nouvelle pourquoi il a fallu attendre si longtemps pour réaliser cet exploit.


Pour recycler en boucle des emballages alimentaires, il faut activer plusieurs leviers. «Il faut à la fois une filière de collecte et de tri efficace des déchets, une technologie de recyclage adaptée au type de polymère concerné et une appétence des industriels pour ces matières recyclées», énumère Valérie Goff, la directrice polymères de Total. Pour les pots de yaourts, si l'innovation technologique est notable, ça a bloqué à tous les étages.

Une collecte (pas encore) généralisée

Au stade de la collecte, il a fallu attendre que le gisement soit significatif. En clair, que se déploie l’extension des consignes de tri pour qu’un nombre suffisant de Français soit invité à mettre ses pots de yaourt post-consommation dans la poubelle de tri. Au début de l’année 2020, 30 millions de Français pouvaient trier tous leurs emballages alimentaires, leur zone d’habitation dépendant désormais d’un centre de tri modernisé et équipé pour trier tous ces plastiques (dont les barquettes, films et pots de yaourts). Ils n’étaient encore que 24 millions mi-2019, l’extension des consignes de tri ayant pris un sérieux retard sur le calendrier initial. Elle doit être effective sur tout le territoire fin 2022.

Désormais, le gisement est là. Il est en tout cas suffisant pour que se développent des projets de recyclage à l’échelle industrielle. Encore faut-il que le tri soit d’une qualité satisfaisante pour approvisionner ces unités industrielles. Or le surtri nécessaire à l’élimination des derniers "polluants" (autres polymères, notamment) n’est pas encore déployé partout. «Heureusement, le polystyrène a une signature infrarouge relativement facile à identifier, donc le tri optique IR fonctionne bien», explique Frédéric Chapuis, responsable stratégie emballages durables de Yoplait (groupe General Mills).

Le Consortium PS25 – créé fin septembre par Syndifrais, l’éco-organisme des emballages Citeo, Valorplast et plusieurs industriels et distributeurs utilisateurs d’emballages en polystyrène – devrait accélérer la création d’une filière du recyclage de ce plastique en France pour mettre en adéquation le gisement, la transformation et les besoins. Tout comme le projet Recyqualipso, auquel participent Total, Syndifrais, Valorplast et Citeo.

Pour produire ce premier lot de rPS (polystyrène recyclé) agréé contact alimentaire, donc utilisable par Yoplait, Total n’a pas encore pu utiliser de pots de yaourts sortis des poubelles de tri françaises mais s’est fourni en Tacoil, une huile de pyrolyse extraite de déchets plastiques par son partenaire Plastic Energy dans son usine de Séville, en Espagne.

Le recyclage chimique, une techno innovante


Ce partenariat a permis à Total de produire à Anvers (Belgique) un volume suffisant de rPS recyclé chimiquement pour qu’il soit testé sur les chaînes de transformation d’Intraplás au Portugal (qui en a fait des feuilles) puis de Yoplait à Vienne en Isère (qui en a fait des pots de yaourts). «Ce qui nous manquait, encore récemment, c’est la technologie», explique Valérie Goff pour Total. «Il y a encore peu d’unités industrielles de recyclage chimique en Europe.»

Ca tombe bien, Total a prévu d’en implanter une à Grandpuits (Seine-et-Marne), sa raffinerie destinée à être transformée en plate-forme de chimie verte d’ici à 2023. L’approvisionnement en polystyrène post-consommation de cette future unité (qui recyclera surtout du polyéthylène, mais aussi un peu de polypropylène et de polystyrène) reste à l’étude. Les déchets plastiques pourraient provenir soit d’un centre de tri suffisamment proche pour réduire l’empreinte du transport mais qui reste à équiper pour le surtri, soit d’un plus grand, un peu plus éloigné qui pourrait assurer durablement les volumes en cas de montée en charge. On n’en saura pas plus pour l’instant. Mais la question devra être réglée pour qu’en 2023, Total et Plastic Energy produisent à Grandpuits l’huile de pyrolyse que Total pourra mettre dans ses vapocraqueurs pour produire ce rPS rigoureusement identique au PS vierge (issu d’hydrocarbures), puisqu’on revient au monomère de base pour le produire.

Si le polystyrène exige un surtri hautement qualitatif pour être recyclé chimiquement, la bonne nouvelle est qu’il «peut prétendre à être recyclé indéfiniment, sans réinjection de matière vierge», souligne Frédéric Chapuis.

Une demande croissante (sous contrainte)

Un jour prochain – probablement au second semestre 2021 – des supermarchés mettront en rayons des produits Yoplait en rPS. Et la marque entend bien l’afficher fièrement. Au-delà de l’innovation technologique réalisée par Total avec Plastic Energy, c’est peut-être là que réside la vraie révolution : l’industrie a changé radicalement d’attitude sur l’incorporation de plastiques recyclés. Jusqu’à récemment, ceux-ci étaient planqués à l’intérieur des pare-chocs de voitures. Désormais, ils s’affichent sur les étiquettes de produits sensibles.

Certes, la technologie a évolué et permet désormais de recycler des polymères à la qualité nécessaire pour qu'ils soient aptes au contact alimentaire, condition sine qua non de leur utilisation dans l’agroalimentaire et la cosmétique. Mais le recyclage chimique est longtemps resté cantonné aux pilotes de laboratoires faute d'intérêt des consommateurs potentiels de cette matière.

Or, ces filières se sont récemment retrouvées prises en étau entre une réglementation européenne et française qui ne leur laisse plus le choix et des consommateurs plus exigeants sur la durabilité de ce qu’ils achètent, qui demandent des comptes aux marques. C’est ainsi qu’on a vu naître une bataille inattendue entre deux distributeurs pour être le premier à mettre en rayon des bouteilles de lait grises, parce que produites en PET opaque recyclé.

Mais revenons à nos pots de yaourts. Les fabricants de produits laitiers frais, interpellés depuis de longues années sur la non-recyclabilité de cet emballage, n’ont pas cédé aux sirènes de la substitution, à l’exception de quelques marques de niche qui ont choisi le carton et d’un engagement, aussi récent que notable, de Danone à éliminer le PS.

La grande nouveauté, dans le procédé validé par Total, Intraplás et Yoplait, c’est qu’elle n’exige ni revalidation d’un agrément contact alimentaire, ni adaptation des lignes de production et d’emballage. «Nous n’avons procédé à aucun changement, aucune adaptation sur nos lignes en testant le rPS de Total», confirme Ana Carneira, directrice qualité et sécurité alimentaire chez Intraplás. «Que ce soit la température d’extrusion, le thermoformage, toutes les opérations sont identiques.» De la même manière, Yoplait a testé ces feuilles sur ses machines sans changer quoi que ce soit, puisque «c’est la même matière que le PS vierge, tant pour sa composition chimique que ses propriétés physiques», ajoute Frédéric Chapuis.

Il est une chose, tout de même, qui va changer dans ces yaourts (sinon à quoi bon ?), c’est leur empreinte carbone. Les résultats de l’étude ACV comparative entre le PS vierge et le rPS ne sont pas encore complets, mais «les premiers résultats sont très intéressants», affirment les partenaires du projet. Des chiffres devraient être publiés d’ici au second semestre 2021.
https://www.usinenouvelle.com/article/v ... t.N1037874

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Re: le plastique c'est du pétrole ?

Message par energy_isere » 07 avr. 2021, 18:09

Carbios veut ouvrir une usine en Allemagne d'ici 2025
Carbios, société spécialisée dans le recyclage des polymères plastiques et textiles, basée près de Clermont-Ferrand, annonce un projet de construction d’une nouvelle usine exploitant sa technologie de recyclage à 100% du PET.

06 Avril 2021 Usine Nouvelle

Carbios poursuit son développement et annonce une nouvelle étape majeure avec la construction d’une usine de recyclage à 100% du PET. La startup auvergnate, basée à Saint-Beauzire (Puy-de-Dôme), développe en vue de leur industrialisation, des procédés biologiques révolutionnant le cycle de vie des plastiques et textiles. «Cette unité devrait permettre une production annuelle d’environ 40 000 tonnes de PET recyclé. Elle consolidera en outre le modèle d’affaires de la société qui demeurera la concession de licences d’exploitation de ses technologies et savoir-faire et la vente d’enzymes à ses licenciés, qui construiront leurs propres unités de production de PET recyclé», indique-t-elle. Il s'agit d'un investissement de 100 millions d'euros.

[...abonnés]
https://www.usinenouvelle.com/article/c ... 5.N1079229
Carbios lance un nouveau projet dans le biorecyclage du PET

INVESTIR.FR LE 06/04/21

En 2020, la perte d’exploitation a atteint près de 7 millions d’euros en raison de la hausse des dépenses, notamment en R&D.

Tout auvergnate qu’elle est, Carbios ne lésine pas quand il s’agit de recherche et développement (R&D). En 2020, la société pionnière dans l'utilisation des enzymes pour la plasturgie a investi 5,1 millions d'euros dans la R&D afin d’accélérer ses travaux dans le biorecyclage du PET (plastique polyester). C’est 10% de plus qu'en 2019. Et 61% des dépenses d’exploitation, qui elles-mêmes équivalent à plus de 5 fois le chiffre d’affaires de 1,64 million d’euros réalisé l’an dernier.

Avant que ces investissements ne portent leurs fruits, ils pèsent logiquement sur le compte de résultats. Carbios a terminé l’exercice 2021 avec une perte d’exploitation de 6,8 millions et un déficit net de 6,1 millions, malgré un crédit d’impôt recherche de près de 1,5 million d’euros. Au bilan, la hausse des capex, liée au rachat de la participation de Limagrain dans la co-entreprise Carbiolice ou la construction du démonstrateur, n’empêche pas Carbios de maintenir une situation de trésorerie solide de 29 millions d’euros.

Lettre d’intention

Cela s’explique surtout par la levée de fonds de 27 millions d’euros réalisée à l’été 2020. Le bilan « permet à la société de poursuivre les développements en cours au-delà des douze prochains mois », souligne Carbios dans son communiqué de presse. Parmi ceux-ci : la construction d’une unité de référence de recyclage à 100% du PET. La société française a signé une lettre d’intention avec l’allemand Equipolymers, leader européen de la production de PET, pour mettre sur pied cette unité. Elle sera hébergée sur le site d’Equipolymers à Schkopau, près de Leipzig (Saxe-Anhalt), et permettra de vendre des monomères directement. « Cet accord prévoit notamment une assistance dans la sécurisation des sources d’approvisionnement en déchets PET pour l’unité et un accès mutuel aux données de procédé issues de l’usine de démonstration et de la technologie Carbios et des installations d’Equipolymers », détaille Carbios, qui étudie toutes les options à sa disposition pour financer ce projet de 100 millions d’euros. « Il s’agit d’un investissement conséquent […] mais il ne change pas le business model de base de Carbios construit sur la concession de licences et la vente d’enzymes aux licenciés, qui construiront leurs propres unités de production », estime l’analyste du cabinet Oddo BHF.
https://investir.lesechos.fr/actions/ac ... 956443.php

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Re: le plastique c'est du pétrole ?

Message par mobar » 07 avr. 2021, 18:24

Pourquoi le recyclage du plastique est une fausse bonne idée
https://www.francetvinfo.fr/sante/envir ... 65921.html
https://blog.sinplastico.com/fr/le-recy ... xiste-pas/

Moins de 30% du plastique produit est collecté, moins de 15% du plastique collecté est recyclé, moins de 10% est incinéré, le reste finit dans la nature
"L'industrie projette une augmentation de la production de plastique de 40% d'ici les prochaines années : on n'aura pas le temps d'agrandir nos usines de traitement", déplore Agnès Le Rouzic, pour qui "la solution passe avant tout par la réduction de la production de déchets à la source". Quelque 300 millions de tonnes de plastique sont ainsi produites chaque année, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF).

Travailler en amont à changer les usages semble être la seule issue possible, comme le souligne Slate : "Plus tôt nous accepterons que le recyclage est économiquement impraticable, plus tôt nous pourrons faire des progrès en réglant le problème de la pollution plastique", affirme Jan Dell, la directrice de l'association Last Beach Cleanup.
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »

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Re: le plastique c'est du pétrole ?

Message par Jeuf » 09 avr. 2021, 10:32

mobar a écrit :
07 avr. 2021, 18:24
Pourquoi le recyclage du plastique est une fausse bonne idée
https://www.francetvinfo.fr/sante/envir ... 65921.html
https://blog.sinplastico.com/fr/le-recy ... xiste-pas/

Moins de 30% du plastique produit est collecté, moins de 15% du plastique collecté est recyclé, moins de 10% est incinéré, le reste finit dans la nature
"L'industrie projette une augmentation de la production de plastique de 40% d'ici les prochaines années : on n'aura pas le temps d'agrandir nos usines de traitement", déplore Agnès Le Rouzic, pour qui "la solution passe avant tout par la réduction de la production de déchets à la source". Quelque 300 millions de tonnes de plastique sont ainsi produites chaque année, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF).

Travailler en amont à changer les usages semble être la seule issue possible, comme le souligne Slate : "Plus tôt nous accepterons que le recyclage est économiquement impraticable, plus tôt nous pourrons faire des progrès en réglant le problème de la pollution plastique", affirme Jan Dell, la directrice de l'association Last Beach Cleanup.
J'ai sollicité le service de traitement des déchets de mon agglomération, envoyant le premier lien, disant que si une partie de ce qui est trié va à l'export et de là à l'océan, mieux vaut enfouir ou incinérer.
Il m'a été répondu que le contenu des poubelles poubelles jaunes sont acheminés sur le centre de Poitiers
qu'il y a 4 flux de plastiques selon la résine
[quand l'article parle de 80 000 plastiques, il omet probablement de dire que x% du plastique des emballage est composé de z résines différentes, avec quelque chose x>90% et z inférieur à 10]

"Les 4 flux ainsi triés ont été valorisés pour 75% auprès d’industriels sur des usines en France, et les 25% restant sur des usines basées en Europe et plus précisément en Italie, en Espagne, au Portugal, en Suisse, en Belgique, aux Pays Bas et en Allemagne."

Pas de grand export (intercontinental) depuis au moins 2014.
Choix du prestataire Valorplast qui évite les exports , même si cela fait moins de recette pour la collectivité.

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Re: le plastique c'est du pétrole ?

Message par mobar » 09 avr. 2021, 12:49

On sait bien recycler les chutes de plastique dans l'industrie quand le flux est important et homogène

Pour les plastiques ménagers, de diverses qualités, origines, pollués par des huiles, colles, étiquettes ... c'est autrement plus complexe et couteux
Et le plastique qui est ainsi récupéré ne peut être utilisé que pour des usages marginaux à basse valeur ajoutée, c'est en général un one shot, il n'y a pas de second recyclage contrairement a l'aluminium, l'acier ou au verre qui sont pratiquement recyclables indéfiniment dans les mêmes filières

L'incinération, le recyclage chimique, voire la gazéification qui permettent de produire de l'énergie à la demande à partir de flux stockables et bien conditionnés serait bien plus rationnel

Dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres, l'idéologie règne en maitre.
Les collectivités se sont elles mêmes piégées, bien aidées en cela par les verts, les multinationales du déchet, les associations d'usagers et les politiques !
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »

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Re: le plastique c'est du pétrole ?

Message par Jeuf » 09 avr. 2021, 16:12

mobar a écrit :
09 avr. 2021, 12:49

L'incinération, le recyclage chimique, voire la gazéification qui permettent de produire de l'énergie à la demande à partir de flux stockables et bien conditionnés serait bien plus rationnel
On a des raisons de penser cela , mais il manque peut-être des éléments pour analyser les cycles de vie des divers plastiques les plus courants.

L'incinération n'est même pas généralisée sur tout notre pays, en particulier en territoire moins dense comme celui où je suis. Je crois savoir que mes déchets ultime finissent en enfouissement, j'ai regardé le rapport annuel du traitement des déchets .... J'ai reperé sur google map un centre d'enfouissement où vont probablement une partie des miens :
https://www.google.com/maps/place/86150 ... 4d0.647081
à coté de ce qui ressemble à une carrière, il y a des champ photovoltaique : ce sont très certainement des alvéoles refermées, cette surface n'est plus exploitable par l'agriculture mais trouve quand même cette valorisation pour l'énergie.
Je me suis mis à calculer un ordre de grandeur : si je vis 100 ans, avec ma production de déchets résiduel ou mal recyclable (plastique) actuelle, j'occuperai 1m² pour tous les déchets que je (si on enfoui sur 10 m de haut).
1m² définitivement perdue pour l'agriculture (mais pas pour toute activité productive, on l'a vu)
1 m² sur 5000 m² de sol, ressource non renouvelable. ça laisse un peu le temps de voir (par rapport à d'autres épuisements de ressource non renouvelable, à commencer par le gaz et le pétrole)


Dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres, l'idéologie règne en maitre.
Il est vrai que je lis un peu trop souvent, sur des articles qui parlent de la pollution des océans, qu'il faut développer le recyclage du plastique face à ce problème, et ça m'agace prodigieusement.
Non, l'essentiel étant d'abord, pour les pays qui se servent de fleuve comme poubelle, de mettre en œuvre de l'enfouissement à minima (concentrer à un seul endroit la production de plastique des milliers de gens, dans un trou où il ne bougera pas, plutot que diluer dans l'eau), ou mieux incinérer.
Il est important aussi pour les pays comme le notre qui à l'évidence ne se servent pas des fleuves comme poubelle, de ne pas exporter vers les premiers sous prétexte de recyclage.

Cela mérite d'être discuté avec les personnes soucieuses de la préservation de l'environnement, en tout cas, pour trouver la solution la plus rationnelle.

Jeudii
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Re: le plastique c'est du pétrole ?

Message par Jeudii » 09 avr. 2021, 16:29

mobar a écrit :
09 avr. 2021, 12:49
Pour les plastiques ménagers, de diverses qualités, origines, pollués par des huiles, colles, étiquettes ... c'est autrement plus complexe et couteux
Et le plastique qui est ainsi récupéré ne peut être utilisé que pour des usages marginaux à basse valeur ajoutée, c'est en général un one shot, il n'y a pas de second recyclage contrairement a l'aluminium, l'acier ou au verre qui sont pratiquement recyclables indéfiniment dans les mêmes filières
Dans le cas des mélanges, une des utilisations les plus intéressantes est en ajout au bitume pour une formule d'asphalte. De façon non intuitive l'intérêt écologique n'est pas tant de remplacer de la matière que de diminuer la température d'application, ce qui réduit fortement le cout énergétique. Par contre je ne pense pas qu'on ai assez de recul pour évaluer l'impact en seconde réutilisation.

https://technologiemedia.net/2018/09/15 ... sistantes/
https://www.macrebur.com/

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kercoz
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Re: le plastique c'est du pétrole ?

Message par kercoz » 09 avr. 2021, 18:34

Perso, je brule ts les plastiques mous dans ma cheminée (pour me chauffer et allumer le bois) ....mais je ne sais si c'est rationnel.
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)

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