Réunis à Bruxelles, les 27 préparent un nouveau "Bretton Woods"
François Fillon, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy le 16 octobre 2008 à Bruxelles
© AFP Dominique Faget
Les dirigeants européens vont se dire prêts jeudi à prendre des mesures face à la récession qui menace dans le sillage de la crise des marchés, et veulent serrer les rangs en vue des négociations avec les Etats-Unis sur la refonte du système financier.
Dans leur projet de texte final, qui sera publié à l'issue du sommet de Bruxelles, les 27 pays de l'UE soulignent leur "détermination à prendre les mesures nécessaires pour réagir au ralentissement de la demande et à la contraction de l'investissement".
Les Européens veulent tout particulièrement "soutenir l'industrie européenne" et demandent à la Commission européenne de "formuler des propositions adaptées d'ici la fin de l'année".
Ils restent toutefois divisés sur l'opportunité d'un véritable plan de relance en Europe, qui creuserait un peu plus les déficits publics des Etats. Le chancelier autrichien sortant y est favorable, mais les Pays-Bas et le Luxembourg ont dit tout le mal qu'ils en pensaient.
L'UE fait pression sur les Etats-Unis pour obtenir si possible dès novembre, sur cette question, un sommet des huit grandes puissances du G8 (Etats-Unis, Japon, Canada, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, France et Russie) et des plus importantes économies émergentes. Un "G15" ou un "G20" est évoqué.
Réticents au départ, les Etats-Unis en ont accepté mercredi le principe "dans un avenir proche". Il en sera question samedi lors d'une rencontre prévue à Camp David entre le président George W. Bush, Nicolas Sarkozy et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso. L'unité européenne se fissure en revanche sur la question du plan d'action de l'UE en cours de négociation contre le réchauffement climatique, que plusieurs pays trouvent pénalisant pour leurs industries.
La Pologne, très dépendante du charbon, et l'Italie ont menacé lors du sommet de bloquer un compromis faute de concessions suffisantes sur les réductions programmées d'émissions de gaz à effet de serre.
La présidence française espère toutefois maintenir à l'issue du sommet les grands objectifs de l'UE (baisse globale des émissions de 20% d'ici 2020) et l'ambition affichée d'avoir un accord sur la répartition des efforts d'ici à la fin de l'année.
Deux mois après le conflit géorgien et au lendemain du démarrage raté des discussions de Genève, les dirigeants européens ont par ailleurs indiqué qu'ils ne reprendraient pas dans l'immédiat les négociations avec la Russie sur un partenariat renforcé, mais sans doute seulement lors de leur sommet avec la Russie prévu le 14 novembre en France.
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