Les fonds souverains

Discussions traitant de l'impact du pic pétrolier sur l'économie.

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Les fonds souverains

Message par MadMax » 19 oct. 2007, 22:42

Un article intéressant à décortiquer, avec qques chiffres-clefs et qui amène beaucoup de questions.
Chargées de faire fructifier les réserves en devises des pays du Proche-Orient et d'Asie, la force de frappe et l'opacité de ces structures étatiques inquiètent.

C'est à la demande spécifique de l'Administration Bush que les ministres des Finances du G7 (États-Unis, Canada, Japon, Allemagne, France, Italie et Royaume-Uni) en discuteront aujourd'hui. Pour la première fois, les «fonds souverains» - Sovereign Wealth Funds (SWF) - seront à l'ordre du jour de la réunion du G7, car ils sont en passe de devenir des acteurs majeurs des marchés de capitaux, et sont au coeur des déséquilibres financiers de l'économie mondiale.

Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Rodrigo de Rato, qui participe à la réunion, devait donner une évaluation sur l'importance de ces fonds qui ne se sont rien d'autre que «les avoirs des États en monnaie étrangère». Mais alors que ces capitaux se sont pendant longtemps investis dans des obligations d'État, ils sont aujourd'hui à la recherche de placements plus offensifs, comme en témoigne la prise de participation des Chinois dans le fonds spéculatif Blackstone au printemps dernier.

Une vingtaine de pays ont à ce jour constitué un fonds souverain et une demi-douzaine y songent, dont le Japon. Selon Simon Johnson, l'économiste en chef du FMI, «en 1990 les fonds souverains détenaient probablement 500 milliards de dollars tout au plus ; il sont actuellement estimés à 2 500 ou 3 000 milliards de dollars et, compte tenu de l'évolution probable des comptes courants (de ces pays), ils pourraient atteindre 10 000 milliards de dollars d'ici à 2012».

Patriotisme économique
Cette montée inexorable n'est que le reflet des excédents pétroliers des pays du Moyen-Orient et de la Norvège, qui a été l'un des premiers États à ouvrir un tel fonds, d'un côté, et des surplus commerciaux des économies asiatiques de l'autre. «On ne peut discuter de ces fonds sans s'interroger sur leurs origine», observe un diplomate français, autrement dit le déficit extérieur américain, la flambée des prix pétroliers et la sous-évaluation du yuan chinois, qui sont devenus le pain quotidien des réunions du G7.

Si les Sovereign Wealth Funds font brusquement leur entrée sur la scène de la diplomatie économique, c'est qu'ils correspondent à une inquiétude grandissante quant à leurs modes de fonctionnement. Des préoccupations que partagent l'ensemble des gouvernements du G7, à l'exception semble-t-il du Royaume-Uni. «Ces fonds veulent-ils maximiser le rendement financier de leurs avoirs ou entendent-ils poursuivre des stratégies industrielles ?», résume un expert public.

Or leur manque de transparence, unanimement décrié, pose à la fois des questions de «patriotisme économique» et de bon fonctionnement des marchés. «De la même façon que nous analysons les hedge funds, nous voulons analyser ce groupe d'investisseurs qui est très divers», estime Jaime Caruana, le directeur du département des marchés de capitaux du FMI. Or les problèmes de transparence inhérents aux hedge funds, lesquels mobilisent actuellement 1 500 milliards de dollars, paraissent modestes comparés aux mystères des fonds souverains qui en fédèrent déjà le double. L'instauration de «règles de bonne conduite» que souhaite promouvoir à terme le G7 en sera d'autant plus délicate que pratiquement aucun des pays concernés ne participera aux discussions
alors que ces capitaux se sont pendant longtemps investis dans des obligations d'État, ils sont aujourd'hui à la recherche de placements plus offensifs
Qui va alors financer les déficits des mauvais élèves du G7 ?

On s'interroge sur l'origine de ces fonds.
Pourtant ils sont constitués par des pays fortement exportateurs. Et lorsque ces fonds investissaient dans les obligations d'Etats, cela semblait ne gêner personne...

Ces fonds veulent-ils maximiser le rendement financier de leurs avoirs ou entendent-ils poursuivre des stratégies industrielles ?
Le G7 commencent à s'inquiéter pour l'indépendance de ses champions. Londres (où siège la City) ne trouve rien à redire... mais y-a-t-il encore une industrie au Royaume-Uni ?

Des questions de «patriotisme économique» et de bon fonctionnement des marchés.
Comment se prémunir sans briser la confiance ?
Dernière modification par MadMax le 29 oct. 2007, 14:58, modifié 2 fois.

Pura Vida
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Message par Pura Vida » 21 oct. 2007, 20:07

Ci-dessous au sujet du communiqué du G7 de Washington les 19 et 21 octobre 2007, voir:


http://www.easybourse.com/Website/dynam ... sID=322790

Ceux qui ont "bradé" pour l'essentiel leur tissus industriel pour "faire de l'argent avec de l'argent" peuvent se faire des cheveux blanc!... New-York et Londres dans de beaux draps!... Dans le fond, ce n'est pas volé...

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Message par MadMax » 26 oct. 2007, 12:01

Le Sénat français cherche une parade à la puissance des fonds souverains
Selon un rapport du Sénat, la France a besoin de l'argent des fonds souverains mais doit aussi protéger ses entreprises. Les sénateurs préconisent de demander aux pays d'origine de ces fonds la "réciprocité", c'est-à-dire des facilités pour les entreprises françaises désireuses d'y investir.
Alors que l'Allemagne vient d'adopter, ce mercredi, un projet de loi pour mieux protéger ses entreprises, la France aussi s'interroge. Si le pays a besoin de l'argent des fonds souverains étrangers, il doit mener une "réflexion stratégique" pour protéger son industrie et demander plus de "réciprocité" pour ses investissements, estime le président de la commission des Finances du Sénat, l'ancien ministre Jean Arthuis (UDF), qui présentait ce jeudi un rapport de sa commission sur ces fonds d'investissement publics qui gèrent les énormes réserves de change des grands exportateurs de matières premières et de biens de consommation.

"La France est en position de relative faiblesse" vis-à-vis des fonds souverains, a souligné Jean Arthuis. "Quand on a une balance commerciale déséquilibrée" comme celle de la France, on a "besoin de ces capitaux", a-t-il expliqué, ajoutant que "quand il s'agit de recapitaliser certaines sociétés, comme EADS, l'intervention de fonds souverains est bienvenue". Le fonds d'investissement du gouvernement de l'émirat de Dubaï a en effet pris une participation de 3,12% en juillet dans EADS.

Pour Jean Arthuis, c'est aussi sans doute grâce aux abondantes liquidités de ces fonds que la crise du "subprime" s'est amortie "assez vite" sur les marchés boursiers.

Toutefois, la France doit demander aux pays d'origine de ces fonds de la "réciprocité", à savoir plus de facilités pour y investir, afin de profiter des opportunités dans ces marchés à forte croissance. Si la France dispose d'un appareil législatif qui lui permet d'émettre un "veto sur certains investissements, dans la défense en particulier", elle doit également s'engager dans une "réflexion stratégique" pour protéger son appareil industriel, a jugé le sénateur UDF.

Il faut aussi encourager les pays à fonds souverains à plus de transparence dans leurs investissements, comme l'a fait le G7 dans le communiqué publié à l'issue de sa réunion de vendredi. Jean Arthuis a affirmé qu'"une fraction significative des sociétés du CAC 40 est détenue par ces fonds", avouant toutefois que l'opacité de ces sociétés d'investissements empêche de véritablement connaître l'étendue de leurs diverses participations.

Les fonds souverains pèsent de plus en plus lourds: la banque Morgan Stanley les évalue à 2.500 milliards de dollars, tandis que Jean Arthuis a évoqué le chiffre de 4.000 milliards jeudi, ajoutant que ce niveau ne pouvait que s'accroître. On les trouve dans un nombre croissant de pays, aussi divers que la Norvège, la Chine, Singapour ou les pays du Golfe.

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Message par energy_isere » 26 oct. 2007, 18:03

Les fonds souverains au Moyen-Orient dopés par le pétrole

Selon le rapport publié par la commission des finances du Sénat, les économies des Etats du Golfe sont soucieuses de se diversifier en se tournant à la fois vers l'industrie et vers les services. Cette diversification nécessite de recourir, de façon pragmatique, aux " best practices " et de s'attacher le concours ou l'expertise des meilleurs spécialistes mondiaux, à en croire l'étude intitulée "Le " nouvel âge d'or "des fonds souverains au Moyen-Orient".

Portant sur l'Arabie Saoudite, le Bahreïn et les Émirats Arabes Unis, le rapport souligne également le nouveau rôle de fonds souverains, dotés d'actifs estimés de 3 000 milliards à 4000 milliards de dollars, qui bénéficient d'un renouveau de la manne pétrolière. A ce titre, la commission présidée par Jean Arthuis indique que ce phénomène "entraîne une situation financière riche d'opportunités, notamment pour les pays développés". "La région constitue le plus grand gisement de liquidités (d'argent) au monde, grâce aux pétrodollars dont le volume est poussé à la hausse par le cours actuel élevé du pétrole", affirme le rapport. Aussi, l'afflux de liquidités à la recherche de placement s'investit à la fois dans les immeubles prestigieux, les bons du trésor, les titres de sociétés cotées en bourse et le rachat d'entreprises. Par ailleurs, les pays du Golfe persique constituent des marchés considérables et solvables où "s'affrontent les compétences du monde entier". Une nuance tout de même : "La situation de la région reste, malgré tout, fragile, en raison notamment des fortes tensions et instabilités géopolitiques."

Boursorama

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Message par Schlumpf » 28 oct. 2007, 22:35

les fonds souverains sont de plus en plus critiqués. Pourtant ils ne font qu'utiliser le système monétaire international pour se diffuser... Est-ce que le problème ne serait pas autant les fonds monétaires souverains que le système sur lequels ils se développent ?
L'Homo sapiens se conjugue à la première personne du présent irresponsable...

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Message par MadMax » 17 nov. 2007, 16:20

Le fonds d'Abou Dhabi renfloue AMD pour 608 millions de dollars
Mubadala Development, le véhicule d'investissement d'Abou Dhabi, a pris une part de 8,1% dans le fabricant de semi-conducteurs AMD. L'opération, d'un montant de 608 millions de dollars, doit être soumise à l'analyse des autorités américaines.
http://www.latribune.fr/info/Le-fonds-d ... 20secteurs

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Message par Environnement2100 » 17 nov. 2007, 18:12

Bientôt sur cette antenne, le Hold-Up Chinois :).
Trop de mépris entraîne des méprises - Phyvette, ca 2007.

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Message par Schlumpf » 17 nov. 2007, 23:24

Bientôt sur cette antenne, le Hold-Up Chinois
Pourquoi Hold up ? Un hold up pour ceux qui n'ont rien suivi. La chronique d'un évènement annoncé plutôt pour les autres...
L'Homo sapiens se conjugue à la première personne du présent irresponsable...

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Message par MadMax » 27 nov. 2007, 15:45

Dubaï prend une participation "substantielle" dans Sony
Le fonds d'investissement contrôlée par la famille régnante de Dubaï avait annoncé en juillet qu'il s'apprêtait à dépenser jusqu'à 1,5 milliard de dollars dans des entreprises japonaises cotées... ce qui représenterait 3% du capital de Sony
Le bruit commençait à courir que la Chine, qui dispose elle aussi d'un imposant fonds souverain doté de 200 milliards de dollars grâce aux excédents commerciaux de l'Empire du Milieu, s'apprêtait à faire ses emplettes à Tokyo.
http://www.lesechos.fr/info/comm/300221392.htm


L'émirat d'Abou Dhabi injecte 7,5 milliards de dollars dans Citigroup
L'émirat d'Abou Dhabi va entrer au capital de Citigroup en investissant 7,5 milliards de dollars dans la première banque américaine et mondiale, une des plus affectées par la crise des "subprimes". Appelé à la rescousse, Abou Dhabi pourra racheter à terme jusqu'à 4,9 % du capital de Citigroup. Cet apport de l'Abu Dhabi Investment Authority (ADIA), le plus grand fonds d'investissement souverain du monde, permettra à Citigroup de relever le niveau de ses fonds propres après les lourdes pertes sur créances qu'elle a dû inscrire depuis cet été et qui ont abouti au départ de son patron, Charles Prince.
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 826,0.html

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Message par Alter Egaux » 27 nov. 2007, 16:31

energy_isere a écrit : "La région constitue le plus grand gisement de liquidités (d'argent) au monde, grâce aux pétrodollars dont le volume est poussé à la hausse par le cours actuel élevé du pétrole", affirme le rapport. Aussi, l'afflux de liquidités à la recherche de placement s'investit à la fois dans les immeubles prestigieux, les bons du trésor, les titres de sociétés cotées en bourse et le rachat d'entreprises.
Quand le pétrole alimente les bulles (immobilières et boursières). On n'est pas prêt de faire une transition énergétique des bâtiments (personne n'aura un centime pour la faire).
Etape n°1 : Les africains nomment le pétrole : la "merde" du diable.
Etape n°2 : Restons cool, le PO arrive...
Etape n°3 : "Mais à cet endroit, en ce moment, l'humanité, c'est nous, que cela nous plaise ou non", Samuel Beckett

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Message par Environnement2100 » 13 déc. 2007, 13:57

Le Koweït se paye le fleuron de la chimie Etatsunienne

Le kuwaitien Petrochemical Industries Co, du groupe Kuwait Petroleum, va débourser 9,5 milliards de dollars pour créer une co-entreprise avec le numéro un américain de la chimie Dow Chemical
Alliance dans la pétrochimie. Le chimiste américain Dow Chemical et la division Petrochemical Industries Co (PIC) du groupe Kuwait Petroleum ont pour projet commun de créer une coentreprise opérant dans le secteur des composés chimiques issus du pétrole.

Le nouvel ensemble, détenu à 50-50 par les deux partenaires, pèsera un chiffre d'affaires de quelque 11 milliards de dollars et emploiera plus de 5.000 personnes à travers le monde. Son siège sera basé aux Etats-Unis.

L'accord qui vient d'être signé entre les deux géants prévoit que le groupe koweitien déboursera 9,5 milliards de dollars tandis que Dow Chemical apportera dans toutes ses usines produisant des dérivés du pétrole (polycarbonates, polyéthylène à haute et à basse densité, polyuréthanes, etc.).
Je me suis permis de changer le titre original des Echos qui était un peu pauvre. Les états du Golfe vont bien finir par faire quelque chose avec le tas de dollars sur lequel ils sont assis et qui perd de sa valeur chaque jour. Je serais étonné que les Chinois ne s'y mettent pas.

Pour la petite histoire, ce n'est pas une société Koweïti qui s'était fait rembarrer dans l'affaire des ports commerciaux US ?
http://www.lesechos.fr/info/industrie/300226508.htm
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Message par energy_isere » 13 déc. 2007, 19:12

Environnement2100 a écrit : [

Pour la petite histoire, ce n'est pas une société Koweïti qui s'était fait rembarrer dans l'affaire des ports commerciaux US ?
c'était Dubai port si je me souviens bien.

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Message par Sinemurien » 13 déc. 2007, 21:05

Voila une nouvelle façon de "conquérir" un pays.
On l'achète morceaux par morceaux.
Je suis étonné que personne n'y ait pensé avant.
Au fait on achetait quoi avant quand on prenait des bons du trésor américain ? Pourquoi cela n'est plus rentable maintenant ?
Connais-toi toi même.

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Message par nemo » 14 déc. 2007, 09:59

Je suis étonné que personne n'y ait pensé avant.
Avant le politique intervenait pour l'interdir.
"Tu connaîtras la vérité et la vérité te rendra libre"
Saint Jean 8, 32
"Dans le spectacle la vérité est un moment du mensonge"
Debord
"Aucun compromis sur les principes, toutes les adaptations sur le terrain."
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Re:

Message par energy_isere » 03 févr. 2008, 20:05

une bataille de géants en perspective dans le secteur minier avec Rio Tinto comme proie :
Pour Rio Tinto, Chinalco aurait accès à 120 milliards de dollars

LONDRES (Reuters) - Le groupe public chinois d'aluminium Chinalco aura accès à 120 milliards de dollars (plus de 80 milliards d'euros) de fonds du gouvernement dans le cadre de la bataille pour le contrôle du producteur britannique Rio Tinto, selon le Sunday Times.

Chinalco s'est allié vendredi au géant américain du secteur Alcoa pour prendre une participation de 12% dans Rio. Il a précisé ne pas envisager actuellement de faire une offre sur l'ensemble du groupe, tout en se réservant cette possibilité au cas où Rio ferait l'objet d'une offre ferme de la part d'une autre société.

Or BHP Billiton est intéressé par Rio, deuxième groupe minier mondial par la capitalisation boursière. Ce dernier a déjà rejeté une offre d'échanges, dans un rapport d'une action contre trois, de la part de BHP qui le valorisait 126 milliards de dollars aux cours actuels.

BHP doit maintenant déposer une offre officielle d'ici mercredi ou alors renoncer à ses projets pendant six mois. La prise de participation de Chinalco constitue en tout un obstacle majeur à ses ambitions sur Rio.

Selon le Sunday Times, 120 milliards de dollars seront mis à la disposition de Chinalco par le biais du fonds souverain chinois China Investment Corporation (CIC), qui a déjà réalisé d'autres investissement à l'étranger.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès de Rio.

Une source proche du dossier avait indiqué à Reuters vendredi que la China Development Bank, autre entité publique chinoise, avait financé la prise de participation de Chinalco dans Rio, évaluée à 14 milliards de dollars.

Un autre hebdomadaire dominical britannique, The Observer, écrit dimanche que le gouvernement chinois pourrait également s'opposer en justice aux ambitions de BHP, qui contrarient la volonté de la Chine de renforcer le contrôle des approvisionnements du pays en matières premières.

Selon le magazine, les grandes lignes de la première loi chinoise sur la concurrence pourraient servir d'argumentaire à une éventuelle action judiciaire.

Boursoram^

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