Les arcanes du monde économique actuel (vu par un jeune)

Discussions traitant de l'impact du pic pétrolier sur l'économie.

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Les arcanes du monde économique actuel (vu par un jeune)

Message par Muad'Dib 1.2 » 05 déc. 2007, 11:00

J'ai lu ça sur un autre forum et c'est un ptit jeune qui l'a écrit.
Je trouve que ça colle pas mal à la réalité.
Et vous en pensez quoi ?
Mr XXX a écrit :J'ai écris de résumé du fonctionnement économique suite aux diverses discussions qu'il a pu y avoir sur l'école, les diplômes, les examens, et l'avenir des étudiants dans les entreprises. C'est long, mais j'espère que c'est clair. Lisez-le seulement si ça vous intéresse de comprendre les arcanes du monde économique actuel.

***************************************

L'entreprise en détail

En simplifié, une petite entreprise c'est un type qui a du fric et qui pense pouvoir en gagner plus que ce qu'il a déjà en le dépensant pour acheter quelque chose qu'il pourra vendre. Ce fric c'est son capital. Il l'apporte à l'entreprise, qui lui donne en échange une reconnaissance de dette, une "action". L'entreprise dépense l'argent, achète du matériel, et vend des trucs. Elle regagne son capital, et génère des bénéfices. dans l'idéal. Il arrive qu'elle dépense le fric et ensuite n'arrive rien à vendre, et dans ce cas le fric est perdu bien sûr.
dans le cas d'une telle entreprise, il est nécessaire que l'entreprise aie une bonne production, qu'elle fonctionne, dans la réalité. si ce n'est pas le cas la trésorerie (le compte de l'entreprise) tombera à zéro et l'entreprise sera dissoute par l'état, à la demande des gens qu'elle n'aura pas pu payer. C'est le premier élément ambigu de l'entreprise : prenons une entreprise qui achète des matériaux, mais qui ne vend rien. sa trésorerie tombe en chute libre. en principe, celui qui lui vend ses matériaux va demander à être payé, ce qui provoquera la faillite de la boîte. Mais, il peut arriver que l'entrepreneur arrive à convaincre celui qui lui vend les matériaux d'attendre avant d'être payé. cela peut durer tant que ce dernier pense qu'il pourra quand même finir par être payé. mais pendant ce laps de temps, l'entreprise ne fonctionne pas alors qu'elle vaut toujours la valeur de son capital (qui a été dépensé depuis des lustres). L'argent n'existe plus, mais sa valeur si. Dans le cas de notre microentreprise, le fournisseur s'apercevra très vite qu'elle ne peut pas le payer et ne le pourra jamais. Il n'y a donc pas souvent de microentreprise qui perdure alors qu'elle n'a plus de fric.

Voyons maintenant à une échelle plus grande : disons une entreprise 150 fois plus grande. 150 personnes qui y travaillent mais une dizaine seulement qui en sont actionnaires. 150 fois plus de fric en capital au départ. et surtout, un grand nombre de fournisseurs, et un grand nombre de clients. Il devient beaucoup plus difficile pour un des fournisseur de savoir précisément si l'entreprise a du fric ou pas, et s'il peut lui faire confiance et attendre pour être payé, ou s'il ne doit pas. au sein de l'entreprise elle-même c'est plus compliqué : la plupart des salariés ne savent pas combien d'argent est dépensé au total, et combien est gagné au total. Il est beaucoup plus facile pour les 10 actionnaires de faire croire que l'entreprise marche alors que ce n'est pas vrai. de le faire croire à leurs fournisseurs, mais aussi de le faire croire à leurs employés. Les flux de fric dans la trésorerie sont plus nombreux, et portent sur des sommes très importantes. ce fric peut être réparti dans plusieurs banques et comptes différents. Là aussi, il devient beaucoup plus dur de savoir réellement s'il y a du fric ou pas. Tant que personne ne lance une procédure judiciaire pour être payé et retrouver son fric (fournisseur, actionnaire, salariés), personne n'ira vérifier combien d'argent il reste. Par ailleurs, il peut y avoir au sein de cette entreprise des morceaux qui marchent réellement, et qui compensent en partie les pertes des morceaux pourris... Une telle enteprise pourrait subsiter des années en baratinant ses fournisseurs, voir ses salariés, avant que le pot aux rose n'arrive au grand jour. (Dans l'intervalle, les actionnaires peuvent en profiter pour mettre le fric de la trésorerie ailleurs et se tirer avec, mais c'est un délit on va donc supposer qu'ils ne le font pas.)

revenons à notre micro-entreprise. l'actionnaire peut aussi se dire que pour gagner du fric il peut faire son investissement, et ensuite la revendre à quelqu'un d'autre. L'affaire se corse car dans ce cas il va spéculer sur la valeur de cet entreprise. Il peut réussir à vendre une entreprise qui ne gagne pas d'argent s'il arrive à convaincre un acheteur pourrait en gagner. Ce dernier peut faire pareil à son tour et refiler la patate chaude. tant qu'il y a des acheteurs potentiels, et tant qu'aucun créancier ne réclame plus de fric qu'on ne peut lui en verser grâce à la trésorerie, le manège peut continuer. ainsi l'entreprise au départ valait, disons, 100 €. le fric est dépensé, et l'entreprise est revendue 120 € à quelqu'un qui pense pouvoir en tirer des bénéfices. la trésorerie est donc augmentée de 20€. on les dépense, on ne gagne toujours rien, et l'entreprise est revendue 140€ à quelqu'un qui pense pouvoir en tirer des bénéfices. etc. ce type d'entreprise va bouffer du fric et ne jamais en générer, et pourtant peut continuer indéfiniment à exister tant qu'il y a un marché, c'est à dire tant qu'il y a une moins une personne qui a du fric qui croit en elle et l'achète. évidemment, dans le cas d'une micro-entreprise, encore une fois, il est assez facile pour les acheteurs d'évaluer le potentiel réel de l'affaire, et on trouve rarement des entreprise "trou à fric" de ce type qui continuent d'exister longtemps.
L'entreprise peut aussi être une réelle bonne affaire, et être vendue et revendue dans les mêmes conditions, bien sûr.

voyons ce que cette stratégie donne sur une entreprise plus grosse. Vous voyez combien devient hasardeux le jeu de la spéculation dès lors qu'on multiplie les interactions et les paramètres en jeu. C'est presque un jeu d'enfant de trouver des acheteurs potentiels pour une affaire merdique dès lors qu'elle est d'une taille suffisante pour qu'il soit fastidieux voire impossible de l'évaluer complètement avant la vente. Dans ce cas, le plus rentable n'est plus d'avoir une entreprise qui marche, mais une entreprise qui donne l'impression de marcher. en effet, c'est toujours moins couteux de faire semblant, de faire du faux, du toc, que de faire du vrai. comme c'est moins couteux, c'est plus rentable. comme c'est la rentabilité qui est le moteur de l'opération, il y a toutes les chances pour que par défaut ce soit cette démarche qui soit utilisée. et ça n'est pas forcément de l'escroquerie : après tout, si le vendeur trouve des couillons pour acheter, et qu'il n'a pas falsifié ses chiffres, tant pis pour eux. c'est le jeu. On peut ainsi générer de toute pièce un marché complet dont la valeur va croître en flèche alors qu'il n'y a strictement rien de fonctionnel dedans. l'exemple qui me vient en tête : la bulle des NTIC avec toutes les start-up liées à internet, qui s'est rammassé monumentalement entre 1990 et 2000. Tout le monde jette du fric dans les entreprise en étant convaincu que ça va en rapporter plus, alors que ça n'en rapporte pas, et ça peut durer un bon moment. Dans ce type d'entreprise, la production n'a pas d'importance, et peut même être nulle, puisque les investisseurs/actionnaire gagnent du fric sur la vente/revente de l'entreprise elle-même. Dans ce type d'entreprise, il est donc parfaitement inutile d'embaucher des gens compétents et productifs puisqu'ils n'ont pas plus d'importance que les dessins sur les billets de banque ! il faut plutôt embaucher des gens qui présentent bien, et qui ne se posent pas de questions sur l'avenir de la boîte, ses fondements, son rôle ou son devenir. Ils pourraient découvrir qu'ils n'y a rien derrière le décor, ce qui rendrait plus difficile la revente. L'idéal c'est des gens qui en plus s'accrocheront par tous les moyens à faire perdurer leur situation. Ainsi, le jeu de vente/revente de l'entreprise ne sera pas contrarié inutilement.
Une question se pose maintenant : si ça peut fonctionnner comme ça, après tout, peu importe, mais pourquoi est-ce que ça finit toujours par se casser la gueule ?

pour une raison très simple que je n'ai pas encore abordé. l'actionnaire de l'entreprise a trois choix avec son fric en plus des deux pré-cité :
1- investir, récupérer des bénéfices
2- vendre, spéculer, et générer une plus-value
3- et... se faire rembourser. admettons que la microentreprise ai investi, et arrive ensuite à vendre juste assez de trucs pour rembourser l'investissement mais ne gagne pas plus d'argent. l'actionnaire va tenter de convaincre quelqu'un que c'est une bonne affaire pour la vendre avec une plus-value. mais personne n'est dupe et il ne trouve pas d'acheteur. Il lui reste la possibilité de se faire rembourser son capital. si l'entreprise a le fric elle lui rend. elle peut être dissoute ensuite sans préjudice pour personne.

Mais dans une grande entreprise, il y a de nombreux actionnaires. On a déjà vu qu'il n'ont pas intéret à tabler sur les bénéfices puisque la spéculation leur rapporte bien plus, et plus vite. Ils n'ont pas non plus intérêts à se faire rembourser, puisque ça ne génère pas de plus-value. Mais, s'ils veulent se débarrasser de leurs parts et qu'il n'y a pas d'acheteurs, c'est la seule solution qui reste. Et en désespoir de cause, il arrive que quelqu'un l'utilise, et c'est ce qui amène la ruine du système. En effet, l'entreprise ne possède pas cet argent. elle l'a dépensé d'une manière ou d'une autre. Pour le rembourser, il faut donc qu'elle commence par le gagner ce fric. Mais si c'est justement une entreprise qui ne gagne pas de fric, elle ne pourra pas l'obtenir ainsi. Elle devra réussi à convaincre quelqu'un d'investir du fric et d'acheter des actions : mais ce n'est pas possible puisque justement si le gars veut se faire rembourser c'est qu'il n'y a personne qui veuille acheter. l'actionnaire qui demande le remboursement devient donc un créancier, et s'il déclenche une procédure judiciaire pour récupérer son fric malgré tout, l'entreprise fait faillite illico. (et peut-être qu'il ne récupère même pas son fric). Cela arrive assez rarement, car l'entreprise peut rassembler un très grand nombre d'actionnaire, et si c'est seulement les plus petits qui demandent le remboursement, il peut arriver qu'elle parvienne à les payer quand même, grâce à l'apport d'autres nouveaux petits actionnaires naifs par ex.

L'ensemble de ce système ne tient donc que tant que tout le monde croit qu'il peut continuer à fonctionner. Dès l'instant que quelqu'un a un doute et veut retirer ses billes, il peut se produire une suite d'évènements qui conduisent à la ruine. et cette suite d'évènement s'autoentretient, ce qui fait qu'elle peut avoir des effets quasi-instantanés. en effet, pourquoi un actionnaire aurait-il un doute ? parce qu'il a eu vent de fraude dans les documents de l'entreprise, ou d'activités illégales par ex. Il se dit que si lui il en a eu vent, c'est qu'il est grand temps de se débarasser du bébé. Il tente de vendre. mais il n'est pas le seul à avoir le doute. personne ne veut acheter. Il demande son remboursement. crack.
Le système ne tient que tant que personne ne demande jamais à être remboursé. Il faut échanger les actions, qui gagnent en clareté à être appellées "reconnaissances de dettes" dans ce cas. Il faut les revendre, les échanger, mais jamais il ne faut les rembourser. car ce n'est pas possible : toute cette valeur spéculée n'existe pas. Elle ne reprend sa valeur absolue réelle (rien) que lorsqu'on tente de la rembourser s'il n'y a pas d'acheteur. Mais comme je l'ai expliqué plus haut, ce n'est pas parce que la valeur réelle est nulle que l'entreprise ne peut pas embaucher des gens et faire circuler du fric. les crédits grandissent en même temps que la valeur des virtuelles des actions. ça marche tant qu'on y croit.

j'oubliais : il existe une forme d'entreprise qui empêche sa revente, la coopérative. ce type d'entreprise est donc obligée de miser sur les bénéfices de sa production pour survivre, d'un autre côté, elle est protégée des achats/reventes/débauches liés à la spéculation. Donc logiquement, si la but réel des entreprise était de produire des trucs, il n'y aurait quasiment que des coopératives, et presque pas de sociétés anonymes. Or, les coopératives ne représentent qu'une part marginale des entreprises. La plupart des entreprises misent sur la spéculation. cqfd.

à la réflexion notre système économique vérifie l'adage "quand on veux on peut" puisqu'il transforme nos espérances financières en réalités tant qu'on garde la volonté d'y croire. On veut valoir cher ? si on le veut tous ensemble ça devient réalité. Une génération spontanée de fric.

Voyons maintenant ce que ça donne sur le terrain. Il y a des multinationales qui ont en capitaux des milliards et embauchent des dizaines de milliers de salariés. Vous croyez sérieusement qu'une seule d'entre elle fait réellement des bénéfices sur sa production ? à une telle échelle ? bien sûr que non. leur production n'est qu'un prétexte pour spéculer, et c'est pourquoi elles peuvent licencier 10000 salariés et pourtant augmenter leur bénéfices quand même.
Qui sont les actionnaires de ces entreprises-monde ? ce sont les banques, fonds de pension et assurances. toutes les actions sont diluées à n'en plus finir dans des portefeuilles de placements divers, contenant eux-même parfois d'autres porte-feuilles comprenant des crédits, des emprunts, des dettes... on peut en effet lorsqu'on a une dette la revendre à quelqu'un, par exemple une banque, sous forme d'emprunt. une entreprise peut ainsi éviter la ruine si pour rembourser ses actionnaire elle peut faire un emprunt à une banque qui, encore une fois, "croit en elle". en tout cas, croit qu'elle pourra récupérer sa mise. Et tous ces crédits, emprunts et actions se vendent et se revendent dans un capharnaum invraisemblable qui empêche aujourd'hui quiconque de savoir exactement qui possède réellement quoi et où se trouve le fric. Au bout de la chaine, il y a les citoyens. eux aussi financent leur vie grâce à des crédits et emprunts. ils contractent ces emprunts dans les mêmes banques qui elles-mêmes investissent ce fric dans les actions des autres. Ce système continue donc de fonctionner tant que les particuliers peuvent alimenter les banques. Mais lorsqu'un particulier fait faillite, la banque récupère les hypothèques de ce qu'il a acheté, et tente de le revendre. Si elle n'arrive pas à la revendre (par ex, 1500 postes ont été supprimés dans un bled par une multinationale. il n'y a pas d'autres activités dans ce bled, tous ces gens sont en faillite et les banques récupèrent toutes les maisons et les terrains et tentent de les revendre en même temps : personne n'en veut...). N'arrivant pas à revendre, la banque manque de liquidité et ne peut plus donner le fric à ses clients qui viennent en retirer ! la banque va alors chercher à revendre ses actions pour récupérer du cash. Et si là encore personne ne veut les acheter, la banque demande des remboursements, ne les obtiens pas, et c'est la banqueroute. La banque faisant faillite, toutes ses participations deviennent des créances inremboursables, et les gens qui en possédaient perdent ce fric. eux aussi cherchent à récupérer du fric pour pallier au problème. et c'est le crash boursier. le délai peut être relativement long en fonction des liquidité de la banque entre le moment où ses clients sont en faillite et le moment où elle-même se trouve prise de court. Mais si ce moment arrive, le reste se déroule en moins d'une journée. L'on voit que là encore, c'est la foi des gens qui permet au système d'exister : la banque ne fait pas faillite si elle arrive à convaincre ses clients de ne pas récupérer leur fric. elle y arrive si ces derniers pensent qu'elle ne peut pas faire faillite, et si elle leur propose des conditions intéressantes sur de nouveaux prêts. Et les particuliers ne contractent de nouveaux prêts que s'ils ont foi en l'avenir...

finalement, la seule chose que craint vraiment le système c'est le doute. Et le doute ne naît que lorsque les actionnaires ont vent de rumeurs qui font états d'activités illégales dans l'entreprises : c'est la seule chose qui peut faire que l'état vienne prononcer une liquidation de la boîte même si elle a encore des acheteurs et des vendeurs. Donc ce que craint le système, c'est les lois : il faut déréglementer au maximum pour que jamais les actionnaires ne soient effrayés par les activités spéculatives des entrepreneurs (dois-je rappeller que tous les coups sont permis lorsque les sommes en jeu sont suffisantes ?). Ainsi, le système économique DOIT éliminer toute forme de législation qui fixe de près ou de loin des règles du jeu à la spéculation. Il le doit pour assurer sa survie. Sans règles pas de crainte que l'arbitre arrête la partie. Sans crainte pas de doute, et sans doute, la foi continue de générer du fric à partir de rien.
(enfin, ceci dans un monde parfait ou seule la foi des gens suffirait à alimenter l'industrie en ressources, évidemment, parce que dans un monde fini comme le nôtre, même avec de la foi il y a des moments ou ça ne suffit plus... ;) )

a l'heure actuelle, l'économie étant mondialisée, et tous les flux financiers inextricablements liés, il est évident qu'il devient rare que le doute s'empare d'assez de gens en même temps pour inquiéter le système. MAIS, si une seule faillite de banque se produit, elle provoquera une cascade de faillite sur toute la planète. Le crashboursier sera plus long à venir que si le marché était localisé, mais lorsqu'il viendra il touchera l'ensemble du marché, donc, l'ensemble du monde.
ah, et bien sûr le crash se produit toujours, c'est parce que nous ne vivons pas dans un monde parfait virtuel. le nôtre a des limites physiques infranchissables qui font que régulièrement l'alimentation en ressources des industrie se tarit. ceci entraine une diminution des productions des conneries de consomation. qui diminue la quantité de fric que les gens dépensent. qui pose problème au banque. qui font éventuellement faillites...

Il semble que la dérive du système n'ai as été réfléchie au départ par ceux qui l'on mis en place au début. à cette époque il y avait des ressources partout, y'avait qu'à ce se baisser pour trouver du pétrole, et il était réellement plus facile de faire du fric en vendant de la production plutôt qu'en pariant sur la valeur des entreprises elles-mêmes.

voilà ma synthèse du fonctionnement du monde économique actuel. :) quelle époque formidable !
Dernière modification par Muad'Dib 1.2 le 09 déc. 2007, 11:44, modifié 1 fois.
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Message par Muad'Dib 1.2 » 05 déc. 2007, 11:03

C'est long à lire, je sais, mais ça résume assez bien.
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bakho
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Message par bakho » 06 déc. 2007, 10:12

Merci c'est bien expliqué, assez clair, parfait pour ceux qui connaissent rien à l'économie comme moi.
Je pensais pas que la spéculation avait autant d'importance.

Il dit que plus une entreprise est grosse et moins elle fait de bénéfices réels (je croyais que c'était le contraire), donc les chiffres énormes annoncés régulièrement et officiellement par les multinationales ne seraient que en grande partie de la spéculation pour attirer des acheteurs éventuels ??

Même en ne prenant qu'un type particulier d'entreprise, ça en fait du monde qui vit sur rien du tout !

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Glycogène
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Message par Glycogène » 06 déc. 2007, 10:21

Ce n'est quand même pas systèmatique : Total est très grosse, et fait d'énorme bénéfices, bien réels ! Pareil pour de nombreuses grosses entreprises (même si ce n'est pas chaque année).
Mais avec la baisse de la croissance dans les pays riches, puis la récession qui s'annonce, il y a de plus en plus de magouilles de ce genre consistant à faire croire que tout va aussi bien qu'avant et même mieux (croissance), alors que ça stagne. Or le système ne permet pas à une entreprise à gros capital de stagner, elle se fait bouffer ou couler.

bakho
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Message par bakho » 09 déc. 2007, 02:42

Glycogène a écrit : Mais avec la baisse de la croissance dans les pays riches, puis la récession qui s'annonce, il y a de plus en plus de magouilles de ce genre consistant à faire croire que tout va aussi bien qu'avant et même mieux (croissance), alors que ça stagne. Or le système ne permet pas à une entreprise à gros capital de stagner, elle se fait bouffer ou couler.
Ce phénomène existe depuis quand ?
Lors des récéssions précédentes (années 70 surtout) on avait déjà recours à cette technique de spéculation ?

transhuman
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Message par transhuman » 09 déc. 2007, 05:00

Année 1 : J'achète, je vends, je fais des bénéfices,

Année 2 : Je fais connaitre que j'ai fais des plus gros bénéfices que les autres nouilles du service, je suis promu.

Année 3 : Mon remplacant achète, vend mais a un peu plus de mal à faire des bénéfices Et surtout pour avoir ma place ( et les primes afférentes ) il s'est engagé auprès de la direction à faire mieux que moi. Il cummule les heures sup.

Année 4 : Mon remplacant est promu. Sa femme divorce. Mon remplacant numéro 2 s'est engagé à etre encore plus performant. ( moi je faisais 2% de bénéf, remplacant 1 a fait 4% de benef, remplacant 2 doit faire 6 % !!)

Année 5 : Remp 2 n'y arrive pas. Comme c'est un dur à cuire il a négocié un délai de grace auprès du D.G. Il vire 10% des éffectifs et pressure les autres .

Année 6 : R2 est arrivé à faire 5,8% de bénef. C'est en dessous de son objectif mais le D.G. a remarqué son caractère pugnace donc il est nommé à la DRH ( ressources humaines ) pour préparer les plans sociaux et les pré retraites.

Année 7 : R3 arrive . Il promet 7% de bénef !! ?
En fait , même si R3 pressure à mort ses équipes il ne va pas faire mieux que R2.
Oui mais R3 est un spécialiste de la comptabilité. Il va donc emprunter, discrètemment, de l'argent frais qu'il intégrera dans ses stats de bénéfices.

Année 8 : R3 prend sa promo bien méritée . R4 arrive
Mi - année 8 : R3 quitte l'entreprise grace à un chasseur de tête et est embauché par l'entreprise E2 , R4 s'acharne sur les comptes, sur les sous effectifs chroniques, et sur l'absenteisme qui l'empêchent de tenir ses objectifs.

Année 9 : Devant les résultats catastrophiques du service R4 est viré et la cession du service est confiée à...R2 .

mi Année 9 : L'entreprise E2 rachète le service et nomme un jeune loup ambitieux , frais émoulu de HEC, à sa tête. Le DRH de E2 charge R2 de conseiller ( comprendre surveiller ) ce jeune loup....

Pendant ce temps au moins la moitié de l'equipe de départ , d'un service pourtant rentable, pointe à l'ANPE....

Tout celà pour satisfaire les ambitions démesurées de quelques uns.
La guerre n'a pas lieu que sur les champs de bataille et toutes les armes n'ont pas le bruit du canon.
Ce n'est pas en perfectionnant l'alumette qu'on a inventé l'électricité

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Message par lionstone » 09 déc. 2007, 11:03

ça décrit le système Vivendi ou Enron. Dans le monde ultra-libéral actuel ou l'exigence de rentabilité atteint les 15%, la poussée sociale vers le bas entraine inévitablement une demande restreinte qui est compensée au début par le crédit puis ensuite vient la récession. Dans un environnement récessif au l'exigence des 15% se maintient, les Enron et Vivendi vont fleurir inévitablement.
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Message par Guudrath » 09 déc. 2007, 11:03

Merci beaucoup ! La personne a très bien résumé et confirmé ce que je pensais sans être clair, ne connaissant rien à la finance ! Merci donc !

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Re: Les arcanes du monde économique actuel

Message par tolosa » 09 déc. 2007, 11:33

Muad'Dib 1.2 a écrit :J'ai lu ça sur un autre forum et c'est un ptit jeune qui l'a écrit.
Je trouve que ça colle pas mal à la réalité.
Et vous en pensez quoi ?
Mr XXX a écrit :J'ai écris de résumé du fonctionnement économique suite aux diverses discussions qu'il a pu y avoir sur l'école, les diplômes, les examens, et l'avenir des étudiants dans les entreprises. C'est long, mais j'espère que c'est clair. Lisez-le seulement si ça vous intéresse de comprendre les arcanes du monde économique actuel.

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L'entreprise en détail

En simplifié, une petite entreprise c'est un type qui a du fric et qui pense pouvoir en gagner plus que ce qu'il a déjà en le d

épensant pour acheter quelque chose qu'il pourra vendre. Ce fric c'est son capital. Il l'apporte à l'entreprise, qui lui donne en échange une reconnaissance de dette, une "action". L'entreprise dépense l'argent, achète du matériel, et vend des trucs. Elle regagne son capital, et génère des bénéfices. dans l'idéal. Il arrive qu'elle dépense le fric et ensuite n'arrive rien à vendre, et dans ce cas le fric est perdu bien sûr.
dans le cas d'une telle entreprise, il est nécessaire que l'entreprise aie une bonne production, qu'elle fonctionne, dans la réalité. si ce n'est pas le cas la trésorerie (le compte de l'entreprise) tombera à zéro et l'entreprise sera dissoute par l'état, à la demande des gens qu'elle n'aura pas pu payer. C'est le premier élément ambigu de l'entreprise : prenons une entreprise qui achète des matériaux, mais qui ne vend rien. sa trésorerie tombe en chute libre. en principe, celui qui lui vend ses matériaux va demander à être payé, ce qui provoquera la faillite de la boîte. Mais, il peut arriver que l'entrepreneur arrive à convaincre celui qui lui vend les matériaux d'attendre avant d'être payé. cela peut durer tant que ce dernier pense qu'il pourra quand même finir par être payé. mais pendant ce laps de temps, l'entreprise ne fonctionne pas alors qu'elle vaut toujours la valeur de son capital (qui a été dépensé depuis des lustres). L'argent n'existe plus, mais sa valeur si. Dans le cas de notre microentreprise, le fournisseur s'apercevra très vite qu'elle ne peut pas le payer et ne le pourra jamais. Il n'y a donc pas souvent de microentreprise qui perdure alors qu'elle n'a plus de fric.

Voyons maintenant à une échelle plus grande : disons une entreprise 150 fois plus grande. 150 personnes qui y travaillent mais une dizaine seulement qui en sont actionnaires. 150 fois plus de fric en capital au départ. et surtout, un grand nombre de fournisseurs, et un grand nombre de clients. Il devient beaucoup plus difficile pour un des fournisseur de savoir précisément si l'entreprise a du fric ou pas, et s'il peut lui faire confiance et attendre pour être payé, ou s'il ne doit pas. au sein de l'entreprise elle-même c'est plus compliqué : la plupart des salariés ne savent pas combien d'argent est dépensé au total, et combien est gagné au total. Il est beaucoup plus facile pour les 10 actionnaires de faire croire que l'entreprise marche alors que ce n'est pas vrai. de le faire croire à leurs fournisseurs, mais aussi de le faire croire à leurs employés. Les flux de fric dans la trésorerie sont plus nombreux, et portent sur des sommes très importantes. ce fric peut être réparti dans plusieurs banques et comptes différents. Là aussi, il devient beaucoup plus dur de savoir réellement s'il y a du fric ou pas. Tant que personne ne lance une procédure judiciaire pour être payé et retrouver son fric (fournisseur, actionnaire, salariés), personne n'ira vérifier combien d'argent il reste. Par ailleurs, il peut y avoir au sein de cette entreprise des morceaux qui marchent réellement, et qui compensent en partie les pertes des morceaux pourris... Une telle enteprise pourrait subsiter des années en baratinant ses fournisseurs, voir ses salariés, avant que le pot aux rose n'arrive au grand jour. (Dans l'intervalle, les actionnaires peuvent en profiter pour mettre le fric de la trésorerie ailleurs et se tirer avec, mais c'est un délit on va donc supposer qu'ils ne le font pas.)

revenons à notre micro-entreprise. l'actionnaire peut aussi se dire que pour gagner du fric il peut faire son investissement, et ensuite la revendre à quelqu'un d'autre. L'affaire se corse car dans ce cas il va spéculer sur la valeur de cet entreprise. Il peut réussir à vendre une entreprise qui ne gagne pas d'argent s'il arrive à convaincre un acheteur pourrait en gagner. Ce dernier peut faire pareil à son tour et refiler la patate chaude. tant qu'il y a des acheteurs potentiels, et tant qu'aucun créancier ne réclame plus de fric qu'on ne peut lui en verser grâce à la trésorerie, le manège peut continuer. ainsi l'entreprise au départ valait, disons, 100 €. le fric est dépensé, et l'entreprise est revendue 120 € à quelqu'un qui pense pouvoir en tirer des bénéfices. la trésorerie est donc augmentée de 20€. on les dépense, on ne gagne toujours rien, et l'entreprise est revendue 140€ à quelqu'un qui pense pouvoir en tirer des bénéfices. etc. ce type d'entreprise va bouffer du fric et ne jamais en générer, et pourtant peut continuer indéfiniment à exister tant qu'il y a un marché, c'est à dire tant qu'il y a une moins une personne qui a du fric qui croit en elle et l'achète. évidemment, dans le cas d'une micro-entreprise, encore une fois, il est assez facile pour les acheteurs d'évaluer le potentiel réel de l'affaire, et on trouve rarement des entreprise "trou à fric" de ce type qui continuent d'exister longtemps.
L'entreprise peut aussi être une réelle bonne affaire, et être vendue et revendue dans les mêmes conditions, bien sûr.

voyons ce que cette stratégie donne sur une entreprise plus grosse. Vous voyez combien devient hasardeux le jeu de la spéculation dès lors qu'on multiplie les interactions et les paramètres en jeu. C'est presque un jeu d'enfant de trouver des acheteurs potentiels pour une affaire merdique dès lors qu'elle est d'une taille suffisante pour qu'il soit fastidieux voire impossible de l'évaluer complètement avant la vente. Dans ce cas, le plus rentable n'est plus d'avoir une entreprise qui marche, mais une entreprise qui donne l'impression de marcher. en effet, c'est toujours moins couteux de faire semblant, de faire du faux, du toc, que de faire du vrai. comme c'est moins couteux, c'est plus rentable. comme c'est la rentabilité qui est le moteur de l'opération, il y a toutes les chances pour que par défaut ce soit cette démarche qui soit utilisée. et ça n'est pas forcément de l'escroquerie : après tout, si le vendeur trouve des couillons pour acheter, et qu'il n'a pas falsifié ses chiffres, tant pis pour eux. c'est le jeu. On peut ainsi générer de toute pièce un marché complet dont la valeur va croître en flèche alors qu'il n'y a strictement rien de fonctionnel dedans. l'exemple qui me vient en tête : la bulle des NTIC avec toutes les start-up liées à internet, qui s'est rammassé monumentalement entre 1990 et 2000. Tout le monde jette du fric dans les entreprise en étant convaincu que ça va en rapporter plus, alors que ça n'en rapporte pas, et ça peut durer un bon moment. Dans ce type d'entreprise, la production n'a pas d'importance, et peut même être nulle, puisque les investisseurs/actionnaire gagnent du fric sur la vente/revente de l'entreprise elle-même. Dans ce type d'entreprise, il est donc parfaitement inutile d'embaucher des gens compétents et productifs puisqu'ils n'ont pas plus d'importance que les dessins sur les billets de banque ! il faut plutôt embaucher des gens qui présentent bien, et qui ne se posent pas de questions sur l'avenir de la boîte, ses fondements, son rôle ou son devenir. Ils pourraient découvrir qu'ils n'y a rien derrière le décor, ce qui rendrait plus difficile la revente. L'idéal c'est des gens qui en plus s'accrocheront par tous les moyens à faire perdurer leur situation. Ainsi, le jeu de vente/revente de l'entreprise ne sera pas contrarié inutilement.
Une question se pose maintenant : si ça peut fonctionnner comme ça, après tout, peu importe, mais pourquoi est-ce que ça finit toujours par se casser la gueule ?

pour une raison très simple que je n'ai pas encore abordé. l'actionnaire de l'entreprise a trois choix avec son fric en plus des deux pré-cité :
1- investir, récupérer des bénéfices
2- vendre, spéculer, et générer une plus-value
3- et... se faire rembourser. admettons que la microentreprise ai investi, et arrive ensuite à vendre juste assez de trucs pour rembourser l'investissement mais ne gagne pas plus d'argent. l'actionnaire va tenter de convaincre quelqu'un que c'est une bonne affaire pour la vendre avec une plus-value. mais personne n'est dupe et il ne trouve pas d'acheteur. Il lui reste la possibilité de se faire rembourser son capital. si l'entreprise a le fric elle lui rend. elle peut être dissoute ensuite sans préjudice pour personne.

Mais dans une grande entreprise, il y a de nombreux actionnaires. On a déjà vu qu'il n'ont pas intéret à tabler sur les bénéfices puisque la spéculation leur rapporte bien plus, et plus vite. Ils n'ont pas non plus intérêts à se faire rembourser, puisque ça ne génère pas de plus-value. Mais, s'ils veulent se débarrasser de leurs parts et qu'il n'y a pas d'acheteurs, c'est la seule solution qui reste. Et en désespoir de cause, il arrive que quelqu'un l'utilise, et c'est ce qui amène la ruine du système. En effet, l'entreprise ne possède pas cet argent. elle l'a dépensé d'une manière ou d'une autre. Pour le rembourser, il faut donc qu'elle commence par le gagner ce fric. Mais si c'est justement une entreprise qui ne gagne pas de fric, elle ne pourra pas l'obtenir ainsi. Elle devra réussi à convaincre quelqu'un d'investir du fric et d'acheter des actions : mais ce n'est pas possible puisque justement si le gars veut se faire rembourser c'est qu'il n'y a personne qui veuille acheter. l'actionnaire qui demande le remboursement devient donc un créancier, et s'il déclenche une procédure judiciaire pour récupérer son fric malgré tout, l'entreprise fait faillite illico. (et peut-être qu'il ne récupère même pas son fric). Cela arrive assez rarement, car l'entreprise peut rassembler un très grand nombre d'actionnaire, et si c'est seulement les plus petits qui demandent le remboursement, il peut arriver qu'elle parvienne à les payer quand même, grâce à l'apport d'autres nouveaux petits actionnaires naifs par ex.

L'ensemble de ce système ne tient donc que tant que tout le monde croit qu'il peut continuer à fonctionner. Dès l'instant que quelqu'un a un doute et veut retirer ses billes, il peut se produire une suite d'évènements qui conduisent à la ruine. et cette suite d'évènement s'autoentretient, ce qui fait qu'elle peut avoir des effets quasi-instantanés. en effet, pourquoi un actionnaire aurait-il un doute ? parce qu'il a eu vent de fraude dans les documents de l'entreprise, ou d'activités illégales par ex. Il se dit que si lui il en a eu vent, c'est qu'il est grand temps de se débarasser du bébé. Il tente de vendre. mais il n'est pas le seul à avoir le doute. personne ne veut acheter. Il demande son remboursement. crack.
Le système ne tient que tant que personne ne demande jamais à être remboursé. Il faut échanger les actions, qui gagnent en clareté à être appellées "reconnaissances de dettes" dans ce cas. Il faut les revendre, les échanger, mais jamais il ne faut les rembourser. car ce n'est pas possible : toute cette valeur spéculée n'existe pas. Elle ne reprend sa valeur absolue réelle (rien) que lorsqu'on tente de la rembourser s'il n'y a pas d'acheteur. Mais comme je l'ai expliqué plus haut, ce n'est pas parce que la valeur réelle est nulle que l'entreprise ne peut pas embaucher des gens et faire circuler du fric. les crédits grandissent en même temps que la valeur des virtuelles des actions. ça marche tant qu'on y croit.

j'oubliais : il existe une forme d'entreprise qui empêche sa revente, la coopérative. ce type d'entreprise est donc obligée de miser sur les bénéfices de sa production pour survivre, d'un autre côté, elle est protégée des achats/reventes/débauches liés à la spéculation. Donc logiquement, si la but réel des entreprise était de produire des trucs, il n'y aurait quasiment que des coopératives, et presque pas de sociétés anonymes. Or, les coopératives ne représentent qu'une part marginale des entreprises. La plupart des entreprises misent sur la spéculation. cqfd.

à la réflexion notre système économique vérifie l'adage "quand on veux on peut" puisqu'il transforme nos espérances financières en réalités tant qu'on garde la volonté d'y croire. On veut valoir cher ? si on le veut tous ensemble ça devient réalité. Une génération spontanée de fric.

Voyons maintenant ce que ça donne sur le terrain. Il y a des multinationales qui ont en capitaux des milliards et embauchent des dizaines de milliers de salariés. Vous croyez sérieusement qu'une seule d'entre elle fait réellement des bénéfices sur sa production ? à une telle échelle ? bien sûr que non. leur production n'est qu'un prétexte pour spéculer, et c'est pourquoi elles peuvent licencier 10000 salariés et pourtant augmenter leur bénéfices quand même.
Qui sont les actionnaires de ces entreprises-monde ? ce sont les banques, fonds de pension et assurances. toutes les actions sont diluées à n'en plus finir dans des portefeuilles de placements divers, contenant eux-même parfois d'autres porte-feuilles comprenant des crédits, des emprunts, des dettes... on peut en effet lorsqu'on a une dette la revendre à quelqu'un, par exemple une banque, sous forme d'emprunt. une entreprise peut ainsi éviter la ruine si pour rembourser ses actionnaire elle peut faire un emprunt à une banque qui, encore une fois, "croit en elle". en tout cas, croit qu'elle pourra récupérer sa mise. Et tous ces crédits, emprunts et actions se vendent et se revendent dans un capharnaum invraisemblable qui empêche aujourd'hui quiconque de savoir exactement qui possède réellement quoi et où se trouve le fric. Au bout de la chaine, il y a les citoyens. eux aussi financent leur vie grâce à des crédits et emprunts. ils contractent ces emprunts dans les mêmes banques qui elles-mêmes investissent ce fric dans les actions des autres. Ce système continue donc de fonctionner tant que les particuliers peuvent alimenter les banques. Mais lorsqu'un particulier fait faillite, la banque récupère les hypothèques de ce qu'il a acheté, et tente de le revendre. Si elle n'arrive pas à la revendre (par ex, 1500 postes ont été supprimés dans un bled par une multinationale. il n'y a pas d'autres activités dans ce bled, tous ces gens sont en faillite et les banques récupèrent toutes les maisons et les terrains et tentent de les revendre en même temps : personne n'en veut...). N'arrivant pas à revendre, la banque manque de liquidité et ne peut plus donner le fric à ses clients qui viennent en retirer ! la banque va alors chercher à revendre ses actions pour récupérer du cash. Et si là encore personne ne veut les acheter, la banque demande des remboursements, ne les obtiens pas, et c'est la banqueroute. La banque faisant faillite, toutes ses participations deviennent des créances inremboursables, et les gens qui en possédaient perdent ce fric. eux aussi cherchent à récupérer du fric pour pallier au problème. et c'est le crash boursier. le délai peut être relativement long en fonction des liquidité de la banque entre le moment où ses clients sont en faillite et le moment où elle-même se trouve prise de court. Mais si ce moment arrive, le reste se déroule en moins d'une journée. L'on voit que là encore, c'est la foi des gens qui permet au système d'exister : la banque ne fait pas faillite si elle arrive à convaincre ses clients de ne pas récupérer leur fric. elle y arrive si ces derniers pensent qu'elle ne peut pas faire faillite, et si elle leur propose des conditions intéressantes sur de nouveaux prêts. Et les particuliers ne contractent de nouveaux prêts que s'ils ont foi en l'avenir...

finalement, la seule chose que craint vraiment le système c'est le doute. Et le doute ne naît que lorsque les actionnaires ont vent de rumeurs qui font états d'activités illégales dans l'entreprises : c'est la seule chose qui peut faire que l'état vienne prononcer une liquidation de la boîte même si elle a encore des acheteurs et des vendeurs. Donc ce que craint le système, c'est les lois : il faut déréglementer au maximum pour que jamais les actionnaires ne soient effrayés par les activités spéculatives des entrepreneurs (dois-je rappeller que tous les coups sont permis lorsque les sommes en jeu sont suffisantes ?). Ainsi, le système économique DOIT éliminer toute forme de législation qui fixe de près ou de loin des règles du jeu à la spéculation. Il le doit pour assurer sa survie. Sans règles pas de crainte que l'arbitre arrête la partie. Sans crainte pas de doute, et sans doute, la foi continue de générer du fric à partir de rien.
(enfin, ceci dans un monde parfait ou seule la foi des gens suffirait à alimenter l'industrie en ressources, évidemment, parce que dans un monde fini comme le nôtre, même avec de la foi il y a des moments ou ça ne suffit plus... ;) )

a l'heure actuelle, l'économie étant mondialisée, et tous les flux financiers inextricablements liés, il est évident qu'il devient rare que le doute s'empare d'assez de gens en même temps pour inquiéter le système. MAIS, si une seule faillite de banque se produit, elle provoquera une cascade de faillite sur toute la planète. Le crashboursier sera plus long à venir que si le marché était localisé, mais lorsqu'il viendra il touchera l'ensemble du marché, donc, l'ensemble du monde.
ah, et bien sûr le crash se produit toujours, c'est parce que nous ne vivons pas dans un monde parfait virtuel. le nôtre a des limites physiques infranchissables qui font que régulièrement l'alimentation en ressources des industrie se tarit. ceci entraine une diminution des productions des conneries de consomation. qui diminue la quantité de fric que les gens dépensent. qui pose problème au banque. qui font éventuellement faillites...

Il semble que la dérive du système n'ai as été réfléchie au départ par ceux qui l'on mis en place au début. à cette époque il y avait des ressources partout, y'avait qu'à ce se baisser pour trouver du pétrole, et il était réellement plus facile de faire du fric en vendant de la production plutôt qu'en pariant sur la valeur des entreprises elles-mêmes.

voilà ma synthèse du fonctionnement du monde économique actuel. :) quelle époque formidable !




Ce texte commence très mal. Il est plein d'a priori exprimés sans doute de la part de quelqu'un qui n'a jamais créée d'entreprise.


En simplifié, une petite entreprise c'est un type qui a du fric et qui pense pouvoir en gagner plus que ce qu'il a déjà en le dépensant pour acheter quelque chose qu'il pourra vendre. Ce fric c'est son capital. Il l'apporte à l'entreprise, qui lui donne en échange une reconnaissance de dette, une "action"

Ce n'est pas une vision simplifiée, c'est une vision fausse.
l'entreprise c'est un ensemble de moyens mis au service d'un projet. Et l'entreprise peut être créée à partir de rien, et non avec du "fric" quel terme désobligeant....
si ce n'est pas le cas la trésorerie (le compte de l'entreprise) tombera à zéro et l'entreprise sera dissoute par l'état

Ce n'est pas l'etat qui dissout une entreprise :lol:
franchement, je n'ai pas le courage de lire le reste...
Un changement radical de nos modes de vie et un renoncement au « progrès » est le prix à payer pour éviter le désastre. Comme cela paraît irréalisable, l’occultation du mal s’ensuit inévitablement (jean-Pierre Dupuy).

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Message par Muad'Dib 1.2 » 09 déc. 2007, 11:43

Bonjour
L'idée de départ c'est juste l'économie vu par un jeune de 17 ans...
J'ai pas dit lisez-ça c'est génial c'est la vérité, j'ai dit c'est une vision interessante, on en discute ?

Tolosa tu veux pas le lire en entier pour pouvoir juger ?
Et enfin donne ton avis sachant que c'est un gamin qui l'a écrit... Pas un mec d'HEC etc...
Aurevoir
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Message par tolosa » 09 déc. 2007, 11:46

je te promes de le lire en entier
Un changement radical de nos modes de vie et un renoncement au « progrès » est le prix à payer pour éviter le désastre. Comme cela paraît irréalisable, l’occultation du mal s’ensuit inévitablement (jean-Pierre Dupuy).

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Re: Les arcanes du monde économique actuel

Message par transhuman » 09 déc. 2007, 12:03

tolosa a écrit :

Ce texte commence très mal. Il est plein d'a priori exprimés sans doute de la part de quelqu'un qui n'a jamais créée d'entreprise.

En simplifié, une petite entreprise c'est un type qui a du fric et qui pense pouvoir en gagner plus que ce qu'il a déjà en le dépensant pour acheter quelque chose qu'il pourra vendre. Ce fric c'est son capital. Il l'apporte à l'entreprise, qui lui donne en échange une reconnaissance de dette, une "action"
Ce n'est pas une vision simplifiée, c'est une vision fausse.
l'entreprise c'est un ensemble de moyens mis au service d'un projet. Et l'entreprise peut être créée à partir de rien, et non avec du "fric" quel terme désobligeant....
J'aime bien ton texte, je l'aimerais encore mieux s'il etait un peu plus aéré.
Franchement tu commence à comprendre les relations entre les composants des entreprises. C'est un bon début.

La où celà va moins bien c'est qu'il ne faut pas généraliser autant :

Il y a peu de points communs entre une PME/PMI, un grand groupe comme ENRON, une entreprise dont l'influence est stratégique comme Dassault ou Gazprom.

Faut bien comprendre que la majorité des entreprises sont conduites pas des gens dures à la tache, souvent rugueux mais honnêtes et porteurs d'un projet.

Là où celà se gatte c'est autant dans les grands groupes que dans le monde financier où les opérations de croissance externes servent largement à alimenter la concurrence interne ( ce que j'ai brièvemment décrit ).

Là où ce monde nauséabond des coups tordus rejoint parfois le monde un peu plus sérieux des entreprises moyennes c'est dans le cas des contrats de sous traitances et aussi dans le cas des franchises.

Enfin pour compléter le tableau aujourd'hui une grande partie des coups tordus , de la concurrence inter services et des magouilles en tout genre porte un nom : c'est l'introduction de tel ou tel "nouveau projet informatique"... Beaucoup d'opérations autour du B2B, du client serveur , du Web 2.0 , des téléprocédures , etc... ne recouvrent en fait qu'une tentative par un service de phagociter l'activité ( et le budget ) d'un autre service ... Je dis service mais vous pouvez comprendre, banque, ministère, marché boursier etc....

Si tu veux décoder un peu mieux tout celà il te faudra lire un peu de macro economie et de micro economie ( par exemple "39 lecons d'economie contemporaine " )
Ce n'est pas en perfectionnant l'alumette qu'on a inventé l'électricité

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Re: Les arcanes du monde économique actuel (vu par un jeune)

Message par energy_isere » 09 déc. 2007, 19:33

Muad'Dib 1.2 a écrit :J'ai lu ça sur un autre forum et c'est un ptit jeune qui l'a écrit.
Je trouve que ça colle pas mal à la réalité.
Et vous en pensez quoi ?
Mr XXX a écrit :J'ai écris de résumé du fonctionnement économique suite aux diverses discussions qu'il a pu y avoir sur l'école, les diplômes, les examens, et l'avenir des étudiants dans les entreprises. C'est long, mais j'espère que c'est clair. Lisez-le seulement si ça vous intéresse de comprendre les arcanes du monde économique actuel.

Faudrait quand méme pas géneraliser !

Il ya quand méme des millions d' entreprises en France qui ne marchent en aucune façon avec ce qui est décrit.

Ce qui est décrit ,existe certe, mais c' est quand méme l' entreprise attrappe couillon dans toute sa splendeur.

Il a été cité Vivendi et ENRON, un peu plus haut comme exemples. Tout à fait.

Pour moi l' example le plus flagrant est le scandale du LTCM (Long Term Capital Management) aux Etats-Unis entre 1994 (sa création) et 1998 (sa quasi-faillite). Et dire qu' ils étaient épaulés par deux Nobel d' économie (Myron Scholes et Robert Merton) .
Les crapules.

Voir l' article Wikipedia en Français : http://fr.wikipedia.org/wiki/LTCM

A l' étudiant en question, je lui recommande la lecture de "Lettre ouverte aux gourous de l' économie qui nous prennent pour des imbéciles" de Bernard Maris.

Et puis qu' est ce qu' il tappe sur le FMI ce Bernard Maris ! Je sens qu' il doit étudier de vraiment trés prés ce que va réaliser DSK dans cette nouvelle fonction.

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