[Pouvoir d'achat] Chute des classes moyennes/conséquences...
Publié : 15 nov. 2007, 12:48
Le marxisme a formulé l'idée selon laquelle l’Histoire est faite par le prolétariat. C'est une idée contextuelle appartenant à une société industrielle et à mon sens fausse dans notre contexte occidental actuel.
Emmanuel Todd affirme même que "la Révolution française, la révolution russe et même le nazisme se sont joués dans les classes moyennes". Autrement dit la petite bourgeoisie.
Les scénarios sont souvent dirigés par la classe supérieur, mais il existe un point de basculement lorsque la classe moyenne se sent menacée.
Il me semble que les années 90 et 2000 ont fait entré la France (et bien des pays occidentaux) dans un contexte de décroissance financière de la classe moyenne. Précarité, chômage de masse, concentration d'immenses fortunes en haut de la pyramide, insécurité urbaine, privatisation latente de l'espace public (poste, énergie, transport, retraite, santé, éducation, bulle immobilière, etc...) font que cette large classe est aujourd'hui menacée comme jamais.
On regard de ce qui se passe aux USA et il semble que cette classe ait pris effectivement de très nombreux coups.
Le point d'inflexion semble le 29 mai 2005 : alors que les élites votaient en masse pour le Oui, la France refusait massivement la constitution Giscard (qui passe discrètement sans vote maintenant) par une raison largement admise : l'Europe ne protégeait pas la classe moyenne. Et comme son poids électoral pèse lourd, le rejet a été massif.
Si on remonte dans le temps, même Aristote estimait qu’un système politique doit s’appuyer sur des classes moyennes prospères et stables.
Aujourd'hui, cette classe ne croit plus en son adaptation à la globalisation économique et financière. Pire, avec le réchauffement climatique et la crise énergétique depuis 5 ans, la globalisation est perçu comme une menace. Pire encore, la classe moyenne juge les partis dominants (UMP et PS) incapable de réguler la mondialisation, soit avec la conviction d'une impuissance réelle face à la globalisation, soit avec la conviction de tout se décide au niveau supranational (CE, OMC, FMI, BM, BCE, ...), soit dans leur incapacité à engager les réformes structurelles.
Les instances internationales sont même perçues aujourd'hui comme autant de "cheval de Troie", poussant un rejet nationaliste et protectionniste finalement assez légitime devant les vagues répétés des néolibéraux.
A noter que dès la fin des années 80, les sociologues et journalistes ont identifier que la poussée des nationalistes français correspondaient à une petite bourgeoisie en décroissance économique (jonction entre les professions libérales et des classes "inférieurs").
Devant ce danger parfaitement compris, les élites tentent de neutraliser le suffrage universel, soit en ne consultant plus les français (et européens), soit en monopolisant les médias pour accéder aux pouvoirs et enchainer des bulles médiatiques permanentes pour concentrer les regards.
Mais la réalité du Peak Oil rattrape non seulement les classes moyennes, mais aussi les élites qui sont devant une incapacité politique à gérer le problème : le dogme du non interventionnisme va détruire les classes moyennes en imposant une décroissance subit. Pire, les élites annoncent partout que la croissance est là, contredisant non seulement les statistiques internationaux, mais aussi réel (prix des denrées alimentaires, prix du logement, prix des charges de transport et de chauffage, ...).
La corde est tendue, prête à se rompre. D'un coté les élites tenant un double discours (pouvoir d'achat / cadeau fiscaux), de l'autre une exaspération grandissante sur la difficulté de finir ses fins de mois (décroissance financière). Le slogan pourtant porteur du "travaillez plus pour gagnez plus" tombe à plat, devant une croissance en berne.
Le plus inquiétant, c'est qu’un baril autour des 90 dollars, cela peut passer un certain temps dans le budget familial, mais il est dorénavant acquis que ce poids financier est durable, voire explosif à court terme. Un plateau de production pétrolier a probablement des conséquences catastrophiques sur les finances des classes moyennes.
Comme toute patience à ses limites, j'ai été profondément choqué par la violence des propos tenus à l'encontre du président Sarkozy lors de sa sortie devant les pêcheurs. Il existe en effet en France une population prête à en découdre, visage découvert, avec les plus hautes instances politiques de ce pays.
Et je déplore l'incapacité des économistes et des élites à avoir compris que le train qu'ils conduisent et qu'ils observent va se révolter de l'intérieur, peut être bien avant que le PO ou le RC le fasse déraillé.
Derrière les courbes de nos tableurs informatisés, se sont des humains qui se démènent. Cette société hyper technicisée n'aura pas vu le point de rupture, point de rupture initié par ce nouveau choc pétrolier.
Actuellement, des rumeurs de complots annoncent partout que les classes moyennes seraient lâchées par les élites, soit pour réduire la pression sur la consommation de pétrole, soit pour asservir encore plus l’occident pour tendre vers une société de consommateurs contrôlés.
Difficile de croire que ce risque d’effondrement soit prémédité, mais il est certain que le risque est immense au vue des conséquences possibles d’un délitement de la classe moyenne.
Ce qui est certain, c’est que la santé financière de la classe moyenne devient à mon sens un des principaux point de mesure de la stabilité ou l’instabilité des Etats occidentaux.
Emmanuel Todd affirme même que "la Révolution française, la révolution russe et même le nazisme se sont joués dans les classes moyennes". Autrement dit la petite bourgeoisie.
Les scénarios sont souvent dirigés par la classe supérieur, mais il existe un point de basculement lorsque la classe moyenne se sent menacée.
Il me semble que les années 90 et 2000 ont fait entré la France (et bien des pays occidentaux) dans un contexte de décroissance financière de la classe moyenne. Précarité, chômage de masse, concentration d'immenses fortunes en haut de la pyramide, insécurité urbaine, privatisation latente de l'espace public (poste, énergie, transport, retraite, santé, éducation, bulle immobilière, etc...) font que cette large classe est aujourd'hui menacée comme jamais.
On regard de ce qui se passe aux USA et il semble que cette classe ait pris effectivement de très nombreux coups.
Le point d'inflexion semble le 29 mai 2005 : alors que les élites votaient en masse pour le Oui, la France refusait massivement la constitution Giscard (qui passe discrètement sans vote maintenant) par une raison largement admise : l'Europe ne protégeait pas la classe moyenne. Et comme son poids électoral pèse lourd, le rejet a été massif.
Si on remonte dans le temps, même Aristote estimait qu’un système politique doit s’appuyer sur des classes moyennes prospères et stables.
Aujourd'hui, cette classe ne croit plus en son adaptation à la globalisation économique et financière. Pire, avec le réchauffement climatique et la crise énergétique depuis 5 ans, la globalisation est perçu comme une menace. Pire encore, la classe moyenne juge les partis dominants (UMP et PS) incapable de réguler la mondialisation, soit avec la conviction d'une impuissance réelle face à la globalisation, soit avec la conviction de tout se décide au niveau supranational (CE, OMC, FMI, BM, BCE, ...), soit dans leur incapacité à engager les réformes structurelles.
Les instances internationales sont même perçues aujourd'hui comme autant de "cheval de Troie", poussant un rejet nationaliste et protectionniste finalement assez légitime devant les vagues répétés des néolibéraux.
A noter que dès la fin des années 80, les sociologues et journalistes ont identifier que la poussée des nationalistes français correspondaient à une petite bourgeoisie en décroissance économique (jonction entre les professions libérales et des classes "inférieurs").
Devant ce danger parfaitement compris, les élites tentent de neutraliser le suffrage universel, soit en ne consultant plus les français (et européens), soit en monopolisant les médias pour accéder aux pouvoirs et enchainer des bulles médiatiques permanentes pour concentrer les regards.
Mais la réalité du Peak Oil rattrape non seulement les classes moyennes, mais aussi les élites qui sont devant une incapacité politique à gérer le problème : le dogme du non interventionnisme va détruire les classes moyennes en imposant une décroissance subit. Pire, les élites annoncent partout que la croissance est là, contredisant non seulement les statistiques internationaux, mais aussi réel (prix des denrées alimentaires, prix du logement, prix des charges de transport et de chauffage, ...).
La corde est tendue, prête à se rompre. D'un coté les élites tenant un double discours (pouvoir d'achat / cadeau fiscaux), de l'autre une exaspération grandissante sur la difficulté de finir ses fins de mois (décroissance financière). Le slogan pourtant porteur du "travaillez plus pour gagnez plus" tombe à plat, devant une croissance en berne.
Le plus inquiétant, c'est qu’un baril autour des 90 dollars, cela peut passer un certain temps dans le budget familial, mais il est dorénavant acquis que ce poids financier est durable, voire explosif à court terme. Un plateau de production pétrolier a probablement des conséquences catastrophiques sur les finances des classes moyennes.
Comme toute patience à ses limites, j'ai été profondément choqué par la violence des propos tenus à l'encontre du président Sarkozy lors de sa sortie devant les pêcheurs. Il existe en effet en France une population prête à en découdre, visage découvert, avec les plus hautes instances politiques de ce pays.
Et je déplore l'incapacité des économistes et des élites à avoir compris que le train qu'ils conduisent et qu'ils observent va se révolter de l'intérieur, peut être bien avant que le PO ou le RC le fasse déraillé.
Derrière les courbes de nos tableurs informatisés, se sont des humains qui se démènent. Cette société hyper technicisée n'aura pas vu le point de rupture, point de rupture initié par ce nouveau choc pétrolier.
Actuellement, des rumeurs de complots annoncent partout que les classes moyennes seraient lâchées par les élites, soit pour réduire la pression sur la consommation de pétrole, soit pour asservir encore plus l’occident pour tendre vers une société de consommateurs contrôlés.
Difficile de croire que ce risque d’effondrement soit prémédité, mais il est certain que le risque est immense au vue des conséquences possibles d’un délitement de la classe moyenne.
Ce qui est certain, c’est que la santé financière de la classe moyenne devient à mon sens un des principaux point de mesure de la stabilité ou l’instabilité des Etats occidentaux.