Au Mans, le réseau de chaleur métropolitain tisse sa toile dans les quartiers
Pour utiliser l'énergie générée par la combustion des déchets, un immense réseau de canalisations est en cours d'installation au Mans. Un projet titanesque qui court jusqu'en 2020.
Publié le 11 Août 18
Comment valoriser les 140 000 tonnes de déchets collectés et traités tous les ans à l’usine d’incinération de la Chauvinière ?
Le Mans Métropole y a déjà songé depuis bien longtemps avec son Unité de Valorisation Energétique des Déchets (UVED) permettant la production d’électricité et d’eau chaude à destination du réseau de chauffage urbain qui alimente les immeubles et plusieurs structures sur Allonnes.
Le Plan Climat Énergie
Depuis juillet 2017, la collectivité appuie sur l’accélérateur dans le cadre de son Plan Climat Énergie 2014-2020 avec d’importants travaux pour installer un véritable labyrinthe de tuyaux constituant ce fameux « réseau de chaleur ».
Ils sont confié à une filiale de Dalkia-groupe EDF baptisée « Syner’gie » dans le cadre d’une délégation de service public de production, de transport et de distribution de chaleur.
Le point sur les travaux
A ce jour, les travaux de raccordement de 7 km entre la Chauvinière et le réseau existant des bords de l’Huisne sont achevés.
Cet été, le chantier se concentre du côté de l’avenue Félix-Géneslay pour permettre la liaison avec la chaufferie des quartiers Sud avec une phase délicate : le passage du boulevard Pierre-Brossolette autrement dit la rocade ! La période n’a naturellement pas été choisie au hasard.
Une autre tranche doit débuter en septembre vers le quartier Vauguyon.
32 000 tonnes de CO2 économisées
Ce sont ces tuyaux recouverts d’une épaisse couche d’isolant qui constituent le « réseau de chaleur ». (©Côté La Flèche)
A terme, les chaufferies existantes n’auront plus que pour vocation d’intervenir en secours ou complément en cas de besoin.
A l’heure où l’on parle beaucoup du réchauffement climatique, le gain en CO2 est estimé à plus de 32 000 tonnes par an. L’équivalent de ce qu’émettent 8 500 voitures !
La piscine des Atlantides raccordée depuis le 27 juin
L’objectif affiché est de raccorder et fournir en eau chaude l’équivalent de 17 000 logements d’ici 2020.
Un premier gros consommateur d’énergie (si ce n’est le plus gros de la ville) vient d’être raccordé. Il s’agit du centre aquatique des Atlantides avec sa facture annuelle de gaz de l’ordre de 350 000 € (c’est autant pour l’électricité).
D’importants aménagements avaient d’ailleurs été effectués lors de la dernière vidange, en début d’année, pour justement préparer cet connexion source d’économies substantielles.
D’autres bâtiments publics vont être concernés dans l’avenir notamment des écoles et gymnases.
» Lire aussi : Centre aquatique Les Atlantides : une vidange à 800 000 €
Un investissement global de 24 millions d’euros d’ici 2020
Outre l’extension du réseau de chaleur, le projet comprend également la modernisation des chaufferies notamment celle des Sablons qui date de 1969.
Le 11 avril dernier, deux chaudières Viessman de 12 MW chacune sont arrivées et ont été installées dans le nouveau bâtiment rue du Danemark, entre l’usine des eaux et la voie ferrée. Elles sont équipées de brûleurs et d’un économiseur d’énergie sur les fumées afin de garantir le meilleur rendement énergétique.
La première partie du projet doit s’achever en octobre 2018 avec le raccordement d’une première salve de nouveaux clients.