2,3 L/100 Km en Twingo : qui dit mieux
Des efforts comme ceux déployés chez Ford, Toyota ou Mercedes sont fort nombreux. En plus de concevoir des prototypes de voitures électriques, de voitures à motorisation hybride et de piles à combustible, chaque manufacturier cherche par tous les moyens possible s à optimiser les différentes composantes mécaniques de ses véhicules. Certains diront que toutes ces améliorations auraient pu être entreprises depuis longtemps. Par exemple, Renault disposait déjà, il y a plus de dix ans, d'un prototype nommé Vesta 2 capable dans certaines conditions d'une consommation aussi faible que 1,9 litre aux 100 kilomètres (environ 150 milles au gallon). Mais le temps de lancer le prototype, la crise du pétrole avait pris fin et Renault a décidé de ranger sagement la Vesta au musée. Il faut dire que la voiture était faite de matériaux spéciaux relativement coûteux, difficiles à produire et pas toujours disponibles en grandes quantités.
En 1996, impatient, le groupe écologique Greenpeace a mandaté des ingénieurs suisses et allemands afin de transformer une voiture vendue couramment en Europe, la Renault Twingo, en un véritable prototype de voiture à faible consommation. Les ingénieurs se sont d'abord attaqués au profil aérodynamique de la Renault. De légères modifications ont permis de réduire le coefficient de frottement de l'air de 30%. Le poids a été réduit de 20%, passant de 810 kg à 650 kg, grâce à l'utilisation de matériaux plus légers notamment pour les roues, les freins et les sièges. Le moteur, un deux cylindres quatre temps muni d'un compresseur, est plus petit, donc plus léger, tout comme le radiateur et la batterie. Si sa cylindrée est faible (360 cc), en revanche son compresseur fournit la puissance requise lorsque les conditions (démarrage, accélération) l'exigent. Le reste du temps, la voiture bénéficie d'un moteur beaucoup moins gourmand. Résultat : la consommation d'essence est coupée de moitié et atteint 3,5 litres aux 100 kilomètres (80 milles au gallon).
Greenpeace affirme que toutes les composantes et modifications qui ont permis de construire la SmILE (Small, Intelligent, Light and Efficient) peuvent être obtenues ou effectuées rapidement par les manufacturiers. Aucun matériau exotique ou futuriste hors de prix n'a été utilisé. Selon Greenpeace, le coût supplémentaire de moins de 2000 dollars pour construire une SmILE par rapport à une Twingo conventionnelle serait rapidement amorti grâce à l'économie de carburant - du moins en Europe où le coût de l'essence est beaucoup plus élevé qu'en Amérique du Nord. Le groupe environnemental affirme qu'il y aurait de nombreux clients pour une telle voiture. Par contre, les fabricants d'automobiles maintiennent que ce n'est pas le cas. Le débat est ouvert.
Avec sa PRIUS, Toyota a été le premier manufacturier à mettre sur le marché un véhicule hybride.
Entre-temps, en lançant au Japon son modèle Prius en décembre 1997, Toyota a commencé à vendre pour moins de 20 000 dollars une voiture qui affiche des performances semblables à celles de la SmILE. La Prius à motorisation hybride ne consomme que 4 litres aux 100 kilomètres tout en polluant beaucoup moins qu'une voiture conventionnelle. La vitesse avec laquelle cette voiture pénétrera les marchés européens et américains ainsi que ses éventuels succès de vente permettront sans doute de trancher le débat entre écologistes et manufacturiers.