non on ne relocalisera pas... peut être que si

Discussions traitant de l'impact du pic pétrolier sur l'économie.

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Message par mahiahi » 23 sept. 2007, 21:31

Remarquez que les grandes surfaces ne sont pas taillées pour quitter notre sol
C'est quand tout semble perdu qu'il ne faut douter de rien
Dieu se rit des hommes déplorant les effets dont ils chérissent les causes
Défiez-vous des cosmopolites allant chercher loin dans leurs livres des devoirs qu'ils dédaignent remplir autour d'eux

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Message par LeLama » 24 sept. 2007, 01:08

sceptique a écrit :J'ai bien précisé "un peu à la manière".
La mondialisation, avec une aide judicieuse "nord-sud" et des prix agricoles élevés est le meilleur moyen pour sortir le tiers-monde de la pauvreté.
Je ne sais pas ce que tu mets derriere le terme de mondialisation. Mais si c'est mise en concurrence au niveau international avec grosses multinationales qui localisent leur production en fonction du cout du travail comme c'est le cas actuellement, je ne vois pas bien comment ca pourrait aider le tiers monde a sortir de la pauvreté.

Ces 20 dernières années, l'espérance de vie a baissé dans les pays de l'Est depuis la libéralisation, sont apparus en France le phénomène des travailleurs pauvres, les problemes d'eau s'intensifient pour les populations desheritées car elles n'ont pas le pouvoir d'achat suffisant tandis que l'eau utilisée pour une voiture ( quatre cent mille litres ) est bien mieux valorisée financierement....

Tout système qui choisit de valoriser la concurrence plutot que la cooperation et la solidarite a comme consequence d'apporter des gains élevés a ceux qui tirent leur epingle du jeu dans la concurrence et d'apauvrir les autres. Le debut du 20 eme siecle a permis l'amelioration des conditions ouvrieres parce que se sont mis en place des systemes de solidarité a l'issue des luttes sociales. A l'inverse, ces dernieres annees, l'ideologie de concurrence a contribué a l'exclusion des moins bien formés (travailleurs pauvres, temps partiel subi...).

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Message par Alter Egaux » 24 sept. 2007, 11:06

sceptique a écrit : D'ailleurs, s'il n'y avait pas ces "détails" que sont le RC et le PO la mondialisation permettrait assez vite de niveler (et plutot vers le haut) le niveau de vie de tous les habitants de la planète.
Tu n'arrives pas à évacuer ta tendance "terreplatiste", malgré oleocene. C’est plus fort que toi ! ;)
D'autant plus que c'est faux : la mondialisation libérale bénéficie de façon très disparate aux habitants de la planète : aux nouvelles et anciennes élites et à une nouvelle classe moyenne, mais au détriment des autres, plus nombreux.
Ouais, en plus c'est con, les ressources et la capacité de la planète sont limitées, des détails qui mettent en péril l'idéologie néo libérale et son dieu "Croissance". :-(
Etape n°1 : Les africains nomment le pétrole : la "merde" du diable.
Etape n°2 : Restons cool, le PO arrive...
Etape n°3 : "Mais à cet endroit, en ce moment, l'humanité, c'est nous, que cela nous plaise ou non", Samuel Beckett

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Re: non on ne relocalisera pas...

Message par DominiqueBoscher » 24 sept. 2007, 11:32

peaknik a écrit :(...) Le cout du carburant represente une fraction relativement dérisoire dans le cout globale de transport maritime.
C'est une remarque et une objection que je vois et entends régulièrement et qui parfois sous-entend que le pétrole ne représente qu'une faible partie dans le coût de production réduit essentiellement aux transports... Il faut toutefois extrapoler la réflexion car tous les biens qui nous entourent ont été transportés plusieurs fois sous différentes formes; par ailleurs tous ces mêmes objets ont été fabriqués grâce à des employés qui se rendent à leur travail en voiture et qui sont nourris grace à des produits fabriqués avec des tracteurs; grâce à des matériaux qui ont été extraits par des machines qui, même si elles sont parfois électriques, dépendant elle même du pétrole...

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Message par Glycogène » 24 sept. 2007, 11:47

Oui, mais dans toute la chaine de production, si tu n'enlève que le transport maritime (en relocalisant), ça ne change quasi-rien.
Ce que tu dis signifie que tout coutera plus cher, mais que ce soit fabriqué en Chine ou en France ! Sauf qu'il suffit de maintenir le différenciel de salaire (même si ça augmente de chaque côté) pour que l'on soit toujours tenté par la délocalisation (ou la non relocalisation).
Donc la relocalisation ne viendra pas de l'augmentation du cout du transport maritime, mais de l'augmentation du niveau de vie en Chine, et de sa diminution en Europe.

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Message par sceptique » 24 sept. 2007, 11:53

LeLama a écrit :
sceptique a écrit :J'ai bien précisé "un peu à la manière".
La mondialisation, avec une aide judicieuse "nord-sud" et des prix agricoles élevés est le meilleur moyen pour sortir le tiers-monde de la pauvreté.
Je ne sais pas ce que tu mets derriere le terme de mondialisation. Mais si c'est mise en concurrence au niveau international avec grosses multinationales qui localisent leur production en fonction du cout du travail comme c'est le cas actuellement, je ne vois pas bien comment ca pourrait aider le tiers monde a sortir de la pauvreté.
La réponse :
Glycogène a écrit :Donc la relocalisation ne viendra pas de l'augmentation du cout du transport maritime, mais de l'augmentation du niveau de vie en Chine, et de sa diminution en Europe.
La Chine sort de la pauvreté, de manière inégale cependant.

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Message par DominiqueBoscher » 24 sept. 2007, 12:14

Glycogène a écrit :...Donc la relocalisation ne viendra pas de l'augmentation du cout du transport maritime, mais de l'augmentation du niveau de vie en Chine, et de sa diminution en Europe.
Effectivement ! :? La remarque est sensée, le problème est que la Chine et l'Inde (et les pays en voie de développement) ont tellement de "réserves humaines" (main d'oeuvre pauvre) que l'augmentation de leur niveau de vie prendra plus de temps que le temps qui nous sépare de la déplétion du pétrole...

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Message par Glycogène » 24 sept. 2007, 12:18

... déplétion qui diminuera notre niveau de vie, et accélèrera sa convergeance avec celui des chinois.
C'est bien organisé, non ? :-D

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Message par DominiqueBoscher » 24 sept. 2007, 12:25

... Après tout c'est logique et juste. Si j'étais un pauvre chinois ou africain et que je sache qu'il existe des peuples qui exploitent des ressources que je ne pourrais moi même plus exploiter car il auront tout pris, je serais finalement assez heureux de voir les pays riches plonger dans la récession et venir me rejoindre dans la misère...

Ou alors je m'efforcerais de faire tout ce qu'il faut pour rattraper mon retard et venir les rejoindre dans leur opulence... ;) Je crois que c'est ce qui se passe dans la Chine qui travaille et dans l'Afrique qui imigre...

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Message par LeLama » 24 sept. 2007, 14:10

sceptique a écrit :
LeLama a écrit :
sceptique a écrit :J'ai bien précisé "un peu à la manière".
La mondialisation, avec une aide judicieuse "nord-sud" et des prix agricoles élevés est le meilleur moyen pour sortir le tiers-monde de la pauvreté.
Je ne sais pas ce que tu mets derriere le terme de mondialisation. Mais si c'est mise en concurrence au niveau international avec grosses multinationales qui localisent leur production en fonction du cout du travail comme c'est le cas actuellement, je ne vois pas bien comment ca pourrait aider le tiers monde a sortir de la pauvreté.
La réponse :
Glycogène a écrit :Donc la relocalisation ne viendra pas de l'augmentation du cout du transport maritime, mais de l'augmentation du niveau de vie en Chine, et de sa diminution en Europe.
La Chine sort de la pauvreté, de manière inégale cependant.
Typiquement, les rapports commerciaux entre la chine et l'occident ne s'inscrivent pas dans le processus de globalisation liberale avec mise en concurrence et choix des strategies par les multinationales (c'est pour ca que je te demandais ce que tu entendais par globalisation). La Chine a un poids politique, fait des choix d'investissement sans se soumettre aux injections du fmi, a refuse d'ouvrir son marche des changes. Donc ce n'est pas la globalisation et la dereglementation qui a permis la montee en puissance de la chine, mais le fait au contraire qu'elle exerce un poids politique et qu'elle refuse le jeu de la concurrence la ou elle ne peut rivaliser (typiquement sur les marches de capitaux).

Et malgre ces conditions particulieres qui font de la chine un acteur particulier, les conditions de vie de nombreux ouvriers chinois sont proches de l'esclavage, les degats environnementaux sont importants, les morts dans les mines de charbon se comptent par milliers ...

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Message par Alter Egaux » 24 sept. 2007, 14:58

DominiqueBoscher a écrit : Effectivement ! La remarque est sensée, le problème est que la Chine et l'Inde (et les pays en voie de développement) ont tellement de "réserves humaines" (main d'oeuvre pauvre) que l'augmentation de leur niveau de vie prendra plus de temps que le temps qui nous sépare de la déplétion du pétrole...
+1.
Le libéralisme est donc une utopie terreplatiste (pour ceux qui y croient). Pire : défendre le libéralisme est donc suicidaire. ;)
DominiqueBoscher a écrit :... Après tout c'est logique et juste. Si j'étais un pauvre chinois ou africain et que je sache qu'il existe des peuples qui exploitent des ressources que je ne pourrais moi même plus exploiter car il auront tout pris, je serais finalement assez heureux de voir les pays riches plonger dans la récession et venir me rejoindre dans la misère...
Non, pour les africains et peut être pour une élite politique chinoise, la raréfaction des ressources a pour conséquence l'intensification des guerres de ressources. Les africains ont beaucoup à perdre.
De l'avis assez général, la phrase que revient le plus souvent concernant l'avenir des relations Pays pauvres/Pays riches : "foutez nous la paix !".
LeLama a écrit : Donc ce n'est pas la globalisation et la déréglementation qui a permis la montée en puissance de la chine, mais le fait au contraire qu'elle exerce un poids politique et qu'elle refuse le jeu de la concurrence la ou elle ne peut rivaliser (typiquement sur les marches de capitaux).

Tu as partie tord sur un point : la déréglementation vient aussi de l'OMC. En ouvrant les quotas d'exportations de la Chine sans contrepartie démocratique, social ou environnemental, l'OMC a fait une nouvelle fois preuve de posture idéologique.
Résultat :
- socialement, la Chine n'a pas évolué,
- environnementalement, c'est une catastrophe pour tout le monde,
- démocratique, non comment
Et les pays importateurs délocalisent à tout va, régressant sur le social.
Pour le reste, je suis d'accord.
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Message par DominiqueBoscher » 24 sept. 2007, 15:38

Alter Egaux a écrit : De l'avis assez général, la phrase que revient le plus souvent concernant l'avenir des relations Pays pauvres/Pays riches : "foutez nous la paix !".
... Je ne suis pas sûr que ce soit le leitmotif (1ère fois que j'écris ce mot, je ne suis pas sûr de l'orthographe ;) ) ... qui soit utilisé; j'ai plutôt l'impression que les politiciens des pays riches disent : "il faut aider les pays pauvres !"... mais ils ne font rien car il préfèrent garder leurs moyens pour leurs propres compte car il savent que pour donner d'un côté il faut d'abord prendre de l'autre ce qui aurait pour effet de monter une partie de l'opinion publique contre eux !
Dans les pays pauvres (en particulier en afrique) on se dit puisque personne ne fait rien pour nous et comme notre situation ne change pas, on va tenter notre chance ailleurs : d'où une grande émigration dans laquelle un grand nombre de jeunes n'hésitent pas à risquer leur vie pour tenter de venir sur un coin de terre qui leur semble pour prometteur d'avenir.

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Message par Alter Egaux » 24 sept. 2007, 16:09

DominiqueBoscher a écrit : "il faut aider les pays pauvres !"... mais ils ne font rien car il préfèrent garder leurs moyens pour leurs propres compte car il savent que pour donner d'un côté il faut d'abord prendre de l'autre ce qui aurait pour effet de monter une partie de l'opinion publique contre eux !
Et tu crois que c'est en pillant les ressources africaines que les africains sont le mieux aidés ?
Non, non, ils veulent qu'on leur foute la paix : sur leur territoire. Je pense que pour les IraKiens, c'est devenu aussi un leitmotiv (mais eux, seulement en 4 ans, contrairement aux africains dont le raz le bol date de plus d'un siècle).
Le problème, c'est que si nous ne pillons pas les ressources, nous devons démarrer une décroissance drastique sur les ressources consommées.
Et si tu pilles un pays, ne t'attend pas que les habitants puissent y vivre décemment. En raccourcissant un peu, les africains viennent consommer leur uranium sur notre territoire.
Dernière modification par Alter Egaux le 25 sept. 2007, 23:00, modifié 1 fois.
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Message par Berthier » 25 sept. 2007, 22:57

Alter Egaux a écrit :
DominiqueBoscher a écrit : "il faut aider les pays pauvres !"... mais ils ne font rien car il préfèrent garder leurs moyens pour leurs propres compte car il savent que pour donner d'un côté il faut d'abord prendre de l'autre ce qui aurait pour effet de monter une partie de l'opinion publique contre eux !
Et tu crois que c'est en pillant les ressources africaines que les africains sont le mieux aidés ?
Non, non, ils veulent qu'on leur foute la paix : sur leur territoire. Je pense que pour les Iraniens, c'est devenu aussi un leitmotiv (mais eux, seulement en 4 ans, contrairement aux africains dont le raz le bol date de plus d'un siècle).
Le problème, c'est que si nous ne pillons pas les ressources, nous devons démarrer une décroissance drastique sur les ressources consommées.
Et si tu pilles un pays, ne t'attend pas que les habitants puissent y vivre décemment. En raccourcissant un peu, les africains viennent consommer leur uranium sur notre territoire.

Alter egaux peux-tu arréter de nous accuser de pillage.
Nous achetons l'uranium du Niger, comme celui de l'Australie ou du Canada.
D'ailleurs depuis la chute de l'Urss, l'Occident n' a pas besoin de l'Afrique.

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Message par Alter Egaux » 25 sept. 2007, 23:09

Nous achetons l'uranium du Niger
Et les nigériens payent ? :-D

Ouvre les yeux :
Scientifiques, juristes, médecins et victimes ont dressé mercredi un réquisitoire accablant sur les activités d’exploitation d’uranium de la société française Areva au Niger et au Gabon. Jugée opaque dans la gestion de l’information, l’ex Cogema est accusée d’avoir sciemment laissé ses employés et les habitants des zones minières qu’elle exploite exposés à d’importants taux de contamination radiologiques.

Mercredi, les juristes, les scientifiques, les médecins (Médecins du monde) et les représentants des associations de victimes des mines d’Arlit et de Mounana, au Gabon, fermée depuis 1999, ont présenté les conclusions de trois ans d’enquêtes à Paris. « Nous avons de très sérieuses raisons de penser que des Africains et des expatriés français ont contracté des maladies seulement en raison des manquements d’Areva » en matière de protection de la santé et de l’environnement, a expliqué William Bourdon, le président et fondateur de l’association Sherpa.

Le chanteur nigérien Abdallah Oumbadougou avait expliqué en novembre dernier à Afrik, lors d’une interview, qu’il envisageait de quitter sa ville natale, Arlit, à 250 Km au nord d’Agadez, parce qu’il craignait pour la santé de sa famille. Guizmo, son partenaire musical français dans le collectif Désert Rebel, lui avait parlé d’un reportage selon lequel l’exploitation des mines d’uranium d’Arlit par Areva (ex Cogema) serait à l’origine d’une pollution de l’eau potable et de nombreux décès dans la région.

Diffusé sur la chaîne privée Canal +, en 2004, il montrait l’association de juristes internationaux Sherpa et l’équipe de scientifiques de la Criirad (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la
radioactivité) lors de leur première mission, en 2003, sur la situation des travailleurs de l’ex-Cogema à Arlit. Une ville bâtie en plein désert, dans les années 1970, pour les besoins de l’exploitation du précieux minerai, et qui atteint aujourd’hui 70 000 habitants.

Les résidus radioactifs « exposés à tous les vents »

Selon les associations accusatrices rasemblées mercredi à Paris, Areva et ses filiales – Somaïr et Cominak au Niger, la Comuf au Gabon – ont volontairement maintenu leurs employés dans la méconnaissance des risques qu’ils encouraient à travailler dans les mines. « Ce n’est qu’en
1986 qu’il y a eu une timide sensibilisation », a expliqué Almoustapha Alhacen, ouvrier dans les mines d’Arlit et président de l’association nigérienne de protection de l’environnement Aghir N’Man. Fondée en 2000, c’est elle qui a sollicité la Criirad en 2003 pour évaluer la situation radiologique sur le terrain. « On voyait nos camarades mourir sans comprendre pourquoi », se souvient-t-il.

Après avoir échoué à faire interdire la mission exploratoire à Arlit, le directeur de la Cominak va parvenir à faire confisquer le matériel de mesure des scientifiques à la douane de Niamey, selon le rapport des associations. Ces derniers parviendront néanmoins à conserver des instruments dont les relevés seront sans appel : « Le taux de contamination de l’eau distribuée à la consommation dépasse largement les normes de l’OMS », assure Bruno Chareyron, responsable de la Criirad. Le laboratoire scientifique a également mesuré des pièces de ferrailles fortement contaminées sur le marché de la ville et constaté que les résidus radioactifs (500 0000 Becquerels par kilogrammes) étaient entreposés à l’air libre, « exposés à tous les ruissellements et tous les vents ».

Areva n’a pas de maladies professionnelles

Areva a répondu aux contrôles de la Criirad par des mesures effectuées par ses experts et selon lesquels il y a une absence de contamination de l’eau distribuée à Arlit, selon Bruno Chareyron, qui regrette cette stratégie de la négation pure. Le but d’Areva, accuse le rapport des associations, est de rendre impossible l’établissement d’un lien de causalité entre l’exposition au rayonnement et les maladies développées qui pourraient lui coûter cher. C’est pourquoi la société garde secret les rapports d’enquête qu’elle effectue, comme celui qu’elle a réalisé en 1986 à Mounana.

C’est dans cette ville que Jacqueline Gaudet a passée 15 ans de sa vie.
En 2005, elle a créé Mounana, l’association des anciens travailleurs expatriés du site minier, « pour la simple et bonne raison qu’il y a trop de cancer chez les expatriés », a-t-elle expliqué mercredi.
Elle-même a perdu successivement son mari, son père et sa mère d’un cancer en l’espace de 10 ans après être rentrée en France. Areva lui a expliqué n’être pas concernée par la maladie de son père, mort d’un cancer du poumon liée à une exposition au radon, car il était assuré pour cette maladie par la Caisse de sécurité sociale gabonaise. Quant aux dossiers médicaux, elle n’y a pas accès. Dans ces circonstances, « c’est facile pour Areva de dire qu’elle n’a pas de maladie professionnelle », se désole-t-elle.

« Le développement durable au cœur de la stratégie Areva »

Anticipant le battage médiatique préparé par les associations, Areva a annoncé le 16 mars dernier sa volonté de créer un « Observatoire de la santé autour de ses sites miniers ». « Une avancée positive à laquelle nous devons répondre avec toutes les précautions d’usage », estime le vice-président de Sherpa. Quant à Almoustapha Alhacen : « J’avoue que je n’ai pas confiance en eux car ils sont spécialistes en publicité », explique-t-il presque gêné.

Dans le communiqué annonçant sa proposition, Areva assure mettre « le développement durable au cœur de [sa] stratégie », de même qu’elle contribue à « répondre aux grands enjeux du XXIe siècle : la préservation de la planète et la responsabilité vis-à-vis des générations futures. » Sherpa, qui a déjà poussé Total à indemniser des ouvriers birmans, a prévenu qu’elle disposait de suffisamment d’éléments pour entamer « une ou des procédures » en justice « longues et complexes » en France. (4 avril 2007)
http://www.afrik.com
Un militant alter-mondialiste nigérien, Mamane Sani Adamou, a accusé jeudi à Nairobi, au Kenya, le groupe français Areva de piller les ressources minières de son pays, affirmant qu'il est le principal bénéficiaire de la vente de plus de 100000 tonnes d'uranium extraites dans le nord du Niger. "Quelque 2.500 milliards de FCFA ont été encaissés par Areva au titre de la vente d'uranium produit par les mines nigériennes. Sur ce montant, le Niger n'a eu que des miettes", a-t-il déclaré.

"Pour un kilogramme d'uranium vendu à 100 euros, mon pays n'a droit qu'à 30 euros", a affirmé M. Adamou qui participe à Nairobi au septième Forum social mondial consacré "au pillage des ressources minières en Afrique". Représentant l'ONG nigérienne Alternatives Espaces citoyens, il a regretté la perte de la souveraineté de son pays sur son uranium. "L'uranium est produit dans les mines du Niger, mais c'est Areva qui choisit exclusivement les acheteurs. Le groupe français, qui achète au Niger l'uranium à un prix fixe, peut le revendre au cours du marché mondial sans ajuster la part qui revient à la partie nigérienne", a-t-il déploré.

"Nous sommes à l'évidence dans un type de rapport néo-coloniale", a ajouté M. Adamou, dénonçant la "connivence" des dirigeants politiques nigériens avec les intérêts français. "Tous savent que le Niger est lésé dans la répartition des revenus de l'uranium, mais personne ne peut lever petit doigt pour interpeller Areva", a- t-il affirmé. "La classe politique nigérienne n'a pas oublié que Diori Hamani (le premier président du pays) a été renversé par un coup d'Etat, en 1975, pour avoir voulu remettre en cause la main mise de la France sur l'uranium nigérien", a poursuivi le militant alter-mondialiste.

Soulignant les dangers environnementaux que représentent les conditions actuelles d'exploitation de l'uranium au Niger, il a assuré que la société civile de son pays "fera tout pour que l'uranium profite d'abord aux Nigériens". Deux ONG français ont récemment publié des études montrant que l'exploitation des mines d'uranium nigériennes présente des dangers pour la santé des populations et pour l'environnement. "Nous, organisations de la société civile nigérienne, n'avons aucune intention de laisser les choses se perpétuer.

Notre pays a été délesté depuis des années de plusieurs milliards de FCFA des recettes alors qu'il est l'un des plus pauvres au monde. Nous allons développer une résistance citoyenne", a déclaré M. Adamou. A travers sa filiale COGEMA, Areva contrôle la production d'uranium au Niger, détenant 65 pour cent des actions de la Société des mines de l'Aïr et 34 pour cent des actions de la Compagnie minière d'Akouta.
25 janvier 2007 - PANAPRESS
Sur le site internet de COGEMA [1] on trouve les précisions suivantes: "Le groupe COGEMA est l'un des leaders mondiaux pour la production d'uranium naturel, il en produit de l'ordre de 7 000 tonnes par an soit environ 20% de la production mondiale. (...) En France plus de 70 000 tonnes d'uranium ont été exploitées depuis 1946. Les principaux gisements se situaient dans le Limousin, le Forez, la Vendée et l'Hérault (...). Dès le début des années soixante, les équipes de prospection du groupe COGEMA ont engagé des recherches hors de France (...). Les succès les plus remarquables ont été rencontrés au Gabon (près de 27 000 tonnes d'uranium découvertes et exploitées de 1960 à 1999) et surtout au Niger (près de 80 000 tonnes d'uranium produites depuis l'origine) (...)".
L'année 1988 correspond à la production maximale des mines d'uranium en France mais à partir de cette date les fermetures de sièges miniers vont se succéder (a). Pourtant, huit ans plus tard, dans la publication CEA "Memento sur l'énergie 1996" il est indiqué au chapitre "Réserves énergétiques françaises" que le taux d'indépendance de la France vis-à-vis de l'uranium est de 100% alors que les mines françaises sont en fin de vie. Dans les publications ultérieures ce chapitre a disparu.

Notons que cette façon de voir l'indépendance de la France est parfaitement logique dans le système économique actuel. La production d'une entreprise n'appartient pas au pays où l'entreprise est implantée mais à son propriétaire. Si les mines d'uranium en Afrique ou ailleurs sont la propriété de COGEMA alors l'uranium produit est français. L'économie moderne nous a permis de récupérer des territoires coloniaux que nous avions perdus. Une façon moderne de gérer la colonisation ! Ainsi, notre soit disant "indépendance énergétique" qui serait due à l'uranium vient, en réalité, d'Afrique depuis bien des années déjà, ...

"Scandale de l'uranium au Niger"

"Des gamins de quinze et seize ans se font irradier dans les mines sous contrôle français au Niger. Il n'y a quasiment aucune protection contre l'inhalation de gaz radon. La main d'oeuvre, presque exclusivement des nomades Touaregs, reste totalement ignorante des effets de l'exploitation minière. La détection des radiations et les contrôles sanitaires sont inexistants."

Ce ne sont là que quelques uns des faits rapportés par un réalisateur de télévision britannique qui, avec une équipe de caméramans de l'émission Panorama (UK) ont été les premiers étrangers à visiter Arlit dans la partie nord du Niger. [Le réalisateur] Christopher Olgiati est un jeune homme grand et mince, parlant avec aisance. Il n'exprime pas de griefs particuliers contre le gouvernement militaire du Président Kountché: de fait il le défend contre l'accusation qui s'est répandue selon laquelle le gouvernement aurait permis aux Lybiens de détourner le minerai d'uranium. (Olgiati pense que c'est peut-être une désinformation qu'a fait courir la CIA).

Pour ce que j'en sais Chris Olgiati peut très bien être un défenseur de l'énergie nucléaire. Mais ce qui l'a choqué lors de sa visite durant dix jours de cette région uranifère, une des plus importantes de la planète, ce sont les conditions de vie de la main d'oeuvre locale. Et le contraste avec celles des Français qui occupent les postes de direction.

"Arlit est absolument au milieu de nulle part" m'a-t-il dit dans une interview en exclusivité. " C'est une oasis artificielle construite selon le modèle colonial. Elle a sa propre ville-dortoir avec supermarchés, courses de chevaux, produits de luxe importés de la métropole. Un incroyable choc culturel si l'on compare avec les travailleurs nomades". Selon Olgiati c'est la main d'oeuvre nomade qui vient vers la compagnie plutôt que l'inverse. Souvent les nomades ne restent pas plus d'une semaine, prennent leur paie et s'en vont. Certains ne restent qu'une journée. "C'était la grande récrimination française" dit Olgiati, "les ouvriers ne font juste que passer".

"Il va de soi que les Français n'informent pas les indigènes qu'ils travaillent dans les mines les plus dangereuses du monde, ils n'entendent jamais parler de mesures dosimétriques des rayonnements et un suivi sanitaire quel qu'il soit est impensable".

"Un sympathique directeur d'Arlit nous a concédé que les nomades travaillaient dans l'ignorance absolue de ce qui pouvait leur arriver dans vingt ou trente ans". Il y a de grandes mines souterraines à Arlit que l'équipe de la télévision a visitées: "une journée sous terre était plus qu'assez" a commenté Olgiati. "Le renouvellement d'air semblait correct mais le bruit du forage était insupportable. Je n'ai vu personne porter de masque. Les mineurs remontent des galeries en fin de journée recouverts de poussière radioactive de la tête aux pieds". Arlit n'est pas la seule mine d'uranium du Niger mais elle a été la première et elle reste la deuxième en importance. La production commerciale a démarré en 1971 - la production a été de 1900 tonnes en 1980. La teneur moyenne en uranium est actuellement de 0,25% mais en 1978 elle atteignait les 3%. Si l'on se réfère au terrible taux de mortalité parmi les mineurs des mines de Kerr McGee dans les années 50-60 (et leurs conditions de travail étaient probablement meilleures qu'ici) cela signifie que les Français ont signé l'arrêt de mort de milliers de Nigériens dans les années à venir.

Seulement le tiers du consortium SOMAIR d'Arlit appartient au gouvernement nigérien. La COGEMA (filiale du CEA, Commissariat à l'énergie atomique) en détient 27% tandis que la société IMETAL en détient aujourd'hui 19% à travers la compagnie française MOKTA. L'autre géant français de l'uranium MINATOME détient 8% des actions. Des parts moindres sont détenues par Urangesellschaft (6,5%) ouest-allemande et la société italienne AGIP (6,5%) (e). Mais la direction est solidement tenue par les Français. "J'ai eu l'impression d'être en première ligne" dit Olgiati. "Arlit est très important pour les Français. Ils ont une station émettrice très puissante qui communique directement avec la France et ils ont littéralement haï qu'il y ait une équipe de télévision ici". L'uranium du Niger est non seulement indispensable au programme électronucléaire massif de la France mais aussi à sa production d'armement (...). L'uranium est transporté vers le monde extérieur par camions vers le Bénin et aussi vers la Lybie par Agadez à 250 km au sud-est d'Arlit où l'avion prend la relève. Chaque convoi est gardé sévèrement mais des accidents et des déversements de "yellowcake" sont chose courante. "Il y a toutes sortes d'histoires qui circulent au sujet de déversements d'uranium hors des camions et qui contaminent les réserves d'eau" dit Olgiati.

Cependant, le plus grand danger est la mine elle-même. Ici, des gens parmi les plus pauvres de la planète travaillent dans un environnement parmi les plus mortels qui soient pour fournir l'énergie aux norias de trains mus à l'électricité des nations les plus riches et alimenter leurs bombes en combustible. Ils sont maintenus dans l'ignorance totale des conséquences de leur travail et lorsqu'ils mourront leur corps ne sera même pas soumis à la formalité d'un examen post-mortem [autopsie]. Il serait difficile de trouver un exemple plus frappant de néo-colonialisme rampant.

Remarque : Ce scandale des conditions de travail des mineurs d'uranium africains n'a jamais fait partie des préoccupations syndicales en France. Ni d'ailleurs des ONG comme Médecins du Monde que nous avons essayé de sensibiliser à ce problème, mais sans succès [7].

Ceci n'est pas étonnant puisque même en France les syndicats des mineurs d'uranium ne se sont guère intéressés à l'excès de mortalité par cancers chez les mineurs d'uranium en particulier par cancers du poumon. Bien plus, ils ont contribué à masquer le problème comme en témoigne le fait que la réunion sur le thème des déchets miniers et de la surmortalité par cancer chez les mineurs d'uranium [8] n'a pu se tenir à Bessines le 16 décembre 1993 que sous la protection des gendarmes pour empêcher l'intervention violente des dirigeants syndicaux (CGT) qui voulaient casser le matériel de projection de Thierry Lamireau.
http://www.dissident-media.org/infonucl ... iger2.html
Etc...
Etape n°1 : Les africains nomment le pétrole : la "merde" du diable.
Etape n°2 : Restons cool, le PO arrive...
Etape n°3 : "Mais à cet endroit, en ce moment, l'humanité, c'est nous, que cela nous plaise ou non", Samuel Beckett

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