fletcher a écrit :Bonjour,
Déjà qu'on dépend du pétrole du moyen Orient, ce serait le solaire demain ?
Je crois qu'on a pas appris la leçon !!
L'autre point sur lequel on n'a pas appris la leçon, c'est qu'on qu'on reste fasciné par les grosses solutions centralisées, sur le modèle des centrales nucléaires et des grands barrages hydrauliques.
Généraliser les bâtiments à bilan énergétique neutre ou positif, c'est peut-être pas aussi intellectuellement satisfaisant pour le technocrate ou l'ingénieur, c'est peut-être pas aussi impressionnant, mais ça marche aussi.
Faire des bâtiments très économes et qui couvrent leurs faibles besoins thermiques et électriques par du solaire, du micro-éolien ou du chauffage à bois performant, ça contribuerait tout autant à solutionner le problème énergétique que de mettre du CSP dans le Sahara pour continuer à faire du chauffage électrique chez nous !
L'intérêt, c'est que les solutions existent et sont déjà commercialement disponibles. Ce qui n'empêche pas d'espérer des avancées importantes, telles que du photovoltaïque moins cher, sur film souple faisant aussi étanchéité, ou des micro-cogénérations au bois. Ces solutions sont d'ores et déjà quasiment disponibles, mais elles sont encore dans une phase pionnère, pas exactement fiables validées, disponibles pour une diffusion de masse, alors que les autres solutions citées auparavant le sont :
N'importe qui peut, en l'espace de 6 mois, transformer une passoire thermique (par exemple une maison datant de 30 ans, chauffée à l'électrique ou au fioul) en bâtiment à énergie positive. Isolation des parois + lampes fluo-compactes + appareils économes + solaire thermique + solaire photovoltaïque plus poêle à bois performant. Tout en bénéficiant du crédit d'impôt, en France.
Bien sûr, ça coûte cher, mais je serais curieux de voir le temps de retour global de l'opération, et du coup sa pertinence économique. Je pense qu'il n'est pas impossible de convaincre un banquier que les euros supplémentaires par rapport à une rénovation "cosmétique" seront remboursés par les énormes économies de facture énergétique.
Sur du neuf, c'est encore plus évident.
Avantage accessoire des bâtiments faiblement consommateurs et qui auto-produisent leur énergie : cela responsabilise le consommateur-producteur. Tandis qu'avec le CSP dans le Sahara, on renforce une attitude du type "ce n'est pas notre problème" et "la science trouvera bien une solution".
Pour autant, je n'oppose pas les deux démarches. Vu l'ampleur du problème,
toutes les solutions sont bonnes à prendre. A mon avis, il faut développer tout à la fois la sobriété énergétique, les énergies renouvelables décentralisées, et les centrales plus importantes (fermes éoliennes, CSP, etc.). Ce que je souligne, c'est qu'
il ne faut pas que la fascination pour les solutions centralisées nous fasse perdre de vue l'intérêt de la sobriété énergétique et des solutions décentralisées.
Le fond de l'air est frais.