Une alternative au péage urbain
Publié : 13 août 2007, 14:42
Le principe d’un péage urbain pour les automobilistes a été appliqué avec succès au Royaume-Uni et en Suède, conduisant à une baisse conséquente de la circulation automobile et de la pollution.
Pour autant, cette idée semble avoir beaucoup plus de mal à faire son chemin en France. Il faut lui reconnaitre plusieurs inconvénients :
- le péage urbain revient en quelque sorte à un « droit à polluer » qui relève de l’absurde puisque les automobilistes les plus aisés roulent (souvent) dans les véhicules les plus polluants
- un droit à la circulation vécu comme discriminatoire par les foyers les plus modestes et/ou les classes moyennes donc extrêmement impopulaire
- à Londres le financement des transports en commun est assuré en partie par ce revenu, une pratique risquée puisque ledit revenu tend à baisser avec le temps alors que le coût du TC augmente.
A Strasbourg, un autre dispositif a été mis en place dans les années 90 pour faire chuter de manière drastique la circulation au centre-ville.
Pour mémoire, l’hyper-centre de Strasbourg est défini principalement par la Grande-île, un espace délimité par la rivière Ill et le fossé du Rempart. Sur cette île se croisaient encore il y a encore quelques années la Route nationale 4 (Paris-Allemagne) et la Nationale 83 (axe Nord-Sud en Alsace) d’où un volume de circulation extrêmement important malgré les autoroutes et itinéraires contournants (rapidement saturés), le tout dans un tissu urbain particulièrement étroit.
Avec l’arrivée du tramway en 94, une bonne partie du secteur a été rendu piétonnier, processus poursuivi en 2000 avec l’inauguration des lignes B et C.
La question qui s’est alors posée était : comment laisser libre accès au centre-ville pour les automobilistes qui en ont vraiment besoin (riverains, commerçants, livraisons, etc) tout en détournant la circulation de transit qui n’a rien à y faire ?
La solution qui a été retenue consiste en un plan de circulation en « boucles ». Depuis les boulevards qui encerclent la Grande-île, on peut y accéder en voiture par des rues en sens unique, mais le plan de circulation impose toujours de ressortir à peu près au même endroit où on est rentré, rendant vaine toute velléité de transit par ce chemin.

Aujourd’hui la Grande-ile est devenue un hypercentre extrêmement agréable à vivre, le plan de circulation en boucles mêlé à une offre parking en centre-ville dissuasive (tarifs prohibitifs) et des solutions parking relais tram particulièrement bien conçues ne laissent sur les axes routiers qu’une circulation réduite à sa plus simple expression.
A noter que ce plan de circulation n’a pas fait l’objet d’une publicité ou d’une consultation particulière auprès des riverains : il s’est imposé assez naturellement de manière concomitante avec les travaux du tramway au début des années 90.
D’où l’idée d’appliquer une telle innovation à une plus grande échelle, celle de notre capitale par exemple. Capitale qui dispose de l’ »avantage » d’un périphérique autoroutier complet. Ainsi on pourrait rendre totalement piétonnier une partie du centre-ville (les 4 premiers arrondissements par exemple) les autres zones étant accessibles en voiture par ces « boucles » que l’on atteint depuis les portes du Périph’
Les boucles fonctionnent à sens unique et ne communiquent pas entre elles. Reste à définir astucieusement le plan de circulation dans les autres rues et ruelles afin qu’elles ne puissent pas servir d’itinéraire « bis »
Un exemple avec une boucle dessinée depuis la porte de la Chapelle (en bleu) et en vert une proposition de zone piétonne:

Les avantages du système :
- le transit Nord-Sud ou Est-Ouest de Paris serait totalement coupé, notamment pour les nombreux banlieusards pour lesquels la capitale n’est qu’une voie de transit entre banlieues. D’où une diminution conséquente de la circulation à attendre.
- Les déplacements intra-muros seraient également rendus plus compliqués, puisque nécessitant à chaque fois de retourner sur le périphérique pour changer de « boucle », d’où un allongement et une complication des trajets qui rendrait les transports en commun bien plus compétitifs
- Le choix de boucles fonctionnant à sens unique procurerait de nombreux bienfaits : il dissuaderait également les trajets caisseux sur très courte distance type « baguette de pain » car tout parcours de ce type obligerait à parcourir l’intégralité de la boucle pour revenir à son point de départ
- Les rues en sens unique permettraient, à trafic égal, une circulation plus fluide, des carrefours moins conflictuels, donc moins d’embouteillages et de pollution, et libérerait de la place en surface pour les transports doux et collectifs
- Une mesure peu spectaculaire et discrète, qui peut être mise en place graduellement sans susciter de levées de boucliers de la part des lobbies pro-bagnole
- Solution relativement peu coûteuse, se limitant principalement à des adaptations de signalisation routière et quelques aménagements de voirie.
Pour autant, cette idée semble avoir beaucoup plus de mal à faire son chemin en France. Il faut lui reconnaitre plusieurs inconvénients :
- le péage urbain revient en quelque sorte à un « droit à polluer » qui relève de l’absurde puisque les automobilistes les plus aisés roulent (souvent) dans les véhicules les plus polluants
- un droit à la circulation vécu comme discriminatoire par les foyers les plus modestes et/ou les classes moyennes donc extrêmement impopulaire
- à Londres le financement des transports en commun est assuré en partie par ce revenu, une pratique risquée puisque ledit revenu tend à baisser avec le temps alors que le coût du TC augmente.
A Strasbourg, un autre dispositif a été mis en place dans les années 90 pour faire chuter de manière drastique la circulation au centre-ville.
Pour mémoire, l’hyper-centre de Strasbourg est défini principalement par la Grande-île, un espace délimité par la rivière Ill et le fossé du Rempart. Sur cette île se croisaient encore il y a encore quelques années la Route nationale 4 (Paris-Allemagne) et la Nationale 83 (axe Nord-Sud en Alsace) d’où un volume de circulation extrêmement important malgré les autoroutes et itinéraires contournants (rapidement saturés), le tout dans un tissu urbain particulièrement étroit.
Avec l’arrivée du tramway en 94, une bonne partie du secteur a été rendu piétonnier, processus poursuivi en 2000 avec l’inauguration des lignes B et C.
La question qui s’est alors posée était : comment laisser libre accès au centre-ville pour les automobilistes qui en ont vraiment besoin (riverains, commerçants, livraisons, etc) tout en détournant la circulation de transit qui n’a rien à y faire ?
La solution qui a été retenue consiste en un plan de circulation en « boucles ». Depuis les boulevards qui encerclent la Grande-île, on peut y accéder en voiture par des rues en sens unique, mais le plan de circulation impose toujours de ressortir à peu près au même endroit où on est rentré, rendant vaine toute velléité de transit par ce chemin.

Aujourd’hui la Grande-ile est devenue un hypercentre extrêmement agréable à vivre, le plan de circulation en boucles mêlé à une offre parking en centre-ville dissuasive (tarifs prohibitifs) et des solutions parking relais tram particulièrement bien conçues ne laissent sur les axes routiers qu’une circulation réduite à sa plus simple expression.
A noter que ce plan de circulation n’a pas fait l’objet d’une publicité ou d’une consultation particulière auprès des riverains : il s’est imposé assez naturellement de manière concomitante avec les travaux du tramway au début des années 90.
D’où l’idée d’appliquer une telle innovation à une plus grande échelle, celle de notre capitale par exemple. Capitale qui dispose de l’ »avantage » d’un périphérique autoroutier complet. Ainsi on pourrait rendre totalement piétonnier une partie du centre-ville (les 4 premiers arrondissements par exemple) les autres zones étant accessibles en voiture par ces « boucles » que l’on atteint depuis les portes du Périph’
Les boucles fonctionnent à sens unique et ne communiquent pas entre elles. Reste à définir astucieusement le plan de circulation dans les autres rues et ruelles afin qu’elles ne puissent pas servir d’itinéraire « bis »
Un exemple avec une boucle dessinée depuis la porte de la Chapelle (en bleu) et en vert une proposition de zone piétonne:

Les avantages du système :
- le transit Nord-Sud ou Est-Ouest de Paris serait totalement coupé, notamment pour les nombreux banlieusards pour lesquels la capitale n’est qu’une voie de transit entre banlieues. D’où une diminution conséquente de la circulation à attendre.
- Les déplacements intra-muros seraient également rendus plus compliqués, puisque nécessitant à chaque fois de retourner sur le périphérique pour changer de « boucle », d’où un allongement et une complication des trajets qui rendrait les transports en commun bien plus compétitifs
- Le choix de boucles fonctionnant à sens unique procurerait de nombreux bienfaits : il dissuaderait également les trajets caisseux sur très courte distance type « baguette de pain » car tout parcours de ce type obligerait à parcourir l’intégralité de la boucle pour revenir à son point de départ
- Les rues en sens unique permettraient, à trafic égal, une circulation plus fluide, des carrefours moins conflictuels, donc moins d’embouteillages et de pollution, et libérerait de la place en surface pour les transports doux et collectifs
- Une mesure peu spectaculaire et discrète, qui peut être mise en place graduellement sans susciter de levées de boucliers de la part des lobbies pro-bagnole
- Solution relativement peu coûteuse, se limitant principalement à des adaptations de signalisation routière et quelques aménagements de voirie.