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par Hector » 24 sept. 2009, 12:04
@Sceptique :
- La sueur : Cette histoire de sueur me laisse toujours perplexe. C'est le principal argument avancé par les "anti-vélotaf" mais je ne peux que subodorer que ces gens n'ont jamais fait de vélo pour se déplacer.
Faire du vélo pour le loisir/sport (VTT ou sorties du dimanche) est une chose, faire du vélo pour se déplacer en est une autre. Qui impose de rouler comme un dératé et de suer comme un malade ?
Avant de changer de lieu de boulot, je faisais du vélo pour aller travailler : 30km A/R dans la journée. Je roulais toujours de manière à ne pas suer. Au pire, lorsqu'il faisait chaud, j'avais une goutte de sueur qui perlait sur mon front. Cela impose quelques contraintes : un vélo bien réglé et disposant de nombreuses vitesses, être habillé correctement et ne pas avoir de sac à dos (sinon, dos mouillé assuré).
Ah bien sûr, on n'est pas aussi rapide que si on forçait sur les pédales comme un fou. En même temps, pour tenir 30km A/R tous les jours, on a plutôt intérêt à se ménager...
- le vent : Ca peut gêner, en marge, mais je ne vois pas quel problème réellement bloquant ça apporte. Bon ptet qu'il existe des endroits où le vent souffle tous les jours très très fort, mais je ne suis pas sûr que çà représente une part significative du territoire !
- l'hiver : effectivement, la neige et le verglas peuvent être bloquant (bien que j'en connais qui roulent dans la neige). Cela dit, cela représente un faible pourcentage de jours dans l'année (combien de jours de verglas sur les 10 dernières années à Paris ?). Pareil, j'imagine qu'il existe des endroits où y'a du verglas très très souvent. Ca ne représente ici aussi pas un gros pourcentage du territoire.
- le froid : Ben en voiture c'est pareil, si tu roules sans chauffage et les fenêtres ouvertes. Il est évident que quand on roule à vélo quand il fait froid, il faut s'habiller en conséquence. Le froid se fait sentir les 2 premières minutes, et ensuite pas de soucis (testé par votre serviteur cet hiver, par -7°C, pendant 1h15, et je n'ai ni eu froid ni sué !) j'admets avoir utilisé des vêtements techniques d'un prix global d'environ 100€.
- la nuit : Quel est le problème de la nuit ? Il faut avoir un éclairage, bien sûr. Et on voit bien mieux la nuit en vélo qu'en voiture. En voiture, on fonce généralement dans le noir avec l'impossibilité totale de s'arrêter en cas de problème. En vélo, étant donné la vitesse réduite et la meilleure perception de l'environnement, c'est quand même autre chose !
- les glissades : Je n'ai encore jamais glissé, mais je suis peut-être un sur-homme. Pneus en bon état, placement sur la chaussée correct (on ne roule dans les graviers à l'extérieur des ronds points par exemple, et on ne passe pas sur les bandes blanches lorsqu'il pleut). Et on évite de sortir lorsqu'il y a du verglas. Mais bon, pour le verglas, c'est la même chose avec les voitures... Enfin ça devrait : le nombre de bagnoles dans les murs ou les bas côtés que j'ai croisé cet hiver...
Bref : il faut avoir un équipement adapté et savoir conduire. C'set un peu comme en voiture quoi : avoir une voiture en bon état et savoir la conduire.
ATTENTION : je ne dis en aucun cas que la pratique du vélo utilitaire est généralisable à l'intégralité de la population ; j'affirme par contre qu'elle est une solution tout à fait satisfaisante dans de très nombreux cas (personnes en bonne condition physique, trajets faisable raisonnablement en termes de temps, distance, dangerosité, etc.).
"C'est la prise de risque qui permet la croissance économique. [...] Cela revient exactement à jouer à la roulette russe et à trouver que c'est une bonne idée parce que l'on a survécu et empoché l'argent."
N. N. Taleb, "Le Cygne Noir"