La Chine s'impose dans l'électromobilité
27 janvier 2017
En ce qui concerne les véhicules électriques, la Chine est l'incontestable leader mondial, et il semble évident qu'elle va rester en pole position pour longtemps. Une étude du "Centre of Automotive Management" (CAM) explique pourquoi la Chine est beaucoup plus forte que les constructeurs européens et nord-américains.
En 2016, 507 000 "véhicules à énergie nouvelle" (NEV) ont été vendus en Chine. New Energy Vehicle est le terme utilisé dans le pays pour les véhicules électriques et hybrides que ce soient des voitures particulières ou des véhicules utilitaires. Ce chiffre se répartit en 336 000 voitures particulières et 171 000 camions et fourgonnettes. Les 115 000 autobus électriques venant en plus. Contrairement aux marchés occidentaux où les voitures hybrides représentent la majorité des NEV, en Chine 81% des e-voitures vendues sont des véhicules électriques à batterie. Les best-sellers sont celles fabriquées par des entreprises locales. Le seul fournisseur étranger dans le top 20 est Tesla.
L'une des raisons pour lesquelles la Chine restera en tête du marché mondial de l'électromobilité est le système de quotas imposé aux constructeurs par le gouvernement. Ce règlement stipule que tous les fabricants devront vendre 8% de leur production de véhicules électriques en 2018, et en 2020 ce quota passera à 12%.
En 2016, les ventes de véhicules électriques ont grimpé de 53% en Chine. Aux États-Unis, le deuxième marché pour les e-voitures, les ventes unitaires ont augmenté de 38% à environ 157 000 véhicules, dont 84 000 étaient des véhicules à batterie, le reste étant des véhicules hybrides rechargeables. Le leader du marché sont les voitures Tesla avec une part de plus de 50%, suivi par la Nissan Leaf et la BMW i3. Les ventes d'hybrides rechargeables ont augmenté beaucoup plus fortement (+ 69%) que les véhicules tout électriques.
En Europe, la Norvège a continué à jouer un rôle particulier. Les ventes de véhicules électriques ont augmenté de 38% à 45 000 unités. En outre, au Royaume-Uni, la demande de voitures électriques a grimpé à 37 000 unités vendues, soit 29% de plus qu'en 2015. La France a enregistré une croissance de 28%. Une caractéristique de la France est que les véhicules "tout électrique" représentent 67%, contre 33% pour les hybrides rechargeables.
L'Allemagne présente un mauvais bilan, en dépit d'un bonus incitatif mis en place par le gouvernement, les ventes n'ont augmenté que de 7% à 25 154 véhicules. Cette petite croissance a concerné exclusivement la demande d'hybrides. Les ventes de tout électrique ont même connu une baisse de 7,7%.
CAM prévoit une croissance modérée des ventes pour l'électromobilité sur les marchés les plus importants pour les deux à trois ans à venir. En 2020 cependant, les observateurs s'attendent à un décollage du marché, déclenché par les efforts de développement massifs des équipementiers et l'environnement réglementaire sur certains grands marchés. Ces facteurs entraîneront un changement massif dans le domaine des technologies de moto-propulsion sur les 10 à 15 ans à venir. « 2016 marque le point de basculement psychologique, pour la percée de l'électromobilité », explique l'auteur de l'étude Stefan Bratzel. Le scandale des gaz d'échappement, les objectifs environnementaux nationaux et locaux et les initiatives juridiques favorables à l'électromobilité, en particulier en Chine, pèsera massivement sur les stratégies des constructeurs automobiles.