Le fuel maritime peu soufré, consequences

Forum dédié aux discussions sur les moyens de transport.

Modérateurs : Rod, Modérateurs

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 97844
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Le fuel maritime peu soufré, consequences

Message par energy_isere » 17 janv. 2020, 01:06

L'IEA pas inquiète sur l'approvisionnement de fioul low sulfur.
IEA: There Won’t Be A Low-Sulfur Fuel Oil Crisis

By Tsvetana Paraskova - Jan 16, 2020

Supply of shipping fuels compliant with the stricter, low-sulfur, regulations are growing at a fast pace and are at adequate levels at the key hubs around the world, the International Energy Agency (IEA) said on Thursday.

According to the new rules by the International Maritime Organization (IMO), only 0.5-percent or lower sulfur fuel oil should be used on ships beginning January 1, 2020, unless said ships have installed the so-called scrubbers—systems that remove sulfur from exhaust gas emitted by bunkers—so they can continue to use high-sulfur fuel oil (HSFO).

In previous months, refiners, traders, and buyers have been bracing for what was expected to be “the single largest oil market disruptor” and there were concerns that supply of low-sulfur fuels, especially very-low sulfur fuel oil (VLSFO), could not be enough.

The IEA allayed those concerns today, saying that early data shows that supply is rising fast.

“We are starting to see the first data on the transition and, it appears that deliveries of the new VLSFO bunkers are increasing fast,” the IEA said in its monthly Oil Market Report, as carried by Reuters.

“Although there are initial local difficulties as might be expected from such a complex global change, ship operators, products suppliers and ports have so far coped well,” the Paris-based agency said in its report.

“As the new IMO rules are introduced, cracks for compliant VLSFO made large gains and HSFO in Singapore drew some support on demand from ships fitted with scrubbers,” the IEA noted.

Due to the new IMO rules, demand for heavy and sweet crude grades is high, as those are the most suited for processing into low-sulfur fuel for ships.

Strong demand for heavy-sweet crude grades has resulted in a recent spot tender in which a crude from Australia sold for close to US$100 a barrel, making it what traders said was probably the most expensive crude in the world.
https://oilprice.com/Latest-Energy-News ... risis.html

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 97844
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Le fuel maritime peu soufré, consequences

Message par energy_isere » 19 août 2023, 17:28

Analysis: How low-sulphur shipping rules are affecting global warming

3 July 2023 carbonbrief

In 2020, international regulations to reduce air pollution from shipping imposed strict limits on the sulphur content of marine fuels.

The International Maritime Organization (IMO) rules have had some success in improving public health. Global emissions of sulphur dioxide (SO2) – a health-damaging air pollutant – have dropped by about 10% as a result.

But the shift to low-sulphur shipping fuel has had an additional consequence.

Sulphur particles contained in ships’ exhaust fumes have been counteracting some of the warming coming from greenhouse gases. But lowering the sulphur content of marine fuel has weakened the masking effect, effectively giving a boost to warming.

Some researchers have proposed that the drop in SO2 as a result of the IMO’s clean air regulations could be behind a recent spike in global sea surface temperature.

Carbon Brief analysis shows that the likely side-effect of the 2020 regulations to cut air pollution from shipping is to increase global temperatures by around 0.05C by 2050. This is equivalent to approximately two additional years of emissions.

.............................
https://www.carbonbrief.org/analysis-ho ... l-warming/

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 97844
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Le fuel maritime peu soufré, consequences

Message par energy_isere » 30 mai 2024, 21:34

suite du post au dessus.
Le fioul plus propre des navires accélérerait le réchauffement climatique, selon une étude

AFP le 30 mai 2024

La dépollution du carburant des navires accélère-t-elle le réchauffement climatique? Au coeur d'une controverse scientifique depuis un an, cette question a trouvé un nouvel écho jeudi, avec la publication d'une étude pointant le rôle de cette nouvelle réglementation sur les températures record de 2023.

Cette réglementation de l'Organisation maritime internationale (OMI), qui a abaissé fortement la teneur en soufre du fioul des navires depuis le 1er janvier 2020, a "contribué au réchauffement anormal que nous avons connu en 2023 et 2024", a déclaré à l'AFP Tianle Yuan, chercheur à l'Université du Maryland et auteur principal de cette étude américaine, publiée dans la revue Communications Earth & Environment.

Il s'agit d'"un effet réchauffant important" qui "va pratiquement doubler le taux de réchauffement pour les années 2020", a souligné M. Yuan, en pointant "un impact particulièrement fort sur l'Atlantique Nord", un océan marqué en 2023 par des canicules marines inédites.

Ce phénomène trouverait sa source dans l'effet refroidissant des dioxydes de soufre, émis lors de la combustion de fioul lourd par les navires. Ces aérosols contribuent à réfléchir et à absorber les rayons du soleil et favorisent la formation des nuages, qui absorbent moins de chaleur que les océans. Le soufre émis par les navires atténue ainsi le réchauffement climatique, lui-même dû à l'accumulation des gaz à effet de serre émis par les activités humaines.

Instaurée pour améliorer la qualité de l'air, la réglementation de l'OMI a été particulièrement efficace, en réduisant de 80% les émissions de soufre du transport maritime depuis 2020, souligne l'étude, qui estime qu'elle pourrait cependant provoquer une hausse de la température mondiale de 0,16°C sur sept ans.

Cette publication intervient alors que la planète enchaîne les records de chaleur depuis juin 2023, en particulier à la surface des océans, qui ont atteint un plus haut absolu en mars 2024 (21,07°C).

- "choc terminal"-

Les auteurs de l'étude comparent la réglementation de l'OMI au "choc terminal" et "involontaire" d'une expérience de géo-ingénierie. Cette science de la manipulation du climat, qui vise à contrer les effets du réchauffement climatique, étudie en effet l'injection d'aérosols à grande échelle dans l'atmosphère ou l'éclaircissement des nuages marins pour qu'ils réfléchissent mieux les rayons du soleil.

Les auteurs estiment d'ailleurs que leurs résultats suggèrent que "l'éclaircissement des nuages marins peut être une méthode viable de géo-ingénierie pour refroidir temporairement l'atmosphère".

"Ça faisait longtemps qu'on attendait un réchauffement associé à l'amélioration de la qualité de l'air. On appelait ça la "climate penalty" (peine climatique, ndlr) des politiques de qualité de l'air", a remarqué Nicolas Bellouin, professeur en climatologie à l'Université de Reading (Royaume-Uni).

"L'industrie maritime avait même misé là-dessus, sans succès, pour éviter de devoir utiliser des carburants plus propres, donc plus chers", a rappelé le chercheur qui n'a pas participé à cette étude, qu'il juge "plus solide scientifiquement que les études précédentes".

"Mais je pense que la contribution" de la baisse des émissions des navires "à l'anomalie de (température de) 2023 et aux taux de réchauffement à venir reste une question ouverte", ajoute-t-il, en pointant certaines limites de l'étude.

Cela fait près d'un an que la question agite la communauté scientifique. Jusqu'à présent, la plupart des climatologues estimaient que la réduction des émissions du secteur maritime ne pouvait expliquer qu'une petite partie de la hausse des températures, de l'ordre de quelques centièmes de degré, selon un article, souvent cité, publié par Carbon Brief.

"Il y a peu de débat sur le fait que les aérosols refroidissent le climat, mais il y a beaucoup d'incertitudes sur l'ampleur de cet effet refroidissant", a ainsi souligné Edward Gryspeerdt, chercheur à l'Imperial College de Londres, cité par le Science Media Centre britannique.

"L'histoire nous a montré que des variabilités naturelles ont été surinterprétées dans le passé", a ajouté à l'AFP Jean-Louis Dufresne, climatologue, directeur de recherche au CNRS, qui estime "compliqué" d'analyser "de petites perturbations sur des courtes périodes de temps".
https://www.connaissancedesenergies.org ... ude-240530

Répondre